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saturation

Maintenant il y a des centaines de milliers d’écrivains et des milliers de revues littéraires et des tas d’éditeurs et des tas de critiques, mais principalement, des centaines de milliers d’écrivains. Imaginons que t’appelles un plombier demain. Il viendra chez toi avec son serre-tube dans une main, son déboucheur dans l’autre, et un petit livret de ses madrigaux choisis rangé dans la poche arrière près de son trou du cul. Même un kangourou au zoo, va le voir, tu peux être sûr qu’après t’avoir reluqué un moment il sortira une liasse de poèmes de sa poche, dactylographiés, interligne simple sur papier imperméable 21 x 29.7 /format A4.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Dans "Sur l'écriture", lettre à Carl Weissner, 23 février 1981

[ phénomène de masse ] [ insignifiance ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

politique

Nous nous sommes habitués à voir nos demandes et nos désirs immédiatement satisfaits. Quelle que soit l'exigence "There's an app for that" ("II y a une application pour cela"), précisait le slogan d’Apple.

Une forme d'impatience légitime s’est emparée de chacun d'entre nous : nous ne sommes plus disposés à attendre.

Google, Amazon et Deliveroo nous ont habitués à voir nos désirs exaucés avant même de les avoir complètement formulés.

Pourquoi la politique devrait-elle être différente ?

Comment est-il encore possible de tolérer les rituels dilatoires et inefficaces d'une machine gouvernée par des dinosaures imperméables à n’importe quelle sollicitation ?

Auteur: Empoli Giuliano da

Info: Les ingénieurs du chaos

[ ingénierie sociale ] [ pnl ] [ psycho-sociologie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

plastiques

Les liquides ont besoin de récipients. Tel est la grande problèmatique de l'emballage, que tout chimiste expérimenté connaît : ce qui était également le cas pour Dieu tout-puissant, qui l'a brillamment résolu, comme il en a l'habitude, avec des membranes cellulaires - coquilles d'œuf, écorces multiples d'orange, et notre propre peau, parce qu'après tout, nous sommes nous aussi des liquides. Or, à cette époque, il n'existait pas de polyéthylène*, qui aurait parfaitement convenu puisqu'il est souple, léger et splendidement imperméable : mais il est aussi un peu trop incorruptible, et ce n'est pas par hasard si Dieu tout-puissant lui-même, pourtant maître de la polymérisation, s'est abstenu de le breveter : Il n'aime pas les choses imputrescibles.

Auteur: Levi Primo

Info: Le tableau périodique (1975), trad en anglais Raymond Rosenthal (1984), 192-3. Trad en français MG

[ pétrochimie ] [ polyoléfines ] [ pollution abiotique ] [ couche limite ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

humour

Règles d'or de la bioinformatique

Toutes les constantes sont variables.

Le copier-coller est une erreur génétique.

Il faut d'abord résoudre le problème, puis écrire le code.

Peu importe ce qui ne va pas, le code quasiment toujours l'air correct.

Tout problème simple peut être insoluble si l'on se réunit suffisamment pour en discuter :P

La statistique est une méthode systématique qui permet d'arriver à une mauvaise conclusion en toute confiance.

Le bug est une fonctionnalité non documentée dans tout langage de programmation.

Un bon programmeur biologique part en vacances d'été avec un imperméable. (voir le premier point)

Grâce à Dieu, Google sait que python n'est pas un python et que multiplication et division sont la même chose.

Ne fais pas le malin, la biologie complexe va te piéger.

Auteur: Internet

Info: https://bioinformaticsonline.com/, Jitendra Narayan, 2013

[ hyper-complexité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

paternité

Le monde ne devient pas plus dangereux quand on devient père, mais notre rapport au danger se modifie. L'enfant ignore les menaces qui l'entourent. Il se jette sous les roues des voitures en buvant de l'ammoniaque avant d'aller accepter les bonbons du vieux monsieur bizarre avec son imperméable et son van. [...]
Je viens de comprendre pourquoi on tend à devenir conservateur en vieillissant. 'Si on n'est pas de gauche à vingt ans, on n'a pas de coeur. Si on n'est pas de droite à quarante, on n'a pas de cerveau.' L'aphorisme est fameux et sa paternité floue, attribuée tantôt à Churchill, à Bismarck ou à Clemenceau. Il ne s'agit pas seulement de l'éternel conflit de générations, ou du fait qu'il est plus tentant de voter à droite quand on a quelques sous - les vieux sont en général mieux nantis. Le jeune a une vie à bâtir, il aspire à la liberté. Le parent a une famille, il aspire à la sécurité.

Auteur: Blanc-Gras Julien

Info: In utero, p. 68-69

[ gauche-droite ] [ inquiétude ]

 

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inconscient

Chacun de ces moments où nous avons été profondément conscients, chaque moment au cours duquel nos perceptions furent claires, intenses et authentiques, est marqué pour toujour du sceau indélébile du détail des formes et sensations dont l'expérience fut reçue. Et le retour de toute forme ou sensation similaire peut superposer ce souvenir sur le présent et amener ainsi le passé à revenir et revivre. Alors, si à l'instant de cette résurrection, au lieu d'oblitérer le présent nous pouvions continuer à en être conscient, si nous pouvions retenir le sens entier de notre identité et en même temps revivre pleinement ce moment  que nous avions cru effacé pour toujours, alors, et  alors seulement, nous sommes enfin  en pleine possession du temps perdu et atteignons en nous-même l'essence la plus profonde de notre être, très éloignée de cette personnalité superficielle que nous considérons en général comme étant nous-même. L'entièreté de notre temps est stocké dans la série des souvenirs authentiques qui se sont accumulé aux cours de nos expériences et notre vraie vie est seulement possible lorsque nous cessons d'en être séparé. C'est seulement alors que notre essence propre, qui reste elle inchangée, inchangeable, et par conséquent indépendante des loi du temps, peut revenir à la surface. Cette part de notre être, bibliothèque du passé et qui vit encore, cette part de nous qui  par conséquent est intemporelle, est du coup une réalité entièrement étanche et imperméable à tout changement.

Auteur: Leon Derrick Lewis

Info: *Introduction to Proust: his life, circle and his work. Published by Kegan Paul, Trench, Trubner 1940.

[ mémoire sélective ] [ réminiscence ] [ moi ] [ ego ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

réforme de l'église

[...] il n’y a que deux philosophies, si on tient absolument à ce mot ignoble : la spéculative chrétienne, c’est-à-dire la théologie du Pape, et la torcheculative. L’une pour le midi, l’autre pour le nord. Voulez-vous que je vous fasse en deux mots cette histoire de dégoûtation ? Avant votre Luther, on n’était pas déjà trop brillant dans le monde germanique. Quand je dis votre, j’entends le Luther de cette nation crapuleuse. C’était une ingouvernable pétaudière de cinq ou six cents États dont chacun représentait un grouillis de caboches obscures, imperméables à la lumière, dont les descendants ne peuvent être orientés ou disciplinés qu’à coups de trique. L’autorité spirituelle était là-dessus comme l’abeille sur le fumier. Luther eut cet avantage suprême d’être le Salaud attendu par les patriarches de la gueuserie septentrionale. Il incarnait à ravir la bestialité, l’inintelligence des choses profondes et le croupissant orgueil de tous les buveurs de pissat de vache. Il fut adoré, naturellement, et tout le nord de l’Europe s’empressa d’oublier la Mère Église pour aller dans les fientes de ce marcassin. Le mouvement continue depuis bientôt quatre siècles et la philosophie allemande, exactement qualifiée par moi tout à l’heure, est la plus copieuse ordure tombée du protestantisme. Ça se nomme l’esprit d’examen, ça s’attrape avant de naître, aussi bien que la syphilis, et il se trouve de petits français assez engendrés au-dessous des dépotoirs pour écrire que c’est tout à fait supérieur à l’intuition de notre génie national.

Auteur: Bloy Léon

Info: Dans "La femme Pauvre", Mercure de France, 1972, pages 166-167

[ vacheries ] [ diatribe ] [ religion ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

double

Une fois par an, au printemps, le capitaine Luiso Ferrauto change de peau ; il émerge de sa vieille peau tout brillant et rose comme un nouveau-né, mais quelques heures plus tard la nouvelle peau reprend son teint habituel, qui est mat, tandis que les cheveux, disparus avec le scalp du crâne, repoussent eux aussi rapidement, comme il convient à un officier de la Sécurité Publique. Sa femme, qui est attachée à lui d'un amour inaccoutumé par les temps qui courent, a l'habitude de conserver ces peaux usées de son mari et de les remplir de mousse synthétique de couleur chair, de façon à en faire une sorte de mannequin assez présentable, bien cousu et rembourré, vêtu de l'uniforme. Dans le garage, elle en a désormais rassemblé une quinzaine : autant d'officiers de police, si semblables à son mari qu'il est réjouissant de les voir tous ensemble, si dignes, si droits, si imperméables à la corruption. Madame a fait installer un appareil stéréo dans le garage et lorsque le capitaine est hors de la maison pour raison de service, elle descend faire écouter à ses ex-maris les meilleures pages de la lyrique mondiale. Ravis, extatiques, les quinze policiers écoutent, immobiles, la mort de Desdémone, le meurtre mérité de Scarpia, la dispute finale entre Carmen et Don José, autant de délits qui exigent l'arrestation immédiate du coupable, autant de faits de sang et de violence tels qu'ils en ont vu maintes fois dans leur carrière. Comme ces grands poupons faits de peau policière sont produits une fois par an et chacun à un âge plus avancé que le précédent, ils présentent une caractéristique insolite : des quinze, le plus jeune est aussi le plus vieux.

Auteur: Wilcock Juan Rodolfo

Info: In "Le livre des monstres", éd. Arbre Vengeur, p. 33-34 - il obtint la nationalité italienne à la fin de sa vie, mais naquit argentin

[ temps ] [ vestiges ] [ un-multiple ] [ opéra ] [ mue ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

monde matheux

Furieuse, la bête se tordit et agita ses intégrales itérées sous les coups polynomiaux du roi, s'effondra en une série infinie de termes indéterminés, puis se releva en s'élevant à la puissance n, mais le roi l'assomma tellement de différentielles et de dérivées partielles que ses coefficients de Fourier s'annulèrent tous (voir le lemme de Riemann), et dans la confusion qui s'ensuivit, les constructeurs perdirent complètement de vue à la fois le roi et la bête. Ils firent donc une pause, se dégourdirent les jambes, burent une gorgée de la cruche de Leyde pour reprendre des forces, puis se remirent au travail et recommencèrent depuis le début, en déployant cette fois tout leur arsenal de matrices tensorielles et de grands ensembles canoniques, attaquant le problème avec une telle ferveur que le papier même se mit à fumer. Le roi se précipita avec toutes ses coordonnées cruelles et ses valeurs moyennes, trébucha dans une sombre forêt de racines et de logarithmes, dut faire marche arrière, puis rencontra la bête sur un champ de nombres irrationnels (F1) et la frappa si durement qu'elle tomba de deux décimales et perdit un epsilon, mais la bête glissa autour d'une asymptote et se cacha dans un espace de phase orthogonal à n dimensions, subit une expansion et sortit, fumant de manière factorielle, et tomba sur le roi et lui causa une blessure cuisante. Mais le roi, sans se décourager, enfila sa cotte de mailles de Markov et tous ses paramètres imperméables, porta son incrément Δk à l'infini et asséna à la bête un véritable coup booléen, l'envoyant rouler à travers un axe des x et plusieurs parenthèses - mais la bête, préparée à cela, baissa ses cornes et... vlan ! -Les crayons volèrent comme des fous au travers des fonctions transcendantes et des transformations à double figure, et lorsqu'enfin la bête se rapprocha et que le roi fut à terre, les constructeurs se levèrent d'un bond, dansèrent une gigue, rirent et chantèrent en déchirant tous leurs papiers en lambeaux, à la grande surprise des espions perchés dans le lustre - perchés en vain, car ils n'étaient pas initiés aux subtilités des mathématiques supérieures et n'avaient donc aucune idée de la raison pour laquelle Trurl et Klapaucius criaient maintenant, encore et encore, "Hourra ! Victoire !!!"

Auteur: Lem Stanislaw

Info: La Cyberiade

[ incompréhensible ] [ humour ] [ littéraire ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

combat

Furieuse, la bête se cabra et a tortilla ses intégrales itérées sous les coups polynomiaux du roi, s'écroula en une série infinie de termes indéterminés, puis se releva, montant à la puissance n, mais le roi l'avait tellement abreuvée de différentielles et de dérivées partielles que ses coefficients de Fourier s'annulèrent tous (voir le lemme de Riemann), et dans la confusion qui s'en suivit, les constructeurs perdirent complètement de vue tant le roi que la bête. Ils firent donc une pause, se dégourdirent les jambes, burent une gorgée de la cruche de Leyde pour reprendre des forces, puis se remirent au travail et recommencèrent depuis le début, en déployant cette fois tout leur arsenal de matrices tensorielles et de grands ensembles canoniques, attaquant le problème avec une telle ferveur que le papier même se mit à fumer. Le roi, s'étant précipité avec toutes ses coordonnées cruelles et ses valeurs moyennes, trébucha dans une sombre forêt de racines et de logarithmes, et dut faire marche arrière, puis il rencontra la bête sur un champ de nombres irrationnels (F1) et la frappa si durement qu'elle perdit deux décimales et un epsilon, mais la bête avait glissé autour d'une asymptote pour se cacher dans un espace de phase orthogonal à n dimensions, puis, ayant subi une expansion elle en ressortit, fumante de manière factorielle, et elle tomba sur le roi pour le blesser de manière passagère. Mais le roi, sans se décourager, revêtit sa cotte de mailles de Markov et tous ses paramètres imperméables, puis porta son incrément Δk à l'infini et asséna à la bête un véritable uppercut booléen, la faisant tituber à travers un axe des x et plusieurs parenthèses - mais la bête, préparée à cela, a abaissé ses cornes et... VLAN ! - Les crayons s'éparpillèrent comme des fous à travers les fonctions transcendantes et les doubles transformations, et lorsque la bête se rapprocha enfin alors que le roi était mis à terre pour le compte, les constructeurs se levèrent d'un bond, dansèrent une gigue, en riant et chantant, déchirant tous leurs papiers en lambeaux, à la grande surprise des espions juchés dans le lustre - perchés là en vain, car ils n'étaient pas initiés aux subtilités des mathématiques supérieures et n'avaient donc aucune idée de la raison pour laquelle Trurl et Klapaucius criaient maintenant, encore et encore, "Hourra ! Victoire !!!"

Auteur: Lem Stanislaw

Info: The Cyberiad

[ monde mathématique ] [ humour ] [ complexité ]

 

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