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psychanalyse symptomatique

[...] quelle est la structure de cette parole qui est au-delà du discours [courant] ?

La nouveauté freudienne, par rapport à saint Augustin, c’est la révélation, dans le phénomène, de ces points vécus, subjectifs, où une parole émerge qui dépasse le sujet discourant. Nouveauté si saisissante que nous pouvons difficilement croire qu’on ne s’en soit jamais aperçu auparavant. Sans doute fallait-il que le commun des hommes fût engagé depuis quelque temps dans un discours bien perturbé, dévié peut-être, et de quelque façon inhumain, aliénant, pour que se soit manifestée avec une telle acuité, une telle présence, une telle urgence, cette parole.

Ne l’oublions pas, elle est apparue dans la partie souffrante des êtres, et c’est bien sous la forme d’une psychologie morbide, d’une psychopathologie, que la découverte freudienne a été faite.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre I", "Les écrits techniques de Freud (1953-1954)", éditions du Seuil, 1975, page 407

[ disjonction ] [ écart ] [ monde moderne ] [ métalangage ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

société

Il n'y a, bien entendu, aucune raison pour que les totalitarismes nouveaux ressemblent aux anciens. Le gouvernement au moyen de triques et de pelotons d'exécution, de famines artificielles, d'emprisonnements et de déportations en masse, est non seulement inhumain (cela, personne ne s'en soucie fort de nos jours); il est - on peut le démontrer - inefficace: et, dans une ère de technologie avancée, l'inefficacité est le péché contre le Saint-Esprit. Un État totalitaire vraiment "efficient" serait celui dans lequel le tout-puissant comité exécutif des chefs politiques et leur armée de directeurs auraient la haute main sur une population d'esclaves qu'il serait inutile de contraindre, parce qu'ils auraient l'amour de leur servitude. La leur faire aimer - telle est la tâche assignée dans les États totalitaires d'aujourd'hui aux ministères de la propagande, aux rédacteurs en chef de journaux et aux maîtres d'école.

Auteur: Huxley Aldous

Info: Nouvelle préface au Meilleur des mondes, 1946

[ pouvoir ] [ système ]

 

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aube

Toute la nuit, au septentrion, une aurore rouge sang, inouïe, empourpra l'univers entier. L'eau était rouge, lilas, noire, verte. Puis, en une journée et une nuit, elle évoqua tour à tour le verre des bouteilles, le feuillage de printemps, les feuilles tombées; elle passa par toutes les nuances de mauve, fut tour à tour brune et d'un bleu profond. Le ciel était tout à la fois rouge, cuivré comme le cuivre porté à l'incandescence, bleu d'acier oxydé, blanc de neige, rose comme les roses, et à la minuit, le ciel nocturne, au sud, était obscur. Une terre chagrine s'étendait, toute proche - montagnes, neige, glaciers -, sur les falaises les cris de la Foire-aux-oiseaux rompaient l'éternel silence, on eût dit que pleurait, gémissait, bramait la terre, qu'une douleur, une amertume inhumaines déchiraient ses entrailles, qu'un hurlement montait de son ventre - mauvais, ça !...

Auteur: Pilniak Boris

Info: Le Pays d'Outre-Passe

[ couleurs ]

 

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progrès technologique

Je soutiens seulement que l’expansion scientifique n’a rien d’humain. Peut-être notre cerveau n’est-il que le porteur provisoire d’un processus de complexification. Il s’agirait désormais de détacher ce processus de ce qui l’a porté jusqu’à présent. Je suis convaincu que, vous (les scientifiques !), c’est ce que vous êtes en train de faire. L’informatique, le génie génétique, la physique et l’astrophysique, l’astronautique, la robotique travaillent déjà à cette préservation de la complexité dans des conditions de vie indépendantes de la vie sur Terre. Mais je ne vois pas en quoi c’est humain, si par humain on entend des collectivités avec leurs traditions culturelles, établies depuis telle ou telle époque sur des zones précises de cette planète. Que ce processus "a-humain" puisse avoir, à côté de ses effets destructeurs, quelques bonnes retombées pour l’humanité, je n’en doute pas une seconde. Mais cela n’a rien à voir avec l’émancipation de l’homme.

Auteur: Lyotard Jean-François

Info: 1988, p. XXXVIII. Rapporté par Bruno Latour

[ impasse ] [ inhumain ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

question

C'est propre les mathématiques. Ça présente bien. Ça se publie dans les grandes revues scientifiques internationales. Mais on ne fait pas de la science avec de la technique et on ne comprend pas l'humanité sur des concepts statistiques trop gentiment ordonnés. Ce n'est pas raisonnable. La matière humaine se fonde sur l'irrationnel. L'homme, ça sent mauvais, ça suinte, ça va jamais comme il faudrait, ça ne correspond à rien de vraiment quantifiable. Ça ne se met pas si facilement en boîte. Je ne suis pas sûr qu'il soit raisonnable d'étudier un truc irrationnel et qui sent avec des mathématiques.

Face a cette matière si peu présentable, cette matière vilaine, la volonté de se réfugier dans les outils géniques, statistiques, radionumériques, bien propres, bien présentables, bien quantifiés, qui rentrent pile poil dans les cases, ne représenterait-elle pas, déjà, une forme de pudeur, une sorte de refus ou de négation face à ce que nous sommes ?

Auteur: Slimak Ludovic

Info: Le dernier Néandertalien, p 143

[ sapiens ] [ inhumain rationalisme ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

dialogue

Ce ne fut qu'une fois assise, les yeux au même niveau que ceux de Leto, qu'elle lui répondit, d'une voix si basse que lui seul pouvait l'entendre :

"Amour de mon âme, je viens de capturer un autre de tes secrets."

"Ouvre tes lèvres, qu'il s'envole", lui dit Leto, jouant avec cette nouvelle intimité qui s'était établie entre eux.

"Il est rare que tu aies réellement besoin des mots, murmura Hwi. Tu parles directement aux sens avec ta vie."

Un frisson parcourut le corps de l'Empereur-Dieu. Il lui fallut un moment pour pouvoir parler, d'une voix si faible qu'elle dut se concentrer pour l'entendre parmi les bruits du cortège qui se préparait à partir.

"Entre l'inhumain et le surhumain, dit-il, il ne me reste plus beaucoup de place pour être humain. Je te suis reconnaissant, ma douce et tendre Hwi, d'occuper cet espace avec moi."


Auteur: Herbert Frank

Info: Dune, tome 4 : L'Empereur Dieu de Dune, pp.499-500

[ espace intermédiaire ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

absurdité

Ni l’aspect spectaculaire de l’explosion de la mort dans l’univers de la Seconde Guerre mondiale ni la dissolution de l’identité consciente et du comportement rationnel échouant dans les manifestations asilaires de la psychose, elles aussi spectaculaires, ne sont en cause. Ce que ces spectacles monstrueux et douloureux mettent à mal, ce sont nos appareils de perception et de représentation. Nos moyens symboliques se trouvent évidés, quasi anéantis, pétrifiés. Au bord du silence émerge le mot "rien", défense pudique face à tant de désordre, interne et externe, incommensurablement. [...]

Une nouvelle rhétorique de l’apocalypse (étymologiquement, apocalypso signifie dé-monstration, dé-couvrement par le regard, et s’oppose à aletheia, le dévoilement philosophique de la vérité), est apparue nécessaire pour faire advenir la vision de ce rien cependant monstrueux, de cette monstruosité qui aveugle et impose le silence. Cette nouvelle rhétorique apocalyptique s’est réalisée en deux extrêmes apparemment opposés et qui, souvent, se complètent : la profusion des images et la rétention de la parole.

Auteur: Kristeva Julia

Info: Dans "Soleil noir", éditions Gallimard, 1987, page 231

[ irreprésentable ] [ indicible ] [ modernité ] [ inhumain ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

perdu

Trakl était-il chrétien ? Oui, bien sûr, par moments il se fait chrétien, au sein d'un ensemble général et confus de possibilités - devenir un animal, devenir un virus, devenir inorganique - tout comme il était aussi un antéchrist, un poète, un pharmacien, un alcoolique, un drogué, un psychotique, un lépreux, un suicidé, un cannibale incestueux, un nécrophile, un rongeur, un vampire et un loup-garou. Tout comme il est devenu sa sœur, hermaphrodite aussi. Les textes de Trakl sont marqué  par le monothéisme rédempteur, tout comme ils sont souillés par les fluidités narcotiques, rongés par les rats, cratérisés par l'artillerie russe, calcinés et troués par les débris astronomiques. Trakl était chrétien et athée, sataniste aussi, quand il n'était pas simplement mort-vivant, ou inhumain d'une autre manière. Il est peut-être plus précis de dire que Trakl n'a jamais existé, sauf sous la forme d'un champ de bataille, réservoir de maladies, sépulture d'une église disparue, ou en tant qu'être en train d'expirer d'une overdose massive de cocaïne sur le sol d'un hôpital militaire, trompé dans sa lucidité par l'aveuglant assaut de la différence fondamentale.

Auteur: Land Nick

Info: Fanged Noumena : Collected Writings, 1987-2007

[ identité chaos ] [ introspection ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

néo libéralisme

Les plus riches ont décidé de nous faire une guerre (...) Je fréquente des riches à Paris et leur indifférence est totale. Si tu leur dis qu'en Espagne, à 60 ans, on peut être obligé de travailler pour 2,60 euros de l'heure, ils s'en foutent. Tu te rends compte qu'ils sont déjà prêts pour ce monde-là. Dans leur tête c'est réglé: pour les pauvres, ça va être très dur, et ils s'en tamponnent. J'ai eu longtemps l'impression que les riches ne se rendaient pas bien compte, mais là, je crois que c'est pire que ça: c'est concerté, c'est ce qu'ils veulent, que les gens s'enfoncent dans une misère noire. Ils ne voient pas le travailleur comme un être humain mais comme un problème à gérer. Mais ma colère est une colère de vaincu. Dans les années 1980 quand il aurait fallu durcir le propos, quand existaient encore des structures de résistance, on aurait dû lutter beaucoup plus, mais on n'a pas compris, à l'époque, que leur idée, c'était d'en finir avec nous. Ces gens sont au delà du cynisme.

Auteur: Despentes Virginie

Info:

[ inhumain ] [ ploutocrates ]

 

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société technique

Il y avait désormais un monde nouveau, un ordre nouveau, sévère, terrible, inhumain mais satisfaisant même dans ce qu’il avait de destructeur. Les Hommes étaient satisfaits d’appartenir à la grande et merveilleuse machine, même alors qu’elle les détruisait. C’était ce qu’ils désiraient. C’était ce que l’homme avait produit de plus élevé, de plus étonnant, de surhumain. Et ils s’exaltaient à l’idée d’appartenir à ce grand système qui était au-dessus du sentiment et de la raison, quelque chose de vraiment divin. Ils sentaient leur cœur mourir en eux, mais leur âme était satisfaite. C’était ce qu’ils désiraient. Autrement, Gérald n’aurait jamais pu accomplir ce qu’il accomplit. Il ne faisait que les devancer en leur donnant ce qu’ils désiraient, ce moyen de participer à un grand et parfait système qui soumettait la vie à de purs principes mathématiques. C’était une espèce de liberté, l’espèce qu’ils désiraient réellement. C’était le premier grand pas dans la démolition, la première grande phase du chaos, la substitution du principe mécanique, la destruction de l’ensemble organique, de l’unité organique, et la subordination de chaque élément organique au grand principe mécanique. C’était la pure désintégration organique et la pure organisation mécanique. C’était la première phase du chaos et la plus subtile.

Auteur: Lawrence David Herbert

Info: Femmes amoureuses, traduit de l’anglais par Maurice Rancès et Georges Limbour, éditions Gallimard, 1949, pages 328-329

[ aspiration inconsciente ] [ soumission ] [ abdication ] [ superstructure ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson