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homme-animal

Quand on a un chien depuis des années, on le connaît. On connaît la signification de ses reniflements, de ses grognements et de ses aboiements. Chaque tressaillement d'oreilles est une question ou une déclaration, chaque remuement de queue est une exclamation.

Auteur: McCammon Robert

Info: Boy's Life

[ couple ] [ routine ] [ communication ] [ signes ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

uriner

La nuit était chaude. Ils avaient bu beaucoup de bières et, comme leur vessie était gonflée, ils poussaient soupir et grognements d'aise.
Putain dit Eddie, ça fait du bien. Le seul truc qu'est meilleur qu'une bonne baise c'est une bonne pisse.
Ray Bob se caressa la bite, avoua que lui, il ferait toujours passer une bonne baise avant.
Ouais, c'était juste histoire de parler, fit Eddie. C'est un dicton.

Auteur: Cook Christopher

Info: Voleurs

[ fiente ] [ alcool ] [ vulgarité ]

 

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langage

Grognements inaudibles, mots dévorés, mis en pièces, mots éviscérés, longuement mastiqués, puis recrachés comme de vieilles chiques. Noirs, pleins de salive à moitié digérés. la vieille parlait comme on crache. Elle torturait la langue, la tordait comme un vieux chiffon pour l'adapter à sa bouche édentée. Elle mêlait un filet de bave sale à chacune de ses phrases, faisait des sons une terrible bouillie et pourtant ne répétait jamais rien.

Auteur: Martinez Carole

Info: Le coeur cousu

[ éructation ]

 

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langage

L'homme sait qu'il y a dans l'âme des substances plus déconcertantes, plus innombrables et plus anonymes que les couleurs d'une forêt automnale... Et pourtant il croit que ces nuances et toutes les façons dont elles se fondent et se métamorphosent les unes dans les autres, peuvent être représentées avec précision par un arbitraire mécanisme de grognements et de glapissements. Ils croient que de l'intérieur d'un agent de change sortent réellement des bruits qui suggèrent tous les mystères de la mémoire et toutes les agonie du désir.

Auteur: Chesterton Gilbert Keith

Info: G.F. Watts, 1904. Relevé par JL Borges In Enquêtes, p 143

[ limitation ] [ impossible verbalisation ] [ illusion ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

littérature

Dans son pavillon rempli de tapisseries et de trophées, le souverain étudiait sur des cartes géographiques le plan des batailles à venir. Les tables étaient encombrées de cartes déroulées : l'empereur y plantait des épingles. Il les prenait sur une pelote que lui tendait un de ses maréchaux. Les cartes étaient tellement chargées d'épingles qu'on n'y comprenait plus rien ; pour pouvoir y lire quelque choses il fallait enlever les épingles et les replacer ensuite ; C'est ainsi qu'à force d'ôter et de remettre, pour conserver leurs mains libres, aussi bien l'empereur que les maréchaux gardaient les épingles entre les lèvres et ne pouvaient parler que par grognements.

Auteur: Calvino Italo

Info: Le Vicomte pourfendu

[ discussion ]

 

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animal

Mais la tortue ? Serpent qui se cache d'être serpent. Diable sous masque de mendicité. Faux Job. Sisyphe pire, qui transporte son rocher et qui est son rocher. L'incarcéré qui est le prisonnier et la geôle. Et qu'est-ce que ces profondes commissures de sa gueule sinon le rictus de la cruauté calme ? Les plissures des paupières ! des yeux qui semblent avoir regardé déjà, avoir déjà vu avant le Temps. Ces chocs sonores des carapaces dans l'accouplement - mariage de deux pierres livrant une semence de pierre, le démoniaque suintement des traînassements futurs. Ces grognements alors, ces cris étouffés, presque d'humains, comme si nous nous interpellions dans le couple du fond de l'abime promis. Et, après, les prunelles à peine mobiles qui s'alentissent encore, de sourds craquements dans les cuirasses comme ces bruits d'un poêle qui refroidit après la flambée, le rudiment de queue qui traîne, ébauche lamentable de la naissance d'une vipère...

Auteur: Masson Loys

Info: "Les tortues", éditions de l'Arbre vengeur, 2021, pages 30-31

[ monstre ] [ description ] [ infernal ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

femmes-hommes

À l'âge de quinze ans Annabelle faisait partie de ces très rares jeunes filles sur lesquelles tous les hommes s'arrêtent, sans distinction d'âge ni d'état; de ces jeunes filles dont le simple passage, le long de la rue commerçante d'une ville d'importance moyenne, accélère le rythme cardiaque des jeunes gens et des hommes d'âge mûr, fait pousser des grognements de regret aux vieillards. Elle prit rapidement conscience de ce silence qui accompagnait chacune de ses apparitions, dans un café ou dans une salle de cours, mais il lui fallut des années pour en comprendre pleinement la raison. Au CEG de Crécy-en-Brie, il était communément admis qu'elle "était avec" Michel; mais même sans cela, à vrai dire, aucun garçon n'aurait osé tenter quoi que ce soit avec elle. Tel est l'un des principaux inconvénients de l'extrême beauté chez les jeunes filles: seuls les dragueurs expérimentés, cyniques et sans scrupule se sentent à la hauteur; ce sont donc en général les êtres les plus vils qui obtiennent le trésor de leur virginité, et ceci constitue pour elles le premier stade d'une irrémédiable déchéance.

