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sécularisation

Au cours des quatre siècles écoulés, la science s’est développée en réaction contre l’emprise étouffante des Églises sur la pensée humaine, en faisant profession d’ignorer ou de nier la dimension spirituelle des êtres et des choses – cette dimension qui seule leur donne un sens. Elle s’est constituée en une Nouvelle Église, aussi emplie de suffisance et plus aveugle encore et souvent plus criminelle que les Églises qu’elle a si radicalement supplantées. Au cours de ces dernières générations, cet esprit a fini par mener la vie humaine vers un non-sens de plus en plus délirant, à la fois débile et démentiel. L’humanité toute entière est sur le point d’y sombrer yeux fermés, dévastatrice et dévastée, laissant derrière elle sous les néons criards, à la place du paradis terrestre qui lui fut confié, une planète-poubelle éventrée, empestée et morte.

Auteur: Grothendieck Alexandre

Info: La clef des songes, 1987

[ clôture épistémique ] [ discours scientifique ] [ dégâts ] [ destruction ] [ religion immanente ]

 

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philosophie moderne

[...] pour Descartes, la pensée humaine constitue en même temps la preuve ontologique : cogito ergo sum, je pense, donc je suis. La contemplation méditative du monde est ainsi la voie de la vérité objective. La res cogitans contemple la res extenda. L’action incessante et méthodique de la pensée humaine sur l’existence environnante conduit à une connaissance pleine et entière de celle-ci. [1]

Ce dualisme impliquant un monde spirituel et un monde matériel, un sujet pensant et un objet "pensé", constitue la base, non seulement de la science spéculative, mais de l’empirisme. A cet égard, Francis Bacon et Descartes ont le même point de départ.



[1] Descartes ne se contente pourtant pas de cela. Il soutient que la pensée doit se perfectionner jusqu’à ce qu’elle atteigne l’infini et l’absolu. Alors l’homme sera capable d’acquérir la perfection de la nature divine.

Auteur: Lindbom Tage

Info: Dans "L'ivraie et le bon grain", trad. du suédois par Roger Du Pasquier, éditions Archè, Milan, 1976, page 67

[ critique ] [ immanentisme ]

 

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technologie

La mort de l’esprit est le prix du progrès. C’est Nietzsche qui a révélé ce mystère de l’apocalypse occidentale en annonçant que Dieu était mort et qu’Il avait été tué.

Ce meurtre gnostique est en permanence perpétré par les hommes qui sacrifient Dieu à la civilisation. Plus toutes les énergies humaines s’adonnent avec ferveur à la grande entreprise de salut en agissant de façon immanente dans le monde, plus les êtres humains qui s’engagent dans cette entreprise s’éloignent de la vie de l’esprit. Et puisque la vie de l’esprit est la source de l’ordre dans l’homme et la société, le succès même d’une civilisation gnostique est la cause de son déclin.

Une civilisation peut certes progresser et décliner simultanément, mais pas éternellement. Ce processus ambigu atteint nécessairement sa limite lorsqu’une secte activiste représentant la vérité gnostique organise la civilisation en un empire sous sa domination. Le totalitarisme, défini comme le gouvernement existentiel des activistes gnostiques, est la forme ultime d’une civilisation progressiste.

Auteur: Voegelin Eric

Info: La Nouvelle science du politique, pp. 189-190

[ spécialisations ] [ consumérisme ] [ évolution ]

 

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relativisme

Pour lui [l’homme sécularisé], au contraire, le vrai, le bon et le juste sont là constamment comme des problèmes urgents et des questions brûlantes. Existe-t-il un principe supérieur garantissant que le vrai ne devienne pas le mensonge, que le bien ne devienne pas le mal, que le juste ne devienne pas l’injuste et que la vie humaine ne tourne pas au chaos ?

Certes on ne conteste pas dans notre monde sécularisé qu’il existe des affirmations vraies et fausses, mais ce qu’on désigne comme vrai n’est pas pour autant reconnu comme quelque chose d’absolument valable. La conception dominante est que la vérité est relative et que "chacun se sauve à sa façon", que ce qui est vérité à Halle et Iéna est une mauvaise plaisanterie à Heidelberg. Car tout est instable au Royaume de l’homme. Tout se tranche selon ce qui est momentanément considéré comme "scientifiquement établi" ou en vertu de ce qui est enregistré comme expression de la Volonté populaire souveraine sous forme de suffrage ou de sondage d’opinion.

Auteur: Lindbom Tage

Info: Dans "L'ivraie et le bon grain", trad. du suédois par Roger Du Pasquier, éditions Archè, Milan, 1976, pages 33-34

[ indifférence ] [ incertaine ] [ immanente ] [ singularité limitante ] [ points de vue relatifs ]

 

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appartenance

Le Soi, atman, essence de l’être, est mis en lumière dans les Upanisad (VIIIe av. J.- C.). Cette dimension profonde, immanente, touche à l’universel: elle en cela supra- individuelle dans le sens où elle n’est ni limitée par un sentiment égocentré ni "encapsulée" dans la carapace individuelle. Elle est par nature non-distincte de Brahman, l’absolu. Qu’il s’agisse de l’atman ou du Brahman, la traduction couramment utilisée d’absolu ou de soi, ne restitue pas la nuance de vie, de dynamisme, impliqué dans ces termes sanskrits. Pour brahman, la racine BRH brmhayati, croître, faire accroître, suggérant une arborescence infinie en laquelle viennent s’inscrire l’univers et ses formes variées. De même, le nom masculin atman a pour racine le verbe AN, respirer, vivre, se mouvoir, ce qui met en relief l’énergie inhérente de cette réalité intime diversement appelée principe de vie, âme individuelle, essence. Dans le Shivaïsme du Cachemire, en continuité avec les antiques Upanisad ; il est conçu comme Conscience-énergie, de même nature que en sa plénitude, et de ce fait nommé "le danseur", en analogie avec Siva-Nataraja. Sa nature est vie, vibration, conscience universelle.

Auteur: Poggi Colette

Info: Sept joyaux du tantra shivaïte : Rencontre avec sept maîtres du Cachemire médiéval. atman

[ hindouisme ] [ volutes ] [ fluide vital ] [ unicité ]

 
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immanentisme

Le mot "philosophie", en lui-même, peut assurément être pris en un sens fort légitime, qui fut sans doute son sens primitif, surtout s’il est vrai que, comme on le prétend, c’est Pythagore qui l’employa le premier : étymologiquement, il ne signifie rien d’autre qu’"amour de la sagesse"» ; il désigne donc tout d’abord une disposition préalable requise pour parvenir à la sagesse, et il peut désigner aussi, par une extension toute naturelle, la recherche qui, naissant de cette disposition même, doit conduire à la connaissance. Ce n’est donc qu’un stade préliminaire et préparatoire, un acheminement vers la sagesse, un degré correspondant à un état inférieur à celle-ci ; la déviation qui s’est produite ensuite a consisté à prendre ce degré transitoire pour le but même, à prétendre substituer la "philosophie" à la sagesse, ce qui implique l’oubli ou la méconnaissance de la véritable nature de cette dernière. C’est ainsi que prit naissance ce que nous pouvons appeler la philosophie "profane", c’est-à-dire une prétendue sagesse purement humaine, donc d’ordre simplement rationnel, prenant la place de la vraie sagesse traditionnelle, suprarationnelle et "non humaine"».

Auteur: Guénon René

Info: Dans "La crise du monde moderne" page 31

[ intellectualisme ] [ dégradation ] [ étymologie ]

 

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métaphysique

La réincarnation - telle qu'elle est couramment comprise comme signifiant le retour d'âmes individuelles en d'autres corps ici-bas, sur la Terre - n'est pas une doctrine indienne orthodoxe, mais seulement une croyance populaire. Nous sommes d'accord avec Srî Shankarâcârya lorsqu'il dit : "En vérité, il n'y a pas d'autre Transmigrant que le Seigneur", celui qui est à la fois lui-même d'une manière transcendante et le Soi immanent de tous les êtres, mais qui ne devient jamais lui-même une personne ; à l'appui de ceci on pourrait citer de nombreux textes des Veda et des Upanishad. Par conséquent, Krishna dit à Arjuna, et le Buddha à ses Mendiants : "Long est le chemin que nous avons foulé, et nombreuses sont les naissances que vous et moi avons connues", ils ne font pas allusion à une pluralité d'essences, mais à l'Homme commun qui est en chaque homme, et qui dans la plupart, d'entre eux, s'est oublié lui-même, mais qui, dans celui qui s'est réveillé, a atteint le terme du chemin, en ayant fini avec tout devenir, n'est plus une individualité dans le temps, n'est plus une personne, celui que l'on peut désigner par un nom propre. Le Seigneur est le Seul Transmigrant, Tu es Cela (tattvamasi) l'Homme véritable en tout homme.

Auteur: Ananda Kentish Coomaraswamy Kentish Kumanasvami

Info:

[ morcellement illusoire ] [ transmigration ] [ karma global ]

 

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conservatismes

Mais, désolé Ulysse, c'est une idée foncièrement tordue. C'est croire que ce qui auparavant a été considéré comme amour, à savoir, pour le dire gentiment, le "partenariat domestique", était un amour pur. C'est comme parler du bon vieux temps des colonies, et c'est s'imaginer que le monde de jadis était préservé de la violence par l'existence de hiérarchies tangibles qui conservaient les hommes à leur place. Rien que le fait d'attribuer ces propos à Ulysse ou à Achille ridiculise déjà cette idée, et montre des hommes d'un passé mythique eux-mêmes regretter le passé, et les individus d'une société réglée vivre celle-ci comme un chaos et déplorer la disparition d'une époque encore antérieure où les règles auraient été mieux respectées. En réalité, on arrive à l'ultime piège de ce monde, qui est d'attribuer à l'absence de règles l'incurie que les règles elles-mêmes ont produites. On retrouve cette tentation à chaque époque et chaque époque, présentant une incurie qui lui est propre, elle produit son opposition qui regrette l'incurie de l'époque précédente sans comprendre que la sienne n'est que la conséquence, sinon la perpétuation, de la précédente. La confusion vécue par l'amoureux peut expliquer cette nostalgie, mais celle-ci ne doit pas nous faire illusion et exige qu'on la perçoive comme une confusion seconde.

Auteur: Thiellement Pacôme

Info: Sycomore, Sickamour, p. 91 Puf

[ trans-époques ] [ anarchie immanente ] [ paradis perdu ]

 
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philosophie

A cette question – qu’est-ce que, ou qui est, cet ego qui vient de s’assurer de sa propre existence en tant qu’il pense ? – la réponse est : une chose qui pense, donc un esprit, un entendement ou une raison. […]

Il faut que cela soit tout à fait clair : si l’ego cogitans cartésien, comme esprit, a en soi de manière native (innée) les idées ou notions qui lui servent à appréhender tous les aspects de la réalité, soit sensible (les choses corporelles), soit purement intelligibles (Dieu, mais aussi lui-même comme esprit), il n’est pas question qu’il constitue un "ego transcendantal" dont l’activité noétique donnerait forme à tout ce qui lui apparaît, depuis le donné sensible jusqu’aux pures idéalités. Du même fait, il n’a pas à se poser comme ontologiquement ou formellement extérieur à un monde qui lui devrait lui aussi sa forme entière : il est, en tant qu’esprit, une partie du monde (ou de "l’universalité de tous les êtres", rerum universitas, comme dit la Méditation IV). […]

Lorsque l’ego cogitans de la Méditation II se reconnaît lui-même comme "esprit, entendement ou raison", Descartes prend soin d’ajouter que ce sont là "des termes dont la signification [lui] était auparavant inconnue". Il entend par là souligner que c’est dans l’expérience que cet ego fait de lui-même, et non d’une autre manière, que cette signification est constituée.

Auteur: Kambouchner Denis

Info: La question Descartes, éditions Gallimard, 2023, page 113

[ cogito ] [ explication ] [ pratique ] [ processus ] [ immanent ]

 

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société du spectacle

Le capitalisme, c’est la réduction de toute chose à sa valeur d’échange, forme abstraite devenue indifférente à tout contenu matériel, qui peut ainsi circuler indéfiniment dans l’espace-temps du marché : le spectacle parachève ce processus en réduisant toute chose à sa représentation, et en instituant ainsi un milieu universel et abstrait où circulent indéfiniment des images détachées de la vie réelle. L’univers spectaculaire est ainsi l’espace public produit par le dispositif capitaliste de production (qui pulvérise donc l’espace politique de la res publica). Cet univers médiatique est entièrement technique : il est fondé sur une infrastructure cybernétique et un réseau planétaire, où les écrans servent d’interface entre les hommes réels en chair et en os, et ce milieu numérique et virtuel. Or un écran de télévision, d’ordinateur, de tablette ou de smartphone, c’est une machine phénoménologique (phénoménotechnique, plutôt) qui produit des apparitions phénoménales. D’où l’importance de la Critique de la raison pure pour analyser le dispositif contemporain, puisque l’on se retrouve là avec des phénomènes, des représentations ou des objets, qui ne sont plus résultats d’activités de constitutions immanentes à la subjectivité : ce sont des phénomènes intégralement objectifs, où les fonctions de la sensibilité, de l’imagination productive et de la synthèse catégoriale sont prises en charge par la machine, des phénomènes donnés à un sujet passif et réceptif qui retrouve ainsi la position contemplative du philosophe idéaliste.

Auteur: Vioulac Jean

Info: http://actu-philosophia.com/Entretien-avec-Jean-Vioulac-Autour-d-Approche-de

[ immatériel ] [ cyberespace ]

 

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