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lire

Ayant déversé des souvenirs plus ou moins disparates, je voudrais consigner ici celui d'un miracle banal, progressif, dont on ne se rend compte qu'après qu'il a lieu : la découverte de la lecture. Le jour où les quelque vingt-six signes de l'alphabet ont cessé d'être des traits incompréhensibles, pas même beaux, alignés sur fond blanc, arbitrairement groupés, et dont chacun désormais constitue une porte d'entrée, donne sur d'autres siècles, d'autres pays, des multitudes d'êtres plus nombreux que nous n'en rencontrerons jamais dans une vie, parfois une idée qui changera les nôtres, une notion qui nous rendra un peu meilleurs, ou du moins un peu moins ignorants qu'hier.

Auteur: Yourcenar Marguerite

Info: Quoi ? L'Eternité

[ ouverture ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

légende

Igor de Rachewiltz signale que certaines traditions populaires attribuaient un visage canin aux Samoyèdes, habitant la région de l'Ob et que "dès lors, ils furent assimilés au peuple des cynocéphales" ; ces rumeurs ont un fond de vérité, les Samoyèdes se couvrant entièrement le visage de bérets de fourrure. Alors que leur langage se compose d’environ quatre mille mots, le vocabulaire de leurs chamanes utilise jusqu’à douze mille mots, ce qui rend leurs rites incompréhensibles à la majeure partie de leur assistance. Les chamanes samoyèdes proclament qu’ils parlent le langage d’un âge d’or où les hommes et les animaux vivaient ensemble et communiquaient entre eux, le langage des Esprits.

Auteur: Anonyme

Info: Dans "Les magiciens du nouveau siècle" page 619

[ lycanthropes ] [ civilisation ] [ tradition primordiale ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

belle mort

A mesure que le printemps ramenait la vie, la chasse devint de plus en plus fructueuse et agréable. Le matin, dès le point du jour, la forêt se remplissait de voix, étranges et incompréhensibles pour l’habitant des villes. Le coq de bruyère, perché sur les hautes branches d’un cèdre, gloussait et faisait entendre son chant d’amour en contemplant avec admiration la poule grise qui grattait les feuilles mortes au-dessous de lui. Il était facile d’approcher le ténor emplumé et, d’un coup de fusil, de le faire dégringoler des hauteurs où l’élevait son lyrisme, pour le ramener à des fonctions plus utilitaires. Sa mort était une euthanasie : il tombait fauché en pleine extase d’amour, sourd à tout le reste.

Auteur: Ossendowski Ferdynand

Info: Dans "Bêtes, hommes et dieux", traduit de l’anglais par Robert Renard, éditions Phébus, Paris, 1995, page 34

[ animal ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

popularité

Mes livres sont réputés incompréhensibles. Mais par qui ? Je ne les ai pas écrits pour tous, pour qu’ils soient compris par tous. Au contraire, je ne me suis pas préoccupé un instant de complaire à quelques lecteurs. J’avais des choses à dire et je les ai dites. Il me suffit d’avoir un public qui lit, s’il ne comprend pas tant pis. Quant au nombre de lecteurs, j’ai eu plus de chance que Freud. Mes livres sont même trop lus, j’en suis étonné.

Je suis aussi convaincu que dans dix ans au maximum, celui qui me lira me trouvera tout à fait transparent, comme un beau verre de bière. Peut-être dira-t-on alors : "Ce Lacan, quelle banalité !"

Auteur: Lacan Jacques

Info: Entretien accordé en 1974 au magazine italien Panorama, traduit de l'italien par Paul Lemoine

[ auto-appréciation ] [ précurseur ] [ postérité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

mondes imaginaires

Un frisson s'empara d'eux, cependant, lorsqu'une autre merveille leur apparut : une débauche de tubes sortant d'une chaudière où bouillait de l'écume noire, cérébrale, pleine d'étoiles. Les volutes de fumée qui en sortaient par des boutons coagulaient dans des sphères fragiles, éphémères, voletant doucement dans les airs, et chacune de ces sphères était une planète à part entière, avec ses peuples et ses rios, sa faune et sa flore, ses incompréhensibles lois, ses histoires sanglantes, ses inventions, ses génies, ses maîtres et ses esclaves, ses maladies, ses cristaux... Toutes, absolument toutes espéraient être immortelles, mais elles finissaient toutes par éclater comme des bulles de savon, car le mensonge, la tyrannie et la bêtise recouvraient toujours la vérité, au bout du compte, et l'annihilaient.

Auteur: Cartarescu Mircea

Info: In "Le Levant", éd. P.O.L., p. 78-79

[ fatalité ] [ politique ] [ éthique ] [ pessimisme ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

inquiétante étrangeté

Vous apercevez au loin une silhouette vaguement familière. De qui pourrait-il s’agir : un ami, un acteur de série télévisée, ou peut-être quelqu’un qui ressemble assez à l’une de vos connaissances pour avoir accroché votre attention ? Vous vous approchez et il s’approche aussi. Un malaise s’empare de vous au fur et à mesure que ses traits se précisent. Quelque chose ne tourne pas rond dans son comportement, son allure dégage une impression de plus en plus nette de déjà-vu, et en même temps vous le ressentez comme profondément inassimilable, inacceptable, presque antipathique. Ses gestes sont révoltants et incompréhensibles. Il ne fait pas que vous imiter, il se calque sur vous. C’est vous-même ! Vous-même vu sur une paroi dont vous comprenez à présent qu’elle est couverte de miroirs.

Auteur: Bitbol Michel

Info: Dans "La conscience a-t-elle une origine ?" page 13

[ rencontre ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

musique

Pendant cette promenade matinale, qui se prolongeait de dix heures à midi, le Dr Reichhardt chantait tout bas, et Quangel avait pris l'habitude de prêter l'oreille à ce qu'il fredonnait. Parfois, il se sentait devenir assez fort pour braver n'importe quelle épreuve, et Reichhardt disait alors : "Beethoven." Parfois, Quangel sentait une joie et une légèreté incompréhensibles et qu'il n'avait jamais connues auparavant, et Reichhardt disait : "Mozart." Puis les sons qui venaient de la bouche du musicien se faisaient graves et engendraient comme une douleur dans le coeur de Quangel; ou bien il se sentait reporté au temps de son enfance, quand il accompagnait sa mère à l'église : il avait encore toute la vie devant lui, et c'était pour accomplir une grande tâche : "Jean-Sébastien Bach", disait Reichhardt."

Auteur: Fallada Hans

Info: "Seul dans Berlin", traduit de l’allemand par A. Virelle et A. Vandevoorde, éditions Denoël, 2002, page 477

[ humeur ]

 
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médias

Les circulations administrées des productions culturelles à l'ère industrielle nous ont fait oublier que l'imitation et le partage sont les moteurs les plus puissants des dynamiques culturelles. C'est bien à cette écologie qu'appartiennent les activités expressives du web. Le succès viral du clip d'un obscur chanteur de variétés coréen (Gangnam Style, par Psy) ou d'une réplique d'une bimbo de la télé-réalité ("Non mais allo quoi !", par Nabilla) apparaissent parfaitement incompréhensibles aux yeux d'une critique rompue aux formes classiques de la culture. Voilà des contenus d'un intérêt douteux, présentés par de parfaits inconnus - et qui ne relèvent même pas du genre amateur, mais sont de simples produits des industries culturelles. L'écho qu'ils rencontrent sur internet s'apparente au mieux au malentendu, au pire à la dégénérescence d'une société du spectacle en plein désarroi.

Auteur: André Gunthert

Info: In Culturenum : Jeunesse, culture & éducation dans la vague numérique de Hervé Le Crosnier

[ décadence ] [ vingt-et-unième siècle ] [ modes superficielles ]

 

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psychanalyse

Les particularités les plus intimes et les plus laides de la vie sexuelle peuvent être pensées et rêvées sous forme d’innocentes allusions aux besognes culinaires. Les symptômes de l’hystérie deviennent incompréhensibles si l’on oublie que les symboles sexuels se cachent surtout derrière les choses habituelles et peu surprenantes. Il y a un sens sexuel très net dans l’attitude des enfants névrosés qui ne peuvent voir ni sang ni viande rouge et qui vomissent à la vue des œufs et des nouilles ; de même, quand la crainte que l’homme éprouve normalement à l’égard du serpent s’amplifie, chez les névrosés, d’une manière monstrueuse. Chaque fois que la névrose se dissimule sous ces symboles, elle suit à nouveau les voies qui furent celles de l’humanité primitive et dont témoignent maintenant encore nos langues, nos superstitions et nos mœurs quelque peu ensevelies.

Auteur: Freud Sigmund

Info: L'Interprétation des rêves

[ inconscient ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

accouchement

La vieille femme arriva avec une boîte contenant de la graisse de baleine. Après avoir enduit le vagin de ma mère, et après avoir murmuré des incantations incompréhensibles pour toutes les présentes, elle fit fortement pression sur le ventre.
Ma mère hurlait, et, tout à la fois, riait de satisfaction car j'apparus enfin en poussant, paraît-il, des cris perçants. Selon la coutume, le cordon ombilical fut noué avec une petite aiguille taillée dans la défense du narval. Tout mon corps fut nettoyé des souillures de l'accouchement avec diverses dépouilles d'oiseaux, principalement des mergules de mer et des goélands. Ces dépouilles furent ensuite découpées en petits morceaux qui devinrent des amulettes, que l'on distribua selon les besoins. La très vieille femme qui avait contribué à ma venue au monde demanda, telle une requête à ma mère, que je porte son nom qui était Iglaoüt.

Auteur: Pouget Daniel

Info: L'esprit de l'ours : Croyances et magie inuit

[ sorcellerie ]

 

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