Auteur: Houellebecq Michel

Info: Les particules élémentaires

[ séduction ] [ simulation ] [ fausseté ] [ mécanisme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

sociologie

Le rang dépend de qui se soumet à qui. Les chimpanzés se soumettent en s'inclinant et en grognant-haletant. Le mâle alpha n'a qu'à se déplacer, les autres se précipitent sur lui en rampant dans la poussière avec des grognements heurtés. Les mâles dominants peuvent asseoir leur possession en promenant un bras au-dessus des autres, en sautant au-dessus d'eux ou en ignorant leurs huées, s'ils n'en n'on cure. Ils ont droit à une déférence impressionnante. Mama a souvent moins eu droit à ce type de rituel que les mâles, mais les femelles lui rendaient régulièrement hommage pour qu'elle puisse tenir son rang. 

Le pouvoir est autre chose. C'est l'influence d'un individu au sein d'une dynamique de groupe. Le pouvoir est caché derrière l'ordre apparent, formel, comme une sous-couche. Un exemple : la fidèle secrétaire du patron qui filtre les rendez-vous de son employeur et prend de nombreuses décisions mineures. La majorité des gens admettent son pouvoir et ils sont assez malins pour être en bons termes avec elle, même si elle se situe au bas de la hiérarchie de l'entreprise. Dans un groupe de chimpanzé, les relations sociales dépendent souvent de celui qui est au coeur du réseau des liens familiaux et des alliances.

Auteur: Waal Frans de

Info: La dernière étreinte, p 53

[ primates ] [ autorité ] [ homme-animal ] [ mâles-femelles ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

sexe

Quand Faria lui avait fait ses adieux, Vich était remonté et, à nouveau, l’avait prise. Quand il l’avait forcée à se redresser, fatiguée, elle avait protesté. Il lui avait serré les chevilles, l’avait pénétrée vivement : elle avait roulé sous lui, affalée, flic flac. Elle exsudait du vin aigre et, lorsqu'il se réveilla le lendemain matin, la chambre empestait sa mauvaise odeur. Sa maîtresse commençait à l’irriter, avec cette façon qu’elle avait désormais de lui donner des conseils stupides d’un ton impérieux. Qu’avait-il besoin qu’elle lui apprît comment l’orateur de Ferdinand à Rome devait se comporter ! Les draps étaient maculés de son fard. Elle le dégoûtait.
En même temps, elle l’attirait. Les épais replis de sa chair l’enveloppaient. Il logea sa tête entre ses gros seins. Parfois, transpirant et trépignant entre ses cuisses, il se sentait sombrer comme dans un bain de gras. Dans le noir, ses mains étaient de doux coussinets de viande humaine terminés par des ongles de porcelaine. Il frissonna, pressa sa bouche contre elle afin de s’empêcher de hurler lorsqu'il fut au point culminant. Le plaisir de la femme se manifesta sous la forme de longs soupirs interrompus par de menus grognements et plaintes. De la chassie s’était accumulée sur ses cils. Une minuscule bille de salive gonfla et éclata à la commissure de ses lèvres. S’habillant déjà, il songea : elle suinte. Des jaunes délavés tachaient le ciel au levant, promesse d’une nouvelle journée de chaleur. Il referma doucement la porte derrière lui pour ne pas la réveiller.

Auteur: Norfolk Lawrence

Info: Le rhinocéros du pape

[ orgasme ] [ obèse ] [ pulsion ]

 

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épitaphe

Riboux Caroline
(1967-1989)
bonjour bonjour je suis l'idiote du village il y en a toujours une assise sur un banc de la place de la mairie ou debout devant l'élise la bave aux lèvres c'est moi le regard débile oh pas trop quand mais quand même au bout d'une minute à me demander le chemin pour Landon et la voiture repartait et ils disaient c'est fous tous ces idiots du village y a qu'ici qu'on voit ça faudrait les enfermer mais ça aussi je l'étais au service psychiatrique de l'hôpital de Landon quand maman ne pouvait plus me calmer avec les quatorze valiums par jour un an à crier hurler derrière la grille un an à griffer les murs taper contre la porte pisser sur moi et manger mes excréments typique disait le docteur typique j'étais une idiote typique et au bout d'un an j'étais encore l'idiote oui c'est moi l'idiote bonjour bonjour alors je suis restée à la maison avec maman et papa je cassais rout papa réparait maman pleurait et je crevais les yeux du chat et papa l'enterrait et maman pleurait et je poussais des grognements et des gémissements et maman me prenait dans ses bras et papa pleurait j'étais vraiment l'idiote l'idiote typique avec les gamins qui attachaient mon pied au banc ou me cachaient dans les toilettes de la mairie j'étais quand même l'idiote du village avec mon sourire béat à rester toute la journée dehors sans bouger avec cette mare de bave à mes pieds et à rentrer pour casser ce que papa avait rafistolé et me blottir dans le giron de maman faut les comprendre et je les comprends mais je ne pouvais rien dire mais rien de rien ne sortait typique pour une idiote de village typique sauf quand maman m'a fait boire du théralène mélangé à de l'aspirine et qu'enfin j'ai arrêté de respirer alors c'est venu d'un coup d'un seul je me suis mise à parler et à parler que je n'arrête plus mais bon typique vont dire typique pour l'idiote du village.

Auteur: Kermann Patrick

Info: La mastication des morts

 

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