Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 45
Temps de recherche: 0.0339s

exaptations

L'imprimerie de Johannes Gutenberg fit exploser la demande de lunettes, car la nouvelle pratique de la lecture a fait prendre conscience aux Européens de tout le continent qu'ils étaient myopes ; la demande de lunettes sur le marché encouragea un nombre croissant de personnes à produire et à expérimenter des lentilles, ce qui a conduit à l'invention du microscope, qui, peu après, nous permit de percevoir que notre corps était constitué de cellules microscopiques. Qui penserait que la technologie d'impression ait quelque chose à voir avec l'élargissement de notre vision jusqu'à l'échelle cellulaire, tout comme on n'aurait pas pensé que l'évolution du pollen modifierait la conception de l'aile d'un colibri. Mais c'est ainsi que le changement se produit.

Auteur: Johnson Steven Berlin

Info: How We Got to Now: Six Innovations That Made the Modern World

[ évolution ] [ historique ]

 
Commentaires: 5
Ajouté à la BD par miguel

Shakespeare

Le style de Shakespeare est riche en figures extraordinaires qui proviennent d'idées abstraites personnifiées. Elles ne nous conviendraient certainement pas ; mais chez lui elles sont tout à fait à leur place, parce que de son temps tous les arts étaient dominés par l'allégorie. Il trouve aussi des comparaisons où nous n'irions pas les chercher. Par exemple il prendra pour terme de comparaison un livre. Quoique la découverte de l'imprimerie remontât déjà à plus d'un siècle, un livre paraissait néanmoins encore une chose sacrée, comme nous le voyons par les reliures du temps ; de même aussi un livre était pour le noble poète un objet digne d'amour et de vénération. Nous, au contraire, nous nous contentons de brocher les livres et nous n'avons plus de respect ni pour la reliure ni pour son contenu.

Auteur: Goethe Johann Wolfgang von

Info: Maximes et réflexions, Deuxième partie, trad. Sigismond Sklower, p.52, Brockhaus et Avenarius, 1842

[ littérature ]

 

Commentaires: 0

archives

Les bibliothèques monastiques du Moyen Âge les plus célèbres étaient petites par rapport aux bibliothèques antiques ou celles qui existaient à Bagdad ou au Caire. Avant l'invention de l'imprimerie, pour rassembler un nombre modeste d'ouvrages, il fallait créer ce qu'on appelait des scriptoria, ces ateliers où les moines restaient assis des heures durant pour exécuter les copies. Au début, cette tâche s'effectuait dans un endroit du monastère jouissant d'une bonne lumière, même si le froid engourdissait parfois les doigts. Avec le temps, des pièces spéciales furent aménagées ou construites à dessein. Dans les grands monastères, ceux qui cherchaient à rassembler de prestigieuses collections de livres, il s'agissait de vastes salles pourvues de fenêtres en verre transparent sous lesquelles les moines, dont le nombre pouvait aller jusqu'à trente, s'installaient face à des pupitres individuels parfois séparés par des cloisons.

Auteur: Greenblatt Stephen

Info: Quattrocento

[ évolution ] [ librairies ]

 

Commentaires: 0

typographie

Dans ses rêves, (Il est correcteur pour l'arabe dans une imprimerie) il voyait un océan aux eaux verdâtres dont les vagues s’entrechoquaient par un jour de tempête, coiffées non pas d’écume, mais d’un fourmillement de fautes de langue phosphorescentes. Une mer tachetée de hamza * au-dessus de l’ ali f ** ou en dessous, de verbes d’opinion, de verbes transitifs, de compléments d’objet, de noms assimilés à des verbes, de nombres composés aux subtiles déclinaisons, de particules d’interpellation, de réprimande, d’appel au secours… Au bout d’un certain temps, il fut gagné par la fièvre des fautes. Il en voyait sur les panneaux publicitaires, les affiches politiques, les enseignes des magasins. Chaque fois qu’il en apercevait une de loin, il manquait de reproduire de la main le geste qu’il faisait pour raturer au Bic rouge une hamza mal placée.

Auteur: Douaihy Jabbour

Info: Le Manuscrit de Beyrouth. *Lettre de l’alphabet arabe ( ء ) se prononçant comme un coup de glotte. L’écriture de la hamza est assez complexe. Dans la plupart des cas, elle est accompagnée d’un support graphique qui diffère en fonction de son environnement vocalique et de sa place à l’intérieur du mot. **Lettre hybride traditionnellement présentée comme la première de l’alphabet arabe, qui sert soit de voyelle longue (pour le son a , dit voyelle “ouverte”), soit, dans certaines situations, de support graphique à la hamza.

[ caractères ] [ langage ] [ prononciation ] [ songe ]

 

Commentaires: 0

diaspora

Les juifs tenaient généralement les horlogeries, les pharmacies, les cabinets médicaux et dentaires, les studios de photographie, les enseignes de gramophones et de TSF, les commerces d'instruments de musique, les imprimeries, enfin bref, tout ce qui nécessitait d'avoir de solides connaissances, tandis que la cordonnerie, la serrurerie, le métier de barbier, ou encore la blanchisserie, qui ne réclamaient qu'un bref apprentissage, était le lot des Roumains.

Ce n'était pas que les juifs étaient plus intelligents, ou raffinés, que les Roumains, non, c'était la conséquence d'une loi qui leur interdisait de posséder de la terre dans un pays où l'économie reposait essentiellement sur l'agriculture, de sorte que s'ils voulaient échapper à la grande pauvreté des faubourgs, l'unique solution dont ils disposaient était de se tourner vers les études. Leur " réussite " était en quelque sorte le résultat inattendu d'une mesure discriminatoire.

Auteur: Duroy Lionel

Info: Eugenia, p.21

[ historique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

Asie-Occident

Francis Bacon, le "Descartes anglais", considère ainsi que les trois découvertes fondamentales du monde moderne sont la boussole (pour la navigation), l'imprimerie (pour la circulation des idées) et la poudre (pour la guerre). Or ces trois inventions sont toutes chinoises.
Un siècle avant que Christophe Colomb n'arme ses trois caravelles, les navires autrement plus impressionnants de l'Amiral Zhang He longeaient déjà les côtes africaines, rapportant à la cour de l'empereur des zèbres et des girafes…
Pourquoi le dynamisme chinois s'est brisé ? Plusieurs facteurs vont jouer, mais l'un d'entre eux sera décisif. Brusquement, l'empereur décide que les voyages outre-mer sont coûteux et inutiles. La recherche de la stabilité intérieure devient devient à ses yeux prioritaire, et l'exploration du monde seconde. L'empereur fait brûler les navires de la flotte. La Chine perd alors son ascendant maritime, le goût du commerce au long cours, et s'enlise dans l'immobilité.

Auteur: Cohen Daniel

Info: La prospérité du vice, p. 20

[ historique ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

littérature

- Rabelais, dit-il, est le premier écrivain à l'ère de l'imprimerie. Comme Luther est le dernier écrivain de l'ère manuscrite. Bien sûr, dit-il, sans l'imprimerie Luther serait resté un simple moine hérétique. L'imprimerie, dit-il, en ôtant la mousse à la surface de sa tasse, a fait de Luther le puissant qu'il est devenu mais c'était essentiellement un prédicateur, et non un écrivain. Il connaissait son public et écrivait pour lui. Rabelais, lui, dit-il en suçant sa cuiller, a compris ce que signifiait pour l'écrivain ce nouveau miracle qui était l'imprimerie. Ça signifiait avoir gagné le monde et perdu le public. Ne plus savoir qui vous lisait ni pourquoi. Ne plus savoir pour qui vous écriviez. Rabelais, dit-il, trouvait ça insupportable, comique et délectable, tout ça en même temps. - Tu comptes écrire sur Rabelais ? demande-t-elle. - Oui, dit-il. Je crois que oui. Je voudrais expliquer aux gens sa modernité. Ce qu'il signifie et devrait signifier pour nous tous, maintenant. Il la regarde. Elle sourit.

Auteur: Josipovici Gabriel David

Info: Tout passe

[ évolution ] [ historique ] [ lecture ]

 
Mis dans la chaine

Commentaires: 0

portrait

Souverain, bien droit, le chapeau vissé sur la tête, la moustache lisse et blanche, un je ne sais quoi (mais évident, têtu) de suranné, relevé parfois d'accords bizarres - une chemise parsemée de caractères d'imprimerie vert acide, assortie à la stricte flanelle grise et au gilet rouge -, Piero Fornasetti ouvrait la porte carillonnante de sa boutique (musée ? cabinet ? bazar ?) de Via Brera.

Rien de moins compatible a priori que le petit monsieur strict, à touche de fantaisie, et cette étrange constellation de porcelaines et de plastiques, de paravents et de plateaux, presse-papiers, serre-livres, boutons de manchette, gilets de soie, sections de visages, pupilles exorbitées, obélisques mappemondes, lampadaires cendriers et pancartes...

(...)

L'invention débridée de Fornasetti, son refus des contraintes, qui pouvaient se traduire par un chaos apparent, se fondaient en fait sur une passion de l'ordre et de la méthode. Jusqu'à la fin de sa vie, il pouvait ainsi désigner sans erreur la place du moindre de ses treize mille projets, dûment étiquetés et catalogués.


Auteur: Mauriès Patrick

Info: Fornasetti : Designer de la fantaisie. Chapitre 1, "Du disegno au design"

[ peintre sculpteur décorateur ] [ liberté ] [ univers personnel ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

dialogue numérique

J'ai lu les messages d'Ivan encore et encore, en pensant à ce qu'ils signifiaient. J'avais honte, mais pourquoi ? Pourquoi était-il plus honorable de relire et d'interpréter un roman comme Illusions perdues que de relire et d'interpréter un quelconque courriel d'Ivan ? Était-ce parce qu'Ivan n'était pas un aussi bon écrivain que Balzac ? (Mais je pensais qu'Ivan était un bon écrivain.) Était-ce parce que les romans de Balzac avaient été lus et analysés par des centaines de professeurs, de sorte que lire et interpréter Balzac revenait à participer à une conversation avec tous ces professeurs, et était donc une activité plus élevée et plus significative que la lecture d'un courriel que j'étais seul à voir ? Mais le fait que le courriel m'ait été adressé spécifiquement, en réponse à des choses que j'avais dites, en faisait littéralement une conversation, ce qui n'était pas le cas des romans de Balzac, écrits pour un public général, dans le but ultime de générer des profits pour l'industrie de l'imprimerie ; ce que je faisais n'était-il donc pas, d'une certaine manière, plus authentique et plus humain ?

Auteur: Batuman Elif

Info: L'Idiote

[ question ] [ intimité ] [ privé-public ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

climat

En 2010, deux universitaires, Karin Becker et Olivier Leplatre, se sont mis en tête de rassembler, pour un volume futur ayant pour titre La Pluie et le Beau Temps dans la littérature française, un ensemble d'études analysant les liens que les écrivains entretiennent avec la météorologie ainsi que les modalités de leur compréhension du phénomène : anthropologiques, sociales, scientifiques, hygiéniques, poétiques, narratives. Au moment où le livre que vous avez entre les mains partait à l'imprimerie, Becker et Leplatre en était toujours à s'interroger : "Quelle place l'écrivain accorde-t-il au temps qu'il fait? Peut-on aller jusqu'à parler chez tel ou tel écrivain d'un véritable climat qui donne une cohérence à son univers?" Nous aimerions pour notre part ajouter deux points à cette réflexion. Un : peut-on imaginer une appréhension barométrique des œuvres littéraires, qui irait nécessairement de "Tempête" à "Très sec"? Et deux : en quoi l'air conditionné a-t-il renouvelé la littérature policière ?
Pour terminer, participons modestement à la météocritique littéraire en observant que dans Madame Bovary, Flaubert utilise dix-huit fois le mot pluie, mais jamais aucun des mots suivants : averse, ondée, bruine ou crachin. Chez Emma, quand ça tombe, ça tombe, voilà tout.

Auteur: Launet Edouard

Info: De la jouissance en littérature : 50 leçons

[ imagination ] [ écriture ]

 

Commentaires: 0