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stimulation

Le sommeil, faites-y attention, est bien plus tyrannique que la faim. On conçoit un état où l'homme se nourrirait sans peine, n'ayant qu'à cueillir. Mais rien ne le dispense de dormir ; rien n'abrégera le temps de dormir ; c'est le seul besoin peut-être auquel nos machines ne peuvent point pourvoir. Si fort, si audacieux, si ingénieux que soit l'homme, il sera sans perceptions, et par conséquent sans défense, pendant le tiers de sa vie. La société serait donc fille de peur, bien plutôt que de faim.

Auteur: Alain

Info: Les idées et les âges, Les Passions et la Sagesse, la Pléiade, nrf Gallimard 1960 <p.6>

 

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art pictural

Il s'éleva du temps du Giorgion une fameuse dispute à Venise entre les artistes, au sujet de la prééminence de la peinture et de la sculpture : le Giorgion entreprit de prouver que l'art du peintre pouvait montrer un objet dans toutes ses faces, aussi bien que le sculpteur. Pour cet effet, il représenta un homme tout nu, vu par derrière, et placé au bord d'une fontaine, qui, par réflexion, offrait le devant de la figure, tandis qu'une cuirasse luisante découvrait l'un des côtés, et qu'un miroir réfléchissait l'autre. Ce tableau ingénieux mérita les suffrages de tous les artistes, mais ne termina point la dispute.

Auteur: Internet

Info: in le Dictionnaire encyclopédique d'anecdotes modernes, anciennes, françaises et étrangères d'Edmond Guerard, Panckoucke

[ compétition - ]

 

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corps-esprit

Une des causes majeures de l'ennui est l'étroitesse de notre destinée. Nous nous éveillons chaque matin les mêmes, et c'est en vain que les rêveurs de l'Antiquité ont soutenu que jamais la même personne ne passe deux fois par la même porte. La vérité est que chaque homme est condamné à vivre dans le même corps, à voir par les mêmes yeux, à comprendre et à méditer jusqu'à la mort par le secours du même cerveau. L'ingénieux supplice de l'identité crée un enfer beaucoup plus subtil que le lieu torride inventé par la superstition. Etre éternellement le même n'est pas supportable aux esprits affinés par la réflexion.

Auteur: Green Julien

Info: Si j'étais vous

[ incarnation prison ] [ routine ]

 

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citation s'appliquant à ce logiciel

Emanuele Tesauro (16e siècle) élabore ainsi un Index Catégorique* - sorte d'énorme dictionnaire n'ayant du dictionnaire, que la forme apparente, car la quantité de propriétés qu'il énumère est telle qu'elle laisse penser qu'elle ne se limite pas à celles qu'il mentionne. Avec une satisfaction toute baroque pour la trouvaille merveilleuse, Tesauro présente son index comme un "secret vraiment secret", une mine inépuisable de métaphore infinies et de concepts ingénieux, car l'esprit n'est autre que la capacité à "pénétrer les objets hautement écrasés sous diverses catégories et de les confronter les uns aux autres" - la capacité à découvrir des analogies et des similitudes qui seraient passées inobservées si chaque chose était restée classée sous sa propre catégorie.

Auteur: Eco Umberto

Info: Vertige de la liste, *cannocchiale aristotelico

[ classement ] [ tri ] [ catalogue ] [ historique ]

 

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humour

Le paradoxe du bouffon : C'est un fait, les rois détestent la vérité. Pourtant, il se passe quelque chose d'étonnant avec mes sots : les rois les entendent avec plaisir dire non seulement la vérité, mais encore ouvertement des critiques, au point que les mêmes paroles qui dans la bouche d'un sage, vaudraient la mort, causent un plaisir incroyable proférées par un bouffon. C'est qu'il y a dans la vérité un plaisir inné de plaire si l'on n'y ajoute rien d'offensant ; mais ce don, les dieux l'ont réservé aux fous. C'est à peu près pour les mêmes raisons que ce genre d'homme plaît tellement aux femmes, car elles sont naturellement portées aux plaisirs et aux frivolités. Aussi quoi qu'ils tentent avec elles, même si c'est quelquefois très sérieux, elles le prennent pour un jeu et une plaisanterie, tant ce sexe est ingénieux, surtout pour voiler ses fautes.

Auteur: Érasme

Info: Éloge de la Folie, Robert Laffont, Bouquins 1992 <p.43>

[ folie ] [ séduction ] [ femmes-par-hommes ]

 

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argent

Et, sans doute - colonisés étonnés et bourgeois - les sous-développés, sots ingénieux asservis par leurs passions, seraient plus terribles encore s'ils devenaient riches. Ces gens-là, à vrai dire, perdent à gagner. Plus opulents, ils vivent plus inquiets, en pauvres Nègres indécrottables... Centupler ses besoins, faire tout pour l'ostentation, avoir cent ambassades à l'étranger parce que telle grande puissance en a cinquante, et, si elle en a soixante, en avoir vite deux cents, c'est s'empêtrer dans une pénurie encore plus effroyable que la gêne de jadis.
Mais se gouverner décemment, savoir s'arrêter quand bien même l'aide au Tiers-Monde serait centuple, employer le reste à développer le pays, à occuper les siens, sans Rolls ni Bentley, ou à tirer d'embarras des budgets déficitaires : tout cela vaut mieux que les insultes gauchement braillées par l'anticolonialisme de la négraille politique. Et c'est fausse sagesse, que de régner en mendiant ou en hâbleur.
Car c'est bien peu que de n'être point comme le commun des pauvres ; mais c'est être bien riche déjà, que de n'être plus comme le commun des riches...

Auteur: Ouologuem Yambo Utto Rodolph

Info: Lettre à la France nègre

[ conscience ] [ complexe ] [ afrique ]

 

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dictature

Le trait dominant chez les chefs, autant que j'ai pu voir, c'est la paresse, fruit du pouvoir absolu. Faire travailler les autres, faire surveiller le travail, faire juger les surveillants et même le travail fait, tel est le métier de chef. Par exemple celui qui ordonne de creuser un abri, en tel lieu, ne saura jamais qu'on a rencontré du roc et usé des pioches ; il n'y pense même point. Et cette méthode qui rend ingénieux, patient et obstiné celui qui exécute, produit les effets contraires en celui qui ordonne car il ne s'exerce jamais contre le roc, ni contre l'eau ; il s'exerce seulement contre l'homme ; mais, par l'institution militaire, la discussion n'étant pas permise, et la révolte étant punie de mort, il n'y a point de vraie résistance ; le moyen est simple et toujours le même ; aussi fait-il des esprits enfants. Ainsi la volonté, l'esprit d'observation et de vigilance, le jugement enfin se retirent de ceux qui ordonnent. De là des erreurs incroyables, et qui même accablent l'esprit, tant qu'on ne remonte pas aux causes.

Auteur: Alain

Info: Marche ou la guerre jugée

 

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chauffage

Durant l'hiver, les populations paysannes - qui représentaient plus de 80% de la population avant 1800 - adaptaient ainsi leurs modes de vie à la rigueur du temps. Elles quittaient par exemple leurs demeures pour vivre dans l'étable où la chaleur des bêtes réchauffait les corps. Les veillées paysannes, où le travail domestique côtoyait les chants et les histoires, répondaient au même souci d'économiser le combustible en partageant la maigre chaleur et la faible lumière.
Dans certaines régions il existait même des petits habitats temporaires construits collectivement au début de l'hiver et détruits au printemps, à l'image des escraignes bourguignonnes. Il s'agissait d'un dispositif ingénieux, une sorte de hutte étroite faite de branchage et recouverte de terre ou de fumier, tapissé d'un drap afin que les occupant(e)s passent les veillées au chaud à filer et bavarder. L'ensemble des modes de vie s'adaptaient aux rigueurs du froid, même si ces pratiques furent de plus en plus repoussées par les médecins et hygiénistes comme immorales et insalubres, contraires au progrès et renvoyant à des moeurs animales qui feraient sans nul doute horreur à nos contemporains.

Auteur: Jarrige François

Info: Dans le journal "La Décroissance", n°158, page 10

[ solutions ] [ mode de vie ] [ historique ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

littérature

Aux yeux de la postérité, Cervantès incarne le génie littéraire d'une nation: un destin qu'il partage avec Dante, Goethe et Shakespeare, mais qui, dans son cas, s'assortit d'un curieux privilège, celui d'être le seul écrivain espagnol à avoir atteint une renommée pleinement universelle. Cette renommée, il la doit assurément à Don Quichotte. Mais, si le destin de l'ingénieux hidalgo a projeté celui-ci bien au-delà du récit de ses aventures, le mythe qu'il incarne désormais est d'abord lié à l'avènement d'une forme cardinale de la fiction en prose, que l'on appelle aujourd'hui le roman moderne. Cervantès est réputé en être le créateur: réputation fondée si l'on prend la mesure exacte de sa contribution, mais qui, comme il se doit, ne lui a pas été accordée de son vivant par ses lecteurs. S'ils ont ri aux exploits de Don Quichotte, leurs préférences sont allées davantage à La Galathée ou au Persiles, que nous ne lisons plus guère aujourd'hui, ou encore aux Nouvelles exemplaires, que nous continuons de lire, mais d'un autre oeil. La modernité de Cervantès n'est donc pas le signe distinctif d'un "système" de pensée qui, comme on l'a cru naguère, exprimerait les tensions d'un âge de crise à travers un questionnement des valeurs établies. Elle tient plutôt à la vertu d'une écriture, transparente et néanmoins ambiguë, grâce à laquelle son oeuvre, inscrite au départ dans le climat culturel d'une époque aujourd'hui révolue, a débordé, au fil de ses réceptions successives, le dessein qui l'avait engendrée.

Auteur: Encyclopædia Universalis

Info: Extrait, CD-ROM version 3, 1997

[ historique ] [ éloge ]

 

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serviteur

Si le Discours Capitaliste ne fait pas lien social c’est qu’il se caractérise du déni de l’impossible ("Yes we can!", "Aujourd’hui tout est possible!"...) car se fondant sur cette particularité unique que le langage y apparaît comme instrument à disposition du sujet (alors que dans les autres discours le sujet est toujours un effet du signifiant)...

Le discours capitaliste nous fait croire que le sujet se sert lui-même à travers ce qu’il lui promet tandis qu’il ne fait que concourir à la perpétuation du discours... Nous nous sentons libres au sein du strict paradigme qu'il nous offre, c'est-à-dire dans la mesure où nous servons le Marché. Nous nous sentons libres précisément à l'endroit où nous sommes le plus serfs. Rien de plus ingénieux n'avait jamais été inventé...

La plus grande des servitudes est celle qui consiste à nous imaginer totalement désaliénés.

À l'inverse, c'est lorsque que nous abandonnons ce que nous imaginons comme étant notre liberté pour nous mettre au service d'une cause, c'est-à-dire d'un discours structuré autour d'un impossible réel, que nous sommes paradoxalement libres.

En nous mettant au service de ce type de discours, nous sommes forcés d'être libres, et en énonçant: "je sers ce discours" je préfigure du même coup un certain type de lien social déterminé. C'est donc en assumant ma servitude, mon aliénation que paradoxalement je peux exercer ma liberté.

Le Maître devient superflu au moment où l'Esclave consent à le servir. Comme lorsque nous sommes amoureux. L'amour est cette force qui nous contraint et qui nous tient. Servir l'Autre ne se fait alors jamais aux dépens de notre liberté, c’en est la manifestation même...

Auteur: Dubuis Santini Christian

Info: publication facebook du 27.04.2021

[ libération ] [ illusion ] [ lieu d'énonciation ]

 

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