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obscurité

A une certaine heure, en effet, les désirs exacerbés languissent, une à une les automobiles semblables à des cachalots d'onyx partent en glissant dans la nuit, les cris et les rires s'éteignent, les groupes se dispersent, la piscine devenue noire a été désertée, seule demeure la lueur blême de la lune, la nue rousse du vingt-deuxième jour.

Auteur: Buzzati Dino

Info: Nouvelles inquiètes

[ nuit ]

 

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animal domestique

VANILLE CETTE SALOPE
??? Oo
Ca fait une semaine qu'elle miaule plus... On était trop inquiètes avec ma maman (ok surtout moi)
(Surprenant)
(N'est-il pas)
Bref je prend rdv chez le véto...
On la met dans la caisse
ET LA
*MIAOUUUUUUUUUUUUUUUU*
CONNASSE
... Tu t'es fais pwned par un chat ... \o/

Auteur: Internet

Info:

[ berné ] [ dialogue-web ] [ se faire avoir ] [ humour ]

 

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dernières paroles

Ça tourne mal papa, une hôtesse a été tuée. Apparemment ils ont des couteaux, du gaz lacrymogène et une bombe. C'est le chaos dans l'appareil, les passagers vomissent, l'avion a des mouvements saccadés. Je ne crois pas que ce soit le pilote aux commandes, on va se crasher. Je pense qu'ils ont l'intention d'écraser l'avion sur un immeuble. Ne t'inquiètes pas papa si cela arrive tout ira très vite. Mon Dieu, Mon Dieu.

Auteur: Hanson Peter

Info:

[ 11/9 2001 ]

 

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femmes-hommes

Si nous étions, Madame, par exemple, vous et moi, des tamanoirs, au lieu de causer l'un avec l'autre dans cet angle du bar, peut-être me ferais-je davantage à votre silence, à vos mains posées sur le verre, à vos yeux de colin vitreux flottant quelque part sur ma calvitie ou sur mon nombril, peut-être pourrions-nous nous entendre dans une complicité de trompes inquiètes reniflant de concert sur le ciment des regrets d'insectes inexistants, peut-être nous unirions-nous, sous le couvert de l'obscurité, en coïts aussi tristes que les nuits de Lisbonne.

Auteur: Lobo Antunes Antonio

Info: Le cul de Judas

[ dialogue ] [ ironie ] [ spéculation ]

 

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rapports humains

Il y a des âmes sales, pétries de boue et d'ordure, éprises du gain et de l'intérêt, comme les belles âmes le sont de la gloire et de la vertu ; capables d'une seule volupté, qui est celle d'acquérir ou de ne point perdre ; curieuses et avides du denier dix ; uniquement occupées de leurs débiteurs ; toujours inquiètes sur le rabais ou sur le décri des monnaies ; enfoncées et comme abîmées dans les contrats, les titres et les parchemins. De telles gens ne sont ni parents, ni amis, ni citoyens, ni chrétiens, ni peut-être des hommes : ils ont de l'argent.

Auteur: La Bruyère Jean de

Info: Les Caractères ou les moeurs de ce siècle, Des biens de fortune, 58

[ calcul ] [ bourgeois ]

 

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voyeurisme

Un café à la main, un encombrant sac plastique de l'autre, Coste poussa du pied la porte du bureau 'Crime 1' qu'il trouva déjà squatté par son équipe. Ronan, comme à son habitude, s'amusait à persécuter Sam. [...] Un PC portable entre les mains, Ronan tentait de montrer à son souffre-douleur la vidéo tournée par les Stups quelques jours plus tôt.

- C'est une pièce de la procédure, va bien falloir que tu la mates.

- C'est bon, je sais ce qu'il y a dessus. Une exécution en direct. C'est rien d'autre qu'un 'snuff movie'. Le regarder, je comprends, mais ça fait quatre fois que tu le passes en boucle. Non seulement tu me soûles, mais en plus tu m'inquiètes.

Auteur: Norek Olivier

Info: Territoires, p. 48-49

[ exagération ] [ curiosité morbide ]

 

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femmes-par-homme

Je m’étais abstenu, durant le banquet, de me mêler à la discussion politique — (toujours si animée en ces occasions), — qui avait éclaté, naturellement, aux entremets.

Ce genre de discussions ne me paraît intéressant qu’avec les dames.

Hé ! qui serait, alors, insensible à leurs fins sourires, à leurs exclamations intempestives et gracieuses, à leur air entendu, aux louables efforts de leurs prunelles pour paraître pénétrantes, inquiètes, surprises, etc. !… Je le répète : la discussion politique avec les dames est une chose captivante et qui donne à songer.

Afin de mériter leur estime et leur confiance, ma physionomie devient alors plus bienveillante, plus paternelle, plus tendre que de coutume ! et je leur débite gravement, en baissant les yeux, les absurdités les plus révoltantes, que mes cheveux blancs font vénérer. De sorte que mes moindres paroles font foi près du sexe enchanteur.

Auteur: Villiers de l'Isle-Adam Auguste de

Info: Dans "Tribulat Bonhomet", Tresse et stock, Paris, 1887, pages 65-66

[ conversation ] [ séduction ] [ langage implicite ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

Gaïa

La planète était un organisme pensant multi complexe qui harmonisait en virtuose une infinité de plans interconnectés. Il suffisait de se concentrer sur un point pour pouvoir en déguster des détails : lunaire attente de la grande araignée contemplative des cavernes, accroupie au coin de sa toile obscures. Réflexions lentes parce que fouillées émanant des grandes strates minérales continentales, occupées sans cesse, épaule contre épaule, à trouver une place confortable. Gamberges exploratoires inquiètes secrétées par d'organisées et craintives sociétés de fourmis. Profonde méditation verticale d'un sequoia isolé sous la pluie. Puis d'un deuxième, d'un troisième... Vive insouciance miroitante projetée par d'innombrables et bondissants dauphins blanc argent. Envahissante arrogance égocentrée d'une société humaine tentaculaire et compulsive qui faisait penser à un vernis non adapté sur une mappemonde. Admiratives incrédulités pensives de milliards et de milliards d'extrémités végétales caressées par les vents, rassemblées en marées douces. Interminables litanies dubitatives sourdant des nuages, de toutes tailles, isolés ou en groupes... Oniriques ruminations rêveuses d'ours de l'hémisphère nord en hibernation. Electriques pulsions de colère interne de chats domestiques indument sortis de leurs sommeils... Avec en arrière-plan toujours, toujours...

La pesante et maternelle pulsion de l'océan terrestre.

Auteur: Mg

Info: 4 septembre 2015

[ simultanéité ] [ aqua simplex ]

 

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indépendance

Il faut créer de la culture, ne pas regarder la télé, ne pas lire les magazines, ne pas même écouter la radio. Crée ton propre roadshow. Le lien entre l'espace et le temps où tu te trouves maintenant est le secteur le plus immédiat de ton univers, et si tu t'inquiètes pour Michael Jackson, Bill Clinton ou quelqu'un d'autre, alors tu te perds, tu te donnes aux icônes, des icônes qui sont entretenues par un média électronique pour que tu aies envie de te saper en X ou de te faire des lèvres comme Y. Des pensées à la con, des idées à dormir debout. Ce qui est réel, c'est toi et tes amis et tes associations, tes hauts et tes bas, tes orgasmes, tes espoirs, tes plans, tes peurs. Et on te dit "non", vous n'être pas importants, vous êtes périphériques. "Obtiens un diplôme, trouve un emploi, obtiens ceci, obtiens cela". Mais en fait tu es joueur, tu ne veux même pas jouer à ce jeu. Tu veux récupérer ton esprit et le sortir des mains des ingénieurs culturels qui veulent faire de toi un crétin mi-cuit qui consomme toutes ces ordures fabriquées à partir des os d'un monde en train de mourir.

Auteur: McKenna Terence

Info:

[ libre arbitre ]

 

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papa

Mon fils, quel magnifique mystère que mon fils, si attentif à mes moindres faits et gestes, si prompt à s'enflammer pour ma moindre action un peu spectaculaire mais, à l'instar de ses soeurs, tellement plus secret, caché, abritant, je crois, une spatialité intérieure plus ample, plus sérieuse, plus libre, déjà conscient par instinct de son avenir de combattant destiné - je n'ose écrire franchement, condamné - à séduire, exister. Faire sa place. Ses soeurs, petites boules d'amour chatoyantes, déjà tellement dans leur espace propre de petites dames, confiantes dans l'amour du monde, dans la transmission de la vie, prêtes à se livrer pour leur descendance... appliquées... inquiètes dans leurs certitudes, préparant depuis la nuit des temps le nid à venir... l'oeil aux aguets dans l'attente du prince charmeur car, quand à leur naïveté je suis d'un optimisme convaincu, elles devineront beaucoup et se tromperont rarement.
Elles défensives, lui au contraire, balançant franchement ses petits bras contre la réalité tangible, mettant en place ses capacités de mesure. Comme l'a si bien écrit Gibran, nous ne sommes que les arcs qui projettent les enfants, avec pour simple mission d'envoyer ces flèches d'un relâchement assuré et attentif de la main. Une main inquiète, tu le sais, qui a l'expérience de ces cibles mouvantes aux carreaux indécis, traits fragilisés par une impulsion trop ceci ou trop cela dans un parcours ou entrent en compte de redoutables charmes.
Mon fils, mes filles, quelques-unes parmi je ne sais combien de centaines d'autres millions de graines jetées aux vents. Brises, tourbillons, ouragans, souffles que l'on espère magnanimes mais dispensateurs de sursauts, rafales, tornades, cyclones pédagogiques habilement distribués par le destin. Avec une préférence pour le Zéphyr.

Auteur: Mg

Info: 2002

[ pensée-d'homme ]

 

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