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continuité fallacieuse

L'écriture a d'énormes implications méta-cognitives. Voilà ce qu'il se passe : Vous ne pouvez pas uniquement penser d'une manière qui serait impossible sans l'écriture, mais vous pouvez aussi penser à la pensée que vous développez en écrivant. Il y a un danger ici, et ce danger est que les énormes capacités expressives et auto-référentielles de l'écrit, c'est-à-dire l'aptitude à se référer sans cesse, à recourir à, ou à se reporter vers, atteignent un point où vous perdez le contact avec le monde réel. Et cela, croyez-moi, est très courant dans les universités. Il y a un nom technique pour cela, je ne sais pas si nous pouvons l'utiliser à la télévision, cela s'appelle "des conneries" (bullshit). Mais c'est très courant dans la vie universitaire, où les gens obtiennent juste une forme d'auto-référentialité du langage, où le langage parle du langage, qui parle du langage, et au final, c'est du vent. C'est un autre nom pour le même phénomène.

Auteur: Searle John Rogers

Info:

[ réfléchir ] [ développement hors-sol ] [ réflexion ] [ penser ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ] [ blabla ] [ enfumage ]

 

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écrivain

L’œuvre de Raymond Roussel est un exemple parfaitement accompli d’une écriture autosuffisante qui élimine toute trace de réalité au profit de son propre objet littéraire. […] Cette mise au ban du réel s’effectue à deux niveaux et en deux temps. Tout d’abord Roussel libère le langage de sa charge habituelle, d’avoir à évoquer le réel, pour en faire son unique source d’inspiration et d’information. […] Mais d’autre part cette écriture même, dont Roussel fait le premier et dernier mot de la littérature, apparaît moins comme un système de significations, autonome mais logique, que comme une combinaison à jamais arbitraire de pseudo-significations ou de significations aberrantes, le hasard des assonances et des homonymies – le jeu de mots – en constituant l’unique consistance. […] Car le langage roussellien se passe de signification intrinsèque comme il se passe de référence à une réalité extérieure : d’une part, il n’a rien à dire, d’autre part il ne veut de toute façon rien dire.

Auteur: Rosset Clément

Info: "Mirages" in L'école du réel, pages 187-188

[ style ] [ analyse ] [ manière ] [ hors-sol ] [ folie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

insaisissable

L'état de transition, configuration des atomes durant cet instant suspendu où l'on bascule d'une forme moléculaire à la suivante, nous reste inaccessible. Sa durée de vie est infime, pas plus longue qu'une vibration moléculaire (10 puissance moins 14 seconde) ! Les chimistes, néanmoins, tiennent de longs et minutieux discours sur sa structure précise. On peut s'émerveiller des multiples astuces qu'ils ont inventées pour décrire en détail les caractéristiques d'un état de transition, prodiges de détection n'ayant rien à envier aux déductions d'un Sherlock Holmes.

Néanmoins, l'état de transition est comme un trope : c'est une figure, une fiction ; il n'existe pas hors du langage. C'est une inflexion dans la diction, une suspension de la respiration, une pause infime, un rocher rompant l'uniformité du jardin zen soigneusement ratissé, ou l'oiseau noir dans le soleil levant dont Claudel fit le titre d'un de ses plus beaux livres, le noyau dur, insécable d'un poème qui lui donne cette vibration qui, à la lecture, résonne en nous et perdure.

Auteur: Laszlo Pierre

Info: in "La parole des choses", éd. Hermann, p.18

[ science ] [ métamorphose ] [ métaphores ] [ fugacité ] [ éternel passager ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

logique sémiotique

Si le signe n'était pas lié à son objet, hors l'esprit qui pense à eux séparément, il ne remplirait pas du tout la fonction d'un signe. Supposons que la relation du signe à son objet ne réside pas dans une association mentale, il doit y avoir une double relation directe du signe à son objet, indépendamment du mental qui utilise le signe. Dans le deuxième de ces trois cas dont nous venons de parler, cette dualité n'est pas dégénérée, et le signe signifie son objet du seul fait d'être réellement connecté avec lui. Tous les signes naturels et les symptômes physiques sont de cette nature. J'appelle pareil signe un index, un doigt pointé indiquant le genre de classe.
L'index n'affirme rien ; il dit seulement "Là !" Il s'empare en quelque sorte de nos yeux et les dirige de force vers un objet particulier, et c'est là qu'il s'arrête. Les pronoms démonstratifs* et relatifs sont des indices presque purs, parce qu'ils désignent des choses sans les décrire, de même que les lettres d'un diagramme géométrique et les nombres indicatifs qui en algèbre distinguent une valeur des autres sans dire quelles sont ces valeurs.

Auteur: Peirce Charles Sanders

Info: "On The Algebra of Logic : A Contribution to the Philosophy of Notation " dans The American Journal of Mathematics 7 (1885), p. 180 - 202 *ceux-ci. ceux-là, par exemple

[ langage ] [ mathématiques ] [ analogie ] [ classification ] [ grammaire ]

 

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non-candidat

Zemmour c'est un positionnement : sur la peur, c'est tout. 

Pour le reste ce mec a juste pour horizon indépassable la littérature et le langage. Parallèlement il prétend, ridicule, s'appuyer sur le réel. Mais les gars, notre mini Gargamel est totalement hors-sol, juste un de ces conservateurs sans aucune idée de l'évolution inexorable des choses... Qui s'imagine "Laa Frooonnnce" comme un machin immuable et homéostasié. Zemmour est grotesque, je l'ai vu rétorquer un jour à la TV - à un humoriste qu'il tentait de prendre de haut et qui se rebiffait : "excusez-moi d'avoir lu des livres"... tel le freluquet qui surcompense et en est venu à se penser intello à force de lecture des classiques. Bon élève, bien convenu, appuyé sur le monde d'hier.

Zemmour symbolise parfaitement la phrase de JP Bacri : "Les gens qui disent que c'était mieux avant ne terminent pas leur phrase. Ce qu'ils veulent dire en fait, c'est : c'était mieux avant, parce que j'étais jeune." 

Le monde de Zemmour est un monde de couilles-molles, affolées par un thermomètre tenu à l'envers et donc infichues d'affronter un réel susceptible de les sortir de leurs zones de confort. Pendant ce temps lui vend des livres.

Auteur: Mg

Info:

[ présidentielles françaises 2022 ] [ conservatisme mercantile ] [ vacherie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

style littéraire

D’aucuns récusent que l’on puisse réduire le phénomène littéraire "Céline" à son écriture. Mais je puis dire, par témoignage personnel, que, hors cette écriture, je ne me serais pas appesanti sur la lecture du corpus célinien, où il n’est dit que des banalités.
Céline lui-même prétendait mépriser les idées, pour en appeler à l’émotion comme véritable support de la vie. On l’a suspecté de vouloir ainsi s’absoudre de ses penchants politiques circonstanciés.
Quoiqu’il en soit, Céline est d’abord un langage, mais alors un langage qui signifie quelque chose. Nous pourrions dire que l’âme de l’écrivain est inscrite dans ses phrases éclatées entre les trois petits points. C’est l’expression d’un émoi intime, d’une stupéfaction devant la marche du monde qui empêche une respiration normale, qui provoque une sorte de halètement psychique manifesté dans l’écriture.
Plus encore, cette saccade écrite qui brise la syntaxe, autrement dit rompt avec le faux ordre du monde, ces points d’exclamation sont autant d’appels tourmentés à quelque puissance inconnue, une protestation cahoteuse à l’égard d’un Destin inintelligible.
En somme, l’écriture exclamative et ahanante de Céline est l’analogue du "de profundis clamavi ad te" du psalmiste… La désespérance est telle, qu’on en attend quelque renaissance quasi surnaturelle, que Céline interprétait comme la vengeance de l’Esprit.

Auteur: Heurcelance Philippe

Info: Dans "Le langage de Céline"

[ fond-forme ] [ manière ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

vulgarisateur

À la fin des années 1930, la physique théorique apparaissait de plus en plus comme une construction formelle surplombant le langage, en principe impossible à transmettre hors du petit cercle des initiés. Pourtant, un jeune physicien du nom de George Gamow (prononcer Gam-off) entreprit de présenter au public les acquis révolutionnaires de la physique quantique et de la relativité, sans jamais laisser le lyrisme déborder sur les terres de la raison. Non, voulut-il démontrer, toute bardée de mathématiques qu’elle est, la physique ne vise pas l’éradication des mots. Comme toutes les entreprises humaines, elle exige une narration passant par la langue de tous les jours, un processus de diffusion qui la transporte par-delà son cercle d’origine. Il y a même urgence à réveiller la Belle au bois dormant. Mais comment procéder ? En trouvant des astuces, des détours, des analogies permettant de verbaliser – de baliser par le verbe – l’étrangeté de ses concepts. Il ne s’agit pas de photographier la physique, mais de la traduire, de la re-transcrire. Le "truc" de Gamow ? Mettre en scène les concepts, jouer avec, les sortir de leur contexte, les faire évoluer à l’air libre, dans la vie de tous les jours, plutôt qu’essayer de les expliquer d’une façon lourdement, tristement didactique.

Auteur: Klein Étienne

Info: Il était sept fois la révolution. Albert Einstein et les autres…

[ maths verbalisées ] [ double codage ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

conseils

Je voudrais te parler sérieusement : ce n'est pas drôle d'être comme tout le monde, du moins faut-il en profiter. Si tu as mal aux dents, ne va pas t'imaginer que les autres n'ont jamais mal aux dents. Si chacun, dans son coin, n'avait eu les mêmes expériences, le langage serait flou, les mots seraient des jurons.

Hier nous avons mangé des palourdes. Avant-hier, tu ne connaissais pas ce mot. C'est parfait, mais tout ne se mange pas, surtout parmi les verbes. Pouvoir, par exemple, ne se mange pas. L'un fera l'expérience du pouvoir parce qu'il en détient une parcelle, l'autre parce qu'il a aura reçu un coup de pied. C'est la même idée, le même sens.

Prends l'habitude de séparer, dans ta tête, les mots que tu connais bien, à titre personnel, et les autres. Je te dis cela parce que ton père n'était pas au clair avec son langage. Il aimait trop les mots. Il était heureux d'en connaître, chaque jour, un peu plus. Si bien qu'il disposait d'une foule de mots dont il n'avait pas éprouvé le sens. Il ne savait plus rien : s'il avait faim, s'il avait soif, s'il aimait. Etre attiré par les mots, c'est déjà passer le pont. Méfie-toi.

Auteur: Dumayet Pierre

Info: in "La nonchalance", éd. Verdier, p. 87-88

[ vocabulaire ] [ ancrage dans le vécu ] [ idiome hors-sol ]

 

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spéculations intellectuelles

La victoire de Hegel sur Kant signifia pour la raison et pour le développement spirituel ultérieur, et d’abord, pour celui de l’homme allemand, une très lourde menace, d’autant plus dangereuse que Hegel était un psychologue camouflé et projetait de grandes vérités hors du domaine du sujet dans un cosmos qu’il s’était créé lui-même. […]

Hegel représente une solution du problème posé par la critique de la connaissance, solution qui donnait aux concepts une chance de démontrer leur autonomie ignorée. Ils procurèrent à l’intellect cette hybris qui conduisit au surhomme de Nietzsche et, par là, à la catastrophe qui a nom Allemagne. […]

Une philosophie comme celle de Hegel est une autorévélation d’arrière-plans psychiques et, philosophiquement, une usurpation. Elle signifie, au point de vue psychologique, ni plus ni moins qu’une irruption de l’inconscient. Cette conception est corroborée par le caractère étrange et recherché du langage hégélien. Il évoque déjà le "langage de puissance" des schizophrènes, qui se sert du pouvoir de paroles magiques pour plier le transcendant à une forme subjective ou pour procurer à ce qui est banal le charme de la nouveauté, ou encore pour donner à l’insignifiant l’apparence d’une sagesse subtile. Une langue aussi bizarre est un symptôme de faiblesse, d’impuissance et de manque de substance. 

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Dans "Les racines de la conscience", trad. Yves Le Lay, éd. Buchet-Chastel, Paris, 1971, pages 480-481

[ critique ] [ herméneutique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

vocabulaire

Toute la différence entre le langage animal et le langage humain se situe dans le passage de l'usage de stimuli-signaux à celui de signes-symboles. Alors qu'un signal fait réagir, un signe fait penser. Le signal est en effet quelque chose qui désigne quelque chose d'autre qu'il indique ou demande. C'est un stimulus, càd quelque chose de sensible qui a pour fonction de provoquer une réaction, de faire faire. En présence d'un feu rouge, l'automobiliste s'arrête : il ne se met pas à évoquer des considérations sur la rougeur du feu !

Les stimuli-signaux et, avec eux le "langage" animal, sont des "instruments d'action immédiate". Le signe-symbole est "un instrument de pensée et non seulement d'action immédiate". Il permet l'évocation inactuelle! C'est précisément le jour où Helen Keller cesse de réagir aux stimuli-signaux, auxquels sa gouvernante l'a conditionnée, qu'elle comprend que les mots ont un sens et qu'elle devient capable de "parler" (avec le langage tactile des sourds-muets). 

Ainsi, jusque-là elle n'avait fait que réagir au mot eau. A présent ce mot évoquait pour elle l'eau elle-même, "ce quelque chose de merveilleux qui était en train de couler sur sa main". Le langage est ainsi ce par quoi se réalise en l'être humain l'ouverture de son moi hors de l'immédiateté de l'instant, donc à l'universel.

Auteur: Ruyer Raymond

Info:

[ parole ] [ représentation ] [ sémiose ] [ déclic ] [ abstraction ] [ saut qualitatif ]

 
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