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synesthésie

Les couleurs produisaient des sons dans son esprit. La lumière du soleil d'été était un cor claironnant. Le clair de lune en hiver un mince et lugubre vagissement. Le vert neuf du printemps, un faible murmure quasiment composé (mais pas complètement) de rythmes aléatoires. L'éclair du renard rouge dans les feuilles, halètement de surprise soudaine.

Auteur: Scott Card Orson

Info: Unaccompanied Sonata 1979

[ saisons ]

 

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autoportrait

Je lève les yeux vers le miroir. Le visage qui se trouve face à moi n'est pas le mien. Mes cheveux n'ont aucun volume et sont bien plus courts que la coupe que j'ai d'habitude ; la peau des joues et du cou est flasque, les lèvres sont minces, les coins de la bouche tombent. De ma gorge serrée sort un halètement inarticulé qui deviendrait un cri d'effroi si je ne le réprimais pas, puis je remarque les yeux. Ils sont entourés de rides, oui mais, malgré tout le reste, je vois bien que ce sont les miens.

Auteur: Watson Steve J.

Info: Avant d'aller dormir

[ méconnaissable ] [ self-description ]

 
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aube

Le lait tiède du ciel se répand silencieusement sur toute chose. Les toits, les arbres endormis, les automobiles scintillantes. C'est une luminosité blanchâtre qui jaillit dans un soubresaut, épaisse, trouble. Elle tache les nuages et s'y suspend. On entend le halètement du jour qui vient, une respiration profonde qui s'arrête un moment, comme si la Terre était sur le point de s'immobiliser et de tourner dans l'autre sens avant de reprendre sa trajectoire et d'apporter un nouveau jour.

La nuit n'a pas pu refroidir le bitume, il est toujours là, somnolent et chaud, serpentant de toute sa croute de fièvre. Le soleil monte, obstiné. La vue frémit. C'en est finit des heures vaines, de la pitrerie de la mort. Le jour commence. Les insectes creusent la terre.

Auteur: Soler Antonio

Info: Sud. Incipit

[ aurore ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

style littéraire

D’aucuns récusent que l’on puisse réduire le phénomène littéraire "Céline" à son écriture. Mais je puis dire, par témoignage personnel, que, hors cette écriture, je ne me serais pas appesanti sur la lecture du corpus célinien, où il n’est dit que des banalités.
Céline lui-même prétendait mépriser les idées, pour en appeler à l’émotion comme véritable support de la vie. On l’a suspecté de vouloir ainsi s’absoudre de ses penchants politiques circonstanciés.
Quoiqu’il en soit, Céline est d’abord un langage, mais alors un langage qui signifie quelque chose. Nous pourrions dire que l’âme de l’écrivain est inscrite dans ses phrases éclatées entre les trois petits points. C’est l’expression d’un émoi intime, d’une stupéfaction devant la marche du monde qui empêche une respiration normale, qui provoque une sorte de halètement psychique manifesté dans l’écriture.
Plus encore, cette saccade écrite qui brise la syntaxe, autrement dit rompt avec le faux ordre du monde, ces points d’exclamation sont autant d’appels tourmentés à quelque puissance inconnue, une protestation cahoteuse à l’égard d’un Destin inintelligible.
En somme, l’écriture exclamative et ahanante de Céline est l’analogue du "de profundis clamavi ad te" du psalmiste… La désespérance est telle, qu’on en attend quelque renaissance quasi surnaturelle, que Céline interprétait comme la vengeance de l’Esprit.

Auteur: Heurcelance Philippe

Info: Dans "Le langage de Céline"

[ fond-forme ] [ manière ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

pensée-de-femme

Elle tenta de s'éloigner de lui. L'effort se brisa contre ses bras. Ses poings battaient ses épaules, contre son visage. Il bougea une de ses mains, prit ses deux poignets, les plaqua derrière elle, sous son bras, lui arrachant les omoplates. Elle tordit la tête en arrière. Elle sentit ses lèvres sur sa poitrine. Elle s'arracha... Elle se battait comme un animal. Mais sans faire aucun bruit. Elle n'appela pas à l'aide. Elle entendait les échos de ses coups dans le souffle de son haleine, et elle sut que c'était un halètement de plaisir... Elle ressentit de la haine et ses mains; ses mains qui se déplaçaient sur son corps, des mains qui cassent le granit. Elle a combattit dans une dernière convulsion. Puis la douleur soudaine jaillit, à travers son corps, jusqu'à sa gorge, et elle cria. Puis elle s'allongea immobile. C'était un acte qui pouvait être accompli dans la tendresse, comme un sceau d'amour, ou dans le mépris, comme un symbole d'humiliation et de conquête. Ce pouvait être l'acte d'un amant ou celui d'un soldat violant une femme ennemie. Il le faisait comme un acte de mépris. Pas d'amour, mais comme pour souiller. Ce qui la rendit immobile et soumise... l'acte d'un maître en train de prendre sans honte, dédaigneusement, possession d'elle, c'était le genre de capture qu'elle avait voulu...

Auteur: Ayn Rand

Info: The Fountainhead

[ dominée ] [ séduction ] [ femmes-hommes ]

 

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entropie

C'est le destin du vin d'être bu, et c'est le destin du glucose de s'oxyder. Mais il ne s'oxyde pas tout de suite : celui qui l'a bu le conserve dans son foie pendant plus d'une semaine, bien enroulé et tranquille, comme aliment de réserve pour un effort soudain ; effort qu'il est contraint de faire le dimanche suivant, en poursuivant un cheval qui détale. Adieu la structure hexagonale : en l'espace de quelques instants, l'écheveau se déroule et redevient glucose, lequel est entraîné par la circulation sanguine jusqu'à une minuscule fibre musculaire de la cuisse pour y être brutalement scindé en deux molécules d'acide lactique, sinistre annonciatrices de la fatigue : ce n'est que plus tard, quelques minutes après, que le halètement des poumons sera à même de fournir l'oxygène nécessaire à l'oxydation discrète de ce dernier. Ainsi, une nouvelle molécule de dioxyde de carbone retourne dans l'atmosphère, et une parcelle de l'énergie que le soleil avait transmise au cep de vigne passe de l'état d'énergie chimique à celui d'énergie mécanique, puis se transforme en une chaleur paresseuse qui réchauffe imperceptiblement l'air déplacé par la course et le sang du coureur. Telle est la vie, bien qu'elle soit rarement décrite de cette manière : une inclusion, un prélèvement à son profit, un parasitage du cours descendant de l'énergie, de sa noble forme solaire à celle dégradée de la chaleur à basse température. Dans ce parcours descendant, qui mène à l'équilibre et donc à la mort, la vie dessine un coude et s'y niche.

Auteur: Levi Primo

Info: The Periodic Table (1975), trad en anglais Raymond Rosenthal (1984), 192-3. Trad en français MG avec DeepL

[ alcool ] [ hydrate de carbone ] [ photosynthèse ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

homme-animal

Les animaux rient.... pas une plaisanterie dit un expert
Le rire pourrait ne pas être uniquement humain. Beaucoup d'animaux semblent avoir leurs propres formes de rire, dit une parution d’un chercheur US dans le magazine Science.
Le professeur Jaak Panksepp annonce que des animaux autres que les humains montrent les bruits de jeu qui ressemblent à des rires. Ceux-ci incluent des sons de halètement chez des chimpanzés et des chiens quand ils jouent et des bruits de gazouillement observés chez les rats. Ce qui suggère que la capacité pour le rire puisse être une réponse émotive très antique qui antidate l'évolution de l'humanité, dit Panksepp. Une telle connaissance pourrait aider à indiquer comment "plaisanter" à émergé.
Cette recherche suggère que la propension au rire des humains a précédé leur capacité pour la parole. Le professeur Panksepp, de Bowling Green State University dans l’Ohio, explique que les circuits neuraux pour le rire existent dans les “parties antiques" de notre cerveau, dont la structure générale est partagée avec beaucoup d'animaux.
Quand les rats jouent, ils émettent des gazouillements que certains scientifiques associent aux sentiments émotifs positifs. Quand des rats sont chatouillés d'une manière espiègle, ils deviennent socialement proches des humains et se conditionnent rapidement pour chercher de nouvelles chatouilles, explique le neurologiste des USA
Les bruits de gazouillement pourraient être provoqués par des circuits nerveux du cerveau qui libèrent la dopamine des neurotransmetteurs. Ces circuits de dopamine s'allument également dans le cerveau humain alors qu’il s’amuse.
"Une telle connaissance peut aider à indiquer comment le fait de plaisanter émerge des régions les plus récentes du cerveau," écrit le professeur Panksepp.
" Bien que personne n'ait étudié la capacité d'humour du rat, si elle existe, elle est susceptible d'être fortement lié avec la nôtre.
D'autres chercheurs préfèrent appréhender le rire et la joie comme des traits uniquement humains.

Auteur: Fortean Times

Info: Avril 2003

[ rigoler ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

rigoler

Les animaux rient... pas une plaisanterie dit un expert. Le rire pourrait ne pas être uniquement humain. Beaucoup d'animaux pourraient avoir leurs propres formes de rire, dit une parution d'un chercheur US dans le magazine Science. Le professeur Jaak Panksepp dit que des animaux autres que les humains montrent les bruits de jeu qui ressemblent à des rires. Ceux-ci incluent les bruits de halètement faits par des chimpanzés et des chiens quand ils jouent et des bruits de gazouillement observés chez les rats. Ceci suggère que la capacité pour le rire puisse être une réponse émotive très antique qui antidate l'évolution de l'humanité, dit Panksepp. Une telle connaissance pourrait aider à indiquer comment "plaisanter" à émergé. Cette recherche suggèrerait que la capacité pour le rire humain a précédé la capacité pour la parole. Le professeur Panksepp, de Bowling Green State University dans l'Ohio, explique que les circuits neuraux pour le rire existent dans les parties "antiques" de notre cerveau, dont la structure générale est partagée avec beaucoup d'animaux. Quand les rats jouent, ils font les gazouillements que quelques scientifiques associent aux sentiments émotifs positifs. Quand des rats sont chatouillés d'une manière espiègle, ils deviennent socialement proches des humains et se conditionnent rapidement pour chercher de nouvelles chatouilles, explique le neurologiste des USA. Les bruits de gazouillement pourraient être provoqués par des circuits de nerf dans le cerveau qui libère la dopamine de neurotransmetteur. Ces circuits de dopamine s'allument également dans le cerveau humain pendant l'amusement humain.
"Une telle connaissance peut aider à indiquer comment le fait de plaisanter a émergé dans nos régions expansibles les plus élevées du cerveau," écrit le professeur Panksepp.
"Bien que personne n'a étudié la possibilité d'humour du rat, s'il existe, il est susceptible d'être fortement lié avec le nôtre. D'autres chercheurs préfèrent regarder le rire et la joie en tant que traits uniquement humains.

Auteur: Internet

Info: Fortean Times Magazine

[ sourire ] [ glousser ]

 

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automatisation

Au mystère de la vie que nous partageons avec toutes les créatures autour de nous, et aux mystères du langage et de l'écriture, qui nous en distinguent, serions-nous devenus si monstrueusement étrangers, que nous en usions sans plus savoir seulement qu'ils existent ? Notre époque est évidemment tombée très bas dans le simulacre, et notre temps se signale entre tous les temps par sa gesticulation insensée, son vacarme et le poids accablant de sa machinerie. Et pourtant, oui,elle se signale aussi par une angoisse sourde, un sang serré, une sève contrite, comme si toute la nature avec nous gémissait silencieusement dans l'ombre d'une certaine joie perdue. Qu'est-ce à dire ? Sinon que notre pauvre humanité, pour s'être un peu trop matériellement épanouie dans sa curiosité, et pour s'être un peu trop cherchée depuis un siècle où deux, s'est beaucoup trop trouvée, hélas, enjambant dans sa hâte les distances et les différences, gagnant furieusement du temps sur le temps qui passe, envahissant d'autres espaces que son espace, et n'ayant en commun, finalement, qu'une épouvante inavouée et féroce, une sorte de halètement d'agonie où l'on peut voir déjà la vie, dans son indifférence, ne plus se modeler que sur les figures pâles de la mort, et la mort ; plus atrocement, singer tout le vocabulaire et les figures de la vie. Le mauvais rêve se poursuit, dont plus personne n'aura bientôt la force même de vouloir sortir, tant la tristesse et la lassitude, qui sont toujours le fruit des mauvais calculs qu'on ne peut pas reprendre, trahissent la déspiritualisation des corps : des corps qui s'ennuient dans toutes les langues du monde, et qui s'en vont de moins en moins à la recherche de quelque chose, n'importe quoi, qui puisse remplacer leurs âmes si terriblement absentes. Bientôt, c'est aujourd'hui déjà, les hommes ne sauront même plus que leurs âmes leur manquent. Robots : voilà le confort, que d'aucuns déjà, préconisent ; n'être plus qu'une viande forte, c'est l'idéal des grandes nations.

Auteur: Armel Guerne

Info: Le Verbe nu, page 45

[ vie opératoire ] [ modernité ] [ décadence ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

fugue

Au cours d'une vie, seuls quelques instants sont décisifs. La plupart d'entre nous les oublient aussitôt, jusqu'à ce qu'ils ressurgissent sans crier gare bien des années plus tard et, avec le recul, prennent tout leur sens : celui où l'on a décidé ou non d'aborder cette fille, de ralentir dans ce virage sans visibilité, de s'arrêter pour acheter ce préservatif. Je peux dire que j'ai eu de la chance. Confronté à l'un d'eux, je l'ai reconnu pour ce qu'il était. J'ai su immédiatement que mon destin se jouait à ce moment précis, lors de cette nuit d'hiver, alors que je patientais dans l'ombre en haut de Faithful Place. J'avais dix-neuf ans. J'étais assez mûr pour vouloir prendre le monde à-bras-le-corps, assez jeune pour agir comme un imbécile. Cette nuit-là, dès que mes deux frères ont commencé à ronfler, je me suis glissé hors de notre chambre, mon sac à dos sur les épaules et mes Doc à la main. Une latte craqua. Dans la chambre des filles, l'une de mes soeurs murmura dans son sommeil. Mais les dieux étaient avec moi. Rien n'aurait pu m'arrêter. Mes parents ne se retournèrent même pas sur leur canapé-lit lorsque je traversai le salon, les touchant presque. Le feu se mourait avec un petit bruit sec, projetait dans le noir une faible lueur rouge. J'avais fourré dans mon sac tout ce que je possédais : jeans, T-shirts, un transistor d'occasion, cent livres sterling et mon extrait de naissance. À l'époque, il n'en fallait pas davantage pour gagner l'Angleterre. Rosie avait les billets du ferry. Je l'ai attendue au bout de la rue, dans l'obscurité, à deux pas du halo brumeux et jaune du réverbère. L'air était froid comme du verre, chargé d'un délicieux parfum de houblon brûlé venu de la brasserie Guinness. Je portais trois paires de chaussettes dans mes Doc. Les mains enfoncées dans les poches de ma parka de l'armée allemande, j'ai écouté une dernière fois la rumeur de mon quartier. Une femme qui rit et s'exclame : "Mais qu'est-ce que tu fais ?" Une fenêtre que l'on claque. Le grattement des rats le long des murs de brique, une toux d'homme, le chuintement d'un vélo ; le cri solitaire et furieux de Johnny Malone le Barjo qui, au sous-sol du numéro 14, n'arrive pas a dormir. Des couples quelque part, des gémissements étouffés, des halètements. Pensant au cou de Rosie, à son parfum, je souris aux étoiles. Les cloches des églises de Dublin sonnèrent minuit : Christ Church, St. Patrick, St. Michan ; notes sonores et claires dégringolant du ciel, comme pour célébrer notre Nouvel-An secret.

Auteur: French Tana

Info: Les Lieux infidèles

[ littérature ] [ fuite ]

 

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