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jeux de rôles sociétaux

Parlant de la vie intellectuelle sous la dictature, Andrei Pleșu montre que "l'imperfection du mal est aussi la condition strictement nécessaire à l'adaptation au mal, avec ses bénéfices et risques incontournables. La perspective d'un changement de régime a été, jusqu'au dernier moment, quasi inexistante. Par conséquent, nous étions tous préparés pour une longue course, pratiquement sans fin. Un mélange de résignation, de sublimation des insatisfactions, de ruse conjoncturelle, de mélancolie et d'humour : tels étaient les accessoires courants de notre survie". Il cite encore les observations pleines de finesse de Mihai Botez selon lequel la survie aurait été tout un art, "même digne, sous la dictature communiste, combinant soumission bien calculée, criticisme autolimité, conservation tactique du profil marginal et utilisation intelligente des opportunités". 

Auteur: Neculau Adrian

Info: La vie quotidienne en Roumanie sous le communisme, p.69

[ hypocrisie ] [ faux-semblant ] [ dictature ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

création

Rien n'est original. Volez tout ce qui résonne avec l'inspiration ou alimente votre imagination. Dévorez les vieux films, les nouveaux films, la musique, les livres, les peintures, les photographies, les poèmes, les rêves, les conversations aléatoires, l'architecture, les ponts, les plaques de rue, les arbres, les nuages, les plans d'eau, la lumière et les ombres. Sélectionnez uniquement les choses à voler qui parlent directement à votre âme. Si vous procédez ainsi, votre travail (et vos larcins) seront authentiques. L'authenticité est inestimable ; l'originalité inexistante. Et ne prenez pas la peine de dissimuler vos emprunts - célébrez-les si vous en avez envie. Dans tous les cas, rappelez-vous toujours ce que Jean-Luc Godard a dit : "L'important n'est pas de savoir où on dérobe  les choses, mais où on les emmène."

Auteur: Jarmush Jim

Info: In MovieMaker Magazine #53, 22 janvier 2004

[ beaux-arts ] [ prédation ] [ cinéma ] [ émerveillements ] [ citation ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

mystère

La règle selon laquelle les dossiers secrets ne doivent être composés que d'informations déjà connues est essentielle à la dynamique des services secrets, et pas seulement aujourd'hui. Par exemple : dans une librairie consacrée à l'ésotérisme, on s'aperçoit que chaque nouvel ouvrage redit (sur le Graal, le mystère de Rennes-le-Château, les Templiers ou les Rosé-Croix) exactement ce qui figurait dans les livres précédents. Et ce n'est pas que l'auteur de textes occultistes s'interdise de faire des recherches inédites (ou ignore comment chercher des informations sur l'inexistant), mais parce que les occultistes ne croient qu'à ce qu'ils savent déjà, et qui reconfirme ce qu'ils avaient déjà appris. C'est d'ailleurs là le mécanisme du succès de Dan Brown.
Idem pour les dossiers secrets. L'informateur est paresseux tout comme est paresseux, ou d'esprit limité, le chef des services secrets, qui ne croit que ce qu'il reconnaît.

Auteur: Eco Umberto

Info: Construire l'ennemi et autres écrits occasionnels

[ illusion ]

 

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commentateurs

On a souvent considéré le critique comme un pas-grand-chose, payé par les maisons d'édition, médiocre trameur d'intrigues, de complots, inventeur de valeurs inexistantes et d'idées futiles. Peut-être pense-t-on que les critiques sont devenus critiques par vocation naturelle à la servilité et au vice littéraire.

Il n'en est malheureusement pas ainsi ; il existe un nombre, pas énorme mais notable, de critiques comme il faut, qui font leur métier avec acharnement et patience. Ont-ils des idées ? Oui, souvent, malheureusement ; et même, jusqu'à il y a quelques années, on exigeait qu'ils en aient ; la critique dite militante était généralement faite par des critiques qui avaient des idées. Je me suis toujours méfié de l'homme de lettres doté d'idées ; ce n'est pas son métier ; il doit se contenter d'idées de seconde main, simplifiées et mal comprises ; et d'ailleurs inutiles.

Auteur: Manganelli Giorgio

Info: in "Le bruit subtil de la prose", éd. Le Promeneur, p. 126-127 - trad. Dominique Férault

[ intellectualisme ] [ profession méprisée ] [ ironie ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

cognition

Après la chute de l'Empire romain, les érudits indiens et arabes préservèrent une partie du savoir médical de l'Antiquité. Au XIe siècle, le scientifique arabe que nous connaissons sous le nom d'Alhazen (Ibn al-Haytham, 965-1040) découvrit les principes essentiels de la perception visuelle. Des siècles avant Descartes, il comprit que l'œil fonctionne comme une chambre noire qui reçoit la lumière plutôt qu'elle ne l'émet, et que diverses illusions peuvent le tromper. Tout n'est donc pas sous le contrôle de la conscience, en conclut Alhazen. Il fut le premier à postuler une opération automatique d'inférence inconsciente : à notre insu, le cerveau tire des conclusions qui dépassent ce que perçoivent les sens, et nous donne parfois à voir des choses inexistantes. Il faudra attendre huit siècles pour qu'en 1867, dans son traité d'Optique physiologique, le physicien Hermann von Helmholtz reprenne ce terme d'inférence inconsciente pour décrire la manière dont notre vision déduit automatiquement, à partir des entrées sensorielles, l'interprétation la plus probable de la scène qui se déroule sous les yeux.

Auteur: Dehaene Stanislas

Info: Le code de la conscience

[ historique ]

 

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deuil

La mort de quelqu'un qu'on aime [...] La philosophie semble sur ce sujet bien pauvre en consolations véritablement efficaces. [...] Certes, on peut trouver ici ou là des idées utiles, mais aucune ne permet efficacement de recouvrer tout de suite la station debout quand on a mis un genou en terre. Sauf...
Sauf si l'on part du principe que le mort est un héritage, que le disparu a légué ce qu'il fut et que, quand on a eu la chance d'avoir eu un père et une compagne ayant confiné à la sainteté laïque par leur bonté, il nous reste à leur rendre le seul hommage qui soit : vivre selon leurs principes, être conforme à ce qui faisait d'eux des personnes aimées, ne pas laisser mourir leur puissance d'exister dans leur générosité d'être en la reprenant comme on relève un étendard tombé au sol après un combat, agir sous leur regard inexistant et leur rester fidèle en incarnant leurs vertus, en épousant leur art de produire de la douceur.

Auteur: Onfray Michel

Info: Cosmos, p 31

[ amour ] [ couple ]

 

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anti-complotisme

Encore une fois, Klaus Schwab plaide pour la perpétuation de l’essentiel des dynamiques qui constituent la civilisation industrielle, le capitalisme technologique, et agrémentent ces espérances de nobles (et vains) souhaits en matière d’écologie, d’équité sociale, de bien-être. Rien de très original. Aucun épouvantable complot ici, simplement les absurdités habituelles que la plupart des possédants promeuvent — et pas seulement les possédants, en lisant Schwab, par moment, on croit lire du Mélenchon (par exemple). Une civilisation techno-industrielle durable, juste, équitable et inclusive, c'est ce que nous promettent à peu près tous les partis politiques, ce qu'espèrent la plupart des mouvements sociaux.

Le problème, fondamentalement, ce n’est pas Schwab en particulier, ou tel ou tel individu spécifique, tel ou tel mauvais gouvernant, mais l’existence du capitalisme, de l’État, de la technologie, en bref, la civilisation dans sa totalité. Le complotisme devient une nuisance lorsqu’il passe à côté du caractère systémique des problèmes, lorsqu’il fantasme des complots inexistants, qu’il sert alors de diversion, égarant les individus dans la contestation de personnes spécifiques plutôt que de systèmes de domination.

Auteur: Casaux Nicolas

Info: Publication facebook du 20.08.2021

[ particularisme ] [ focalisation arbitraire ] [ bouc-émissaire ] [ indiscuté libéralisme ] [ capitalisme sur son erre ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

événements urbains

Transformer les Parisiens en patinants hallucinés sur des plans de glace fabriqués à coups d’eau glycolée n’a rien de plus sorcier que d’en faire des baigneurs virtuels dans le béton des berges de la Seine ou des participants hébétés de Nuits Blanches. Dans tous les cas, il ne s’agit jamais que d’orchestrer du mieux possible un travail du deuil heureux, celui de la réalité citadine de naguère, avec ses aventures non programmées (et d’ailleurs plus ou moins agréables) et de fugitifs moments de socialité qui ne s’appelaient pas ainsi parce que personne ne savait encore qu’il s’agissait de cela. Plus la ville disparaît de manière irrémédiable, et plus elle se couvre de petits théâtres de consolation où l’on peut faire tout ce que l’on n’avait encore jamais fait : disposer son transat en bordure d’atoll, pique-niquer sur un trottoir comme si c’était de l’herbe, skier sur le parvis de la Défense, bronzer sur des rives inexistantes sous des soleils conceptuels, aller là-bas vivre ensemble au pays qui te ressemble, etc. ; sans quitter notre ordinateur, nos parts de marché, nos maladies de science-fiction et notre stock d’anxiolytiques.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 4", Les Belles Lettres, Paris, 2010, pages 1565-1566

[ déréalisation ] [ échappatoires imaginaires ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

durée

Aussitôt que nous jugeons que quelque chose existe dans le temps, nous sommes dans l'erreur. Aussitôt que nous percevons quelque chose comme existant dans le temps — ce qui est la seule manière que nous avons de percevoir les choses —, nous percevons plus ou moins cette chose telle qu'elle n'est pas en réalité... L'événement M peut être simultané avec Q, la perception de X, et R, la perception de Y. À un moment donné, Q peut cesser d'être une partie du présent vécu de X. À ce moment, M sera donc passé. Mais au même moment, R peut continuer à être une partie du présent vécu de Y. Ainsi M sera présent au même moment qu'il est passé... Le présent vécu de nos observations — tel qu'il varie de vous à moi — ne peut correspondre au présent des événements observés. Par conséquent, le passé et le futur de nos observations ne sauraient correspondre au passé et au futur des événements observés. Que l'on retienne l'hypothèse de la réalité du temps ou son contraire, tout ce qui est observé l'est dans un présent vécu, mais rien, y compris les observations elles-mêmes, ne peut être dans un présent vécu.

Auteur: McTaggart John Ellis

Info: The Unreality of Time

[ période ] [ inexistant ]

 

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gémellité

Il y a parfois des jumelles qui s'ignorent. Savez-vous par exemple que que dans beaucoup de cas, au moment de la conception, quand une femme et un homme ont fait l'amour, il peut y avoir deux ovules qui sont fécondés et qui vont donc cohabiter, être proches l'un de l'autre de façon discrète pendant quelques semaines dans le même utérus? Et puis, un de ces ovules, non viable comme on dit, est éjecté. Il s'agit donc d'une mini-fausse couche à l'intérieur d'une grossesse, qui se poursuit normalement pour l'autre ovule. Celui-ci va se développer, devenir un foetus, rester en place durant neuf mois et donner la vie à un très beau bébé, à une petite Alexandra par exemple. Mais cet enfant se construira avec un manque. Un manque important, le besoin de la présence de sa "jumelle". Au profond de toute sa sensibilité, elle va garder le souvenir de sa "soeur", la trace de cette cohabitation très proche qui, même si elle, n'a duré que quelques semaines, a laissé une empreinte qui ne s'effacera jamais en elle. Et il arrive parfois que cette "jumelle" inexistante continue à se manifester dans la vie de celle qui est venue au monde, sous la forme d'un personnage qui prendra un peu de la vie de l'autre, qui lui imposera des conduites, des choix, comme si elle revendiquait de cette façon le droit d'avoir tout de même une existence...

Auteur: Salomé Jacques

Info: Contes d'errances, contes d'espérance

[ jumeau ]

 

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