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mourir

Nous voici encore seuls. Tout cela est si lent, si lourd, si triste... Bientôt je serai vieux. Et ce sera enfin fini. Il est venu tant de monde dans ma chambre. Ils ont dit des choses. Ils ne m'ont pas dit grand-chose. Ils sont partis. Ils sont devenus vieux, misérables et lents chacun dans un coin du monde.

Hier à huit heures Madame Bérenge, la concierge, est morte. Une grande tempête s'élève de la nuit. Tout en haut, où nous sommes, la maison tremble. C'était une douce et gentille fidèle amie. Demain on l'enterre rue des Saules. Elle était vraiment vieille, tout au bout de la vieillesse.
Je lui ai dit dès le premier jour quand elle a toussé : "Ne vous allongez pas surtout !... Restez assise dans votre lit !" Je me méfiais. Et puis voilà... Et puis tant pis.

Je n'ai pas toujours pratiqué la médecine, cette merde.
Je vais leur écrire qu'elle est morte Madame Bérenge à ceux qui m'ont connu, qui l'ont connue. Où sont-ils ?

Je voudrais que la tempête fasse encore bien plus de boucan, que les toits s'écroulent, que le printemps ne revienne plus, que notre maison disparaisse.

Auteur: Céline Louis-Ferdinand

Info: Dans "Mort à crédit"

[ tempête intérieure ] [ colère ] [ indifférence générale ] [ consultations ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

autiste savant

Charles Dirac venait de Saint-Maurice en Suisse. Avec ses enfants ils étaient officiellement ressortissants helvètes jusqu'à leur naturalisation en 1919. Le père de Dirac était strict et autoritaire, tout en désapprouvant les châtiments corporels. Paul Dirac avait une relation tendue avec son père, à tel point qu'après sa mort il écrira : "Je me sens beaucoup plus libre maintenant, me voilà mon propre maitre". Charles obligeait ses enfants à lui parler uniquement en français pour apprendre la langue. Lorsque Dirac se rendit compte qu'il ne pouvait  exprimer ce qu'il voulait dire en français, il décida  de se taire.

Une connaissance, physicien de profession, m'a conté une parmi les nombreuses anecdotes à son sujet.

Un jour, désespéré de n'avoir pu résoudre une question mathématique, un des étudiants de Dirac se suicida. Ce dernier vint aux obsèques et prononça une courte allocution.  Au cours de laquelle il commentera : "Cette équation n'était pourtant pas très difficile".  

Considéré comme un des grands mathématiciens du vingtième siècle, Dirac, diagnostiqué a posteriori par certains comme atteint du syndrome Asperger, se coupait systématiquement de ses amis. Albert Einstein écrivit à son propos : "J'ai des problèmes avec Dirac. Cet équilibre sur le chemin vertigineux entre le génie et la folie est horrible."

Auteur: Internet

Info: Traduit/compilé par MG

[ personnage ] [ éléments biographiques ] [ insensibilité ] [ indifférence ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

jugement

Je ne mettais jamais les gens en colère contre moi. La colère se croit toujours juste. Quand elle est passée, vient la honte, et la honte c'est la haine. Tu te fais haïr pour rien. Faites-vous haïr pour quelque chose. Il y a un proverbe : "Bien mal acquis ne profite jamais." C’est de la blague. La vérité est : bien mal acquis, le troisième héritier n’en jouit pas. Tu as de la marge. Le troisième héritier, est-ce que vous vous en foutez, oui ou non ? Possède, et puis tu verras.

Des familles portant le dais avaient fait quoi pour en arriver jusque-là ? Des tours de bâton. Tu recevais un coup sur la tête : tu ne savais pas à qui dire merci. C’étaient des saintes familles à perte de vue. Mais, cheval et voiture, ça ne vient pas par l’opération du Saint-Esprit. Mets tes sous à couver, ça ne rapporte guère. Il te faut cent ans. Défonce le poulailler du voisin : ça, c’est de la volaille ! La nuit noire, quelle belle institution ! Ils disent conscience. Ils disent : remords. D’accord. C’est de la monnaie. Payez et emportez. Si c’était gratuit, ce serait trop beau. Moi j’estime : du moment qu’on est chrétien, on a le droit de tout faire. Tu seras jugée. Alors, ne te prive pas. C’est de la banque. Il y en a qui sont pour le paradis. Très bien. Des goûts et des couleurs… mais, moi je suis modeste ; je me satisfais de peu. Après, on verra. Je n’ai pas d’orgueil. Je me contente de la vallée de larmes. Quand je souffre, je suis libre. Alors ?

Auteur: Giono Jean

Info: Les âmes fortes, Librairie Gallimard, 1949, pages 348-349

[ indifférence ] [ liberté ] [ bien-mal ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

dialogue de sourds

- L’oncle, j’ai une mauvaise nouvelle à vous apprendre…
M. Elie leva la tête vivement, écarquilla les yeux, montrant toutes ses prunelles pâles.
- Quoi donc ?
- Il y a une nouvelle dette dans la succession et quand elle sera payée, je n’aurai plus que deux mille francs.
M. de Coëtquidan respira. C’est une singulière façon de s’exprimer, propre à l’espèce des MM. de Coantré, que parler à un tiers de "mauvaise nouvelle", quand cette nouvelle n’est mauvaise que pour soi.
- A vrai dire, dit M. de Coantré, il n’est pas encore sûr qu’on paye. Il faut que je recherche dans mes papiers. Si par hasard je retrouvais…
- Hon, voilà Minine ! dit M. Elie. Il veut rentrer.
Il avait entendu miauler derrière la porte de la maison. Il se leva et alla ouvrir au chat, auquel il donna quelques morceaux, dépeçant bravement la viande avec ses doigts, à la marocaine.
- Oui, reprit M. de Coantré, il se peut que la trouvaille que j’avais faite de la lettre de M. d’Aumagne, qui, si elle avait été conçue en termes…
- Hon, Minine ! Vous voulez sortir ?
Le chat, en effet, était retourné vers la porte, et miaulait, pour sortir à présent. Ces chats de la maison Arago tenaient de l’homme : ils voulaient sans cesse être où ils n’étaient pas. Aussi M. de Coëtquidan, esclave passionné de leurs moindres désirs, était-il toujours à ouvrir une porte quelque part, et la phrase : "Il veut rentrer. Il veut sortir", avait même tourné à la scie entre Mme de Coantré, Léon et Mélanie. Remarquons, en passant, que M. de Coëtquidan disait vous aux chats, ce qui a assez grand air. Disait-on vous aux chats à la cour de Louis XIV ?

Auteur: Montherlant Henry de

Info: Dans "Les Célibataires", éditions Grasset, Paris, 1934, pages 113-114

[ homme-animal ] [ indifférence ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson