Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 1273
Temps de recherche: 0.0445s

dialogue numérique

J'ai lu les messages d'Ivan encore et encore, en pensant à ce qu'ils signifiaient. J'avais honte, mais pourquoi ? Pourquoi était-il plus honorable de relire et d'interpréter un roman comme Illusions perdues que de relire et d'interpréter un quelconque courriel d'Ivan ? Était-ce parce qu'Ivan n'était pas un aussi bon écrivain que Balzac ? (Mais je pensais qu'Ivan était un bon écrivain.) Était-ce parce que les romans de Balzac avaient été lus et analysés par des centaines de professeurs, de sorte que lire et interpréter Balzac revenait à participer à une conversation avec tous ces professeurs, et était donc une activité plus élevée et plus significative que la lecture d'un courriel que j'étais seul à voir ? Mais le fait que le courriel m'ait été adressé spécifiquement, en réponse à des choses que j'avais dites, en faisait littéralement une conversation, ce qui n'était pas le cas des romans de Balzac, écrits pour un public général, dans le but ultime de générer des profits pour l'industrie de l'imprimerie ; ce que je faisais n'était-il donc pas, d'une certaine manière, plus authentique et plus humain ?

Auteur: Batuman Elif

Info: L'Idiote

[ question ] [ intimité ] [ privé-public ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

formatage corporate

Loin de n'être que des outils sur lesquels nous gardons la main, ces pratiques agissent sur nous et intluencent notre subjectivation. C'est-à-dire notre capacité à devenir des individus autonomes. Inutile de chercher un ou des coupables précis. La responsabilité est collective puisque l'asservissement est consenti. Pas de machination, pas de complot; un air du temps peu à peu lesté de mille et mille slogans, réflexions, incantations difusés à partir de quelques textes sources et infiniment répétés. On pourrait croire qu'à remonter le fil des effets et des causes, la raison des choses s'embrume. Du néolibéralisme au capitalisme, du capitalisme à la mathématisation du monde et à lidée de se rendre "Comme maîtres et possesseurs de la nature". Ces divers maillons en sont pourtant venus à constituer une chaîne épaisse soudée par le calcul, la recherche de l'efficacité, la marchandisation et une rationalité abstraite. À cela s'ajoutent une certaine forme d'individualisme et une psychologisation générale de nos rapports, à nous-mêmes comme à autrui. Comme si, malgré les enseignements assénés depuis un siècle, nous étions devenus maîtres et possesseurs de nous-mêmes. Navrante illusion.

Auteur: Jobard Thierry

Info: Contre le développement personnel. Rue de l'échiquier, pp 14,15

[ totalitarisme doux ] [ fabrication du consentement ]

 
Commentaires: 1
Ajouté à la BD par miguel

impa-sciences

Il faut prendre garde cependant à ne pas extrapoler trop vite et faire dire n'importe quoi à ce phénomène. De nombreux courants de mysticisme quantique et autres pseudosciences aiment détourner l'intrication du champ des sciences. Certains avancent que la mécanique quantique relierait notre conscience à l'Univers par intrication. Même si la métaphore est séduisante, le phénomène n'a aucun fondement scientifique. Pire, tout ce que nous savons de l'intrication suggère l'inverse.

Car ces gourous d'un genre nouveau oublient que l'intrication est fragile. Déjà, maintenir l'intrication d'une simple paire de photons quelques millièmes de seconde est une gageure. La moindre perturbation sur le chemin détruit le phénomène. Les chinois et leur satellite Mincus en savent quelque chose : ils ont dû envoyer un million de paires avant que l'une d'elles ne parvienne "en vie" aux détecteurs sur Terre. Alors imaginez, dans un cerveau humain à 37 °C, où chaque molécule est en mouvement et en interaction permanente avec ses voisines : comment un quelconque composé chimique pourrait-il s'intriquer aux molécules de l'air environnant, puis de proche en proche avec I'Univers tout entier ?

Auteur: Bobroff Julien

Info: Bienvenue dans la nouvelle révolution quantique

[ illusion technologique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

être humain

LE PÈRE : Le drame pour moi est là tout entier, monsieur : dans cette conscience que j'ai que chacun de nous — voyez-vous — se croit " un seul ", alors que c'est faux : il est " cent ", monsieur, il est " mille ", selon toutes les possibilités d'être qui sont en nous : il est " un seul " avec celui-ci, " un seul " avec celui-là — et ces " un seul " différents au possible ! Et cela, en même temps, avec l'illusion d'être toujours " un seul pour tout le monde ", et toujours " cet un seul " que nous croyons être dans nos actes. C'est faux ! c'est faux ! Nous nous en apercevons bien, lorsque, dans l'un de nos actes, nous nous retrouvons soudain, par un hasard des plus malheureux, comme accrochés et suspendus : nous nous apercevons, veux-je dire, que nous ne sommes pas entiers dans cet acte, et que ce serait donc une atroce injustice que de nous juger d'après ce seul acte et de nous maintenir accrochés et suspendus au pilori pendant une existence entière, comme si celle-ci se résumait tout entière dans cet acte !

Auteur: Pirandello Luigi

Info: Six personnages en quête d'auteur

[ complexe ] [ multiple ]

 

Commentaires: 0

déclaration d'amour

J'ai presque peur, en vérité,

Tant je sens ma vie enlacée

À la radieuse pensée

Qui m'a pris l'âme l'autre été,



Tant votre image, à jamais chère,

Habite en ce coeur tout à vous,

Mon cœur uniquement jaloux

De vous aimer et de vous plaire ;



Et je tremble, pardonnez-moi

D'aussi franchement vous le dire,

À penser qu'un mot, un sourire

De vous est désormais ma loi,



Et qu'il vous suffirait d'un geste.

D'une parole ou d'un clin d'oeil,

Pour mettre tout mon être en deuil

De son illusion céleste.



Mais plutôt je ne veux vous voir,

L'avenir dût-il m'être sombre

Et fécond en peines sans nombre,

Qu'à travers un immense espoir,



Plongé dans ce bonheur suprême

De me dire encore et toujours,

En dépit des mornes retours,

Que je vous aime, que je t'aime !

Auteur: Verlaine Paul

Info: la bonne chanson et autres poèmes (1870, 318 p.)

[ passion ] [ romantisme ] [ dimension sacrificielle ]

 

Commentaires: 0

plaisir

Le tantrisme est un culte de l'extase centrée sur une vision sexué du cosmos. Notre monde réel est une illusion insignifiante, le jeu mental des formes que nous appelons notre expérience de la vie et notre monde est dénué de valeur. L'amour, l'adoration, la musique, la nourriture, le plaisir seraient des pièges dont nous devons nous libérer pour voir la vérité, le tout indivisible qui est l'ultime source de l'être. L'esprit immobile et absorbé par l'ultime alors nous pourrions atteindre la libération. Lorsque tout cela est perçu, la libido serait libérée de ses déambulations imaginaires et pourrait donc être contrôlée, façonnée et orientée vers la lumière éternelle et immuable. Mais le tantrisme se place en opposition au "non !" acharné, le tantra clame un "oui" en toute connaissance de cause. Au lieu de supprimer le plaisir, la vision et l'extase, on doit au contraire les cultiver. Les sensations avec les émotions étant les plus puissants des mobiles humains, on ne doit pas les brimer mais les porter vers leur but ultime. Le tantrisme a comme préoccupation l'amour et il n'est pas d'amour sans objet.

Auteur: Rawson Philip

Info: L'art du tantrisme

[ sagesse ] [ orgasme ] [ beaux-arts ]

 

Commentaires: 0

remords

- Peur de vous ? Non, pas une seconde ! Peur de mourir ? Pas davantage. Il y a cinq ans que je n'ai peur que d'une seule chose... que la mort m'oublie !
- Taré ! Cracha Stanislas avec dégout.
Steinberg prit une profonde respiration avant de s'expliquer.
- Voyez-vous, monsieur de Saint Avril, hier était un anniversaire pour moi. Ma femme et mes deux enfants sont morts voilà exactement cinq ans. Une plaque de verglas dans un virage, cela a fait vingt lignes dans le journal et un abîme dans mon existence. J'ai cinquante-huit ans à présent et depuis, vous me croirez ou pas, je survis, je végète. Je fais croire que j'existe, c'est de l'illusion. Je ne suis qu'une ombre, incapable de vivre le deuil de mes fils et de ma femme. Je donne des conseils à mes patients, je les aide, les soutiens, les bouscule... mais moi... je suis impuissant à régler mon propre drame. Je n'arrive pas... je ne veux pas apaiser ce deuil... Je... Je ne pense pas que vous puissiez comprendre... Juste ceci... la voiture... c'est moi qui conduisais... !

