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nanomonde

Les effets quantiques macroscopiques dans les systèmes vivants ont été largement étudiés dans la recherche d'explications fondamentales pour le transport et la détection de l'énergie biologique. Bien que nous sachions que les endonucléases de type II, la plus grande classe d'enzymes de restriction, induisent des cassures double-brin de l'ADN en attaquant les liaisons phosphodiester, le mécanisme par lequel la coupure simultanée est coordonnée entre les centres catalytiques reste peu clair. Nous proposons un modèle de mécanique quantique pour le comportement électronique collectif dans l'hélice d'ADN, où les oscillations dipôle-dipôle sont quantifiées par les conditions limites imposées par l'enzyme. Les modes de point zéro des oscillations cohérentes fourniraient l'énergie nécessaire à la rupture du double brin. De tels quanta peuvent être préservés en présence de bruit thermique via le déplacement par l'enzyme de l'eau entourant la séquence de reconnaissance de l'ADN. L'enzyme sert ainsi de bouclier de décohérence. La symétrie miroir palindromique du complexe enzyme-ADN devrait préserver la parité, car la rupture des liaisons symétriques cesse lorsque la symétrie du complexe est violée ou lorsque les paramètres physiologiques sont perturbés par rapport aux valeurs optimales. Les corrélations persistantes dans l'ADN à travers de longues séparations spatiales - signature possible de l'intrication quantique - pourrainet être expliquées par un tel mécanisme.




Auteur: Internet

Info: Résumé de l'article de P. Kurian,* G. Dunston et J. Lindesay sur : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC4746125/

[ épigénétique ] [ biophysique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

USA

Le téléphone sonnait sans arrêt. On désirait interviewer le scénariste. Je ne m'étais jamais rendu compte qu'il existait autant de magazines de cinéma ou de magazines qui s'intéressaient au cinéma. Ça me dégoûtait : cette fascination pour un genre qui, obstinément, immanquablement, film après film, se montrait incapable de produire quoi que ce soit de valable. Les gens étaient si habitués à voir de la merde sur les écrans qu'ils ne s'apercevaient même plus que c'était de la merde. Les hippodromes représentaient une autre forme de gaspillage d'énergie et d'intelligence humaine. Les gens se pressaient aux guichets pour y échanger leur argent contre des tickets avec des numéros dessus. Et presque tous ces numéros étaient perdants. En outre, les sociétés de courses et l'Etat prélevaient 18 % sur chaque dollar joué, qu'ils se partageaient. Les plus cons allaient au cinéma et aux courses. Et moi, j'étais un con qui allait aux courses. Mais je m'en sortais mieux que la plupart des turfistes parce qu'après des années passées sur les hippodromes, j'avais fini par apprendre un truc ou deux. Chez moi, c'était un passe-temps, et je ne flambais jamais. Quand on a été pauvre longtemps, on en retire un certain respect pour l'argent. On ne veut plus jamais se retrouver sans le sou. C'est réservé aux saints et aux imbéciles. L'une des clés de mon succès dans l'existence, c'est qu'en dépit de toutes les folies que j'avais faites, je demeurais parfaitement normal : j'avais choisi de les faire, elles ne s'étaient pas imposées à moi.

Auteur: Bukowski Charles

Info: Hollywood p 197 Livre de Poche

[ vingtième siècle ] [ occupation ]

 

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grégarisme

Notre raison, par ses vérités propres, fait de notre monde le royaume enchanté du mensonge. Nous vivons tous comme des ensorcelés, et nous le sentons. Mais ce que nous craignons surtout, c’est le réveil, et les efforts que nous faisons pour rester dans notre engourdissement, aveuglés par Dieu ou, pour mieux dire, par les "vérités" que cueillit notre aïeul sur l’arbre défendu, nous les considérons comme l’activité naturelle de notre âme.
Nous considérons comme nos amis et bienfaiteurs ceux qui nous aident à dormir, qui nous bercent, qui glorifient notre sommeil, tandis que dans ceux qui essaient de nous réveiller nous voyons nos pires ennemis et une sorte de malfaiteurs. Nous ne voulons pas penser, nous ne voulons pas étudier nous-mêmes, pour ne pas voir la vraie réalité. C’est pourquoi l’homme préfère tout à la solitude.
Il recherche ses pareils, les hommes qui rêvent, dans l’espoir que les "rêves en commun" (Pascal n’a pas craint de parler de "rêves en commun") l’affermiront encore en ses illusions. Par conséquent, l’homme hait surtout la Révélation, car la Révélation c’est le "réveil", la libération des chaînes imposées par les vérités "immatérielles", auxquelles les descendants d’Adam déchu se sont tellement habitués qu’en dehors d’elles, la vie même leur paraît inconcevable. La philosophie voit le bien suprême dans un repos que rien ne trouble, c’est-à-dire dans un sommeil profond sans visions inquiétantes.
C’est pourquoi elle écarte d’elle avec tant de soin l’incompréhensible, l’énigmatique et le mystérieux, et évite tellement les questions pour lesquelles elle n’a pas de réponses toutes prêtes.

Auteur: Chestov Lév Léon

Info: La nuit de Gethsémani : Essai sur la philosophie de Pascal

[ abrutissement ] [ confort aveuglant ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

compensation psychologique

La psychanalyse entreprend d’expliquer ces maladies inquiétantes, elle lance des investigations longues et attentives, se crée des instruments conceptuels et des constructions scientifiques, et peut au bout du compte dire au moi : Rien d’étranger n’est entré en toi ; une partie de ta propre vie psychique s’est dérobée à ta connaissance et à la maîtrise de ta volonté. C’est pour cette raison que tu es aussi faible dans la défense ; tu combats avec une partie de tes forces contre l’autre, tu ne peux pas rassembler toute ton énergie comme tu le ferais contre un ennemi extérieur. Et ce n’est même pas la part la plus mauvaise ou la moins importante de tes forces psychiques qui s’est ainsi dressée en opposition à toi et qui est devenue indépendante de toi. La faute, je dois le dire, c’est à toi qu’elle revient. Tu as surestimé ta force lorsque tu as cru que tu pourrais faire ce que tu voulais avec tes pulsions sexuelles, et que tu n’aurais pas à avoir le moindre égard pour leurs intentions. Alors elles se sont mises en colère et ont suivi leurs propres chemins obscurs pour échapper à l’oppression, elles se sont imposées d’une manière que tu ne peux plus agréer. Tu n’as pas compris comment elles y sont parvenues, ni quelles voies elles ont suivies ; seul le résultat de ce travail, le symptôme que tu éprouves comme une souffrance, est arrivé à ta connaissance. Tu ne le reconnais pas comme le fruit de tes propres pulsions rejetées et tu ne sais pas qu’il s’agit de leur satisfaction de substitution.

Auteur: Freud Sigmund

Info: Une difficulté de la psychanalyse, trad. Olivier Mannoni

[ signification ] [ antagonisme conscient-inconscient ]

 

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psychanalyse

Au traumatisme infantile peut succéder immédiatement une névrose infantile ; cette dernière se manifeste par des efforts de défense qui s'accompagnent de symptômes. Une pareille névrose peut durer longtemps et provoquer de voyantes manifestations ou bien demeurer latente et passer inaperçue. C'est généralement la défense qui y prend le dessus, mais, quoi qu'il arrive, certaines modifications du moi se produisent et demeurent comme des cicatrices. Il est rare qu'une névrose infantile se continue sans interruption par une névrose de l'adulte. Il arrive bien plus fréquemment qu'une période de normalité lui fasse suite, processus qui est sans doute facilité ou permis par la latence physiologique. C'est plus tard seulement que la névrose deviendra définitivement manifeste par l'effet retardé du traumatisme. Cela se produit soit au moment de la puberté soit un peu plus tard. Dans le premier cas, les pulsions renforcées par la maturité physique reprennent la lutte dans laquelle elles avaient d'abord succombé. Dans le second cas, la névrose se manifeste plus tard parce que les réactions et les modifications du moi provoquées par le mécanisme de défense nuisent à la réalisation des tâches nouvelles imposées au moi par la vie, de sorte que de graves conflits surgissent entre un monde extérieur exigeant et un moi qui cherche à protéger l'organisation si péniblement établie lors de sa lutte défensive. Cette période de trêve entre les premières réactions au traumatisme et l'apparition ultérieure de la maladie est un phénomène typique. La maladie peut être considérée comme une tentative de guérison, comme un effort tenté pour rassembler les éléments du moi que le traumatisme avait dissociés, pour en faire un tout puissant en face du monde extérieur.

Auteur: Freud Sigmund

Info: Dans "Moïse et le monothéisme", trad. Anne Berman, éditions Gallimard, 1948, pages 105-106

[ physique-psychique ] [ développement ] [ escarres mentales infantiles ]

 

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effet de discours

Enfant d’une Europe disparue, où dans ma campagne reculée le savoir relevait encore de la démarche paysanne, j’ai découvert l’ordre du monde en apprenant la lecture comme cérémonial de l’assemblage des lettres, respect des préséances par la majesté des majuscules et les subtilités de la ponctuation. De la vie mystérieuse des mots m’est resté le sens de la distance ouvragée entre des corps – corps du lecteur-scribe et corps des signes écrits – un sentiment d’être confronté au mystère d’une équerre invisible, et pour tout dire, cette sorte de pudeur qui s’exprime par le respect de l’étiquette, vieux vocable récupéré par les spécialistes du sport pour désigner les normes imposées sur un parcours de golf...

Cependant, cette conscience sauvage dans le rapport au lire-écrire, encore précieuse aux talmudistes comme aux interprètes du Coran, ou enfermée dans nos bagages philosophiques (voir le dialogue platonicien, Le Sophiste, où il est question de la société des lettres et des mots), a quelque chose d’inavouable pour la vision industrielle, toute en surface, de la communication humaine. [...]

On ne saurait en effet interroger la conception gestionnaire de la parole et, par voie de conséquence, mettre en doute l’idée selon laquelle les phénomènes scripturaires, catalogués en fonction de critères de performance, se réduisent à l’efficacité informationnelle. Ainsi croit-on (oui, il s’agit d’une croyance) que la rationalité scientifique, non pas dans ses effets de réalité tant célébrés à travers la technique, mais de par sa place mythique échafaudée à l’Ouest depuis un demi-millénaire, a scellé le destin de l’humanité. [...]

L’éducation occidentale élimine la tentation de faire de l’écriture une scène, une réalisation qui sollicite en vous l’identification à un "autrui" comme s’il s’agissait d’un lien à soi-même par l’intermédiaire d’un tiers terme.

Auteur: Legendre Pierre

Info: Dans "Leçons X, Dogma : Instituer l'animal humain", Librairie Arthème Fayard, 2017, pages 9-10

[ énoncé ] [ énonciateur ] [ parlotte technologique ] [ performatif ]

 
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mondialisation

La crise, pour un libéral, ce sont d’abord les événements exogènes qui remettent en cause l’idéal d’un monde de flux. Face à la panique, le seul objectif qui vient à accaparer les esprits est le redémarrage des flux.

En l’absence de capacité de décision proprement politique, la seule solution envisagée est une réforme des processus abstraits qui encadrent les flux. Pour faire face à une situation exceptionnelle, les contrôles doivent être multipliés et intensifiés. [...] Dans un monde illibéral, les crises marqueraient un retour du politique ; à l’inverse, l’histoire récente nous donne à voir une fuite en avant dans l’impolitique : gouvernements soumis à quelques experts médicaux, sociétés privées et cabinets de conseils, décisions publiques fondées uniquement sur des données chiffrées [...] sans aucune considération pour des valeurs ou des principes politiques. [...]

L’ampleur des restrictions imposées aujourd’hui [lors de la crise du covid-19] peut aisément être mal interprétée. Parce que nombreux sont ceux qui sont empêchés d’aller et de venir, de prendre le train ou d’aller au restaurant, on pourrait en conclure que les décideurs publics ont renoncé à leur idéal d’un monde de flux. C’est l’exact inverse qui est vrai. [...] c’est uniquement parce qu’il y a des normes sanitaires strictes que l’on accepte d’importer de la nourriture de producteurs anonymes des quatre coins du monde ; c’est uniquement parce qu’il y a un code de la route très strict que n’importe qui peut rouler n’importe où, etc. [...] C’est ainsi qu’il faut comprendre les efforts en vue de la vaccination obligatoire. Tant que les individus sont "non-standardisés", c’est à dire que certains sont vaccinés et d’autres non, certains testés et d’autres non, les flux lointains sont quasi-impossibles, car l’infrastructure nécessaire au suivi du virus ex post, une fois qu’il a voyagé, est immensément coûteuse.

Auteur: Travers Guillaume

Info: Dans "La société de surveillance, stade ultime du libéralisme", La nouvelle librairie, Paris, 2021, pages 80 à 82

[ gestion ] [ traçage ]

 
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pulsion de mort

Les pulsions organiques conservatrices se sont assimilé chacune des modifications du cours vital qui leur ont été ainsi imposées, elles les ont conservées pour les répéter de sorte qu’elles nous donnent nécessairement l’impression fallacieuse de forces qui tendent vers le changement et le progrès alors qu’elles ne font que chercher à atteindre un but ancien par des voies à la fois anciennes et nouvelles. On pourrait même indiquer quel est ce but final vers quoi tend tout ce qui est organique. Si le but de la vie était un état qui n’a pas encore été atteint auparavant, il y aurait là une contradiction avec la nature conservatrice des pulsions. Ce but doit bien plutôt être un état ancien, un état initial que le vivant a jadis abandonné et auquel il tend à revenir par tous les détours du développement. S’il nous est permis d’admettre comme un fait d’expérience ne souffrant pas d’exception que tout être vivant meurt, fait retour à l’inorganique, pour des raisons internes, alors nous ne pouvons que dire : le but de toute vie est la mort et, en remontant en arrière, le non-vivant était là avant le vivant.

Il advint un jour que les propriétés de la vie furent suscitées dans la matière inanimée par l’action d’une force qu’on ne peut encore absolument pas se représenter. Il s’agissait peut-être d’un processus préfigurant celui qui plus tard a fait apparaître la conscience dans une certaine couche de la matière vivante. La tension survenue dans la substance jusque-là inanimée cherche alors à se réduire ; ainsi était donnée la première pulsion, celle du retour à l’inanimé. La substance vivante avait encore en ce temps la mort facile ; elle n’avait vraisemblablement à parcourir dans la vie qu’un court chemin dont la direction était déterminée par la structure chimique de la jeune vie. Pendant toute une longue période, il se peut que la substance vivante ait été ainsi recréée sans cesse et soit morte facilement jusqu’au jour où des influences externes déterminantes se transformèrent, obligeant la substance qui survivait encore à dévier toujours davantage de son cours vital originaire et à faire des détours toujours plus compliqués pour atteindre son but : la mort. Ces détours sur le chemin qui mène à la mort, fidèlement maintenus par les pulsions conservatrices, seraient ce qui nous apparaît aujourd’hui comme phénomènes vitaux.

Auteur: Freud Sigmund

Info: Dans "Au-delà du principe de plaisir" (1920), trad. de l'allemand par Jean Laplanche et J.-B. Pontalis, éditions Payot, Paris, 2010, pages 99 à 101

[ erreur ] [ complexification ]

 
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pouvoir

Dette mondiale : la prochaine crise proviendra de la flambée de l’endettement
Si la grande récession de 2008 n’a pas basculé en grande dépression comme celle de 1929, c’est grâce aux amortisseurs sociaux mis en place au lendemain de la Seconde Guerre mondiale (indemnisation chômage, transferts de revenus, etc.). En outre, les Etats, incités par le G20 et le Fonds monétaire international (FMI), ont appuyé sur l’accélérateur. Tous les grands pays ont augmenté leurs dépenses favorisant un rebond conjoncturel très net. La contraction de l’industrie mondiale a, en effet, été violente et en parfaite ligne avec la crise de 1929. Mais la comparaison s’arrête là avec le rebond apparu dès 2009.
Le prix à payer a été élevé. La dette publique a flambé, pour atteindre des niveaux inconnus jusqu’alors. La France frôle le niveau record de 100 % du PIB, contre à peine plus de 60 % en 2007. En Italie, elle atteint 130 % du PIB depuis des années, obligeant les gouvernements qui se sont succédé à maintenir un large excédent public primaire (hors paiements d’intérêts). Et, pourtant, l’Italie était traitée de passager clandestin pendant la crise pour son manque d’ambition à relancer l’activité. Un comble !
Deux fois et demie le PIB
Il aura fallu dix ans pour que tous les pays de la zone euro voient leur déficit revenir sous la barre des 3 % du PIB, l’un des critères européens. Ces contraintes imposées sont essentielles pour permettre aux Etats de répondre à une nouvelle crise.
L’endettement n’est pas que public. La dette privée est aussi sur la sellette. En France, le secteur privé non financier continue de croître, pour atteindre 130 % du PIB au premier trimestre 2018 (58,4 % pour les ménages et 72,7 % pour les sociétés non financières, selon les chiffres publiés mardi par le Haut Conseil de stabilité financière, HCSF).
Au niveau mondial, la dette totale a atteint 260 % du PIB. Une partie est entre les mains d’acteurs financiers dérégulés, le shadow banking. Ces intermédiaires ont vu leur activité s’envoler avec le durcissement de la réglementation bancaire auquel ils échappent. Il ne faut pas croire que les produits structurés à l’origine de la crise des subprimes aient disparu, ils ont surtout changé de forme et de mains.
C’est en Chine que les craintes sont les plus fortes. La dette, très élevée, est concentrée dans les entreprises d’Etat. Des efforts ont été réalisés, mais insuffisamment aux yeux des experts. C’est une des raisons pour laquelle les capitaux retournent très rapidement aux Etats-Unis (fly to quality) en cas de montée des tensions. Internet,

Auteur: Internet

Info: INVESTIR.FR, 19 sept 2018

[ créanciers ] [ occultes ]

 

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philosophe

Il y eut un homme qui, en ce temps-là, osa pousser les théories nouvelles jusqu’à leurs dernières conséquences : ce fut le marquis de Sade. Avec une logique implacable, et dans une forme parfois digne des encyclopédistes, il développa, sans en omettre un seul détail, le programme nouveau qui allait être celui des penseurs du siècle suivant.

Selon lui, plus de fausseté, plus d’hypocrisie, le flambeau de la philosophie (c’est-à-dire de la science) a dissipé toutes les impostures anciennes ; il convient de s’en tenir au rôle dicté par la nature et de ne plus écouter que nos seuls instincts.

L’homme doit chercher à développer ses émotions le plus possible dans le sens indiqué par la nature, et la douleur étant plus grande que le plaisir, la douleur doit être l’agent principal du succès. C’est en blessant les arbres que l’on obtient de beaux fruits ; la cruauté est un ordre même de la nature.

Celle-ci, contrairement aux fausses idées chrétiennes, nous ordonne de faire aux autres ce que nous ne voudrions pas qu’il nous fût fait. La raison du plus fort est toujours la meilleure ; Bismarck, Nietzsche et les meilleurs auteurs du dix-neuvième siècle n’ont rien dit de mieux.

Il est regrettable que cet écrivain ait compromis la réputation de ses ouvrages par d’absurdes bravades érotiques qui permirent à ses héritiers directs de faire rayer son nom de l’histoire littéraire ; s’il s’en fût tenu aux seules idées philosophiques qu’il exprimait alors, sa place dans l’histoire des idées, à la veille de la Révolution française, eût été celle d’un ancêtre vénéré. Il suffit de relire les principaux ouvrages des écrivains du xixe siècle pour s’en convaincre.

Dans son Origine des espèces et sa Descendance de l’homme, Darwin ne fit que confirmer point par point toutes les affirmations du marquis, et remettre en première place l’instinct naturel de sélection. Les économistes, de Malthus à Stuart Mill, ne firent également que ratifier la brutalité de pareilles assertions.

Les littérateurs et les artistes hésitèrent pendant une partie du dix-neuvième siècle ; mais, bientôt, ils se convertirent, eux aussi, en présence des progrès incessants de la science, aux conclusions imposées par les lois naturelles. Le romantisme ne fut d’abord qu’un réalisme déguisé, et le naturalisme convertit définitivement les artistes aux doctrines scientifiques.

Ce fut ainsi que la littérature, au début du vingtième siècle, ne fut, en résumé, qu’une application étroite des règles posées par la Révolution française, et que la suprématie de l’instinct ramena l’homme qui, un instant, avait cru devenir Dieu, au simple rang des autres animaux qui l’avaient précédé dans l’échelle des êtres.

Auteur: Pawlowski Gaston de

Info: Voyage au pays de la quatrième dimension, Flatland éditeur, 2023, pages 113-114

[ résumé ] [ explication ] [ régression ]

 

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