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oreille bienveillante

Les choses les plus importantes sont les plus difficiles à formuler. Ce sont celles qui amènent une certaine honte, parce que les mots les diminuent - les mots rétrécissent des choses qui paraissaient illimitées dans notre tête et qui n'ont plus qu'une taille humaine une fois exprimés. Mais c'est plus que ça, n'est-ce pas ? Les choses les plus importantes se situent bien trop près de l'endroit où est enfoui notre cœur secret, comme les indices d'un trésor que vos ennemis voudraient vous dérober. Et il se peut que certaines révélations vous coûtent cher, que les gens vous regardent d'une drôle de façon, sans comprendre ce que vous avez dit, ou pourquoi c'était si important vu que vous avez presque pleuré en le disant. C'est le pire, je pense. Quand le secret reste enfermé à l'intérieur, non par faute d'un diseur, mais par faute d'une écoute compréhensive.

Auteur: King Stephen

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[ thérapie ] [ langage ] [ limitation ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

camps de concentration

Il y avait des exceptions parmi les SS […]

Un jour il y a eu un autre homme en poste.

Beaucoup de ceux qui travaillaient avaient peur des SS,

un nouveau pouvait être pire ;

et quand ils ont vu celui-là, un officier supérieur qui plus est,

ils se sont sentis pour le moins mal à l’aise […]

Les Juifs l’ont vu à l’arrivée des convois –

marchant partout et comme pris de honte.

Parfois il leur disait un mot gentil.

Mais il n’est resté qu’un mois ;

un soir, il est venu dans leur baraquement et leur a dit :

Je ne savais pas où on m’envoyait.

Je ne savais rien de tout ça,

et quand j’ai compris, j’ai tout de suite demandé un transfert.

Maintenant je vous quitte.

(...)

… Il a serré la main de quelques Juifs,

et leur a souhaité de survivre.

Auteur: Reznikoff Charles

Info: Holocauste. Trad. de l’anglais (Usa) par André Markowicz. Éditions Unes, 118 p. Textes élaborés à partir des archives du Procès des criminels devant le Tribunal militaire de Nuremberg

[ ww2 ] [ espérance ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

couple

Mon corps n'avait plus d'âge. Il fallait le regard lourdement réprobateur de clients à côté de nous dans un restaurant pour me le signifier. Regard qui, bien loin de me donner de la honte, renforçait ma détermination à ne pas cacher ma liaison avec un homme "qui aurait pu être mon fils" quand n'importe quel type de cinquante ans pouvait s'afficher avec celle qui n'était visiblement pas sa fille sans susciter aucune réprobation. Mais je savais, en regardant ce couple de gens mûrs, que si j'étais avec un jeune homme de vingt-cinq ans, c'était pour ne pas avoir devant moi, continuellement, le visage marqué d'un homme de mon âge, celui de mon propre vieillissement. Devant celui d'A, le mien était également jeune. Les hommes savaient cela depuis toujours, je ne voyais pas au nom de quoi je me le serais interdit. 




Auteur: Ernaux Annie

Info: Le Jeune Homme, p 27, Gallimard

[ différence ] [ intergénérationnel ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

barbarie

Commençons par parler de cette horrible coutume des crimes d'honneur, qui continue de sévir. Laissez-moi vous présenter Maha, une jordanienne de trente-quatre ans. Elle commit le crime de tomber enceinte après avoir été violée par son voisin. Par conséquent, elle fut tuée par son propre frère pour avoir jeté l'opprobre sur la famille. Elle reçut des coups de couteau répétés au visage, au cou et dans le dos avant d'être dépecée avec un hachoir à viande. Le voisin nia les faits et déménagea. Un tribunal jordanien condamna le frère à six mois de prison et justifia la clémence de la peine en invoquant l'état de fureur qui l'avait conduit à défendre l'honneur de sa famille de manière irrationnelle. Le même tribunal indiqua également que le comportement de cette femme avait été honteux, qu'elle s'était écartée des traditions de la société jordanienne et avait entaché la réputation de sa famille.

Auteur: Haddad Joumana

Info: Superman est arabe

[ bêtise patriarcale ] [ hommes-par-femme ] [ traditions imbéciles ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

ersatz

Maintenant que cette œuvre naît, sa misère m’apparaît. Misère de la littérature. Comment l’esprit peut-il témoigner de ce qui fut sang de la force et chair de la sincérité ? Qui peut forcer à croire qu’il s’est agi pour moi d’autre chose que d’un livre ? […] Car ce livre est le fruit d’un échec autant que d’une espérance. L’écrit n’est que le dernier recours de l’individu dans le monde qui refuse son geste : ce livre est né de la mort d’un acte. […] Mon livre me fait honte, c’est l’échec de ma vie et je ne l’ai écrit que dans l’espérance insensée de pouvoir te le dire un jour ailleurs. Un instant, laisse-moi croire à sa force. Peut-être que ces pages, nées de ma mauvaise chance, engendreront un jour de nouvelles possibilités, ouvrant, à partir de la réflexion qui isole […] le chemin qui ramène à l’action qui délivre.

Auteur: Charbonneau Bernard

Info: Dans "Pan se meurt"

[ défaite ] [ concret-abstrait ] [ déception ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

cadavre

Le légiste releva le drap très lentement, laissant apparaître la dépouille gonflée de Stott dont les chairs se détachaient des os. Hazen avait détourné machinalement les yeux; honteux, il se força à regarder le corps. Il avait vu pas mal de choses répugnantes dans sa vie, mais jamais rien d'aussi éprouvant. la peau s'était déchirée au niveau du torse, comme si elle avait rétréci, laissant échapper des lambeaux de chair. Le même phénomène s'était produit à hauteur du visage et des hanches. Des rigoles de graisse, échappées des étranges blessures, s'étaient figées au contact du métal froid, formant des flaques blanchâtres. Le corps n'avait pourtant pas attaqué par les vers. Plus curieux encore, un morceau de chair avait été arraché au niveau de la cuisse gauche et l'on apercevait nettement des trâces de morsure. Sans doute un chien. Le meilleur ami de l'homme; dit-on. Hazen en avait la nausée.

Auteur: Child Lincoln

Info: Les croassements de la nuit. Ecrit avec Preston Douglas

[ dégoût ]

 

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teinte

Le rose n’est pas une couleur, c’est le bâtard du rouge triomphant et de la lumière coupable ; né d’un inceste où l’enfer comme le ciel ont joué un rôle, il est resté la teinte de la honte. Mais cela, je ne l’ai senti que plus tard, quand il m’était devenu impossible de sortir encore de la géhenne.

La connaissance d’après coup, celle qui arrive trop tard pour vous sauver, me rappela que le rose est jumelle à l’horreur.

Pleur sanglante des poumons phtisiques, mousse aux lèvres des hommes qui meurent la poitrine percée, tissus visqueux des fœtus, prunelles affreuses des albinos morbides, témoin du virus et du spirochète, compagnon des sanies et de toutes les purulences, il a fallu l’innocence et l’admiration des enfants et des jeunes filles pour l’entourer de désirs et de préférences, et cela même démontre sa malice et sa ténébreuse essence.

Auteur: Ray Jean

Info: Les derniers contes de Canterbury

[ dénigrement ] [ églantine ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

homme-femme

Elle l’avait attendu dans un faible délire de torture nerveuse. Comme elle se tenait debout, accablée par le poids de ses pensées, l’expression de son regard perdu qui semblait spirituelle comme celle des anges, mais venait en réalité de sa torture, apparut si poignante à Birkin que la pitié lui tordit le cœur. Il vit sa tête penchée, son visage transporté, sa face plongée dans une sorte d’extase diabolique. Sentant qu’il la regardait, elle releva la tête, chercha ses yeux, tandis que les siens, magnifiques et gris, allumaient pour lui un signal flamboyant. Mais il évita son regard ; elle laissa son visage retomber dans le tourment et la honte, son cœur torturé retourna à son mal. Et lui aussi la honte le torturait, une pitié aiguë pour elle parce qu’il ne désirait pas rencontrer ses yeux, ne désirait pas recevoir la flamme qu’elle lui adressait en signe de reconnaissance.

Auteur: Lawrence David Herbert

Info: Femmes amoureuses, traduit de l’anglais par Maurice Rancès et Georges Limbour, éditions Gallimard, 1949, pages 29-30

[ observation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

dernières paroles

Comme je l'ai dit à la cour suprême de Manille j'ai fait usage de toute ma capacité, aussi ne suis-je pas honteux devant les dieux de ce que j'ai fait. Mais si vous me dites que je n'ai aucune abilité à commander l'armée japonaise je ne dirais rien, parce que c'est ma propre nature. (... ) Je sais que toutes vos affaires militaires américaines ont toujours un jugement légitime et tolérant. Quand j'ai été jugé à la cour de Manille j'ai eu un bon traitement, une atttitude gentille et d'un bon naturel de vos officiers qui m'ont toujours protégés. Je n'oublierai jamais ce qu'ils ont fait pour moi. Je ne blâme pas mon bourreau. Je prierai les dieux pour qu'ils pardonnent. Veuillez transmettre ma reconnaissance au Col. Clarke, aux lieutenants Col. Feldhaus et Hendrix, aux capitaines Sandburg et Reel de la cour de Manille, ainsi qu'au Col. Arnard. Je vous remercie.

Auteur: Yamashita Tomoyuki

Info:

[ exécution ]

 

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dévouement

Les bons médecins ont au moins trois choses en commun : ils savent observer, ils savent écouter et ils sont fatigués. Hamid était un bon médecin et lorsque, après une heure de discussion, j’ai regardé attentivement son visage prématurément ridé, ses yeux irrités et rougis par le manque de sommeil, son état d’épuisement m’a fait ressentir une certaine honte. Il aurait fait fortune, je le savais, et vécu dans le luxe, en exerçant dans le privé en Allemagne, au Canada ou en Amérique, et pourtant il avait choisi d’être là, avec les gens de son peuple, pour une récompense bien plus modeste. Il était un des milliers de professionnels de la santé travaillant à Bombay dont les carrières se distinguaient autant par ce qu’ils renonçaient que par ce qu’ils obtenaient à la fin de chaque journée de travail. Et ce qu’ils obtenaient, ce n’était rien moins que la survie de la ville.

Auteur: Roberts Gregory David

Info: Shantaram

[ docteur ]

 

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