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revenants

Les zombies sont "la projection paranoïaque" de toutes nos hantises, à commencer par la peur de l’"autre", explique le professeur de littérature Roger Luckhurst dans Zombies : A Cultural History. Ils sont le reflet à peine déformé de nous-mêmes, avec ce que nous avons de pire.
Mais loin de sortir des cimetières du fin fond de des États-Unis, les zombies trouvent leur origine dans la culture afro-antillaise, notamment en Haïti, rappelle Luckhurst. Les esclaves croyaient que ceux d’entre eux qui se suicidaient étaient condamnés à rôder dans les plantations pour l’éternité, tels des corps sans âme. Le "zombi" intègre ensuite le folklore vaudou de l’île. Et c’est là que les Américains le dénichent au début du XXe siècle, et le récupèrent en lui ajoutant un " e".
Le premier à populariser la figure du "zombie" est l’écrivain William Seabrook avec son best-seller L’île magique, paru en 1930. Les premiers morts-vivants de la culture populaire ont un relent colonialiste et raciste (qui transparaît encore parfois aujourd’hui).
Après la Seconde Guerre mondiale, les zombies prennent une nouvelle signification politique et psychologique et déferlent désormais par vagues, comme des signes annonciateurs de l’apocalypse. Lockhurst y voit un effet un effet des deux grands traumatismes de l’époque : la Shoah et Hiroshima.
C’est dans les années 1960 et 1970 qu’apparaît au cinéma et à la télévision le zombie tel que nous le connaissons aujourd’hui. En 1968, dans La Nuit des morts-vivants, de George A. Romero, il devient notre propre reflet, l’homme aliéné par la modernité ; l’humain tellement dépersonnalisé qu’il n’est plus qu’un amas de chair voué à dévorer ou à être dévoré. Toutes les nobles vertus humaines – le courage, l’amour, le sacrifice – sont piétinées et anéanties.

Auteur: Meunier Amandine

Info: Newsletter de "Books" du 18.05.19

[ évolution ] [ horreur ] [ vodoun ] [ historique ] [ spectres ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

écrivain-sur-écrivain

M. Émile Zola croit qu'on peut être un grand artiste en fange comme on est un grand artiste en marbre. Sa spécialité, à lui, c'est la fange. Il croit qu'il peut y avoir très bien un Michel-Ange de la crotte…

Certes, je ne suis pas assez bête pour parler morale à M. Zola, dans les livres de qui la morale est muette et n'a jamais dit un mot ni poussé un cri, parmi les horreurs qu'il se délecte à y retracer… Je ne veux lui objecter que de la littérature, quoiqu'il semble, dans son Assommoir, sorti autant de la littérature que de la morale…

C'est un homme d'art et d'étude, dit-il en parlant de lui-même. D'étude, et d'étude acharnée, je le crois, mais d'art ?… Son art est faux et singulièrement raccourci. Tout est en volonté chez lui, et il n'y a que l'inspiration qui fasse de l'art vrai et profond. La volonté, la réflexion, l'effort, font de l'art tourmenté, rien de plus. Le sculpteur Préault disait un mot charmant : “La réflexion, c'est une bibliothèque…” Je ne crois qu'aux favoris de Dieu.

[…] L'homme de L'Assommoir est le dernier mot du réalisme, mais ce dernier mot ne se répéterait pas… Quand on a épuisé la poétique du Laid de Hugo et la poétique du Dégoûtant de M. Zola ; quand on s'est encanaillé, soi et son talent, avec cette furie; quand on a trifouillé à ce point les quinzièmes dessous de la crapule humaine et qu'on est entré dans les égouts sociaux sans bottes de vidangeur – car M. Zola ne vidange pas : il assainirait ! et il n'assainit pas : il se contente d'empester – où pourrait-on bien aller encore, et quelle marche d'infamie et de saletés resterait à descendre ? … La boue, ce n'est pas infini !

Auteur: Barbey d'Aurevilly Jules

Info: Les Œuvres et les Hommes (3e série) – XVIII. Le roman contemporain, Paris, Lemerre, 1902, p. 231, 238 et 239

[ vacheries ] [ réquisitoire ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

pessimisme

Il y a d'abord l'intuition de Baudrillard comme quoi le loft atteignit le comble de l'horreur en mettant le néant en exergue. Dans le loft c'est nul, il ne se passe rien, on dépasse les pires histoires de monstres. La véritable horreur.

Il y a cette belle citation de Walter Benjamin : "L'humanité, qui jadis avec Homère avait été objet de contemplation pour les dieux olympiens l'est maintenant devenue pour elle-même, son aliénation d'elle-même a atteint ce degré qui lui fait vivre sa propre destruction comme une sensation esthétique de premier ordre."

La disparition du carnavalesque représente donc l'univers qu'on a perdu, la diversité de la création, la grandeur... où il y avait tellement plus de choses... Alors que nous sommes parti dans une direction, celle de l'homme, qu'on aurait du abandonner dès le début. Nul, voie de garage, impasse...

Dans le Dogville de Lars Von Trier on est dans une situation où il n'y a rien à faire de l'humanité. Dans ce film les hommes de tous les jours, les petites gens, ne sont pas mieux que les personnages de pouvoir... Ils sont juste la préparation de ça, ils vont dans la même direction... Une direction avec laquelle on a rien à faire. Rien. La forme homme est maudite. Intégralement.

Zappa et son mouvement freaks se sont rendu compte que les films d'horreurs devaient être réinvestis de façon carnavalesque. Dimension totalement disparue au 18e siècle et remplacée alors par des romans gothiques, des romans effrayant, les monstres des romans effrayants... Ces freaks/monstres étant les anciens dieux, qu'on a abandonnés, et qui demandent à pouvoir exister dans ce monde qui est visiblement un monde fait pour les hommes...

Donc ils reviennent de façon effrayante.

Freaks parle de ce que le cinéma ne prend pas en charge, non seulement le cirque errant, la parade des singularités, mais aussi la disparition progressive du Carnaval comme réminiscence de l'âge d'Or.

Auteur: Thiellement Pacôme

Info: sur youtube, mis en texte par Mg

[ humanité ] [ télé-réalité ] [ TV ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

fille-père

Il nous a fait balancer doucement, le regard fixé sur le ciel d’orage. Il y avait des choses chez mon père qui commençaient à s’écailler, comme une peinture qui vieillit. Quand je lisais les livres que j’empruntais à la bibliothèque, je pensais que mon père – comme les histoires que ces livres racontaient – était né de l’esprit de ces écrivains. Je croyais que le Grand Créateur avait expédié ces écrivains sur la lune, portés par les ailes d’oiseaux-tonnerre, et leur avait dit de m’écrire un père. Des écrivains tels que Mary Shelley, qui avait donné à papa une compréhension gothique pour la tendresse de tous les monstres.

Agatha Christie avait créé le mystère qui l'habitait et Edgar Allan Poe avait conçu pour lui l’obscurité de manière à ce qu’il puisse s’élever jusqu’au vol du corbeau. William Shakespeare avait écrit pour lui un coeur de Roméo en même temps que Susan Fenimore Cooper lui avait imaginé une proximité avec la nature et le désir d’un paradis à retrouver.

Emily Dickinson avait partagé sa sensibilité de poète pour que mon père sache que le texte le plus sacré se lit dans la façon dont les êtres humains riment ou ne riment pas les uns avec les autres, laissant à John Steinbeck le soin de mettre dans le coeur de mon père une boussole afin qu’il puisse toujours vérifier qu’il était bien à l’est d’Éden et légèrement au sud du paradis. Pour ne pas être en reste, Sophia Alice Callahan s’était assurée qu’une partie de papa resterait à jamais un enfant de la forêt, tandis que Louisa May Alcott avait mis en mots toute la loyauté et l’espoir que contenait son âme. C’était Theodore Dreiser qu’était revenue la tâche d’écrire pour mon père la tragédie américaine qui devait être son destin, non sans que Shirley Jackson l’ait d’abord préparé aux horreurs qui devaient accompagner cette tragédie.

Auteur: McDaniel Tiffany

Info: Betty

[ composite ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

science-fiction

Le passé est une chose qui ne peut pas exister, Gaëtan, mais la chose est difficile à expliquer. Le temps est un tout qui grandit sans cesse, et ses racines profondes ne plongent pas plus dans le passé que son écorce nouvelle. Je tiens beaucoup au rôle vivifiant de l'écorce. Nous nous apercevrons, quand le passé aura pris suffisamment d'épaisseur, que nous avons déjà accompli les grandes choses qui semblent appartenir à l'avenir, que nous avons déjà atteint les étoiles et les rivages intérieurs les plus profonds ; nous comprendrons que toutes les actions du monde sont simultanées, et que toutes les actions d'une même vie individuelle sont simultanées. Nous saurons que nous sommes dans la fleur de l'enfance et, en même temps, au coeur de la maturité ; que l'expérience de la mort est contemporaine de toutes nos autres expériences, et que (comme Adam) nous avons tous les âges en même temps.
" Kzing glouwk ! " s'exclama bruyamment Gaëtan en ganymédien. (J'ai horreur de ce genre d'expression.)
" Nous comprendrons qu'Aristote et saint Augustin étaient plus mûrs et plus avancés dans l'expérience et la connaissance que Darwin, Freud ou Marx ou Einstein, ces types d'enfants précoces ; que saint Thomas d'Aquin venait après Descartes et Kant ; et qu'il façonna ce qu'ils n'avaient fait que dégrossir. "
" Zzhblug elepnyin ! ", proféra uniment Gaëtan dans son san simonéen natal. (Je n'aime pas l'entendre parler de cette façon.)
" Nous comprendrons que le premier homme est toujours vivant et se porte bien, et que le dernier homme est né depuis longtemps", poursuivis-je. "Nous saurons tout sur les Vikings de Ganymède, qui vécurent avant Ur et après Leif Ericson."
" Bougre de bougre ! ", s'écria Gaëtan en langage vulgaire. "Ne te mêle pas de ces sornettes, machine : (Je me demande, cependant, comment tu as fait pour comprendre le passage en ganymédien.) Tu as tes ordres ; exécutes-les !

Auteur: Lafferty Raphaël Aloysius

Info: Tous à Estrevin !

[ relatif ] [ unicité ] [ profondeur ] [ quantique ] [ humour ]

 

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Etats-Unis

À Los Angeles, vous ne serez jamais arrêté pour vagabondage si vous portez un polo fantaisie et des lunettes de soleil. Mais si vous avez le malheur d’avoir un peu de poussière aux chaussures et un tricot épais comme ces tricots qu’on porte dans les coins où il neige l’hiver, alors vous pouvez être sûr qu’ils ne vous rateront pas. Vous ne tarderez pas à vous faire coffrer. Alors un conseil les gars, trouvez-vous un polo, une paire de lunettes noires et des chaussures blanches si possible. Le genre étudiant. De toute manière, vous finirez par vous y mettre vous aussi. Avec le temps, quand vous aurez votre dose de "Times" et d’ "Examiner", vous vous y mettrez aussi à faire l’article sur le Sud ensoleillé. Vous mangerez des hamburgers toute l’année, année après année; vous serez là à croupir dans des chambres ou des appartements cradingues et infestés de bestioles, mais tous les matins vous verrez le beau soleil, le sempiternel ciel bleu, et les rues seront pleines de femmes que vous ne posséderez jamais, et les nuits chaudes semi-tropicales sentiront bon la romance que vous ne connaîtrez jamais, mais ça fait rien les gars, vous serez quand même au paradis, au pays du soleil.
Et les gens qui sont restés à la maison, vous pourrez toujours leur mentir et leur en mettre plein la vue, parce qu’ils ont horreur de la vérité de toute manière, ils ne veulent rien savoir; parce qu’ils veulent y aller aussi, au paradis, tôt ou tard. On ne la leur fait pas, à ceux qui sont restés derrière; faut bien vous mettre ça dans le crâne, les gars, ceux qui sont restés au pays savent comment c’est, la Californie. Après tout, ils lisent les journaux comme tout le monde et les magazines, les étals en sont pleins, à tous les coins de rue de l’Amérique. Ils les ont bien vues les maisons des vedettes de cinéma, en photo. On peut rien leur apprendre sur la Californie.

Auteur: Fante John

Info: Dans "Demande à la poussière

[ mirage ] [ misère ] [ american way of life ] [ west-coast ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

déclic

Un type de meurtrier que l'on rencontre assez fréquemment est le suivant : un homme vit tranquille et paisible ; son sort est dur, - il souffre. (C'est un paysan attaché à la glèbe, un serf domestique, un bourgeois ou un soldat.) Il sent tout à coup quelque chose se déchirer en lui : il n'y tient plus et plante son couteau dans la poitrine de son oppresseur ou de son ennemi. Alors sa conduite devient étrange, cet homme outrepasse toute mesure : il a tué son oppresseur, son ennemi : c'est un crime, mais qui s'explique ; il y avait là une cause ; plus tard il n'assassine plus ses ennemis seuls, mais n'importe qui, le premier venu ; il tue pour le plaisir de tuer, pour un mot déplaisant, pour un regard, pour faire un nombre pair ou tout simplement : "Gare ! ôtez-vous de mon chemin !" Il agit comme un homme ivre, dans un délire. Une fois qu'il a franchi la ligne fatale, il est lui-même ébahi de ce que rien de sacré n'existe plus pour lui ; il bondit par-dessus toute légalité, toute puissance, et jouit de la liberté sans bornes, débordante, qu'il s'est créée, il jouit du tremblement de son coeur, de l'effroi qu'il ressent. Il sait du reste qu'un châtiment effroyable l'attend. Ses sensations sont peut-être celles d'un homme qui se penche du haut d'une tour sur l'abîme béant à ses pieds, et qui serait heureux de s'y jeter la tête la première, pour en finir plus vite. Et cela arrive avec les individus les plus paisibles, les plus ordinaires. Il y en a même qui posent dans cette extrémité : plus ils étaient hébétés, ahuris auparavant, plus il leur tarde de parader, d'inspirer de l'effroi. Ce désespéré jouit de l'horreur qu'il cause, il se complaît dans le dégoût qu'il excite. Il fait des folies par désespoir, et le plus souvent il attend une punition prochaine, il est impatient qu'on résolve son sort, parce qu'il lui semble trop lourd de porter à lui tout seul le fardeau de ce désespoir.

Auteur: Dostoïevski Fédor Mikhaïlovitch

Info: Souvenirs de la maison des morts

[ serial killer ] [ tueur en série ]

 

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émotions funèbres

Le roi Louis XV était fort triste habituellement, et aimait toutes les choses qui rappelaient l'idée de la mort, en la craignant cependant beaucoup. En voici un exemple. Madame de Pompadour se rendant à Crécy, un écuyer du roi fit signe à son cocher d'arrêter, et lui dit que la voiture du roi était cassée, et que, sachant qu'elle n'était pas loin, il l'envoyait prier de l'attendre. Il arriva bientôt après et se mit dans la voiture de Madame. Les seigneurs qui suivaient s'arrangèrent dans d'autres voitures. J'étais derrière, dans une chaise à deux, avec Gourbillon, valet de chambre de Madame, et nous fûmes étonnés quand, peu de temps après, le roi fit arrêter la voiture ; celles qui suivaient s'arrêtèrent aussi. Le roi appela un écuyer, et lui dit : " Vous voyez bien celte petite hauteur ; il y a des croix, et c'est certainement un cimetière ; allez-y, et voyez s'il y a quelque fosse nouvellement faite " L'écuyer galopa et s'y rendit; ensuite il revint dire au roi : " II y en a trois toutes fraîchement faites. " Madame, à ce qu'elle m'a dit, détourna la tête avec horreur à ce récit, et la petite maréchale de Mirepoix dit gaiement : " En vérité, c'est à faire venir l'eau à la bouche. " Madame, le soir, en se déshabillant, nous en parla : " Quel singulier plaisir, dit-elle, que de s'occuper de choses dont on devrait éloigner l'idée, surtout quand on mène une vie aussi heureuse ! Mais le roi est comme cela; il aime à parler de mort, et il a dit, il y a quelques jours, à M. de Fontanieu, à qui il a pris, à son lever, un saignement de nez : " Prenez-y garde; à votre âge, c'est un avant-coureur d'apoplexie. " Le pauvre homme est retourné chez lui tout effrayé et fort malade... " Souvré, dit-il un jour au commandeur de ce nom, vous vieillissez, où voulez-vous qu'on vous enterre? - Sire, aux pieds de Votre Majesté. " Cette réponse rendit le roi triste et rêveur. Il parlait souvent ainsi de la mort, d'enterrements et de cimetières ; personne n'était né plus mélancolique.

