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disparition

Autre chose encore, parallèle au miroir, a disparu : c'est le portrait de famille, la photo de mariage dans la chambre à coucher, le portrait en pied ou en buste du propriétaire dans le salon, le visage encadré des enfants un peu partout. Tout ceci constituant en quelque sorte le miroir diachronique de la famille, disparaît avec les miroirs réels à un certain niveau de modernité (dont la diffusion est encore relativement modeste) Même l'œuvre d'art, original ou reproduite, n'y entre plus comme valeur absolue, mais sur un mode combinatoire. Le succès de la gravure dans la décoration, de préférence au tableau, s'explique entre autres par sa moins grande valeur associative. Pas plus que la lampe ou le miroir, nul objet ne doit redevenir un foyer trop intense

Auteur: Baudrillard Jean

Info: Le système des objets (1968, Gallimard, 288 p.)

[ évolution ] [ destruction de l'image familiale ]

 

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décor d'enfance

Une pendule inlocalisable perdue parmi les ténèbres des armoires laissait s'égoutter des heures étouffées dans un quelconque couloir lointain encombré de malles de bois précieux et conduisant à des chambres raides et humides où le cadavre de Proust flottait encore, éparpillant dans l'air raréfié un relent usé d'enfance. Les tantes s'installaient, avec peine, sur le bord de fauteuils gigantesques décorés de filigranes en crochet, elles servaient le thé dans des théières ouvragées comme des ostensoirs manuélins et complétaient leur jaculatoire en désignant avec la cuiller à sucre des photographies de généraux furibonds décédés avant ma naissance, à la suite de glorieux combats de trictrac et de billard dans des mess mélancoliques comme des salles à manger vides où les " Dernière Cène " étaient remplacées par des gravures de batailles.

Auteur: Lobo Antunes António

Info: Le cul de Judas

 

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Ajouté à la BD par miguel

être humain

Les mythes dit joliment Claude Mettra "sont nés des larmes des hommes". La création se révèle indifférente à nos malheurs comme à nos appels, une perversité fondamentale semble animer les choses, les hommes sont, pour chacun, comme une horde sauvage, nous sommes seuls, et abandonnés sous un ciel sans étoiles, pions désemparés d'un jeu dont nous ignorons les règles et les enjeux, la mal partout triomphe - ainsi une gravure de l'atelier de Dürer représente le cosmos en séparant l'homme de Dieu par un "cercle de feu obscur" : nous orienter à travers ce feu brûlant et ces ténèbres, sinon briser le cercle de la prison que nous tissent l'espace et le devenir, du moins tracer des lignes de fuite, ou de passage, oui, cela peut être dit l'aventure humaine...

Auteur: Le Bris Michel

Info: René Guénon, Dossiers H, 1984

[ perdu ] [ quête ]

 

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pare-soleil

C'est ainsi qu'on la peut contempler sur les sculptures de l'ancienne Égypte, où son usage n'était pas cependant exclusif aux Pharaons, mais quelquefois aussi aux seuls grands dignitaires. On voit dans Wilkinson une étrange gravure qui représente une princesse éthiopienne assise sur un plaustrum, sorte de char traîné par des bœufs, et ayant derrière elle un personnage vague muni d'un large parasol d'une forme indécise entre l'écran et le flabellum* en segment de cercle.

N'est-ce pas également en signe d'adoration qu'il était d'usage de mettre au-dessus des têtes des statues divines des croissants de lune, des ombrelles, des petites sphères qui servaient non seulement à garantir ces augustes chefs des injures du temps et des souillures des oiseaux, mais aussi à en relever la physionomie comme par un nimbe ou une couronne du paganisme ?

Auteur: Uzanne Octave

Info: Les ornements de la femme : l'éventail, l'ombrelle, le gant, le manchon (Ed. complète et définitive) 1892. *grand éventail composé de feuilles ou de plumes supportées par un long manche.

[ historique ] [ question ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

alimentation

Cette gravure réalisée en 1563 d’après des dessins de Bruegel présente une cuisine plus que prospère : un grand feu dans la cheminée permet de rôtir des cochons à la broche, des hommes à l’embonpoint impressionnant festoient autour d’une table chargée de victuailles, tandis que des charcuteries pendent du plafond. Signes d’une grande aisance : au premier plan, des enfants se bâfrent, une mère aux seins gonflés allaite son nourrisson et même le chien de la maisonnée a de quoi se remplir la panse. Dans le coin supérieur gauche de la gravure, un mendiant efflanqué (reconnaissable à sa cornemuse) se fait cependant chasser de ce banquet. Le thème de l’opposition entre "gras" et "maigre" connaît un franc succès dans la seconde moitié du XVIe siècle : peut-être satire du manque de charité chrétienne des riches, à moins que le personnage en haillons soit une allégorie du jeûne et des jours maigres.

Auteur: Laurioux Bruno

Info: A propos de la gravure "La maigre cuisine de Breughel" gravure de Pieter Van Der Heyden, d'après les dessins de Pieter Bruegel, 1563

[ abondance ] [ ripailles ] [ description ] [ art pictural ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

convives

Comme ces gens étaient mornes et vulgaires ! Lily les passa en revue avec une impatience méprisante : Carry Fisher, ses épaules, ses yeux, ses divorces, et tout son air d’incarner un piquant "écho mondain" ; le jeune Silverton, qui avait eu l’intention de gagner sa vie à corriger des épreuves et d’écrire un poème épique, et qui maintenant vivait de ses amis et ne faisait plus que la critique des truffes ; Alice Wetherall, une liste de visites personnifiée, dont les convictions les plus ardentes avaient trait au style des invitations et à la gravure des menus ; Wetherall avec son perpétuel tic nerveux d’assentiment, son air d’être de l’avis des gens avant même de savoir ce qu’ils disent ; Jack Stepney, avec son sourire présomptueux et ses yeux inquiets, à mi-chemin entre l’huissier et une héritière ; Gwen Van Osburgh, avec tout le candide aplomb d’une jeune fille à qui l’on a toujours dit qu’il n’y a personne de plus riche que son père.

Auteur: Wharton Edith

Info: Dans "Chez les heureux du monde"

[ vacherie ] [ imposteurs ] [ galerie de portraits ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

monstre légendaire

[A propos de la gravure "Que viene el Coco" de Goya] Ce qui retient aussitôt l’attention dans la gravure de Goya est que, contrairement à ce qu’annonce le titre et ce que dit la chanson, le Coco* redouté n’est pas sur le chemin qui le conduit à sa victime, mais est déjà arrivé, et même si présent qu’il occupe la moitié de l’image. Le titre de la gravure pourrait être "Voilà le Coco" ou "Le Coco est là". Irruption massive d’un corps vêtu d’on ne sait quelle toile, d’une sorte d’énorme Père Ubu qui encombre déjà plus de la moitié de la chambre qu’il investit, tel un gros éléphant blanc entré par mégarde dans un magasin de porcelaine. Le plus curieux de l’affaire n’est d’ailleurs pas la figure (et le volume) de l’apparition mais dans l’apparition elle-même, dans le fait que l’apparition apparaisse. Car le Coco était certainement annoncé, mais pas du tout attendu. Le Coco va venir, menace l’adulte ; mais tout le monde sait qu’il ne viendra pas. Or le voici qui paraît : el mismisimo Coco en propia persona, comme pourrait dire Fernan Caballero.

Auteur: Rosset Clément

Info: Dans "L'invisible", pages 68-69, *le Coco dans la culture espagnole est une variété de croque-mitaine dont on effraie les enfants pour essayer de les faire obéir, et particulièrement de les faire dormir.

[ surnaturel ] [ interprétation ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

arme

L'épée du bourreau avait acquis une valeur symbolique et monétaire particulière. Elle était grande – longue en moyenne de plus d'un mètre et pesant environ trois kilos – et souvent très ornementée. Au milieu du seizième siècle, l'épée de combat classique, dont s'étaient servis les bourreaux au Moyen-Âge, avait en général été remplacée par une arme conçue exprès, avec un bout plat et non pointu, et une répartition des poids plus adaptée à l'usage exclusif de la décapitation. Beaucoup de ces épées ont survécu et elles témoignent de l'art et du soin exceptionnels qui présidèrent à leur création. Chaque épée avait une inscription unique, telle que "Par la justice, le pays prospérera et s'épanouira, dans l'anarchie il ne survivra pas", ou "Garde-toi des mauvais actes, sinon ton chemin mène à la potence", ou, plus bref, "Les seigneurs jugent, j'exécute". Plusieurs épées portent aussi des gravures de la balance de la justice, du Christ, ou de la Vierge et l'Enfant, ou de la potence, de la roue ou d'une tête coupée. Quelques dynasties de bourreaux inscrivaient les noms et les dates de chaque détenteur, et une famille faisait même une encoche sur l'épée pour chaque condamné ainsi exécuté.

Auteur: Harrington Joel F.

Info: L'honneur du bourreau

[ exécuteur ] [ historique ] [ sabre ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

art pictural

Nous travaillions la situation en contrepoint de ce qui était montré, c'est-à-dire que nous escamotions un peu le centre général de l'attention en le laissant un peu hors du champ, ce qui créait deux centres d'intérêt, celui qui nous voyions, et celui qui restait "off". De la relation entre ces deux pôles d'intérêt naissait une certaine forme d'émotion visuelle que nous avons connue dans les mauvais programmes de TV. Au Chili, les opérateurs de télévision, ne connaissant pas par exemple la pièce de théâtre sur laquelle ils travaillent, l'abordent comme ils en ont envie, ce qui fait surgir tout à coup des tensions inattendues et réellement nouvelles. Nous avons travaillé cette sensation jusqu'à la réduire à des aphorismes. Par exemple, si on montre cette pièce et si on cesse de la montrer, on n'a rien fait. Mais si on montre un mur, et si on cesse d'en montrer une certaine zone, cette gravure, par exemple, il y a maintenant quelque chose. Et si on arrive à jouer avec un évènement montré et un évènement escamoté, alors nous aurons obtenu ce que nous cherchions. Cela nous a amené à faire tout un travail que nous avons même depuis ce film développé avec les acteurs plus que nous ne l'avions prévu.

Auteur: Ruiz Raul

Info: Entretien paru dans "Positif", n°123, janv.1971 (à propos du film "Trois tristes tigres") - cité dans "Passage du cinéma", éd. Ansedonia, p.286

[ hantise ] [ cinéma ] [ soustraction ] [ disparition ] [ bifocalisation ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

errance

Il n’y a pas deux collines identiques mais partout sur la terre la plaine est la même. Et je marchais par un chemin de plaine. Je me demandai, sans y attacher trop d’importance, si j’étais dans l’Oklahoma ou au Texas, ou bien dans la région qu’en littérature on appelle la pampa. Pas plus à droite qu’à gauche je ne vis la moindre clôture. Une fois de plus je répétai lentement ces vers d’Emilio Oribe :

Au milieu de l’interminable plaine panique

Là-bas près du Brésil,

qui vont croissant et s’amplifiant. Le chemin était défoncé. La pluie se mit à tomber. A quelque deux ou trois cents mètres j’aperçus la lumière d’une habitation. C’était une maison basse et rectangulaire, entourée d’arbres. L’homme qui m’ouvrit la porte était si grand qu’il me fit presque peur. Il était vêtu de gris. J’eus l’impression qu’il attendait quelqu’un. Il n’y avait pas de serrure à la porte. Nous entrâmes dans une vaste pièce aux murs de bois. Du plafond pendait une lampe qui répandait une lumière jaunâtre. La table avait je ne sais quoi de surprenant. Il y avait sur cette table une horloge à eau, comme je n’en avais jamais vu que sur quelque gravure ancienne. 



 

Auteur: Borges Jorge Luis

Info: Le livre de sable, "Utopie d'un homme qui est fatigué". Incipit

[ étrangeté ] [ steppe ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste