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soigner

Etre infirmière libérale ne se résume pas au seul métier des soins à autrui. ça me rappelle la patiente chez qui je m'étais déplacée et qui voulait profiter de sa prise de sang trimestrielle pour que je retire les fils de son chien fraîchement opéré. Ça me rappelle aussi les ampoules grillées qu'on me demandait de changer, le courrier qu'on me demandait d'aller chercher, les fleurs sèches qu'il aurait fallu arroser, les horloges qu'il faudrait avancer ou retarder deux fois par an parce que le bras est trop court et les aiguilles bien trop hautes, les plats refroidis qui seraient bien meilleurs s'ils étaient réchauffés et le journal du jour que ce serait sympa d'aller acheter...

Auteur: Charline

Info:

[ aider ]

 

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langage

Les religions sont, somme toute, par définition, des métaphores : Dieu est un rêve, un espoir, une femme, un ironiste, un père, une ville, une maison aux multiples pièces, un horloger qui a laissé son chronomètre dans le désert, quelqu'un qui vous aime - et peut-être même, contre toute évidence, un être céleste dont le seul intérêt est de faire en sorte que votre équipe de football, votre armée, votre entreprise ou votre mariage prospèrent et triomphent de toute opposition. Les religions sont des lieux où l'on se tient, on regarde et on agit, points de vue d'où on voit le monde. Et rien de tout cela ne se produit. Rien de tout cela n'est vrai stricto sensu.

Auteur: Gaiman Neil

Info: American Gods

[ miroir aux alouettes ] [ croyances ] [ illusions sémantiques ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

auto-persuasion

Une excellente habitude est d'envisager les choses comme autant de symboles. Si le tonnerre gronde, figurez-vous le jugement dernier ; devant un ciel sans nuages, pensez au séjour des bienheureux ; dites-vous dans vos promenades que chaque pas vous rapproche de la mort. Pécuchet observa cette méthode. Quand il prenait ses habits il songeait à l'enveloppe charnelle dont la seconde personne de la Trinité s'est revêtue. Le tic-tac de l'horloge lui rappelait les battements de son cœur, une piqure d'épingle les clous sur la croix. Mais il eut beau se tenir à genoux pendant des heures, et multiplier les jeûnes, et se pressurer l'imagination, le détachement de soi-même ne se faisait pas ; impossible d'atteindre à la contemplation parfaite !

Auteur: Flaubert Gustave

Info: Dans "Bouvard et Pécuchet"

[ manque d'imagination ] [ inefficace ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

kairos

L'heure fixée par Capolino était peut-être une heure en fuite réfugiée sur la terrasse du magasin de Djinjé après avoir bondi hors du système des horloges pour échapper à la compromettante et mortelle fatalité d'être réellement vécue, et dans mon coeur je remerciais Capolino de laisser les traits de son visage accueillir le frémissement montrant qu'il ne pouvait pas davantage comprendre que moi pourquoi il avait choisi et pourquoi moi j'avais approuvé cette heure ressemblant à une heure faussement irréelle et honteuse de s'être échappée de la file des heures avançant inexorablement vers le couperet de leur ultime seconde, tellement cette heure paraissait intimidée de n'avoir aucune honte d'être choisie pour nous permettre d'effectuer le réglage d'harmonisation des lits à cordes.

Auteur: Lovay Jean-Marc

Info: In "Tout là-bas avec Capolino", éd. Zoé, p. 49

[ hors du temps ] [ fiction ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

rapport au temps

Un esprit d’agitation commença à se répandre vers la fin du Moyen Age. Le concept de temps, au sens moderne, commença à se développer. Les minutes prirent de la valeur ; un symptôme de cette nouvelle perception du temps est le fait qu’à Nüremberg, les horloges sonnent les quarts d’heures depuis le XVIe siècle. Trop de jours chômés commencèrent à apparaître comme un malheur. Le temps avait tellement de valeur que l’on avait le sentiment qu’il ne faudrait jamais le dépenser dans une activité inutile. Le travail fut de plus en plus perçu comme la valeur suprême. Une nouvelle attitude envers le travail se développa, qui était si forte que la classe moyenne cultiva une indignation contre l’improductivité économique des institutions de l’Eglise.

Auteur: Fromm Erich

Info: Dans "La peur de la liberté", page 62

[ historique ] [ esprit philosophique du capitalisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

temps

A bien y penser, les horloges sont un genre littéraire. Elles portent sur elles les signes écrits du possible qu'on peut lire aussi dans les vieux édifices désertés. Elles feuillettent notre vie, où elles marquent avec la même indifférence tranquille l'heure de notre naissance, de nos premières amours, de la guerre et de la mort. Mais s'il est vrai que les horloges appartiennent à la littérature, il est tout aussi vrai que nous sommes la littérature des horloges. Je les soupçonne de ne pas croire à notre existence, de nous prendre pour de simples "personnages", dont peut-être elles parlent, la nuit ; pour des livres dont elles se font les unes aux autres des comptes rendus, que l'une conseille parfois à l'autre de lire.

Auteur: Manganelli Giorgio

Info: In "Discours de l'ombre et du blason", éd. du Seuil, p. 11

[ fiction ] [ renversement de perspectives ] [ cadrans ] [ marqueurs ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

temps

Tandis qu'un rayon de soleil dessine le contour de ma tasse de thé froid, je vois et j'entends mon arrière-arrière-arrière-petite-fille rire dans le jardin, entre les cyprès et la balançoire. Ses éclats résonnent, saccadés, imperturbables, comme la trotteuse fraîchement posée d'une horloge rutilante, bien avant que ses pignons ne s'éliment, que ses mécanismes ne s'usent. Pour l'heure, tout fonctionne avec la justesse du neuf. C'est cela, je le crois, l'innocence, lorsque tout opère sans fatigue ni rugosité.
Plus d'un siècle me sépare de cet ange.
Moi, le très vieux monsieur du monde.
Le cliquetis autrefois limpide de mes entrailles égrène maintenant chaque seconde avec lourdeur et insistance, la grande tocante, je le sens est à bout; et je vais m'éteindre bientôt avec ce siècle fou.

Auteur: Chattam Maxime

Info: Leviatemps

[ durée ] [ nostalgie ]

 

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poème

Vers où t'emporte l'eau,
Frêle esquif sur les flots,
Toi que les remous malmènent et ballottent?
De quoi l'homme est-il fait?
De virevoltants feux follets
Et sous ses pas le sable se dérobe.
Certains naissent dans la joie, certains dans le malheur,
Mais la même horloge pour chacun égrène les heures
Et quand elle s'arrête sonne l'instant de la mort.
Vers où t'emporte l'eau,
Frêle esquif sur les flots?
Parmi les hommes nul n'en a la prescience.
Tout sur terre, ciel et mer,
Tout, oui, tout est éphémère.
Pourquoi l'âme serait-elle si différente?
Pourtant il est si doux de rêver voir encore
Naître au prochain printemps une nouvelle aurore
Et sentir souffler dans les collines les vents.
Ou tout serait-il faux?
Vers où t'emporte l'eau?

Auteur: Eino Leino

Info:

[ question ] [ océanique ]

 

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lombrics

Les vers de terre sont des pharaons aveugles. Ils prennent le temps de vive, souverains d’eux-mêmes et maîtres de leur horloge biologique. Fuyant la lumière, ils sillonnent lentement leur royaume, se rétractant et s’allongeant comme des accordéons. Ils ne risquent pas de s’étouffer : ils respirent par la peau. Pour ne manquer de rien, ils entreposent leurs propres déjections et les réingèrent après fermentation. L’hiver, ils hibernent, roulés en boule dans une léthargie profonde. L’été, ils fuient la chaleur et se regroupent dans des chambres au frais, descendant plus profond à mesure que la température du sol augmente. Ils discutaillent en laissant passer la sécheresse. À leur mort au bout de deux ou trois ans, lorsqu’ils comparaissent devant Osiris qui pèse les cœurs, ils sont les champions : ils en possèdent cinq.

Auteur: Koenig Gaspard

Info: Humus

 

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Ajouté à la BD par miguel

durée

On a assisté aussi, en 2000 au Brésil, à d'imposantes célébrations officielles, dont le symbole était une énorme horloge construite par la chaîne de télévision commerciale Globo pour compter les jours et les heures jusqu'à l'anniversaire. Avec humour et irrévérence, deux jeunes indiens ont ciblé, au Jour J, cette "Horloge des Vainqueurs" avec leurs arcs et leurs flèches. La photo a fait le tour de la presse brésilienne... Or, ce geste reproduit, mutatis mutandis, celui dont parlait Benjamin dans sa Thèse XVI ; il s'agit d'un épisode de la Révolution de Juillet 1830 qui témoigne, à son avis, d'une conscience historique dont toute trace semble disparue en Europe : "Au soir du premier jour de combat, on vit en plusieurs endroits de Paris, au même moment et sans concertation, des gens tirer sur les horloges"

Auteur: Löwy Michael

Info:

[ oppression ]

 

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