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indépendance

Il est impossible de penser à Howard Hughes sans y voir le gouffre sans fond entre ce que nous disons et ce que nous voulons, entre ce que nous admirons officiellement et ce que désirons secrètement, au vrai sens du terme, les gens que nous marions et les gens que nous aimons. Dans une nation qui apparaît de plus en plus sacrifier aux vertus sociales et professionnelles, Howard Hughes ne reste pas simplement antisocial mais grandement, brillamment, de manière insurpassable, associal. Il est le dernier homme libre, le rêve que nous n'admettons plus.

Auteur: Didion Joan

Info:

[ Usa ] [ liberté ] [ égoïsme ]

 

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vingtième siècle

Lorsque la Première Guerre mondiale a finalement pris fin, il a fallu que les deux parties maintiennent, voire gonflent, le mythe du sacrifice afin que toute l'affaire ne soit pas vue pour ce qu'elle était : un gaspillage insensé de millions de vies. En toute logique, si la fleur de la jeunesse avait été éliminée en Flandre, les survivants n'étaient pas la fleur : les morts étaient supérieurs aux vivants traumatisés. Ainsi, la destruction virtuelle d'une génération a encore accru la distance entre les vieux et les jeunes, entre les officiels et les non-officiels.

Auteur: Hughes Robert

Info: The Shock of the New

[ ww1 ] [ pouvoirs confortés ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

culture

Les jeunes artistes Nègres créent aujourd'hui dans le but d'exprimer notre propre peau noire, à notre manière, sans peur, ni honte.
Si les blancs sont satisfaits, nous sommes ravis. S'ils ne le sont pas ça n'a pas d'importance. Nous savons que nous sommes beaux. Et laids à la fois.
Le tom-tom pleure, et le tom-tom rit. Si les gens de couleurs sont satisfaits, nous sommes ravis. S'ils ne le sont pas, leur mécontentement importe peu non plus. Nous construisons nos temples pour demain, forts comme nous savons comment, et nous sommes devant la montagne, libres à l'intérieur de nous.

Auteur: Hughes Langston

Info: The Negro Artist and the Racial Mountain

[ Usa ] [ ségrégation noirs ] [ exister ]

 

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beaux-arts

Le projet fondamental de l'art est toujours de rendre le monde complet et compréhensible, de nous le restituer dans toute sa gloire et sa malignité occasionnelle, non par la discussion mais par le sentiment, et aussi pour combler le fossé entre nous et tout ce qui n'est pas nous, et de passer ainsi du sentiment au sens. Ce n'est pas quelque chose que des comités peuvent faire. Ce n'est pas une tâche réalisée par des groupes ou des mouvements. C'est une affaire individuelle, chaque personne étant en quelque sorte médiateur entre le sens de l'histoire et l'expérience du monde.

Auteur: Hughes Robert

Info: The Shock of the New

[ définis ] [ individuation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

femme-par-hommes

Et si Dee semble appartenir à la catégorie des obsédées sexuelles, il y a cependant quelque chose en elle, non pas de prude ou de refoulé, plutôt une vibration clairement non sexuelle, presque détachée du monde, malgré sa drague éhontée des serveurs. Peut-être est-ce une manifestation du fossé californien. D'un côté, la montagne, la quête du spirituel, où n'importe quelle pseudo-religion, n'importe quelle secte parviendrait à vous attirer dans ses filets. De l'autre, la vallée, débauche nocturne, entre cinéma et pornographie. D'où la capacité de Dee à se montrer à la fois naïve et cynique, idéaliste et vénale, pure et lascive.

Auteur: Hughes Declan

Info: Au-dessus de tout soupçon

[ nymphomane ] [ ambiguë ] [ étrange ]

 

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enfance

Il n'y avait pas de téléphone à l'époque, mais les traîtres existaient déjà et, quand Sam arriva devant le ranch Hughes, quarante tueurs armés jusqu'aux dents l'attendaient de pied ferme. Son colt ne contenait plus que cinq balles. Pourtant, aussi incroyable que ça puisse paraître, il parvint à en tirer quarante. Et après ça, après les déflagrations, après les esquives et les roulades, après les chutes et les envols, les ralentis et les accélérations, après tout ça, on découvrit les quarante tueurs effondrés sur le sol, chacun une balle entre les deux yeux.

Sam avait juste une égratignure sur une joue.

Auteur: Guéraud Guillaume

Info: Duel dans la vallée

[ monde imaginaire ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

beaux-arts

Bien que l’art ait toujours été une marchandise, il perd sa valeur intrinsèque et son utilité sociale quand on le traite uniquement de la sorte. L’enfermer dans le cercle du marché, c’est en interdire à tous sa contemplation. Ce processus inexorable tend à comprimer les nuances de sens et d’impressions visuelles sous le poids brutal du prix. Ce n’est pas un compliment décerné à l’œuvre. S’il n’y avait qu’un seul exemplaire de chaque livre que s’arracheraient les milliardaires et les fonds d’investissement pour les faire disparaître dans des coffres, qu’arriverait-il à notre conception de la littérature — à la trame de ses significations qui soutient un discours commun ?

Auteur: Hughes Robert

Info: Rien qu’un critique

[ spéculation ] [ midas ] [ question ] [ démonétisation éthique ] [ regard ]

 

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Ajouté à la BD par Plouin

radio France

Pour monter jusqu'au troisième étage et atteindre le studio 334, les ascenseurs offrent la méthode la plus simple. Trois cabines, portes automatiques en alu brossé, quasi désertes entre minuit et 5 heures du matin, les heures creuses du camembert, quand les vigiles sont partis en bouclant derrière eux.
Les escaliers sont plus discrets encore.
Les bruits de la ville n'arrivent pas jusqu'ici. Les bureaux sont vides, la plupart plongés dans l'obscurité. Tout baigne dans la luminosité spectrale des veilleuses le long du couloir. On avance en se repérant aux numéros sur les portes. Si on se trompe, il n'est pas rare qu'on se tape un tour complet du camembert. Exercice courant chez les nouveaux venus. À force de déambuler dans ces couloirs circulaires on perd ses repères. On tourne. On marche. On tourne. Certains visiteurs décrivent plusieurs circonférences avant d'atterrir dans le bon bureau.

Auteur: Yves Hughes

Info: Eclats de voix

[ Paris ] [ Gaule ]

 

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beaux-arts

Il semble évident, avec le recul, que les artistes de l'Allemagne de Weimar et de la Russie léniniste ont vécu dans un paysage médiatique beaucoup plus atténué que le nôtre, et leur récompense a été de pouvoir encore croire, en toute bonne foi et sans bavardage, que l'art pouvait moralement influencer le monde. Aujourd'hui, l'idée a été largement rejetée, comme il se doit dans une société de médias de masse où le rôle social principal de l'art est d'être un capital d'investissement, ou, de la manière la plus simple, un placement. Nous avons toujours l'art politique, mais nous n'avons pas d'art politique efficace. Un artiste doit être célèbre pour être entendu, mais à mesure qu'il acquiert de la notoriété, son travail accumule de la "valeur" et devient, ipso-facto, inoffensif. En ce qui concerne la politique d'aujourd'hui, la plupart des arts aspirent à la condition de Muzak. Il fournit le bourdonnement de fond du pouvoir.

Auteur: Hughes Robert

Info: The Shock of the New

[ vingtième siècle ] [ marchandisation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

transdisciplinarité

"Mais si vous ne parlez ni des choses-en-soi ni des humains-entre-eux, c’est que vous ne parlez que du discours, que de la représentation, que du langage, que des textes." Tel est le troisième malentendu. Ceux qui mettent entre parenthèses le référent extérieur — la nature des choses -  et le locuteur (1) — le contexte pragmatique ou social (2) — ne peuvent en effet parler que des effets de sens et des jeux de langage. Pourtant, lorsque MacKenzie scrute l’évolution de la centrale à inertie, il parle bien d’agencements qui peuvent nous tuer tous ; lorsque Callon suit à la trace les articles scientifiques, c’est de stratégie industrielle qu’il parle en même temps que de rhétorique (Callon, Law et al., 1986) ; lorsque Hughes analyse les carnets de notes d’Edison, le monde intérieur de Menlo Park sera bientôt le monde extérieur de l’Amérique entière ; lorsque je décris la domestication des microbes par Pasteur, c’est la société du XIXe que je mobilise et pas seulement la sémiotique des textes d’un grand homme ; lorsque je décris l’invention-découverte des peptides du cerveau, je parle bien des peptides eux-mêmes et non pas simplement de leur représentation au laboratoire du professeur Guillemin. Pourtant, il s’agit bien de rhétorique, de stratégie textuelle, d’écriture, de mise en scène, de sémiotique, mais d’une forme nouvelle qui embraie à la fois sur la nature des choses et sur le contexte social, sans se réduire pourtant ni à l’une ni à l’autre.

Notre vie intellectuelle est décidément bien mal faite. L’épistémologie, les sciences sociales, les sciences du texte ont chacune pignon sur rue, mais à condition d’être distinctes. Si les êtres que vous suivez traversent les trois, vous n’êtes plus compris. Offrez aux disciplines établies quelque beau réseau sociotechnique, quelques belles traductions, les premières extrairont les concepts et en arracheront toutes les racines qui pourraient les relier au social ou à la rhétorique ; les deuxièmes exciseront la dimension sociale et politique et la purifieront de tout objet ; les troisièmes, enfin, garderont le discours mais le purgeront de toute adhérence indue à la réalité — horresco referens — et aux jeux de pouvoir. Le trou de l’ozone au-dessus de nos têtes, la loi morale dans notre cœur, le texte autonome peuvent, séparément, intéresser nos critiques. Mais qu’une fine navette ait attaché le ciel, l’industrie, les textes, les âmes et la loi morale, voilà qui demeure insu, indu, inouï.

Auteur: Latour Bruno

Info: Nous n'avons jamais été modernes. Essai d'anthropologie symétrique. P 8

[ pluridisciplinarité ] [ incompréhensible complexité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel