Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 68
Temps de recherche: 0.0523s

définition

Par l'exemple : "Improviser" - C'est quoi ça ? Est-ce que tout le monde n'improvise pas sans le savoir ? Le vivant, la vie, sont faits de milliers de moments improvisés. L'improvisation, c'est la chose face au temps réel, l'instant présent : un savant mélange de concepts, d'affects, de réflexes, d'impulsions et de passages à l'acte. Et pas grand-chose de plus, ni de moins. Improviser, c'est poursuivre une idée en acceptant que sa réalisation pratique sera semée d'embûches potentielles. C'est donc aussi comprendre que ça peut tout à fait rater, se perdre en route et ne jamais aboutir. C'est le petit plus du vivant sur la machine. Ce qui fait un grand improvisateur, en musique, c'est sa capacité à rester entier - entière - face au tout et n'importe quoi qui lui arrive. Refuser le jugement de valeur pour préserver le jeu. C'est ne pas se démobiliser devant un certain laisser-aller général. Au contraire : l'encourager, le laisser faire, voir jusqu'où ça se déverse sur la moquette, jusqu'où ça tache, colle ou pue.

 

Auteur: Akchoté Noël

Info: Préface de "Musique expérimentales" de Philippe Robert - éd. Le Mot et le Reste - p.11

[ indéfinissable ] [ aventure ] [ invention ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Benslama

maladie

La jeune fille sait qu’elle va pouvoir ainsi [par le biais de son anorexie] éprouver la vigueur de sa volonté. Lorsqu’elle était enfant, sa gentillesse exceptionnelle n’était qu’une mascarade ; de toute façon, elle n’a jamais été vraiment bien gentille et, parfois, elle désirait même ne pas être gentille du tout. Maintenant, elle va pouvoir maîtriser ses sentiments et ses impulsions à travers un combat intense qu’elle aura choisi personnellement. Elle sera une personne, et non une fille ou une élève.
[…] Comment se fait-il qu’une gentille petite fille, élevée par des parents pleins de bonnes intentions, attentifs, se mette à tomber aussi dangereusement malade ? […] Cette jeune fille a toujours vécu pour les autres, s’est jugée selon leurs normes et les a laissé définir son identité. A cause de son éducation, elle lutte pour arriver à la perfection et pour rechercher l’approbation de parents narcissiques ; elle est à présent capable de se lancer un défi qui la torture chaque jour physiquement et sans répit, mais qu’elle est la seule à pouvoir affronter.

Auteur: Bell Rudolph

Info: L'anorexie sainte : Jeûne et mysticisme du Moyen Âge à nos jours

[ adolescence ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

guerre

Au sommet de chacun des clochers, ensemble et d'un seul coup, un mouvement venait de se mettre en marche, mouvement minuscule mais régulier : l'alternance régulière d'un carré noir et d'un carré blanc, se succédant toutes les deux ou trois secondes, avait commencé de se déclencher comme une lumière alternative, un clignotement binaire rappelant le clapet automatique de certains appareils à l'usine : Anthime a considéré sans les comprendre ces impulsions mécaniques aux allures de déclics ou de clins d'œil, adressés au loin par autant d'inconnus.

Puis s'arrêtant aussi net qu'il avait surgi, le grondement enveloppant du vent a soudain laissé place au bruit qu'il avait jusqu'ici couvert : c'étaient en vérité les cloches qui, venant de se mettre en branle du haut de ces beffrois, sonnaient à l'unisson dans un désordre grave, menaçant, lourd et dans lequel, bien qu'il n'en eût que peu d'expérience car trop jeune pour avoir jusque-là suivi beaucoup d'enterrements, Anthime a reconnu d'instinct le timbre du tocsin - que l'on n'actionne que rarement et duquel seule l'image venait de lui parvenir avant le son.

Le tocsin, vu l'état présent du monde, signifiait à coup sûr la mobilisation.

Auteur: Echenoz Jean

Info: 14, pp 10,11

[ ww1 ] [ enclenchement ] [ campaniles ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

temps libre

Quand je suggère qu'il faudrait réduire à quatre le nombre d'heures de travail, je ne veux pas laisser entendre qu'il faille dissiper en pure frivolité tout le temps qui reste. Je veux dire qu'en travaillant quatre heures par jour, un homme devrait avoir droit aux choses qui sont essentielles pour vivre dans un minimum de confort, et qu'il devrait pouvoir disposer du reste de son temps comme bon lui semble. Dans un tel système social, il est indispensable que l'éducation soit poussée beaucoup plus loin qu'elle ne l'est actuellement pour la plupart des gens, et qu'elle vise, en partie, à développer des goûts qui puissent permettre à l'individu d'occuper ses loisirs intelligemment. Je ne pense pas principalement aux choses dites "pour intellos". Les danses paysannes, par exemple, ont disparu, sauf au fin fond des campagnes, mais les impulsions qui ont commandé à leur développement doivent toujours exister dans la nature humaine. Les plaisirs des populations urbaines sont devenus essentiellement passifs : aller au cinéma, assister à des matchs de football, écouter la radio, etc. Cela tient au fait que leurs énergies actives sont complètement accaparées par le travail ; si ces populations avaient davantage de loisir, elles recommenceraient à goûter des plaisirs auxquels elles prenaient jadis une part active.

Auteur: Russell Bertrand

Info: Éloge de l'oisiveté

[ avenir ] [ autonomie ] [ servitude ] [ otium ]

 
Mis dans la chaine

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

science-fiction

- Je vais vous éclairer gratis sur le mode de communication des Wankh. C'est un peuple particulier, absolument unique. Leur cerveau fonctionne par impulsions. Ils voient en impulsions, pensent en impulsions. Pour parler, ils s'expriment par des impulsions, des sonorités formées d'un grand nombre de vibrations qui concourent toutes à faire une phrase. Chaque idéogramme correspond à une harmonique, c'est-à-dire une unité de signification. Aussi, le déchiffrement du wankh est-il affaire de divination autant que de logique. Il faut traduire un idéogramme par un élément signifiant complet. Les Hommes-Wankh eux-mêmes hésitent parfois. Bon... Passons à votre document. Laissez-moi regarder. La première harmonique... hem ! Remarquez cette crête. Elle représente généralement une équivalence, une identité. Un carré ayant cet aspect, ombré à droite, peut vouloir dire "vérité" ou "perception vérifiée" ou "situation" ou, peut-être, "état actuel du cosmos". Quant à ces signes... je ne sais pas. Ces hachures... ce doit être une personne qui parle. Comme elles sont en bas, l'accord est dans les graves. Il semblerait que... oui, ce petit crochet indique une volonté positive. Ces symboles... hem ! Ce sont des organisateurs qui précisent l'ordre et soulignent les autres éléments. Mais je ne les comprends pas. Je peux seulement deviner le sens global. Quelque chose comme : "Je tiens à signaler que les conditions sont "identiques" ou "inchangées". Ou bien : "Une personne tient à spécifier que le cosmos est stable". Quelque chose dans ce genre. Êtes-vous sûrs qu'il s'agit bien de renseignements concernant un trésor caché ?

Auteur: Vance Jack

Info: Le Cycle de Tschai, n°2 : le Wankh

[ communication ]

 

Commentaires: 0

beaux-art

Côte à côte avec la race humaine, coule une autre race d'individus, les inhumains, la race des artistes qui, aiguillonnés par des impulsions inconnues, prennent la masse amorphe de l'humanité et, par la fièvre et le ferment qu'ils lui infusent, changent cette pâte détrempée en pain et le pain en vin et le vin en chansons. De ce compost mort et de ces scories inertes ils font lever un chant qui contamine. Je vois cette autre race d'individus mettre l'univers à sac, tourner tout sens dessus dessous, leurs pieds toujours pataugeant dans le sang et les larmes, leurs mains toujours vides, toujours essayant de saisir, d'agripper l'au-delà, le dieu hors d'atteinte : massacrant tout à leur portée afin de calmer le monstre qui ronge leurs parties vitales. Je vois que lorsqu'ils s'arrachent les cheveux de l'effort de comprendre, de saisir l'à-jamais inaccessible, je vois que lorsqu'ils mugissent comme des bêtes affolées et qu'ils éventrent de leurs griffes et de leurs cornes, je vois que c'est bien ainsi, et qu'il n'y a pas d'autre voie. Un homme qui appartient à cette race doit se dresser sur les sommets, le charabia à la bouche, et se déchirer les entrailles. C'est bien et c'est juste, parce qu'il le faut! Et tout ce qui reste en dehors de ce spectacle effrayant, tout ce qui est moins terrifiant, moins épouvantable, moins fou, moins délirant, moins contaminant, n'est pas de l'art. Tout le reste est contrefaçon. Le reste est humain. Le reste appartient à la vie et à l'absence de vie.

Auteur: Miller Henry

Info: Tropique du cancer

[ vie ] [ révolte ]

 

Commentaires: 0

résistances psychologiques

Le refoulement, nous l’avons dit, émane du moi ; nous pourrions préciser : de l’estime que le moi a pour soi-même. Les mêmes impressions, vécus, impulsions, motions de désir que tel homme laisse agir en lui, ou du moins traite consciemment, sont refusés par tel autre avec une profonde indignation, ou étouffés avant même qu’il n’en ait pris conscience. Mais la différence entre les deux, qui recèle la condition du refoulement, peut facilement s’appréhender dans des expressions qui permettent une maîtrise par la théorie de la libido. Nous pouvons dire que l’un a créé en soi un idéal auquel se mesure son moi actuel tandis que l’autre ne dispose pas d’une telle formation. La formation d’idéal serait, de la part du moi, la condition du refoulement.

C’est à ce moi idéal que va désormais l’amour de soi dont le moi réel jouit dans l’enfance. Le narcissisme apparaît déplacé vers ce nouveau moi idéal qui se trouve, comme l’infantile, en possession de toutes les précieuses perfections. L’homme, ici, comme chaque fois dans le domaine de la libido, s’est avéré incapable de renoncer à la satisfaction dont il a déjà joui une fois. Il ne veut pas renoncer à la perfection narcissique de son enfance, et s’il n’a pas pu retenir celle-ci, étant perturbé par les avertissements reçus pendant sa période de développement et éveillé dans son jugement, il cherche à la regagner sous la forme nouvelle de l’idéal du moi. Ce qu’il projette devant soi comme son idéal est le succédané du narcissisme perdu de son enfance, au cours de laquelle il était son propre idéal.

Auteur: Freud Sigmund

Info: Pour introduire le narcissisme (1914), trad. Olivier Mannoni

[ attachement infantile ] [ degrés de conscientisation ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

homme hypermoderne

Le nouveau Narcisse est hanté, non par la culpabilité mais par l’anxiété. Il ne cherche pas à imposer ses propres certitudes aux autres, il cherche un sens à la vie. Libéré des superstitions du passé, il en arrive à douter de la réalité de sa propre existence. Superficiellement détendu et tolérant, il montre peu de goût pour les dogmes de pureté raciale ou ethnique, mais il se trouve également privé de la sécurité que donne la loyauté du groupe et se sent en compétition avec tout le monde pour l’obtention des faveurs que dispense l’État paternaliste. Sur le plan de la sexualité, il a une attitude ouverte plutôt que puritaine, bien que son émancipation des anciens tabous ne lui apporte pas la paix pour autant dans ce domaine. Il se montre ardemment compétitif quand il réclame approbation et acclamation, mais il se défie de la compétition car il l’associe inconsciemment à une impulsion irrépressible de destruction. Il répudie donc les idéologies fondées sur la rivalité, en honneur à un stade antérieur du capitaliste, et s’en méfie même lorsqu’elles se manifestent de façon limitée dans les sports et les jeux. Il prône la coopération et le travail en équipe tout en nourrissant des impulsions profondément antisociales. Il exalte le respect des règlements, secrètement convaincu qu’ils ne s’appliquent pas à lui. Avide, dans la mesure où ses appétits sont sans limites, il n’accumule pas les biens et la richesse à la manière de l’individu âpre au gain de l’économie politique du XIXe siècle, mais il exige une gratification immédiate, et vit dans un état de désir inquiet et perpétuellement inassouvi.

Auteur: Lasch Christopher

Info: Dans "La culture du narcissisme", trad. Michel L. Landa, éd. Flammarion, Paris, 2018, pages 13-14

[ description psychologique ] [ contradictions ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

psycho-sociologie

Par l’intermédiaire de la lutte contre le père et la mère, en tant que cibles personnelles d’amour et d’agression, la jeune génération entrait dans la vie sociale avec des impulsions, des idées, des besoins qui, dans une large mesure, lui appartenaient en propre. Par conséquent, la formation du surmoi, la modification répressive des instincts, la renonciation et la sublimation étaient des expériences très personnelles. Justement à cause de ça, leur adaptation laissait des cicatrices douloureuses, et la vie sous le principe de rendement conservait encore une sphère de non-conformisme privé.



Maintenant, sous le règne des monopoles culturels, économiques et politiques, la formation du surmoi adulte semble sauter l’étape de l’individualisation : l’unité génétique devient directement une unité sociale. L’organisation répressive des instincts semble être collective et le moi semble être prématurément socialisé par tout un système d’agents et d’agences extra-familiaux. Dès le niveau pré-scolaire, les "bandes", la radio et la télévision fixent le modèle du conformisme et de la rébellion ; les incartades commises par rapport à ce modèle sont punies non pas tant à l’intérieur de la famille qu’à l’extérieur et contre elle. Les experts des mass-media transmettent les valeurs exigées : ils offrent une parfaite éducation de l’efficacité, de la ténacité, de la personnalité, de la rêverie et du sentimentalisme. Contre une telle éducation, la famille n’est plus capable de lutter. Dans la lutte entre les générations, les rôles semblent être inversés : le fils a une connaissance meilleure ; il représente le principe de réalité la plus moderne, contre les formes paternelles désuètes. Le père, premier objet d’agression dans la situation œdipienne, apparaît maintenant comme un but d’agression plutôt inadéquat. Son autorité comme dispensateur de la richesse, de l’habileté et de l’expérience se trouve considérablement réduite. 

Auteur: Marcuse Herbert

Info: Dans "Eros et civilisation", trad. de l'anglais par Jean-Guy Nény et Boris Fraenkel, éditions de Minuit, Paris, 1963, pages 91-92

[ évolution ] [ économie psychologique ] [ identifications ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

homme-animal

Langage des dauphins : ils parlent comme nous !
Après avoir analysé les échanges entre deux dauphins captifs, un chercheur russe affirme que les sons produits correspondent à des mots, assemblés en phrase. Et quand l'un des animaux parle, l'autre écoute sans l'interrompre.
Yana et Yasha, elle et lui, vivent dans un bassin de la réserve marine Karadag, à Théodosie, en Crimée, au bord de la mer Noire. Ce sont de "grands dauphins", Tursiops truncatus de leur nom latin, l'espèce qui a connu son heure de gloire à la fin des années 1960 grâce aux aventures de Flipper. Vyacheslav A. Ryabov, qui travaille sur la communication de ces cétacés depuis plusieurs années, vient de publier dans la revue St. Petersburg Polytechnical University Journal : Physics and Mathematics les résultats des analyses de leurs échanges sonores, ou plutôt ultrasonores.
La première originalité de ce travail est en effet de mesurer les échanges d'ultrasons à fréquences très élevées, jusqu'à plus de 200 kHz, bien au-delà de celles entendues par l'oreille humaine et loin aussi des gammes les plus fréquemment étudiées par les recherches sur la communication des cétacés et qui se situent plutôt vers les 20 kHz.
En élargissant ainsi la bande des fréquences analysées, Vyacheslav A. Ryabov a pu distinguer plusieurs types de productions sonores sur toute la gamme perceptible par les dauphins, de 6 ou 15 kHz jusqu'à 160 à 200 kHz. Il pense parvenir à faire la différence entre les émissions utilisées pour l'écholocation et celles servant à la communication, même quand les bandes de fréquences sont identiques. Ces émissions sont formées de séries d'impulsions, regroupées de façon complexe, par paquets et même par groupes de paquets. Ryabov a repéré des "impulsions non cohérentes", séparées par des délais bien plus courts (0,5 à 10 ms) que celles de l'écholocation.
Le langage des dauphins ressemblerait à celui des humains
Selon lui, ces impulsions seraient comme nos nos mots car elles diffèrent les unes des autres par leurs caractéristiques (amplitude, fréquence et délai entre chacune). Certains paquets, eux, ressemblent à des phrases, évoquant une syntaxe. L'analyse de ces séries montre, explique-t-il, une similitude avec le langage humain.
De plus, ces émissions sont produites lors d'interactions entre les deux dauphins, et non lors de la recherche de nourriture, et même quand ils sont tous deux immobiles. De plus, le chercheur note que ces productions sonores entre Yasha et Yana ne se chevauchent jamais. Comme si l'un écoutait l'autre poliment, sans lui couper la parole, et lui répondait ensuite. Pour communiquer, cependant, les dauphins utilisent une large gamme sonore et leurs phonèmes se distinguent par leurs caractéristiques spectrales.
Si l'hypothèse est vraie, l'étude du langage des dauphins est donc techniquement difficile. Elle exigerait des hydrophones sophistiqués, enregistrant sur un large spectre et analysant finement toutes les caractéristiques, à commencer par les minuscules variations de pression engendrées, et ce avec une résolution temporelle excellente, en deçà de la milliseconde. Voilà pourquoi, sans doute, malgré la certitude et de nombreuses preuves que les cétacés communiquent beaucoup entre eux (par exemple l'observation, récente, qu'ils semblent s'appeler par leur nom), nous ne connaissons aucun mot de leur langage...

Auteur: Goudet Jean-Luc Journaliste

Info: sept. 2016

[ zoologie ] [ éthologie ]

 

Commentaires: 0