Auteur: Hausset Madame de

Info: Mémoires

[ superstition ] [ morbidité ]

 

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drogue

En 1965, John Lennon, George Harrison, Cynthia Lennon et Pattie Boyd étaient en train de dîner dans la maison d'un ami dentiste et ce dernier a mis LSD dans leur café sans le leur dire. Quand il a révélé ce qu'il avait fait, John était furieux, et à juste titre. "Putain, comment oses-tu faire ça ?" a-t'il raconté au journaliste de Rolling Stone Mikal Gilmore lors d'un entretien animé avec John au sujet de leur trip au LSD et l'histoire secrète de l'album Revolver: "Ce fut comme si nous nous trouvions tout à coup au milieu d'un film d'horreur", a déclaré Cynthia Lennon. "La chambre semblait plus en plus grande." Les Beatles et leurs épouses ont alors fui la maison de Riley dans la Mini Cooper d'Harrison. (Selon Bury, John et George avaient indiqué plus tôt leur volonté de prendre du LSD, mais seulement si ils ne savaient pas à l'avance.) Les Lennons et Harrisons sont allés au Ad Lib Club Leicester Square. Dans l'ascenseur, ils ont succombé momentanément à la panique. "On a tous pensé qu'il y avait un incendie dans l'ascenseur", déclara Lennon à Rolling Stone en 1971. "Il y avait juste une petite lumière rouge, et nous étions tous à hurler, totalement hystériques." Une fois attablé à l'intérieur, quelque chose comme une rêverie a commencé à prendre place. raconta Harrison à Rolling Stone, "J'ai eu un tel sentiment écrasant de bien-être, qu'il y avait un Dieu, et que je pouvais le voir dans chaque brin d'herbe. C'était comme gagner des centaines d'années d'expérience en 12 heures."
Les couples ont terminé tout ça à la maison des Harrisons à Esher, en dehors de Londres. John dira plus tard, "Mon Dieu, c'était juste terrifiant, mais si fantastique. La maison de George semblait être comme un grand sous-marin ... qui semblait flotter au-dessus de ses murs de 18 pieds de haut, et c'est moi qui conduisais." J'ai fait quelques dessins à l'époque, avec quatre faces qui disaient: "Nous sommes tous d'accord avec toi". Bref j'ai été plutôt défoncé pendant un mois ou deux. "Cette initiation non voulue au LSD trouvera son accomplissement l'année suivante avec Revolver, album le plus courageux et le plus innovant des Beatles.

Auteur: Internet

Info: Rolling Stone, Beatles Acid Test: How LSD Opened the Door to Revolver

[ musique ] [ création ]

 

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femmes-hommes

J'ai découvert qu'il existe d'énormes différences entre l'érotisme joyeux, le culte du corps, en Grèce, et l'érotisme de plus en plus effrayé, de plus en plus fasciné, du monde romain. (...) En reprenant les textes, je me suis aperçu que le mot phallus n'est jamais employé en latin. Les Romains appelaient fascinus ce que les Grecs nommaient phallos. Du sexe masculin dressé, c'est-à-dire du fascinus, dérive le mot de fascination, c'est-à-dire la pétrification qui s'empare des animaux et des hommes devant une angoisse insoutenable. Les fascia désignent le bandeau qui entourait les seins des femmes. Les fascies sont les faisceaux de soldats qui précédaient les Triomphes des imperator. De là découle également le mot fascisme, qui traduit cette esthétique de l'effroi et de la fascination. (...) fascination qu'on retrouve également dans beaucoup de fresques romaines qui sont des peintures de l'instant qui précède la mort. Par exemple, il en existe une, petite, qui représente deux enfants et une femme tenant une épée : c'est l'instant où Médée va tuer ses deux enfants, qui jouent avec des osselets, c'est-à-dire les ossements qu'ils vont devenir. Ensuite, les textes racontent qu'elle va non seulement les mettre à mort, mais qu'ensuite, avec son épée, elle va fouiller son propre sexe pour détruire tout reste possible d'une génération éventuelle de l'homme qu'elle a aimé et qui l'a trompée. Tout cela est lié à la religion romaine primitive, qui est un culte de la mise à mort, et à l'horreur de la passivité sexuelle. Tout ce qui est actif, tout ce qui fait lever le fascinus, est hautement noble. Tout ce qui est passif est puni de mort. Je me suis aperçu, parce qu'on n'a jamais cessé d'étudier le latin, de l'enseigner aux enfants, qu'on a donc expurgé tout ce qui était licencieux. D'où cette confusion durable entre monde grec et monde romain. Il s'agit donc d'une découverte à laquelle je ne m'attendais pas. Je croyais les Romains rudes, brusques, mais je ne les aurais jamais imaginés aussi inventeurs de mélancolie, de dégoût, d'horreur et de puritanisme. Les pères en robe noire du christianisme n'ont fait que saisir le relais que leur tendaient les pères en robe blanche du sénat.

Auteur: Quignard Pascal

Info: interview à l'occasion de la parution du, Sexe et l'effroi

[ historique ] [ verge ]

 

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