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damnatio memoriae

La mémoire d’Antoine fut condamnée par un sénatus-consulte que Dion situe en 31 et Plutarque en 30. Si les discussions peuvent porter sur la définition exacte de la date à laquelle une telle mesure fut décidée, elles ne semblent pas concerner la réalité de la mesure juridique d’abolition de la mémoire. La condamnation de la mémoire d’Antoine a été préparée par une succession de déclarations d’hostis publicus entre 43 et 32 av. J.-C., déclarations dont Marc Antoine fut loin d’avoir l’exclusivité. Mais, après la victoire des troupes d’Octave sur celles de Cléopâtre et Marc Antoine, des mesures furent prises pour atteindre la mémoire d’Antoine. Les textes historiques sont très clairs sur ce point. A deux reprises, l’historien Plutarque évoque les atteintes portées, entre autres, aux statues de Marc Antoine, dans la Vie de Cicéron d’abord, et dans la Vie d’Antoine (Plutarque) ensuite. Au 3ème siècle ap. J.-C., l’historien Dion Cassius mentionne quant à lui le caractère systématique de ces mesures, sans véritablement rentrer dans les détails toutefois.

Auteur: Ferriès Marie-Claire

Info: Le sort des partisans d’Antoine : damnatio memoriae ou clementia ?, dans S. Benoist et A. Daguet-Gagey (éds), Mémoire et histoire. Les procédures de condamnation dans l’Antiquité Romaine, Metz, 2007, p. 54.

[ manipulation ] [ historique ] [ bannissement des anales ] [ archives truquées ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

phénoménologie de l'esprit

La conscience naturelle est l’esprit qui, à chaque fois, existe historiquement en son temps. Mais cet esprit n’est pas une idéologie. Etant la subjectité, il est en cela l’effectivité de l’effectif. Les esprits historiques restent, à chaque fois, intériorisés en eux-mêmes dans la mémoire d’eux-mêmes. Mais le savoir absolu est la présentation de l’apparaître de l’esprit comme être de l’étant. Il accomplit l’ "organisation" de la constitution ontologique du royaume spirituel. La marche du dialogue se recueille en l’endroit qu’elle produit et atteint seulement en sa marche, pour, le traversant, s’établir en lui et, ainsi arrivée, être présente en lui. La marche d’approche du dialogue est le chemin du désespoir sur lequel la conscience perd, à chaque moment respectif, son non-encore-vrai et le sacrifie à l’apparaître de la vérité. Lors de la consommation du dialogue mené par le "scepticisme s’accomplissant", échoit le mot : tout est consommé. Il tombe à l’endroit du chemin où la conscience meurt elle-même sa mort, vers laquelle elle est emportée par la violence de l’absolu.

Auteur: Heidegger Martin

Info: Dans "Hegel et son concept de l'expérience" in Chemins qui ne mènent nulle part, page 245

[ chute ] [ transformation ] [ subjectivité ] [ instants ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

exactitude

Il y a toujours des débats complexes quant à ce que Nietzsche a compris de la vérité. Il ne pensait certainement pas, dans un esprit pragmatique, que les croyances sont vraies si elles servent nos intérêts ou notre bien-être : nous venons de voir quelques unes de ses dénégations répétées quant à cette idée. L'opinion la plus récente est qu'il fut le premier de ces négationnistes qui pensent que la vérité n'existe pas, ou que la vérité est ce que tout le monde pense qu'elle est, ou qu'elle représente une catégorie ennuyeuse dont on peut se passer. C'est aussi une erreur, et même plus que ça. Nietzsche ne pensait pas que l'idéal de la véracité perd du terrain une fois ses origines métaphysiques dévoilées ; il ne pensait pas non plus que la véracité puisse être détachée du souci de la vérité. La vérité en tant qu'idéal conserve son pouvoir, et au-delà de la considérer comme sans importance ou malléable, la question principale est de savoir comment la rendre supportable.

