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écriture

Qu'est-ce qu'un poète? Un homme malheureux qui cache en son coeur de profonds tourments, mais dont les lèvres sont ainsi disposées que le soupir et le cri, en s'y répandant, produisent d'harmonieux accents. Il en est de lui comme des infortunés torturés à petit feu dans les flancs de Phalaris : leurs cris ne parviennent pas aux oreilles du tyran dans un hurlement d'épouvante; il les percevait comme une douce musique.

Auteur: Kierkegaard Søren Aabye

Info: oeuvres de Sören Kierkegaard

[ artiste ] [ malentendu ] [ thérapie ]

 

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art pictural

Lorsqu'il réalisa cette toile majeure, le peintre était âgé de soixante-cinq ans. Il ne s'était réellement mis à peindre qu'une fois la quarantaine franchie, après avoir longtemps travaillé à la perception des taxes pour l'octroi de Paris. Un artiste infortuné, à peine reconnu de son vivant, moqué pour la puérilité de ses tableaux. Celui que le monde entier allait aimer et révérer comme "l'ancêtre de l'art naïf" devait se consacrer à cette toile jusqu'à l'aune de sa mort.

Auteur: Maha Harada

Info: La toile du paradis, p. 39. A propos de sa toile Le Rêve, 1910. L'ultime chef-d'oeuvre d'Henri Rousseau.

[ anecdote ]

 

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répartie

Le 1er septembre, Franklin Roosevelt, grand décolonisateur devant l’Éternel, prend soin d’inviter à déjeuner Mrs Helen Reid, une directrice du New York Herald Tribune notoirement hostile à la pérennité de l’Empire britannique. Bien avant les liqueurs, elle entreprend d’attaquer Churchill au sujet du sort réservé aux infortunés Indiens… Mais le Premier ministre de Sa Majesté l’interrompt aussitôt : "Avant toute chose, madame, il nous faut éclaircir un point : est-ce que nous parlons des Indiens bruns de l’Inde, qui ont grandement prospéré et se sont vertigineusement multipliés sous l’administration bienveillante de la Grande-Bretagne ? Ou bien est-ce que nous parlons des Indiens rouges d’Amérique, dont je crois savoir qu’ils sont en bonne voie d’extinction?"

Auteur: Kersaudy François

Info: Winston Churchill : Le pouvoir de l'imagination

[ impérialistes ] [ vingtième siècle ] [ colonialistes ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

europe

Augustin Pieyre n'aimait pas les voyages. Il était heureux en France, heureux comme Dieu ou comme un Allemand. Il aurait volontiers fait sienne l’idée que l'étranger est une province un peu plus mal tenue, habitée par des professeurs de langues. L’Angleterre ? Un pub où des juges à perruque fouettaient sans plaisir de plates écolières ; la Russie ? Une steppe mystique éclairée de loin en loin par les feux des samovars; et l’Allemagne, hélas l’Allemagne, une manière de laboratoire scientifique au milieu des forêts où les savants pouvaient oublier la raison. Plus loin, c'était la jungle et l’anthropophagie, exception faite quand même de l’Italie, à cause du verre d’eau que l'on sert avec le café et du célèbre regard des Vénitiennes.

Auteur: Sureau François

Info: L'infortuné

[ généralisations ] [ pays comparés ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

altruisme

Compatir aux erreurs des hommes, être indulgent pour leurs faiblesses, former leurs esprits, traiter doucement leurs maladies morales, les éloigner de l'oisiveté en encourageant leurs travaux, s'occuper activement de tout ce qui peut perfectionner le genre humain, secourir avec constance et courage les opprimés contre l'injustice, éclairer le pouvoir sur les abus de ses agents, opposer l'esprit d'ordre et d'union à l'esprit de discorde et de parti, consoler les infortunés, calmer les passions aigries, concilier par la tolérance les opinions opposées, adoucir les forts, soutenir les faibles, et donner à tous le double exemple de l'amour pour une sage liberté et du dévouement aux lois et au gouvernement sous lequel nous vivons, enfin contribuer de tous nos moyens à rendre heureux les hommes que la nature fit égaux et frères, tels sont les devoirs doux et sacrés de la bienveillance.

Auteur: Ségur Louis-Philippe de

Info: Pensées, maximes, réflexions, LI, p.17, Alexis Eymery, 1823

[ bonté ] [ attention ]

 

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vente

Bon nombre de tableaux gisaient pêle-mêle parmi les meubles et les livres marqués au chiffre de leur ancien possesseur, quoique celui-ci n’eût sans doute jamais eu la louable curiosité d’y jeter un coup d’œil. Les vases de Chine, les tables de marbre, les meubles neufs et anciens avec leurs lignes arquées, leurs griffes, leurs sphinx, leurs pattes de lions, les lustres dorés et sans dorures, les quinquets, tout cela, entassé pêle-mêle, formait comme un chaos d’œuvres d’art, bien différent de la stricte ordonnance des magasins. Toute vente publique inspire des pensées moroses ; on croit assister à des funérailles. La salle toujours obscure, car les fenêtres encombrées de meubles et de tableaux ne filtrent qu’une lumière parcimonieuse ; les visages taciturnes ; la voix mortuaire du commissaire-priseur célébrant, avec accompagnement de marteau, le service funèbre des arts infortunés, si étrangement réunis en ce lieu ; tout renforce la lugubre impression.

Auteur: Gogol Nikolaï

Info: Nouvelles de Petersbourg. Le Portrait, p.140

[ aux enchères ] [ sinistre ]

 

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société

D'une certaine façon, on pourrait décrire les dix premiers millénaires de l'histoire humaine comme une lente et progressive ascension vers la liberté. Non pas cette liberté condamnée et infortunée du primate de la savane, mais la démocratie éclairée de l'humanité éduquée qui a reconnu - et de fait catalogué avec une extrême minutie - la valeur de l'action individuelle. La société, pensait-on alors, devait oeuvrer à développer au maximum le pouvoir - et avec lui la responsabilité - de chacun de ses représentants, afin que la réussite et l'échec, le bonheur et le malheur soient accessibles en fonction directe des efforts fournis.
Il s'avéra que cette théorie était un tas de foutaises de A jusqu'à Z : Les gens détestaient le principe de la responsabilité autonome. Depuis toujours. C'est seulement quand elle devint inévitable parce que universelle, quand il n'y eut plus de "tiers mondes" non civilisés où fuir, que l'évidence se fit jour : ce que les gens désiraient vraiment, au plus profond d'eux-mêmes, c'était un souverain charismatique à admirer et sur qui raconter un tas d'horreurs et décharger tous leurs problèmes.

Auteur: McCarthy Wil

Info: Collapsium

[ hiérarchie ] [ pulsion ] [ science-fiction ]

 

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rythmes de travail

On calcule qu'au moyen âge les gens ne travaillaient guère plus de la moitié de l'année. Il y avait cent quarante et une fêtes chômées (cf. Levasseur, op. cit., p.239, et Liesse, le Travail, 1889, p. 253, sur le nombre de jours ouvrables en France avant la Révolution). L'extension monstrueuse de la journée de travail caractérise le début de la révolution industrielle, les travailleurs étant obligés de concurrencer les premières machines. Auparavant, en Angleterre, la journée de travail allait de onze ou douze heures au XVe à dix heures au XVIIe (cf. H. Herkner, "Arbeitszeit", in Handwörterbuch für die Staatswissenschaft, 1923, I, 889 sq.). En bref "les travailleurs ont connu pendant la première moitié du XIXe des conditions d'existence pires que celles subies auparavant par les plus infortunés" (Edouard Dolléans, Histoires du travail en France, 1953). Le progrès accompli à notre époque est généralement surestimé puisque nous le mesurons à un véritable "âge des ténèbres". Il est possible, par exemple, que l'espérance de vie telle qu'elle est aujourd'hui dans les pays les plus civilisés corresponde seulement à ce qu'elle était dans certains siècles de l'antiquité. Nous n'en savons évidement rien, mais la longévité de nombreux personnages célèbres invite à poser la question.

Auteur: Arendt Hannah

Info: Condition de l'homme moderne

[ historique ] [ labeur ]

 
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naissance

La maison qu'habitaient alors mes parents est située dans une rue sombre et étroite de Saint-Malo, appelée la rue des Juifs : cette maison est aujourd'hui transformée en auberge. La chambre où ma mère accoucha domine une partie déserte des murs de la ville, et à travers les fenêtres de cette chambre on aperçoit une mer qui s'étend à perte de vue, en se brisant sur des écueils. J'eus pour parrain, comme on le voit dans mon extrait de baptême, mon frère, et pour marraine la comtesse de Plouït, fille du maréchal de Contades. J'étais presque mort quand je vins au jour. Le mugissement des vagues, soulevées par une bourrasque annonçant l'équinoxe d'automne, empêchait d'entendre mes cris : on m'a souvent conté ces détails ; leur tristesse ne s'est jamais effacée de ma mémoire. Il n'y a pas de jour où, rêvant à ce que j'ai été, je ne revoie en pensée le rocher sur lequel je suis né, la chambre où ma mère m'infligea la vie, la tempête dont le bruit berça mon premier sommeil, le frère infortuné qui me donna un nom que j'ai presque toujours traîné dans le malheur. Le Ciel sembla réunir ces diverses circonstances pour placer dans mon berceau une image de mes destinées.

Auteur: Chateaubriand François-René de

Info: Mémoires d'outre-tombe. "Je viens au monde". La Vallée-aux-Loups, le 31 décembre 1811

[ arrivée au monde ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

narcissisme

Je m’aime moi-même sans doute, et de toute la rage collante où la bulle vitale bout sur elle-même et se gonfle en une palpitation à la fois vorace et précaire, non sans fomenter en son sein le point vif d’où son unité rejaillira, disséminée de son éclatement même. Autrement dit, je suis lié à mon corps par l’énergie propre que Freud a mis au principe de l’énergie psychique, l’Éros qui fait les corps vivants se conjoindre pour se reproduire, qu’il appelle libido.

Mais ce que j’aime en tant qu’il y a un moi où je m’attache d’une concupiscence mentale, n’est pas ce corps dont le battement et la pulsation échappent trop évidemment à mon contrôle, mais une image qui me trompe en me montrant mon corps dans sa Gestalt, sa forme. […] Je m’aime moi-même en tant que je me méconnais essentiellement, je n’aime qu’un autre, un autre avec un petit a initial, d’où l’usage de mes élèves de l’appeler "le petit autre".

Rien d’étonnant à ce que ce ne soit rien que moi-même que j’aime dans mon semblable. Non seulement dans le dévouement névrotique, […] mais aussi bien dans la forme extensive et utilisée de l’altruisme, qu’il soit éducatif ou familial, philanthropique, totalitaire ou libéral, à quoi l’on souhaiterait souvent voir répondre comme la vibration de la croupe magnifique de la bête infortunée, l’homme ne fait rien passer que son amour-propre. 

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans "Le triomphe de la religion", éd. du Seuil, Paris, 2005, pages 46-47

[ miroir ] [ ego ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson