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attentats

Ce qui est fascinant chez ces extrémistes de l'Islam c'est qu'ils représentent en même temps le mal à son summum et une quête mystique totale. Au-delà de jeunes gens perdus et donc faciles à manipuler, ils nous interrogent par effet de contraste. Je comprends très bien que des ados en quête d'Alpha et d'Oméga soient impressionnés par le romantisme terroriste que l'Etat Islamique arrive à promouvoir sur Internet. Au point de suivre et participer à une entreprise qui répond à un besoin d'absolu dans une période de la vie où on veut réellement tout comprendre. Passion que je perçois comme un Tao à trois faces qui joue avec cette triade complexe de l'Affirmation du soi face à l'Amour et à la Mort... Cocktail orgasmique possible ici sous forme d'aventure exotique dans un Etat qui offre le vortex pour. Un trip autrement excitant que de travailler au McDonald's.
Il y a là un vertige au-delà de valeurs, les nôtres, qui déjà portent en elles leur propre autodestruction.

Auteur: Mg

Info: 9 janv. 2016

[ France ]

 

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déphasage

Depuis le muet, le cinéma a perdu énormément. Le son, c'est une perte. Il faut comprendre que le son, c'est uniquement du son, pas le sens des paroles. Si un acteur récite le bottin, on fera attention à sa voix, à sa façon de bouger, à beaucoup de choses qui seront plus intéressantes et plus directes que le sens des paroles. Dès qu'il y a du sens, on s'éloigne des corps, des acteurs, de la vie... et donc du scénario. Dans les films muets, les dialogues sont d'une importance capitale, à cause non pas de leur sens, mais du rapport des acteurs à eux. Au montage, il nous arrivait souvent de remplacer le son par une musique quelconque, et tout devenait évident : la scène fonctionnait ou ne fonctionnait pas. Le son est un obstacle à la compréhension intime du film. En faisant réciter un texte de quelqu'un d'autre au personnage, en vidant le sens du texte, j'ai l'impression de me rapprocher un peu du cinéma muet.

Auteur: Desplechin Arnaud

Info: Entretien paru dans "Positif", n°377, juin 1992

[ focalisation ] [ septième art ] [ vampirisation ] [ image-son ]

 
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Ajouté à la BD par Benslama

mâles-femelles

L'esprit humain et la queue du paon pourraient avoir des fonctions biologiques similaires. La queue du paon est l'exemple classique de la sélection sexuelle par le choix du partenaire. Elle a évolué parce que les paons (femelles paons) préféraient les queues plus grandes et plus colorées. Les paons survivraient mieux avec des queues plus courtes, plus légères et plus ternes. Mais les choix sexuels des paonnes ont fait évoluer leurs mâles vers un plumage grand et brillant, dont la croissance demande de l'énergie et du temps pour le lissage, ce qui  rend la fuite plus difficile devant les prédateurs.

Les aptitudes les plus impressionnantes de l'esprit humain sont comme la queue du paon : elles sont des outils de parade nuptiale, conçus pour attirer et divertir les partenaires sexuels. En déplaçant notre attention d'une vision de l'évolution centrée sur la survie vers une vision centrée sur la parade nuptiale, j'essaierai de montrer comment nous pouvons mieux comprendre beaucoup des activités : artistiques, morales, linguistique et créatives... humaines. 


Auteur: Miller Geoffrey

Info: The Mating Mind

[ accouplement ] [ homme-animal ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

unicité

Dans la pâle lueur des étoiles et du brasillement de l'eau, les paquets de mer semblaient briller d'eux-mêmes, comme des des créatures vivantes qui montaient et descendaient, disparaissaient et renaissaient dans un chaos désemparé. J'avais l'impression d'être dans un autre monde, et je pensais comprendre comment il avait dû être facile pour les Celtes d'autrefois de supprimer la frontière entre la réalité et la fiction. Pour eux, les animaux et les êtres humains, la nature et la civilisation étaient deux facettes d'une même chose. Même leurs outils avaient une âme. Les artisans habiles étaient considérés comme des dieux. Pour nous, qui ne pouvons vivre sans tracer de limites entre la vérité et le mensonge, entre la certitude et la croyance, il est difficile de comprendre un peuple qui peut vivre seulement de vérité et de certitude. Dans les dizaines de milliers de vers conservés dans les anciens manuscrits irlandais, il n'est nullement fait référence à quelqu'un qui profère un mensonge. Le mot n'existe pas; de même les Celtes n'avaient pas de mot qui couvre la notion de conte.

Auteur: Larsson Björn

Info: Le Cercle celtique

[ rationalisme ] [ océan ] [ nuit ] [ panpsychisme ] [ dualisme ]

 

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fraternité

Les Penan [peuple de chasseurs-cueilleurs à Bornéo] considèrent que la richesse, c'est la force des relations sociales entre individus, dans la mesure où tous seraient pénalisés si ces liens venaient à s'affaiblir ou à se distendre. Qu'un conflit conduise à un schisme et à une séparation prolongée des familles, et les deux groupes, manquant de chasseurs, risqueraient de connaître la famine. C'est pourquoi la critique directe d'autrui est mal considérée chez eux, comme dans de nombreuses sociétés de chasseurs-cueilleurs. Priorité est toujours donnée à la solidarité dans le groupe.
[...] Et lorsque, quelque temps après ma visite, des Penan sont venus au Canada pour faire campagne en faveur de la protection de leurs forêts, rien ne les a plus impressionnés que la présence de sans-abri. Ils ne parvenaient pas à comprendre comment une chose pareille pouvait exister dans une ville aussi riche que Vancouver. [...] pour les Penan, un seul pauvre est la honte de tous. Dans leur culture, il n'est pire transgression que le sihun, un concept qui correspond par essence à l'idée d'échec dans le partage.

Auteur: Davis Wade

Info: Pour ne pas disparaître : Pourquoi nous avons besoin de la sagesse ancestrale

[ entraide ] [ esprit de corps ] [ intraduisible ]

 

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famille

J'ai pensé à leur rencontre. J'ai frotté mes parents comme du cuivre ancien pour en effacer le noir. Redressé leur têtes, aminci leurs corps, rallumé leurs yeux. Ils avaient dû s'aimer l'espace d'un instant, quand ils avaient tournoyé sous les lampions du 14 juillet, à moins qu'ils ne soient restés fixes pendant que le reste se mettait à tourner. Ton père était beau, avait dit ma mère, et il était doux, et il dansait comme un dieu. J'ai pensé à leur rencontre mille fois, le plus souvent la nuit, quand j'avais l'impression d'étouffer. Il fallait qu'ils se soient aimés, sinon quelle raison j'avais d'exister, moi, de respirer, de prendre la place d'un autre ? Mais alors, il était parti où, cet amour ? Je l'ai cherché sous mon lit, dans les murs froids, dans la forêt, dans les yeux de ma mère puis dans ceux d'autres femmes, et j'ai fini par comprendre qu'il s'était changé en pierre. Elle avait dû rouler quelque part, passer par le trou d'une poche, et peut-être même qu'ils l'avaient un peu cherchée, mais va-t'en retrouver une pierre dans la caillasse du monde.

Auteur: Andrea Jean-Baptiste

Info: Cent millions d'années et un jour

[ géniteurs ] [ ascendants directs ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

compliance

J'appris rapidement que dans une grande compagnie on passe autant de temps à tenter de paraître occupé qu'à travailler vraiment. Les tâches qu'on m'assignait pour la semaine le lundi auraient pu être terminées le mercredi, mais bien qu'au cinéma et à la télévision le personnel expédie son travail en un temps record et en redemande, impressionnant ainsi ses supérieurs et grimpant l'échelle hiérarchique, on me fit rapidement comprendre que dans la vie réelle non seulement ce genre d'initiative n'était pas encouragé mais qu'on le désapprouvait. Les gens situés à mon échelon hiérarchique devaient songer à protéger leurs fesses. Au cours des années, ils avaient établi ce qui était pour eux un taux confortable de travail/non travail, et si je me mettais soudain à bosser dur, ça bouleverserait la courbe de productivité dans les statistiques de l'entreprise. Cela donnerait d'eux une mauvaise image. Cela donnerait une mauvaise image de mon supérieur. on attendait de moi que j'égale, ou que je dépasse très légèrement, la production de mon prédécesseur, point. J'étais censé me glisser dans une niche préexistante et me conformer à ses dimensions. Le Principe de Peter en action.

Auteur: Bentley Little

Info: L'ignoré

[ conformité en entreprise ] [ fonctionnariat corporate ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

introspection

Il se passe actuellement dans mon âme quelque chose que je n'arrive absolument pas à analyser moi-même. J'ai peu de désirs, peu de projets, je me pose peu de questions, et il y a tellement de pensées qui s'emmêlent et s'agitent dans ma tête que je ne parviens pas à les démêler. Si au moins je pouvais attraper l'extrémité d'une seule d'entre elles ! Par exemple, il m'arrive d'avoir l'impression que tout est clair, et je commence à croire vraiment que tout est limpide, littéralement tout, et soudain, tout paraît se recouvrir de brouillard et il m'est impossible de comprendre quoi que ce soit. Et surtout, je n'ai personne avec qui partager mes pensées. Maman ? Elle arrive à la maison, elle mange et elle se couche. Elle est si fatiguée maintenant. Tamara ? Mais comment partager quoi que ce soit avec elle et que saisira-t-elle dans ce que je lui dirai, et partager quoi ? En fait, la seule chose qu'il y ait en moi, c'est un vide, un vide véritable. Je ne comprends rien, ou plus exactement je comprends tout, seulement je ne sais pas ce qu'il y a à comprendre.

Auteur: Moukhina Lena

Info: Le Journal de Léna, 27 novembre 1941

[ perdu ]

 

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femmes-hommes

Dans la chambre à coucher, il tira les rideaux, s'avança vers elle (...) et commença à défaire les lacets de sa robe. Sans lumière, ce n'était pas facile. Cela dura longtemps, le tissu était récalcitrant, les lacets très nombreux et il ne comprenait pas qu'il n'ait pas encore réussi à les dénouer. Mais il avait fini par y arriver, la robe glissa (...) Il se demanda comment il allait procéder avec son jupon. Pourquoi les femmes ne portaient-elles pas des vêtements qu'on arrivait à défaire? (...) Tandis qu'il laissa errer sa main sur sa poitrine jusqu'à son ventre puis - il décida de tenter la chose, même s'il avait l'impression de devoir s'en excuser - plus bas encore, le disque lunaire, blême et embué, apparut entre les rideaux, et il eut honte de comprendre à ce moment précis comment on pouvait corriger de façon approximative les erreurs de mesure de la trajectoire des planètes. (...) Elle enroula ses jambes autour de son corps mais il s'excusa, se leva, avança en trébuchant jusqu'à la table, trempa sa plume dans l'encrier et écrivit, sans allumer la lumière: somme d. carrés de la diff. entre les observ. et les calcs.→min., c'était trop important, il n'avait pas le droit de l'oublier...

Auteur: Kehlmann Daniel

Info: Les Arpenteurs du monde

[ sciences ] [ préoccupation ] [ décalage ]

 

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anonymat

Durant ces dernières années, elle avait fini par comprendre qu'il suffisait tout simplement d'être une femme d'âge mûr, sans signes particuliers, pour devenir invisible. Et pas seulement pour les hommes. Pour les femmes aussi, car elles ne la soupçonnaient plus de vouloir participer à une quelconque compétition. Une impression inédite, surprenante - elle sentait le regard des autres glisser sur son visage, sur ses joues, sur son nez, sans même les frôler. Ces regards traversaient son corps, et sans doute les gens voyaient-ils à travers lui les affiches publicitaires, le paysage, les horaires des bus. Oh oui, elle avait tout l'air d'être devenue transparente. Et elle songea que cela lui ouvrait d'énormes possibilités dont elle apprenait seulement à tirer parti. Par exemple, dans une situation dramatique, personne ne se souviendrait d'elle; les témoins déclareraient seulement : 'une femme...' ou 'il y avait encore quelqu'un d'autre qui était là...'. Les hommes, sur ce point, sont plus rigoureux que les femmes, ils ne se donnent pas la peine de faire semblant, leur regard ne se pose jamais sur elle plus longtemps qu'une seconde; les femmes, elles, fixeront quelquefois leur attention sur un détail, par exemple sur une jolie paire de boucles d'oreille. Seul un enfant, pour des raisons connues de lui seul, plantera parfois ses yeux dans les siens, pour étudier son visage en détail, impassiblement, puis détournera sa tête tendue vers l'avenir."

Auteur: Tokarczuk Olga

Info: Les Pérégrins

[ banalité ]

 

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