Auteur: Ben Kemoun Hubert

Info: Les hasards sont assassins

[ deuil ] [ responsabilité ] [ famille ]

 

Commentaires: 0

auto-évaluation

Il peut être pénible, par exemple, de reconnaître la négativité que l'on porte en soi, puis de retrouver un moyen de l'extérioriser. Il existe en chacun de nous un potentiel qui va de Gandhi à Hitler. Rares sont ceux qui acceptent l'idée d'être un Hilter potentiel. On ne peut même pas l'imaginer. Pourtant, nous avons tous en nous une part négative. Le contester est extrêmement dangereux. Quand quelqu'un nie complètement les aspects obscurs de son être et se prétend totalement incapable d'une mauvaise action, même en pensée, il faut vraiment s'inquiéter. Admettre son potentiel de négativité est en effet essentiel, car on peut ainsi l'assumer et s'en libérer. Au fur et à mesure que nous découvrons les vérités fondamentales de la vie, nous pouvons nous détacher de rôles qui masquaient une profonde insatisfaction. Cela ne signifie pas que nous soyons intrinsèquement mauvais, mais que nous portons un masque sans en avoir conscience. Si vous pensiez être une sorte de saint, il est temps de vous débarrasser de cette image et de redevenir vous-même, parce qu'une telle représentation idyllique de soi est tout simplement une imposture.

Auteur: Kübler-Ross Elisabeth

Info: Leçons de vie : Comprendre le sens de nos désirs, de nos peurs et de nos espoirs

[ illusion ] [ mégalo ] [ lucidité ] [ ombre jungienne ]

 
Commentaires: 3
Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

illusion

La réalisation majeure du nouveau complexe militaro-cognitif a consisté à rendre superflue toute oppression directe et manifeste : les individus sont bien mieux contrôlés et "poussés" dans la direction qui convient lorsqu’ils continuent de se vivre comme des acteurs libres et autonomes de leurs propres existences… Il y a une autre leçon essentielle de Wikileaks : notre absence de liberté est dangereuse au plus haut point lorsqu’elle est vécue comme le médium même de notre liberté. Qu’y a-t-il de plus libre en effet que ce flux communicationnel incessant qui permet à chacun de faire connaître à tous ses opinions et de former à volonté des communautés virtuelles ? Dans la mesure où la licence et le libre choix font figure de valeurs suprêmes, il semble que le contrôle social et la domination ne menacent plus le sujet et sa liberté : l’individu supposément libre en fait l’expérience en tant qu’expérience de soi-même et, ce faisant, les conforte. Qu’y a-t-il de plus libre en effet que nos manières de "surfer" sur la Toile sans la moindre contrainte ? Voilà comment opère aujourd’hui "le fascisme qui a l’odeur de la démocratie".

Auteur: Zizek Slavoj

Info:

[ indépendance ] [ GAFAM ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

triade

Certaines expériences [...] me remplissaient de la certitude immédiate qu’il existait un ordre supérieur de réalité et que lui seul conférait tout son sens à l’existence. [...] Le monde étroit de la perception sensorielle constituait le "premier ordre (de réalité)"; ce monde perceptuel était lui-même enveloppé du monde conceptuel, qui recelait des phénomènes non directement percevables tels que la gravité, les champs électromagnétiques et l’espace courbe. Ce "deuxième ordre de réalité" comblait les vides et donnait un sens à l’hétérogénéité absurde du monde sensoriel. De la même manière, le "troisième ordre de réalité" enveloppait, interpénétrait le second et lui donnait un sens. Il comportait des phénomènes "occultes" qui ne pouvaient être ni approchés, ni expliqués à un niveau sensoriel ou conceptuel, mais qui les envahissaient tout de même, à l'occasion, tels des météorites perçant la voûte céleste de l’homme primitif. De même que l’ordre conceptuel faisait ressortir les illusions et les distorsions dues aux sens, ainsi le "troisième ordre" révélait-il que le temps, l’espace et la causalité n’étaient que des illusions d’optique d’un niveau supérieur, tout comme l’isolement, la séparation et les limites spatio-temporelles du soi.

Auteur: Koestler Arthur

Info: Invisible Writing

[ existence ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel