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navire

Un paquebot est beaucoup moins cosmopilite qu'un hôtel. Il transporte, certes, toutes les races, mais garde intacte ses caractéristiques et son atmosphère nationale. Les hôtels s'offrent à tous, acceptent tout, prêts au gain. Le paquebot travaille pour son pays, pour montrer un pavillon. Quelle compagnie de navigation s'enrichit ? Dès la passerelle, la figure du commandant, la tenue de l'équipage, l'odeur de la cuisine et un air impalpable du pays vous accueillent aussi nets que si vous traversiez une frontière. Le bateau américain est fort, gai, vulgaire.

Auteur: Morand Paul

Info: Rien que la terre (1928, 212p., Grasset, les cahiers rouges) p. 195

[ préservation ethno-culturelle ] [ univers marin ] [ patriotisme maritime ]

 

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vingtième siècle

C'était l'époque [début des années 70] où le tourisme entamait à peine la marche en avant qui allait tout dévaster sur son passage. Bientôt, de la Scandinavie à la Côte d'Azur, aucun paysage ne serait épargné par les mutilations infligées par les autoroutes et les hôtels. De Dublin à Vladivostok, aucune famille n'échapperait à ce terrorisme : on serait contraint de quitter tout ce qu'on aime, d'aller "se relaxer tranquillos" pendant quinze jours à l'étranger pour enfin, au retour, reprendre le train-train comme si rien ne s'était passé.

Auteur: Lanoye Tom

Info: Les boîtes en carton

[ vacances ] [ touristes ] [ peste ]

 

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concertiste

La règle à laquelle je me tiens, c’est : pas de concert le jour du voyage. Cela peut tout mettre en péril. D’autant que mes oreilles, mon âme ne sont pas encore totalement "présentes" dans le nouveau lieu. Le corps doit être également en éveil, la précision est très importante, de fait : pas d’alcool avant le concert (mais après), plutôt un bon repas de midi et une sieste - ce qui pose de plus en plus problème aujourd’hui car même les meilleurs hôtels ne sont pas à l’abri du bruit. Je vais tôt à la salle de concert, je me prépare intérieurement. La première note est d’une importance capitale.
La musique doit naître du calme.

Auteur: Schiff Andras

Info: La musique naît du silence

[ routine ] [ symbiose ] [ musique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

mégapole

Buenos Aires est ainsi pensa alors Grete, et elle nous l'a répété plus tard: un faisceau de villes réunies en une seule ville, de petites villes anorexiques à l'intérieur de cette unique majesté obèse qui s'autorise des avenues madrilènes et des cafés catalans, à côté de volières napolitaines, de temples doriques et d'hôtels particuliers Rive Droite et derrière tout ça - avait insisté le taxi- il y a malgré tout le marché au bétail, le mugissement des troupeaux avant le sacrifice et l'odeur de la bouse, c'est-à-dire les relents de la plaine, et aussi une mélancolie qui ne vient pas d'ailleurs mais d'ici, de la sensation de fin du monde qu'on a quand on regarde les cartes et qu'on constate combien Buenos Aires est seule, à l'écart de tout.

Auteur: Eloy Martinez Tomas

Info: Le chanteur de tango

[ melting pot ]

 
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lire

C'était le temps où les gens lisaient, dans les métros, les rues, les plages et les lits, les salles de bain et les cuisines, les gens apportaient des livres dans les parcs, les jardins, les piscines, les salles d'attente, les bus, les trains, les avions, ils lisaient dans les fauteuils, les canapés, les salons, les hôtels, les cafés et les bars, les villes et les villages, l'été comme l'hiver.

Le soir ou le matin, en mangeant, en se couchant, en se levant, avec une tasse de thé ou un verre de vin, au coin du feu, lorsque le jour déclinait.

Les gens lisaient partout, à chaque moment de leur journée, à chaque heure de la vie, pour se raconter une autre histoire, pour fuir le réel ou le vivre plus intensément, pour comprendre les hommes ou pour les détester, ou simplement pour passer le temps...

Auteur: Abecassis Eliette

Info: Nos rendez-vous

[ lecture ] [ avant Internet ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

communauté

La canicule transforma la vie des citadins. Elle créa un sentiment de calvaire partagé et suscita des échanges entre inconnus. Pour une fois, il y avait un sujet de conversation commun à tout le monde. Le quotidien prit des allures communautaires qu'on avait presque oubliées. Les gens s'asseyaient sur leur perron. Les barbiers installaient des fauteuils à l'extérieur et rasaient leurs clients à l'ombre d'un arbre ou d'un store. Partout les fenêtres étaient grandes ouvertes, celles des bureaux, des appartements, des hôtels, des bibliothèques, des hôpitaux, des écoles, si bien que les bruits de la ville circulaient partout librement. Le mugissement lointain du flot des voitures, les cris ponctuant les jeux des enfants, une dispute dans l'immeuble voisin - tous ces sons et mille autres encore vous parvenaient tandis que vous travailliez, lisiez ou essayiez de trouver le sommeil. Aujourd'hui, on rentre chez soi pour échapper au vacarme urbain ; dans les années 20, il pénétrait en grande partie avec vous à l'intérieur.

Auteur: Bryson Bill

Info: L'été où tout arriva

[ torride ] [ tropical ]

 

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esquive

et que ce soit à
l’usine ou dans
la débine
je n’ai jamais pu éviter
les rejetés. ils me sont tombés
droit dessus et se sont attachés
à moi. et ils
le font encore.
tenez, dans le voisinage
il y en a encore un
qui vient de me mettre le grappin.
il pousse devant lui
un caddy
rempli d’un monceau de saloperies :
cannes brisées, lacets de chaussures,
emballages de pommes chips,
cartons de lait, journaux, porte-plumes…
"hé, buddy, comment keukchava ?"
je m’arrête et on cause
un moment.
puis je lui dis au revoir
mais une fois de plus
il me cavale après
et nous marchons dépassant
bars
et hôtels de rendez-vous…
"tiens-moi informé,
buddy, tiens-moi informé,
je veux savoir ce qui
se prépare."
c’est mon tout dernier.
je ne l’avais jamais vu
parler à qui que ce soit
avant.
le caddy cliquette
un peu
derrière moi
puis quelque chose
en tombe.
il s’arrête pour
le ramasser.
et tandis qu’il se penche je
fonce vers
l’entrée de
cet hôtel vert au
coin de la rue
traverse le hall
à toute vitesse et
en ressors par l’escalier
de service et
je tombe sur un chat
en train de chier
avec un bonheur absolu,
et il me grimace
un sourire.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "L'amour est un chien de l'enfer", pageses 159-161, "le fou m'a toujours aimé"

[ mec collant ] [ marginal ] [ clodo ] [ clochard ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

interdictions

La Ville de Paris, qui n’a que de bonnes idées, s’apprête à proposer aux douze mille cafés, hôtels et restaurants de la capitale d’adopter le label "Établissement sans tabac". Proposer, c’est adopter. Soixante et un pour cent des personnes qui ne fréquentent jamais ni bars ni restaurants viennent de déclarer qu’elles s’y rendraient si elles ne risquaient pas d’y apercevoir un rond de fumée à l’horizon. C’est tout à fait comme si, du temps où les maisons closes existaient encore, on avait exigé que les prostituées en soient bannies afin que l’on puisse s’y rendre en famille, le dimanche, avec la grand-mère et les enfants en bas âge. [...] Purger l’homme de l’humain, toujours instable et dangereux, remplacer le concret incontrôlable par de l’abstrait programmé n’est plus un rêve mais un travail de chaque instant ; et d’autant plus drôle qu’il y a des sanctions à la clé : en même temps que le label "Établissement sans tabac", la Ville de Paris va en effet proposer des "stickers" comportant un numéro de téléphone que l’on pourra appeler si par hasard, dans ces établissements sans tabac, on a repéré un mégot écrasé, ou même peut-être entendu chuchoter le mot "cigarette". Ainsi, à la joie de respirer sans entraves, s’ajoutera le plaisir de dénoncer sans frein.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 4", Les Belles Lettres, Paris, 2010, page 1746

[ totalitarisme du bien ] [ maternification ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

tumulte urbain

Je ne veux plus du splendide soleil silencieux,

Je ne veux plus, Nature, de tes bois ni la lisière paisible de tes bois,

Je ne veux plus du trèfle dans tes champs, de la fléole dans tes prés, de tes maïs ni tes vergers,

Je ne veux plus de ton épeautre épanoui où butinent en essaim les abeilles du neuvième Mois,

Je veux les visages et les rues – je veux l’incessante cohue de ces fantômes sur leurs kilomètres de trottoir !

Je veux interminablement les yeux – je veux les femmes – je veux les camarades les amants par milliers !

Je veux qu’il en vienne de nouveaux tous les jours – je veux tenir des mains différentes dans ma main tous les jours !

Je veux tous les spectacles – je veux les rues de Manhattan !

Je veux Broadway, les soldats qui défilent – je veux le chant de la trompette, le tambour !

(Par compagnies par régiments les soldats – il y a ceux qui partent, les intrépides, ils claquent le feu,

Il y a ceux qui, service fini, rentrent, ils sont jeunes et cependant très vieux, usés, rangs décimés ils marchent regard absent.)

Je veux les rives les quais franges encombrées de coques de navires noirs !

Je les veux toutes ! Je veux une vie intense, pleine à satiété mais multiple !

La vie théâtrale, les salons du bar, les grands hôtels, oui, je veux ça !

La salle des alcools à bord du vapeur, la sortie en mer à plusieurs, la procession aux flambeaux, oui oui !

La brigade en partance pour le front, chariots militaires provisions en piles l’accompagnant ;

Les gens, cela ne finira jamais, ils vont en foule, ils ont des voix fortes, leurs passions, leurs parades,

Les rues de Manhattan comme des artères qui battent, on y entend à l’instant le tambour,

Le chœur, le concert des bruits, cela n’en finit pas, le cliquetis du maniement des mousquets (je n’oublie pas le spectacle des blessés),

Ah ! les foules manhattaniennes, ah ! leur turbulence musicale tous ensemble !

Les visages, les yeux des Manhattaniens, je les veux pour toujours !

Auteur: Whitman Walt

Info: Dans "Feuilles d'herbe", Je demande le splendide soleil silencieux, traduction Jacques Darras, éditions Gallimard, 2002, pages 425-426

[ réjouissant ] [ ville ] [ citadin ] [ animation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

sport

Tennis suisse, 3 jours, trois chroniques (III)

Mes coqs ce matin : FEDERERRRRRRR...... WAWRINKAAAAAA.... FEDERERRRRRRR......

WAWRINKAAAAAA....

Ho ! Ca va la crête ? Le tennis, c'est pas fait pour les quasi dindes...

Faut dire qu'il y a peu nous sommes allés les voir, le duo d'enfer, avec mon fiston, grâce à un camarade qui nous a filé deux billet à l'oeil. Oui oui, nous avons pu matter le double de la coupe Davis à Palexpo. Peuchère mes mémères, c'est pas tous les jours qu'on va contempler le no 1 mondial à la Race (Stan) associé au best ever. Deux CHuisses ! Ho, c'est rare, fils, déguste, tu pourras en parler à tes petits enfants. Hop Schwitz, Forza Swizzerra, Rock & Rolle cocorico... Et pour un preque vieil autochtone intégriste retrouver VaudWrinka associé à celui qui à su Fédérer l'admiration mondiale c'est pas dla daube. Des cimes qu'on reverra pas, ni nos descendants, ni leurs descendants à eux.

Après-midi sympa au-delà de la défaite. Car ils l'ont perdu ce match-là, aussi curieux que cela puisse paraitre. Perte sans dommage puisque nos deux Héros (faites gaffe de ne pas prononcer ces trois mots à la suisse allemande) ont rétabli la chose le lendemain. Au final un week-end tennistique intéressant. Stan un peu déstabilisé par son nouveau statut, Rodge toujours aussi stable, regardant impuissant les Kazaks bombarder son compère affaibli... Et puis nous voilà finalement qualifiés en demi-finale contre l'Italie,

Et là, les remords. Parce que dans ma diatribe précédente j'ai osé mettre en doute le maitre, rayer la statue chromée. Un peu comme si j'avais violé Heidi au Lauberhorn... ou devant les deux chambres réunies. Tous ces regards sévères... réprobateurs. Repentance qui m'a poussé vers l'examen de conscience. Parce que ces gnières, finalement, s'ils ont succès et pognon, ils l'ont mérité. En tout cas plus que d'autres : héritiers, chefs de services bombardés et autres gagnants des multiples loteries de la vie. Ils se sont farcis des vies de chiens. Pensez : 5 heures de tennis, muscu etc. quasi tous les jours durant 20 ans sans débander. Sans parler des voyages incessants, chambres d'hôtels et autres obligations brise-burne routinières sous forme de journalistes fouineurs, admirateurs encombrants, midinettes pleines d'espoir... Un pensum.

Et il y a Stan, un type lambda du gros-de-Vaud qu'on aurait jamais idée d'attaquer, passé par l'école anthroposophe, celle qui vous délivre plutôt des pacifiques. Ce qui est peut-être la cause de son éclosion différée, allez savoir ?

Mais je m'égare... Je voudrai juste qu'ils la ramènent une fois, cette coupe Davis. Dans le futur, j'ai comme l'impression que ce sera plus dur.

Auteur: Mg

Info: avril 2014

[ helvète ]

 

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