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civilisation

Les conséquences de l'écriture sur les processus cognitifs, ses potentialités pour déployer de nouveaux moyens de communication ont provoqué une modification de la perception du monde chez ceux qui l'avaient inventée. Elle a permis que se développe un système de pensée différent et a progressivement donné à ses utilisateurs de nouvelles manières, non seulement de se projeter dans le temps et dans l'espace, mais aussi d'entreprendre une réflexion sur le monde et son organisation.

On le constate, dès l'origine, par l'existence de tablettes qui, à côté des textes administratifs et comptables, se présentent sous la forme de listes lexicales. Constituant environ 15% du total du corpus des textes d'Uruk, ce sont des inventaires de noms de villes, d'animaux, de plantes, de professions, d'objets manufacturés, etc. Il s'agit de textes de nature savante qui, tout en ayant servi d'abord à la formation des scribes et à la transmission des savoirs, ont constitué autant de tentatives de mise en ordre du monde et d'appropriation de ses composantes.

Auteur: Joannès Francis

Info: La Mésopotamie, De Gilgamesh à Artaban

[ dictionnaires ] [ historique ]

 
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écrivain-sur-écrivains

C’est sur la dichotomie romancier "total", romancier "totalitaire" que repose la théorie du roman chez Gary. Le romancier "totalitaire" est asservi par la réalité de son temps, par ses ennemis et par sa singularité psychique individuelle qu’il élabore en une définition fondamentale de la "situation" humaine ; Kafka, Céline, Camus ou Sartre sont ainsi, selon Gary, des auteurs "totalitaires". Il faut retenir ici le concept garyen de Puissance, qui est la métaphore de la vision déterministe du romancier, de son angoisse existentielle ou de sa névrose. Gary, en définissant les œuvres "totalitaires" se sert souvent du concept de la Puissance par laquelle celles-ci sont dominées : Nous [les romanciers] avons été piétinés, mutilés, réduits en bouillie par la Puissance, avalés et digérés par la réalité pour être ensuite éliminés sous forme de specimens littéraires, simples signes cliniques de notre semi-existence terrorisée. [...]. Le roman est devenu une pathologie historique, un fournisseur de diagnostics psychiatriques plus encore que sociaux [...]. 


Auteur: Homana Sabina

Info: L'enjeu éthique dans l'oeuvre de Romain Gary - Thèse de doctorat

[ bipartition ] [ dualité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

théorie-pratique

L'erreur fondamentale que commet la doctrine des sources épistémologiques ultimes, c'est de ne pas distinguer assez clairement les problèmes d'origine des problèmes de validité. Il se peut que, dans le cas de l'historiographie, les deux types de questions se rejoignent quelquefois. Trouver l'origine de certaines sources est parfois le seul ou le principal moyen que l'on ait de tester la validité d'une assertion historique. Mais, généralement, les deux problèmes ne se recouvrent pas, et nous n'éprouvons pas la validité d'une assertion ou d'une information en en déterminant les sources ou l'origine ; nous testons celles-ci selon une méthode plus directe, l'examen critique du contenu de l'assertion - ou des faits qui en sont l'objet. Par conséquent, les questions que pose l'empiriste, "Comment le savez-vous ? Quelle est la source de votre affirmation ?", sont mal posées. Ce n'est pas qu'elles soient formulées de manière incorrecte ou trop peu rigoureuse, c'est leur principe même qui est à récuser : elles appellent en effet une réponse de nature autoritariste.

Auteur: Popper Karl

Info: Des sources de la connaissance et de l'ignorance, trad. Michèle-Irène et Marc B. de Launay, p.129, Rivages/Poche n°241, 1998, rééd.

[ philosophie ] [ quête ] [ décision ] [ arbitraire ] [ savoirs sourcés ] [ bêtise académique ]

 

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social-occultisme

Un tel glissement permet de comprendre la spectaculaire cléricalisation de ces Agences de Voyages historiques et idéologiques que sont devenus les partis politiques d’extrême droite ou d’extrême gauche avec leurs Millénarismes annonçant la venue proche d’une société où l’homme sera définitivement réconcilié avec lui-même et avec les autres dans un havre de paix bâti de ses propres mains.

De plus, ce glissement permet de comprendre comment la politique a pu réaliser la synthèse, en apparence paradoxale, de la science et du mysticisme. Que l’on n’oublie pas, tout d’abord, que ceux qu’il est convenu d’appeler les "socialistes utopistes" et dont la naïveté ou les spéculations fantaisistes font souvent sourire, furent pour la plupart d’anciens élèves de Polytechnique ; ce fut le cas de Victor Considérant, de Prosper Enfantin, d’Olinde Rodrigues, de Michel Chevalier, de J.J. Chomette, de Jules Lechevalier, sans oublier l’inévitable Auguste Comte ni les ingénieurs membres de sectes politiques qui se proposaient de régénérer l’humanité et de la conduire à bon port.

Auteur: Brun Jean

Info: "Les vagabonds de l'occident", Desclée, Paris, 1976, pages 74-75

[ idéalisme ] [ progressisme ] [ historique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

personnage

Tibère était gros, robuste, et d'une taille dépassant la moyenne ; large d'épaules et de poitrine, il avait, de la tête aux pieds, tous les membres bien faits et heureusement proportionnés ; sa main gauche était plus souple et plus forte que l'autre ; les articulations en étaient si fermes, qu'il pouvait percer du doigt une pomme récemment cueillie et sans tare, et d'une chiquenaude blesser la tête d'un enfant ou même d'un adolescent. Il avait le teint blanc, les cheveux plantés assez bas derrière la tête, de sorte qu'ils lui couvraient même la nuque, ce qui paraissait être chez lui un trait de famille ; un visage noble, quoique souvent parsemé tout à coup de boutons ; des yeux très grands, qui, chose extraordinaire, voyaient même la nuit et dans les ténèbres. [...] Il marchait le cou raide et dressé fièrement, le visage d'ordinaire contracté, en général sans rien dire ou en n'adressant que de très rares paroles même à ceux qui l'entouraient.

Auteur: Suétone

Info: Vies des douze Césars, tome 2, Tibère, Caligula, Claude, Néron, livre 3 Tibère, LXVIII

[ historique ]

 

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russie

A un certain moment, nous avons eu l’idée d'un grand show patriotique. En demandant à notre public de nous indiquer ses héros, les personnages sur lesquels se fonde l'orgueil de la mère Russie, nous nous attendions aux grands esprits : Tolstoi, Pouchkine, Andrei Roublev, ou que sais-je, un chanteur, un acteur comme cela arriverait chez vous. Mais que nous ont donné les spectateurs, la masse mforme du peuple habitué à courber Ie dos et baisser Ie regard ? Que des noms de dictateurs. Leurs héros, les fondateurs de la patrie, coïncidaient avec une liste d'autocrates sanguinaires : Ivan Ie Terrible, Pierre Ie Grand, Lénine, Staline. On a ete obligés de falsifier les résultats pour faire gagner Alexandre Nevski, un guerrier au moins, pas un exterminateur. Mais celui qui a recueilli Ie plus de voix fut Staline. Staline, vous vous rendez compte ? C'est là que j'ai compris que la Russie ne serait jamais devenue un pays comme les autres. Non pas qu'il y ait eu un vrai doute.

Auteur: Empoli Giuliano da

Info: Le mage du Kremlin

[ historique ] [ dictateurs ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

Nord-sud

Nelson Mandela, dirigeant historique de la lutte contre l’apartheid fut emprisonné durant vint-sept longues années par la justice sud-africaine pour s’être opposé à leurs institutions racistes. A sa libération il devint le symbole de la lutte pour l’égalité raciale et en tant que tel était bien placé pour choisir ses alliés.
C’est ce que lui reproche un jour le journaliste américain Ken Adelman lors d’une conférence télévisée durant la visite de Mandela aux Etats-Unis. Le journaliste fustige l’ancien Chef d’Etat sur les Droits de l’Homme en dénonçant ses amitiés avec Kadhafi, Arafat et Castro. Sous-entendus qui sont comme autant de flèches décochées à Madiba, qui écoute religieusement son interlocuteur sans l’interrompre ni même broncher.
Il prend ensuite la parole avec grand calme et détermination et mouche Adelman.
- Ces pays sont nos amis, ils nous ont aidé, pas seulement en théorie. Nous sommes une entité indépendante et ce n'est pas parce que d'autres pays veulent que nous ayions les mêmes ennemis qu'eux que nous leur obéirons.

Auteur: Mandela Nelson

Info: C'est bien la prétention des gouvernements occidentaux que Mandela montre ici du doigt.

[ géopolitique ]

 

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illusion

L'empereur Charlemagne, à un âge avancé, tomba amoureux d'une demoiselle allemande. Les barons de la cour étaient très inquiets de voir le souverain, tout à son désir amoureux, et oublieux de la dignité royale, négliger les affaires de l'empire. Lorsque la jeune fille mourut tout soudain, les dignitaires poussèrent un soupir de soulagement, mais leur répit fut de courte durée : car l'amour de Charlemagne ne mourut pas avec elle. L'empereur, ayant fait déposer le cadavre embaumé dans sa chambre, ne voulait plus s'en détacher. L'archevêque Turpin, épouvanté par cette passion macabre, soupçonna quelque enchantement et voulut examiner la dépouille. Dissimulé sous la langue de la morte, il trouva un anneau serti d'une pierre précieuse. A peine l'anneau fut-il entre les mains de Turpin que Charlemagne s'empressa de faire enterrer la morte, reportant son amour sur la personne de l'archevêque. Pour échapper à cette situation gênante, Turpin jeta l'anneau dans le lac de Constance. Charlemagne tomba amoureux du lac, ne voulant plus s'éloigner de ses rives.

Auteur: Calvino Italo

Info: "Rapidité", in "Leçons américaines", éd. Gallimard, p. 49 - trad. C. Mileschi

[ sortilège ] [ dérive des sentiments ] [ passion ] [ conte ] [ historique ] [ envoûtement ]

 
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trickster

N’était-ce pas, en effet, un homme bien singulier que ce Socrate, vêtu du même manteau dans toutes les saisons, marchant nu-pieds sur la glace comme sur la terre échauffée par le soleil de la Grèce, dansant et sautant souvent seul, sans raison et comme par boutades ; ayant des manières singulières, une façon singulière de porter sa tête ; menant, aux yeux du vulgaire au moins, le genre de vie le plus bizarre ; n’ayant d’autre occupation que de pérorer sur les places publiques et jusque dans les boutiques des artisans ; poursuivant tout le monde de ses questions et de son ironie ; ne voulant rien recevoir de ses amis, ni de ses disciples [il ne faisait pas payer son enseignement, contrairement aux sophistes notamment] mais ne faisait pas difficulté de leur demander un habit quand il en avait besoin ; enfin s’étant fait par sa conduite et par ses manières une telle réputation d’excentricité, que Zénon l’Épicurien le surnomma plus tard le bouffon d’Athènes…

Auteur: Lelut Louis Francisque

Info: "Le démon de Socrate" in Analectes, page 95

[ philosophie ] [ déstabilisation ] [ fou ] [ étonnement ] [ décalage ] [ maïeutique ] [ historique ]

 
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lavage du linge

Dans les sociétés rurales anciennes, la lessive n'était pas une opération quotidienne mais un vaste chantier collectif d'envergure - qu'on appelait la "grande buée" - qui avait lieu deux fois l'an à l'automne et au printemps. Elle durait plusieurs jours et s'accompagnait de festivités qui réunissaient toute la communauté. D'autres petites lessives avaient lieu ponctuellement, en fonction des temps morts du travail agricole. Le lavage s'effectuait de façon sommaire aux points d'eau disponibles avant que des lavoirs couverts ne soient construits - au XIXe siècle pour l'essentiel - dans tous les villages. En ville, la lessive se professionnalise plus tôt, à partir du XVIIe siècle des blanchisseuses professionnelles apparaissent, des bateaux-lavoirs sont installés sur les cours d'eau - on en compte 68 sur la Seine en 1831 - et les lavoirs publics se multiplient. Il s'agissait d'une opération complexe, très ritualisée, fortement genrée et socialement différenciée : les plus riches confiaient leur linge aux lavandières qui allaient tous les jours au lavoir, ou aux blanchisseuses spécialisées.

Auteur: Jarrige François

Info: Dans "La décroissance" n°160 page 10

[ historique ]

 

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