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société

Il était un pays où il n'y avait que des voleurs.
La nuit, tous les habitants sortaient avec des pinces-monseigneurs et des lanternes sourdes pour aller cambrioler la maison d'un voisin. Ils rentraient chez eux à l'aube, chargés, et trouvaient leur maison dévalisée.
Ainsi tous vivaient dans la concorde et sans dommage, puisque l'un volait l'autre, et celui-ci un autre encore, et ainsi de suite, jusqu'à ce qu'on en arrive au dernier qui volait le premier. Le commerce, dans ce pays, ne se pratiquait que sous forme d'embrouille tant de la part de celui qui vendait que de la part de celui qui achetait. Le gouvernement était une association de malfaiteurs vivant au détriment de ses sujets, et les sujets, de leur côté, avaient pour seul souci de frauder le gouvernement. Ainsi, la vie suivait son cours sans obstacles, et il n'y avait ni riches ni pauvres.

Auteur: Calvino Italo

Info: La Grande Bonace des Antilles

[ idéal ] [ utopie ] [ égalité ]

 

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motivation

D'abord, il est admis que toutes les passions relèvent de la folie. On distingue le fou du sage à ce signe que l'un est guidé par la passion, l'autre par la raison. Aussi les Stoïciens écartent-ils du sage toutes les passions comme autant de maladies ; pourtant ces passions non seulement servent de pilotes à ceux qui se pressent pour atteindre le port de sagesse, mais elles sont aussi là, dans la pratique de la vertu, comme des éperons, des aiguillons, pour encourager à faire le bien. Sénèque, deux fois stoïcien, va protester avec véhémence lui qui défend absolument au sage toute passion. Mais ce faisant, ce n'est plus un homme qu'il laisse subsister, il crée plutôt une espèce de dieu d'un genre nouveau, qui n'a jamais existé nulle part, et jamais n'existera. Pour parler plus clairement, il a fabriqué une statue de marbre à l'image de l'homme, stupide et parfaitement étrangère à tout sentiment humain.

Auteur: Érasme

Info: Eloge de la Folie, Robert Laffont, Bouquins 1992, p.35

[ idéal absurde ]

 

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cosmogonie

Pour la pensée indienne, l’ignorance est "créatrice". En se servant de la terminologie des deux principales écoles védantines, on pourrait dire que le monde est une création subjective de l’inconscient humain, de la "nescience" (ajnâna) ou bien alors la projection cosmologique de Brahman, la "grande illusion" (mâyâ), à laquelle seule notre ignorance confère de la réalité ontologique et de la validité logique.
[…] c’est l’ignorance ou l’illusion qui sont considérées par la pensée indienne comme étant la source intarissable des formes cosmiques et du devenir universel. Le monde, tel notamment qu’il se présente dans l’expérience humaine, est une multiplicité en devenir incessant ; il est créateur de formes infiniment nombreuses. Mais ce monde-ci, c’est-à-dire le Cosmos tout entier, ne peut être, pour la métaphysique védantine, qu’une "illusion", à moins qu’il ne soit la projection d’une "magie" divine – car la seule réalité qui soit susceptible d’être pensée est l’être (sat) : l’Un, égal à soi-même, immobile, autonome, sans "expérience", sans devenir.

Auteur: Eliade Mircea

Info: Dans "Techniques du yoga" page 28

[ védantisme ] [ idéalisme ]

 

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réussite du mariage

C’est au nom de la blafarde authenticité, et contre le "mensonge" alors qualifié de "bourgeois", que s’est développé, il y a trente ans, toute la libération des mœurs (et jusque dans le langage, puisque l’ "innommable" d’autrefois habite désormais confortablement toutes les bouches, à commencer par celles des "nouvelles Eves" depuis qu’il n’y a précisément plus rien à nommer) ; et c’est au nom d’un "rapport vrai", stupidement considéré comme possible, que se sont multipliés les divorces, qui ne sont que l’expression implacablement monogame d’un désir anérotique de vivre enfin une vie véritable avec quelqu’un d’authentique. […]

La sexualité est si bien morte que sa place est devenue, comme le constatent les bourriques sociologues, "centrale et toute-puissante" dans le couple, dès lors transformé en roue carrée burlesque, et chargée d’un fardeau de plus, celui de l’épanouissement à deux, ce qui ne fait que lui ajouter une coloration encore plus sombre que toutes celles que, par définition et par principe, cette institution possédait déjà.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 3", Les Belles Lettres, Paris, 2002, page 28

[ idéal dévitalisant ] [ vision romantique ] [ pression sociale contre-productive ]

 

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mythologie

La Walkyrie nordique représente une forme mythique et archaïque de la femme-cygne très différente. Elle doit son nom au fait que, étant au service d’Odin, elle prend les guerriers tombés au combat pour les emporter dans le Walhalla. Mais elle a aussi pour fonction d’octroyer la victoire ou la défaite, ce qui montre bien sa parenté avec les Nornes qui filent notre destinée et en coupent le fil. Mais, d’autre part, lorsque dans le Walhalla elle tend aux héros la corne à boire, elle joue alors le rôle habituellement réservé aux servantes. Mais offrir à boire est aussi un geste très significatif qui exprime la relation et l’affection et ce thème apparaît souvent : une figure de l’anima offre à l’homme une timbale remplie d’un philtre d’amour, d’allégresse, de métamorphose ou de mort. Les Walkyries sont également appelées les filles des vœux. Quelquefois, comme Brunehilde, elles sont les maîtresses ou les épouses de grands héros auxquelles elles donnent protection et assistance pendant le combat.

Auteur: Jung Emma

Info: Dans "Anima et Animus", pages 18-19

[ auxiliaire masculine ] [ idéal ]

 

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social-occultisme

Un tel glissement permet de comprendre la spectaculaire cléricalisation de ces Agences de Voyages historiques et idéologiques que sont devenus les partis politiques d’extrême droite ou d’extrême gauche avec leurs Millénarismes annonçant la venue proche d’une société où l’homme sera définitivement réconcilié avec lui-même et avec les autres dans un havre de paix bâti de ses propres mains.

De plus, ce glissement permet de comprendre comment la politique a pu réaliser la synthèse, en apparence paradoxale, de la science et du mysticisme. Que l’on n’oublie pas, tout d’abord, que ceux qu’il est convenu d’appeler les "socialistes utopistes" et dont la naïveté ou les spéculations fantaisistes font souvent sourire, furent pour la plupart d’anciens élèves de Polytechnique ; ce fut le cas de Victor Considérant, de Prosper Enfantin, d’Olinde Rodrigues, de Michel Chevalier, de J.J. Chomette, de Jules Lechevalier, sans oublier l’inévitable Auguste Comte ni les ingénieurs membres de sectes politiques qui se proposaient de régénérer l’humanité et de la conduire à bon port.

Auteur: Brun Jean

Info: "Les vagabonds de l'occident", Desclée, Paris, 1976, pages 74-75

[ idéalisme ] [ progressisme ] [ historique ]

 

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progrès

Il y a une histoire de la clinique qui n’est pas celle qu’on a contée, une histoire universelle de la clinique croyant aux possibilités de recouvrer la santé. Plus on croit à la santé, plus on croit à l’existence d’un bacille isolable contre lequel il est possible de s’inoculer une protection. Cette croyance peut être appelée la religion elle-même, la vraie religion humaine que les religions proprement dites ne font que survoler, frôler, compromettre. Les religions n’ont rien à voir par principe avec la guérison ici-bas du genre humain ; mais il est arrivé que le genre humain ait cru qu’elles allaient l’aider à se débarrasser, ici et maintenant, de son épidémie : cette rencontre de cures s’est alors appelée pogroms, inquisitions, persécutions, procès et bûchers d’hérétiques ou d’infidèles. Il est à noter que depuis deux siècles le genre humain a cessé d’attendre quelque secours que ce soit des religions pour évacuer le bacille et connaître enfin le bonheur en commun, et qu’il s’est tourné vers des remèdes plus scientifiques. 

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Céline", éd. Gallimard, 2001, préface à la première édition, page 28

[ état de nirvana ] [ pulsion de mort ] [ idéalisme ] [ solution sanitaire ] [ médecine toute puissante ]

 

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travail payant

Voici un adage paysan, mais digne d'être rapporté dans cet ouvrage : "N'hésite pas à semer." Il nous engage à ne jamais rechigner à entreprendre l'une de ces tâches qui n'entraînent absolument aucun frais, mais d'où peut venir un très grand profit, sinon dans l'immédiat, du moins dans l'avenir, sinon pour nous, du moins pour nos descendants. Columelle écrit, au livre 12 de son De l'agriculture : "Aussi cette formule courante a-t-elle été empruntée aux paysans qui parlent de la plantation des arbres : "N'hésite pas à semer." " Car les investissements immobiliers épuisent parfois les revenus, le commerce est tributaire du hasard et a mal tourné pour beaucoup de gens. De la même façon, dans les autres domaines, la plupart des entreprises présentent soit une difficulté soit un risque, mais de la plantation des arbres on retire un maximum d'avantages sans pour autant engager de grands frais.

Virgile a exprimé le même sentiment, en lui ajoutant une image, dans le livre 2 des Géorgiques : "Hésitons-nous encore à semer et à nous mettre à l'œuvre ?"

Auteur: Érasme

Info: Adages

[ récompense assurée ] [ simplicité ] [ métaphorique ] [ engagement désintéressé ] [ idéalisme ] [ mission astrale ]

 

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bergsonisme

La Pensée serait à l'origine, bien que la pensée humaine ne se manifeste qu'au terme du mouvement. Car celui-ci tout entier serait la manifestation d'un élan créateur, d'essence spirituelle, qui dans l'homme atteindrait à la lucidité. [...]
Solution à la fois facile et vague. [...]
Certes, lorsque l'on dispose d'un élan spirituel, capable de créer, d'innover subitement, peu importe l'hétérogénéité des êtres rapprochés dans une série évolutive. La continuité est alors aussi facile à affirmer que difficile à démontrer et impossible à réfuter. Pour la science positive, la continuité véritable impliquerait la réduction du supérieur à l'inférieur, ou du moins l'explication de celui-là par celui-ci. Or le mécanisme de l'évolution des espèces nous reste mystérieux, nous ne comprenons pas davantage le surgissement de la vie à partir du non-vivant. Pas davantage la naissance de l'homme ou de l'intelligence. Dans ces conditions, même si l'on admet le fait de la succession, la vision historique n'impose ni n'implique aucune conséquence philosophique. Chacun a le droit d'interpréter le passé dont nous recueillons les traces et fixons les moments.

Auteur: Aron Raymond

Info: Dans " Introduction à la philosophie de l'histoire. Essai sur les limites de l'objectivité historique", Gallimard, 1986 (1938 pour la première édition), 521 pages, p.41

[ critique ] [ idéalisme ]

 

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attachement

Par le don consenti, je romps les liens de la sujétion. C’est pourquoi je dois rester fidèle à l’amour et, en me donnant à lui librement, je subirai le déchirement et par là je deviendrai l’enfant de la grande Mère, j’accéderai à ma nature stellaire, à la libération de la sujétion aux êtres et aux choses. Si je suis lié aux êtres et aux choses, ma vie ne peut pas progresser vers ses destinations, et moi-même je ne puis accéder à ma nature propre, la plus profonde. […] Tant que je ne consens pas librement au déchirement, des parties de mon Soi restent secrètement auprès des êtres et des choses et me lient à eux et elles, et je suis donc contraint, que je le veuille ou non, d’avoir part à leur sort, d’être mêlé et lié à eux et elles. Seule la fidélité à l’amour et le don librement consenti de soi à l’amour peuvent rompre cette sujétion et cette confusion et ramener à moi ces parties de mon Soi qui demeuraient secrètement auprès des êtres et des choses. 

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Dans le "Livre Rouge", trad. Béatrice Dunner, La Compagnie du Livre rouge, Paris, 2012, pages 602-603

[ dépassement ] [ idéalisme ] [ individualisme ] [ développement personnel ] [ new age ]

 

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