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chemin de fer

Tout à coup, il entend une rumeur. Un grondement soudain qui se multiplie à toute allure et qui produit une sensation de vertige semblable à celle qu’on a quand on croit être sur le point de s’évanouir. Une avalanche nous tombe dessus. Les vitres vibrent, le sol trépide, les pointes de peinture du mur égratignent son dos. Tout tremble, tout bouge dans la maison pendant que le train passe en hurlant sans s’arrêter devant la fenêtre, une explosion d’air et d’énergie, un ouragan métallique. Voummm, la bête s’éloigne en agitant tout, en emportant tout. Puis elle laisse un silence vide, le lourd silence des cimetières.

Auteur: Montero Rosa

Info: La bonne chance, pp 22-23

[ assourdissant ] [ bruyant ] [ contraste ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

question

Je ne sais pas quoi faire du quotidien, de l’idée du quotidien. Je suis ambiguë, indécise. D’un côté, je n’ai jamais compris ceux qui insultent la routine. Une femme que j’ai croisée récemment, une dirigeante d’entreprise, me l’a répété à plusieurs reprises en quelques minutes, comme une confession et un talisman. Je déteste la routine, surtout pas de routine, c’est le secret. Je me demande comment on assure l’intendance en évitant la routine. On tire au sort la personne qui lance les machines, on joue les corvées aux dés, on ne dort jamais dans la même chambre, on invite toujours des personnes différentes à dîner ?

Auteur: Petitcuénot Marie

Info: Ce qui gronde

[ train-train ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

auto-persuasion

Une excellente habitude est d'envisager les choses comme autant de symboles. Si le tonnerre gronde, figurez-vous le jugement dernier ; devant un ciel sans nuages, pensez au séjour des bienheureux ; dites-vous dans vos promenades que chaque pas vous rapproche de la mort. Pécuchet observa cette méthode. Quand il prenait ses habits il songeait à l'enveloppe charnelle dont la seconde personne de la Trinité s'est revêtue. Le tic-tac de l'horloge lui rappelait les battements de son cœur, une piqure d'épingle les clous sur la croix. Mais il eut beau se tenir à genoux pendant des heures, et multiplier les jeûnes, et se pressurer l'imagination, le détachement de soi-même ne se faisait pas ; impossible d'atteindre à la contemplation parfaite !

Auteur: Flaubert Gustave

Info: Dans "Bouvard et Pécuchet"

[ manque d'imagination ] [ inefficace ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

croisière

- Hé les suisses! Déjà installés dans l'autocar, une triplette de français croisés précédemment à Delphes salue notre arrivée. Une fois au port les bus déchargent tamouls, russes, coréens, noirs américains... grecs... sud-américains... arabes sous voile ou enturbannés. Tous se retrouvant au restaurant du pont inférieur, enveloppés par le grondement des moteurs, le bain musical d'inusables best-sellers internationaux entrecoupés de manière intermittente par les annonces des organisateurs que ponctuent discussions, bruits de vaisselle et autres cris d'enfants. Avec, par dessus, les regards affutés du personnel à l'aguets du client-passager rieur, ou absent, ou inquiet... souriant, rêveur, baillant, désabusé... la bouche pleine... Qu'il faut faire consommer - avec méthode - alors que le décor mer-îles défile, imperturbable, sous le soleil d'avril.

Auteur: Mg

Info: avril 2018

[ cosmopolitisme ] [ brouhaha ] [ tourisme de masse ]

 

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littérature

La dernière maison habitée, il y a encore une dizaine d'années, fut celle de la famille Balbiguères qui depuis longtemps y exerçait le métier de bûcheron.
José, le père, travaillait avec son fils Michel ; souvent je les rencontrais là-haut sur le versant de l'Aspres où les sapins sont énormes et je passais de longues heures à les admirer.
Ce métier a quelque chose de fabuleux quand le bûcheron, armé de sa cognée, invisible pygmée sous l'ombre des futaies, semble combattre des géants.
La forêt gronde et retentit au loin de multiples échos.
Lutte grandiose où un à un les grands arbres s'abattent dans le fracas de leurs branches brisées et le bûcheron victorieux apparaît sur la clairière jonchée de morts.

Auteur: Monfreid Henry de

Info: Chasseurs d'isards ou le secret du lac noir, chapitre 1, Le Puigt

[ nature ] [ végétal ]

 

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lecture

J’étais toujours dans le parc. J’y ai lu cent livres. Il y avait Nietzsche et Schopenhauer et Kant et Spengler et Strachey et d’autres encore. Oh Spengler ! Quel livre ! Quel poids ! Aussi lourd que le Bottin de Los Angeles. Jour après jour je le lisais sans rien y comprendre ; d’ailleurs je me moquais de le comprendre ; je le lisais simplement parce que j’aimais tous ces mots rugissants qui défilaient de page en page avec de sombres grondements mystérieux. Et Schopenhauer ! Quel écrivain ! Pendant des jours je l’ai lu sans discontinuer, en me souvenant d’un passage çà et là. Et puis, quelles tirades sur les femmes ! J’étais totalement d’accord. Exactement les mêmes idées que Schopenhauer à propos des femmes. Ah, quel écrivain !

Auteur: Fante John

Info: La route de Los Angeles

[ mécanique ] [ manie ] [ passion ]

 

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langage masque

Les troubles de l'humanité ne changent pas, ce sont les mots pour les décrire qui évoluent au gré des civilisations et des époques. La nôtre se cache derrière des mots bien pensés, des phrases bien construites, un ton posé et calme pour donner l'impression que nous maitrisons notre destin. Grand-père n'a pas Alzheimer, il perd la tête ; Maman n'a pas un cancer, elle est gravement Malade ; Papa n'est pas mort, il est parti là-haut ; Jean-Phi n'est pas psychotique et maniaco-dépressif, il est bipolaire. J'aimerais tirer au bazooka sur toutes ces conventions sociales, une bonne fois pour toutes, histoire qu'on puisse enfin se regarder dans le blanc des yeux, montrer ce qui se cache dans nos coeurs, dans nos âmes, mais tout cela est peine perdue. L'humanité poursuit sa route et l'hypocrisie bien-pensante l'accompagne sans doute.

Auteur: Grondeau Alexandre

Info: Génération H

[ relatif ] [ inutile ] [ politiquement correct ]

 

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ouragan

Les derniers rayons du jour illuminèrent aussi les vagues déferlantes d’un océan en furie. Des colonnes de lumière lardèrent les nuages tumultueux de l’ouest et tachèrent d’or la surface de l’eau, telles des pétales de fleurs tombés du royaume des cieux. Par-delà ces pétales, des nuages noirs dessinaient un monde aussi obscur que la nuit, tandis que se levait une tempête, rideau divin suspendu entre ciel et mer. Il ne resta bientôt plus comme source de lumière que de brefs éclairs foudroyant l’écume neigeuse crachée par les vagues. Au creux d’un de ces pétales d’or, un destroyer se retrouva bientôt à la crête d’une déferlante née dans les abysses et, dans un grondement terrible, sa proue se heurta à un mur de vagues qui souleva une écume si monumentale qu’elle absorba avidement les dernières rémanences de clarté vespérale, comme un gigantesque oiseau mythique déployant ses immenses ailes d’un or aveuglant…

Auteur: Liu Cixin

Info: La forêt sombre

[ couchant ] [ crépuscule ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

sublimation de l'énergie vitale

Cesser toute activité mentale, tourner son esprit vers l’intérieur et ne pas prêter l’oreille aux bruits extérieurs. La respiration devient harmonieuse et ténue, presque imperceptible, avec une expiration progressive. Alors, tout naturellement le feu du cœur descend, tandis que l’eau des reins monte. La pointe de la langue est retournée et collée au palais au Point de l’étang céleste (tianchi). Le dessous de la langue s’emplit de salive à la saveur douce et sucrée comme le miel. Le ventre gronde comme le tonnerre. Dans cet état d’indistinction, la pensée est fixée, l’esprit est Vacuité. Le Vide se manifeste alors à partir des jambes et des coudes et, dans cet état de perte de conscience du corps et d’indifférenciation entre soi et autrui, le souffle originel soudain se met en branle, l’organe mâle entre en érection. Cette érection est le signe de la mise en mouvement du souffle véritable du ciel antérieur.

Auteur: Zhao Bichen

Info: Dans "Traité d'alchimie et de physiologie taoïste", page 168

[ méthode ] [ rituel ] [ sexualité ]

 
Mis dans la chaine
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Ajouté à la BD par Coli Masson

mourir

La mort ne faisait pas souffrir. C'était la vie, cette atroce sensation d'étouffement : c'était le dernier coup que devait lui porter la vie. Ses mains et ses pieds, dans un dernier sursaut de volonté, se mirent à battre, à faire bouillonner l'eau, faiblement, spasmodiquement. Mais malgré ses efforts désespérés, il ne pourrait jamais plus remonter ; il était trop bas, trop loin. Il flottait languissement, bercé par un flot de visions très douces. Des couleurs, une radieuse lumière l'enveloppaient, le baignaient, le pénétraient. Qu'était-ce ? On aurait dit un phare. Mais non, c'était dans son cerveau, cette éblouissante lumière blanche. Elle brillait de plus en plus resplendissante. Il y eut un long grondement, et il lui sembla glisser sur une interminable pente. Et, tout au fond, il sombra dans la nuit. Ca, il le sut encore : il avait sombré dans la nuit. Et au moment même où il le sut, il cessa de le savoir.

Auteur: London Jack

Info: Martin Eden

[ littérature ] [ disparaître ]

 

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