Auteur: Williams Bernard Arthur Owen Sir

Info: Truth and Truthfulness: An Essay in Genealogy. Princeton University Press, 2002; 2010. p. 16

[ insoutenable ] [ historique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

pouvoir sémantique

Les politiques linguistiques d'aujourd'hui, lorsqu'elles s'appliquent à l'écriture, nous montrent aussi que derrière le problème apparemment technique de la transmission des langues se profilent des enjeux d'un tout autre ordre. Lorsqu'en Union soviétique, par exemple, on a transcrit, par paliers successifs (en passant par l'alphabet latin), toutes les langues en caractère cyrilliques, on lit, à ce niveau sémiologique, l'impérialisme russe. Lorsque la Chine populaire a mis en application une simplification certains caractères, il est évident que son but était de démocratiser l'accès à l'écriture. Lorsque enfin, en Afrique, on voit s'imposer partout l'alphabet latin comme s'imposent presque partout les anciennes langues coloniales en fonction officielles, on lit encore une fois la manifestation sémiotique de ce que j'ai appelé ailleurs la glottophagie (*). Ainsi, la forme des écritures se prête à une analyse historique, à laquelle était consacré se livre, mais aussi à une analyse sociale. L'écriture, née d'un besoin du pouvoir laïque ou du pouvoir religieux, est devenue ensuite un enjeu de pouvoir, et le demeure d'une certaine façon, aujourd'hui.

Auteur: Calvet Louis-Jean

Info: Histoire de l'écriture. *Une langue en mange une autre. Issu de Linguistique et Colonialisme, petit traité de glottophagie, Paris, Payot, 1974

[ langage ] [ simplification ] [ sociolinguistique ]

 

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occident

C'est d'abord au port de Séville que débarque l'essentiel des produits d'Amérique. L'espagnol Nicolas Monardès, à la fois négociant et médecin, en dresse la liste en 1565 dans un traité qui connaît immédiatement un vif succès. Il fait ainsi découvrir à l'Europe l'ananas, le maïs, la cacahuète, la tomate d'abord nommée pomme d'or, car elle est jaune, puis le chocolat qui fera fureur à partir de 1600 et le tabac, d'abord considéré comme un médicament y compris contre les migraines, l'asthme et les épidémies de peste ! Les épices d'Extrême-Orient (150 000 tonnes débarquées à Lisbonne au cours du XVIe siècle) sont, elles aussi, pourvues de vertus curatives : le clou de girofle soulage la douleur, le gingembre stimule le sang et la digestion. Quant au sucre qui arrive des Antilles dès 1570, il est en fait originaire d'Inde, et cultivé en Espagne depuis 1400. Lors de son deuxième voyage vers l'Amérique en 1493, Christophe Colomb emporte quelques plants de canne à sucre et l'implante avec succès sur les îles.

Auteur: Coppin Brigitte

Info: Les produits du nouveau monde

[ historique ] [ nourriture ] [ nord-sud ]

 

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processus

L'expérience analytique est [...] définie par Lacan comme un procès où se "reconstitue" l'image "restaurée dans sa réalité propre" de cause psychique. D'où la fameuse définition de son processus : "induire dans le sujet une paranoïa dirigée". Non pas : provoquer une paranoïa, mais la diriger sur l'image du psychanalyste de sorte que tout le kakon* ignoré du sujet soit projeté progressivement sur elle, pour qu'en retour l'analyste le lui rende dans la nomination de son origine historique. Ainsi, rattachée au réel par sa projection sur l'image du dit psychanalyste, l'image est à mesure désassimilée du réel par la nomination qui lui redonne son statut propre d'image. Par là, de "diffuse et brisée" qu'elle était, elle s'élève chez le sujet à la conscience de son "unité", soit à la réussite du miroir : le sujet s'y reconnaît enfin.
Mais à une condition absolue d'ascèse : que la personnalité de l'analyste soit un "miroir pur d'une surface sans accidents", "un personnage aussi dénué que possible de caractéristiques individuelles" [...].

Auteur: Julien Philippe

Info: Dans "Pour lire Jacques Lacan", page 57. *Source d'une pulsion négative potentielle : par exemple l’affect lié au kakon se situe à l'origine du délire de persécution.

[ désêtre ] [ transfert ] [ analyste transparent ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

onanisme

Les premières mentions d'un interdit de la masturbation se rencontrent au tout début du XVIIIe siècle dans l'Europe du Nord. Sous l'influence d'un prédicateur luthérien, qui professe ensuite en Angleterre, c'est d'abord un interdit protestant.
Le message apocalyptique passe des mains des naturalistes à celles des réformistes, particulièrement stricts en ce qui concerne la morale sexuelle. La nouvelle se propage ainsi de Hollande en Angleterre puis en Suisse calviniste. L'oeil strict de la Réforme se penche sur le sexe en solitaire.
[...]
Ce tableau apocalyptique va servir pendant plusieurs siècles à effrayer les adolescents et leur interdire l'outil naturel d'initiation sexuelle.
[...]
[Ce n'est que] dans la deuxième moitié du XXe siècle que la sexologie moderne en montrera toutes les vertus. La masturbation est un élément central de la construction érotique, elle permet la maturation sexuelle et l'entretien du désir au cours de la vie. Elle est indispensable aux femmes comme aux hommes. C'est certainement par une prescience de son importance que la masturbation a été autant persécutée.

Auteur: Brenot Philippe

Info: Sex story, p. 119-124

[ historique ]

 

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Afrique

Les griots connaissent l'histoire des rois et des royaumes, c'est pourquoi ils sont les meilleurs conseillers des rois. Tout grand roi veut avoir un chantre pour perpétuer sa mémoire, car c'est le griot qui sauve la mémoire des rois, les hommes ont la mémoire courte.
Les royaumes ont leur destin tracé comme les hommes; les devins le savent qui scrutent l'avenir; ils ont, eux, la science de l'avenir; nous autres griots nous sommes les dépositaires de la science du passé, mais qui connaît l'histoire d'un pays peut lire dans son avenir.
D'autres peuples se servent de l'écriture pour fixer le passé; mais cette invention a tué la mémoire chez eux; ils ne sentent plus le passé car l'écriture n'a pas la chaleur de la voix humaine. Chez eux tout le monde croit connaître alors que le savoir doit être un secret * ; les prophètes n'ont pas écrit et leur parole n'en a été que plus vivante. Quelle piètre connaissance que la connaissance qui est figée dans les livres muets.

Auteur: Djibril Tamsir Niane

Info: Soundjata, ou, L'épopée mandingue, * Formule qui vient souvent dans la bouche des griots traditionalistes. Qui explique la parcimonie avec laquelle ces détenteurs des traditions historiques dispensent leur savoir. Selon eux les Blancs ont rendu la science vulgaire; quand un Blanc sait quelque chose tout le monde le sait. Il faudrait que nous arrivions à faire changer cet état d'esprit si nous voulons un jours savoir tout ce que les griots ne veulent pas livrer.

[ oralité ] [ tradition ]

 

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anecdote

L'épisode de la girafe est resté emblématique des expéditions maritimes, et en particulier des relations entre la Chine et l'Afrique. En effet, la girafe offerte à la Chine par le souverain du Bengale Sayf ud-din lui avait été au préalable été donnée en cadeau par des envoyés musulmans d'Afrique. L'événement eut un grand retentissement à Nankin, car la girafe fut prise pour une licorne, animal qui dans l'imaginaire chinois était le symbole par excellence du bon gouvernement. Les fonctionnaires envoyèrent des mémoires de félicitations à l'empereur, qui vient en personne à la porte du Palais pour recevoir ce cadeau extraordinaire et qui ordonna qu'on peigne l'animal et compose des poèmes célébrant ce bon augure. En 1415, des émissaires de Malindi (Kenya) firent à leur tour présent d'une girafe à Yongle. C'est pour raccompagner ces émissaires chez eux que fut lancée la cinquième expédition, la première à gagner l'Afrique. D'autres girafes furent offertes en 1419 par Aden, en 1433 par Tianfang (La Mecque) et en 1438 à nouveau après le Bengale.

Auteur: Boucheron Patrick

Info: Histoire du monde au XVe siècle, p. 426

[ Asie ] [ malentendu ] [ historique ]

 

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cognition

Après la chute de l'Empire romain, les érudits indiens et arabes préservèrent une partie du savoir médical de l'Antiquité. Au XIe siècle, le scientifique arabe que nous connaissons sous le nom d'Alhazen (Ibn al-Haytham, 965-1040) découvrit les principes essentiels de la perception visuelle. Des siècles avant Descartes, il comprit que l'œil fonctionne comme une chambre noire qui reçoit la lumière plutôt qu'elle ne l'émet, et que diverses illusions peuvent le tromper. Tout n'est donc pas sous le contrôle de la conscience, en conclut Alhazen. Il fut le premier à postuler une opération automatique d'inférence inconsciente : à notre insu, le cerveau tire des conclusions qui dépassent ce que perçoivent les sens, et nous donne parfois à voir des choses inexistantes. Il faudra attendre huit siècles pour qu'en 1867, dans son traité d'Optique physiologique, le physicien Hermann von Helmholtz reprenne ce terme d'inférence inconsciente pour décrire la manière dont notre vision déduit automatiquement, à partir des entrées sensorielles, l'interprétation la plus probable de la scène qui se déroule sous les yeux.

Auteur: Dehaene Stanislas

Info: Le code de la conscience

[ historique ]

 

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