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inconstance

Je ne peux lire, parce que mon sens critique suraigu n'aperçoit que des défauts, imperfections, améliorations possibles. Je ne peux rêver, parce que j'éprouve mon rêve de façon si vive que je le compare au réel, et sens aussitôt que le rêve, lui, n'est pas réel, si bien qu'il perd aussitôt toute valeur. Je ne peux me distraire dans une contemplation innocente des choses et des hommes, parce que l'envie de l'approfondir est irrésistible: comme mon intérêt ne peut exister sans elle, ou bien il en meurt, ou bien il se tarit.

Je ne puis me distraire par des spéculations métaphysiques, parce que je ne sais que trop bien, et par ma propre expérience, que tous les systèmes sont défendables et intellectuellement possibles: et pour jouir de cet art tout intellectuel de construire des systèmes, il me faudrait pouvoir oublier que le but de toute spéculation métaphysique est la recherche de la vérité.

Auteur: Pessoa Fernando (Alv. de Campos)

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[ insatisfaction ] [ ouverture limitante ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

unicité

Le mot Advaita est un terme sanskrit (il y a un glossaire à la fin du livre, avec une brève définition de tous les termes sanskrits) ; "dvaita" signifie "dualité", et le préfixe "a" devant un mot sanskrit en est une négation ; "advaita" signifie donc "non dualité". Ce livre pourrait donc être très court. Il pourrait consister en une phrase unique : "En réalité, il n'y a pas deux choses". Le problème, c'est qu'une telle phrase ne répondrait pas à la question de manière satisfaisante. Une telle affirmation, en effet, est clairement contraire à toute notre expérience - nous savons qu'il y a une foule de choses ! Et bien que vous puissiez ne pas encore le réaliser, toute notre insatisfaction et notre malheur découlent de notre croyance erronée en la dualité. Nous savons que nous ne sommes pas heureux une bonne partie du temps ; nous savons que nous allons mourir. Et ainsi de suite.

Auteur: Waite Dennis

Info: L'advaita vedânta facile

[ étymologie ] [ hindouisme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

confort

Pauvre vieille Terre ! Toute l'ancienne misère n'existe plus, presque toute la souffrance non plus. Et pourtant cela ne va pas. La maladie et la famine sont vaincues. La vie est sur le point de devenir éternelle. La guerre ne se rencontre plus que dans les livres d'histoire, un phénomène anthropologique lointain, une étrange pratique obsolète de nos ancêtres, comme le cannibalisme ou la saignée. Et pourtant, cela ne va pas ! Je passe en revue tout ce que je sais de l'histoire humaine - et j'en sais beaucoup, vraiment, les pestes, les massacres, tous les épisodes de torture pratiquée par pur amusement, les grandes et médiocres bassesses, le catalogue complet des péchés que Sophocle, Shakespeare et Strindberg comprenaient si bien - et je me demande pourquoi nous ne nous réjouissons pas plus de ce que nous avons atteint. Je dois en conclure que nous sommes une race entreprenante, jamais satisfaite de rien, même du plus merveilleux état de satisfaction.

Auteur: Silverberg Robert

Info: Starborne

[ souffrance ] [ insatisfaction ]

 

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impudeur

Les trois grands poètes pessimistes du siècle dernier - Leopardi, Vigny et Antero - me sont devenus insupportables. La base sexuelle de tout ce pessimisme m'a laissé, dès que je l'ai entrevue dans leur oeuvre, et l'ai vue confirmée à la lecture de leur vie, une sorte de nausée de l'intelligence. Je reconnais quelle tragédie ce peut être pour n'importe quel homme [...] le fait d'être privé, qu'elle qu'en soit la raison, de relations sexuelles, comme ce fut le cas pour Leopardi et Antero, ou de relations aussi nombreuses ou aussi insatisfaisantes qu'il l'aurait voulu, dans le cas de Vigny. Ces choses-là, cependant, sont du ressort de la vie privée, et ne peuvent donc, ni ne doivent, être exposées à la publicité dans les vers qu'on publie ; elles appartiennent à la vie personnelle de chacun et ne doivent pas, en conséquence, se voir transposées à la généralité de l'oeuvre littéraire, car ni la privation de relations sexuelles, ni l'insatisfaction qu'on retire de celles qu'on a, ne représentent quelque chose de typique ou de largement répandu dans l'expérience de l'humanité.

Auteur: Pessoa Fernando

Info: L'Education du stoïcien

[ dégoût ] [ écriture ] [ motivation ]

 

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auto-évaluation

Il peut être pénible, par exemple, de reconnaître la négativité que l'on porte en soi, puis de retrouver un moyen de l'extérioriser. Il existe en chacun de nous un potentiel qui va de Gandhi à Hitler. Rares sont ceux qui acceptent l'idée d'être un Hilter potentiel. On ne peut même pas l'imaginer. Pourtant, nous avons tous en nous une part négative. Le contester est extrêmement dangereux. Quand quelqu'un nie complètement les aspects obscurs de son être et se prétend totalement incapable d'une mauvaise action, même en pensée, il faut vraiment s'inquiéter. Admettre son potentiel de négativité est en effet essentiel, car on peut ainsi l'assumer et s'en libérer. Au fur et à mesure que nous découvrons les vérités fondamentales de la vie, nous pouvons nous détacher de rôles qui masquaient une profonde insatisfaction. Cela ne signifie pas que nous soyons intrinsèquement mauvais, mais que nous portons un masque sans en avoir conscience. Si vous pensiez être une sorte de saint, il est temps de vous débarrasser de cette image et de redevenir vous-même, parce qu'une telle représentation idyllique de soi est tout simplement une imposture.

Auteur: Kübler-Ross Elisabeth

Info: Leçons de vie : Comprendre le sens de nos désirs, de nos peurs et de nos espoirs

[ illusion ] [ mégalo ] [ lucidité ] [ ombre jungienne ]

 
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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

Internet

Les Beaux-arts, Le Monde... et Internet
La bonne qualité d'un objet, ou d'un fonctionnement, ne se remettent pas en cause : on les répète. Le public ou l'individu redemandent ce qui les a déjà satisfaits, comme ces scénarii avec un début et une fin, rassurants et confortables. En art, c'est le divertissement. Il y a là une notion de repos, voire d'aliénation. Restent heureusement ces défauts humains que sont l'insatisfaction et l'ennui... qui nous font chercher sempiternellement les améliorations. (D'où cette expression vaudoise bien sympa : mieux, ce sera moins bien). Mais stop.
La survie des humains est d'essence inverse. Aussi l'art devrait réveiller les gens, faire acte de subversion. Surtout dans une époque comme la nôtre où des entités comme Google et Java, sous couvert de liberté et d'ouverture, ont acquis des positions de monopole sans équivalent sur notre planète. Tout ceci en grande complicité avec les pouvoirs, US en particulier.
Comment faire alors ? Afin que ceux qui émettent et ceux qui reçoivent - sur le web - restent intouchés par la subversion du pouvoir et puissent établir un dialogue constructif, hors intérêts des élites ?...
Comment se mettre ensemble pour construire quelque chose qui, dépassant de très loin nos vies et nos egos, puisse déboucher sur un sociétal planétaire qui ne nous fasse pas honte ? Comment établir et faire respecter NOTRE pouvoir réel, celui de la masse, sur tout ce que nous ne savons pas, mais qui est à nous tous. Pas aux potentats financiers ?...
Un web des femmes ?

Auteur: MG

Info: 23 juin 2013, inspiré par Rezvani

[ beaux-arts ] [ démocratie ] [ question ]

 

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manque

Dans les infos en continu, dans les journaux, dans les paroles entendues au hasard, tu te cherches, tu cherches des nouvelles de toi. Il n'y en a pas. Le monde avance sans toi ; nulle part, à aucun endroit, il n'est question de toi. Tu aimerais, une fois au moins, entendre à la radio la voix d'un de tes anciens amoureux te murmurer ce que tu serais seule à comprendre ; ou bien trouver en première page d'un journal la photo de ce collier de pacotille auquel tu tenais tant et que tu n'as jamais plus retrouvé. Tu aimerais, une fois au moins dans ta vie, qu'un chauffeur de bus, lise à voix haute, l'une des sublimes lettres d'amour que tu lui écrivais, à lui, à cet homme indifférent, et qui jamais ne répondit. Quelle importance, quand on écrit si bien, la lettre finit par se suffire à elle-même ! D'ailleurs, à la fin, dans le bus, ils applaudirent.

Tu aimerais rebondir à la surface du monde, aux yeux de tous… Une fois au moins, le sentir. Oui, allumer la télé et avoir des nouvelles de toi, un présentateur, quelqu'un, qui dirait par exemple : “ce matin S. n'avait envie de rien, elle a souri dans le vide et ri et puis écrasé une larme et ri à nouveau, et puis elle s'est recouchée. Elle a repris son rêve, profondément… On vous en dira davantage dès que de nouvelles informations nous parviendront". 

Tu aimerais tant recevoir des nouvelles de toi.

Auteur: Dor Jacques

Info:

[ insatisfaction existentielle ] [ quête de reconnaissance ] [ réflexivité frustrée ] [ solipsisme cul-de-sac ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

ressources humaines

L'économie du marché du travail intervient ici de manière particulièrement destructrice. Un patron pourrait choisir soit de recycler un homme de cinquante ans pour qu'il se mettent à jour, soit de recruter un brillant jeune de vingt-cinq ans déjà prêt à foncer. Il est beaucoup moins cher de recruter le brillant jeune homme : moins cher parce que l'employé plus âgé aura une base salariale plus élevée et parce que les programmes de recyclage du personnel sont eux-mêmes des opérations coûteuses.

Ce processus de remplacement comporte un aspect social. Les employés plus âgés sont généralement plus autonomes et critiques à l'égard de leurs patrons que les plus jeunes. Dans les programmes de recyclage, les employés plus âgés se conduisent comme d'autres étudiants mûrs, jugeant la valeur de la compétence proposée et la façon dont elle est enseignée à la lumière de ce qu'ils ont eux-mêmes vécu. Le travailleur expérimenté complique le sens de ce qu'il apprend en jugeant sa valeur en fonction de son passé. Le jeune Turc, en revanche, est un stéréotype que viennent démentir maintes études de jeunes travailleurs eux-mêmes : manquant d'expérience et de statut dans une entreprise, ils ont tendance à se conduire prudemment, et s'ils n'aiment pas les conditions qui leur sont faites sur leur lieu de travail, ils sont enclins à partir plutôt qu'à résister. Cette porte leur reste ouverte parce que, étant jeunes, leur bagage familial et social est moins encombrant. Dans les entreprises, l'âge fait donc une différence importante entre ce que l'économiste Albert Hirschman appelle la "défection" (exit) et la "prise de parole" (voice). Quand ils sont mécontents, les jeunes travailleurs, plus souples, privilégient la défection ; plus critiques, les plus âgés expriment leurs insatisfactions.

Auteur: Sennett Richard

Info: La culture du nouveau capitalisme, p 83

[ travailleurs seniors ] [ employés juniors ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

introspection

On dira que l'ego, commande de pulsions peu réfléchies par essence, siège et peut nous déborder (penser à notre place ?) à plusieurs niveaux. Tout d'abord dans nos rapports avec le sexe opposé - ou désiré, comme veut le préciser un politiquement correct dont rien n'assure qu'il durera. Voilà le canevas-moteur principal des humains et de la littérature.

Avec un peu de distanciation on pourra le déceler un peu partout dans les rapports sociaux, souvent hiérarchiques - où le JE, trop peu accoutumé aux situations nouvelles, en général appuyé sur l'idée de "ne pas perdre la face" et sans temps suffisant pour réfléchir à la situation, peine à faire la part des choses autrement que par une réaction sémantique "préprogrammée" pour gérer le problème (humour, refus, acceptation) voire sémiotique (moue dubitative, hochement de tête, etc...). Réaction automatique à la source de l'esprit d'escalier, où l'ego égratigné gamberge et essaye de gérer/justifier/formuler à son avantage une insatisfaction qui est à mon avis à fond parano.

Il y a aussi les étages d'appartenances, comme le nationalisme-patriotisme (politique, sportif, artistique) où insuccès et réussites peuvent être de forts stimuli pour l'état d'esprit. Pour les succès et échec au sein de la famille c'est pareil. Et bien naturel. 

Existent aussi tout un tas de fortifications mentales, qu'on appellera principes ou "idées arrêtées", qui peuvent, au moindre égratignement, déclencher des réactions répulsives plus ou moins importantes, mais nous sommes déjà ici en périphérie. 

L'ego, contruction nécessaire pour la survie de l'incarnation, apparait toujours plus, l'âge venant, comme ce qu'on nommera un "mal nécessaire". 

Sur la pente descendante de l'existence on se prend à l'observer, à mieux le comprendre, à le voir avec plus de bienveillance. On a presque l'impression de pouvoir l'aimer. Tous les espoirs sont guéris. Ou presque. 

Auteur: Mg

Info: 23 sept 2020

[ moi ] [ auto-évaluation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

dévouement individualiste

L’intellectualisation consiste en somme dans le processus de diffusion de l’abstraction intellectuelle dans le comportement d’être qui ne sont pas des intellectuels, mais qui y sont devenus réceptifs par la vulgarisation de la pensée idéologique. Cette abstraction renonce au raisonnement, au contact des actions concrètes, pour envisager les choses essentiellement sous l’angle des intentions vagues, des velléités et des fins indéterminées, en entretenant une sourde révolte contre un monde considéré comme débile, en tout cas insensible à la gravité des idées abstraites. Il en résulte une insatisfaction contestataire, souvent ensevelies dans des âmes dépitées face à l’incompréhension prétendue des autres, sous prétexte qu’ils seraient insensibles aux immenses malheurs d’un monde à sauver. L’imagination se dépouille de toute ironie pour devenir sérieuse et compassée, comme s’il fallait par exemple être à tout instant à l’écoute du Tiers Monde, à l’affût des conversations pour débusquer les ombres du racisme, prêt à manifester en faveur de la paix ou disposé à libérer le genre humain chaque fois d’une autre aliénation. L’événement le plus insignifiant est interprété comme déterminant pour le destin du monde. Tout se passe comme si on voulait nous condamner à une existence chagrine, dépourvue de tout humour et de toute gaîté. En fin de compte tout sentiment s’épuise dans un sentimentalisme militant et toute émotion dans une dramatisation sentencieuse. L’insatisfaction se traduit le plus souvent par un ténébreux mécontentement pour la profession qu’on occupe. En effet on se plaît à rêver d’une profession seconde, sous la forme par exemple d’une velléité de s’engager aux côtés des médecins sans frontières, sans aucune qualification dans le domaine de la santé, rien que pour jouer avec son désir indistinct de dévouement dans toutes sortes d’associations humanitaires, fraternelles ou soi-disant culturellement libératrices (féminisme, écologisme, etc.). La priorité écologique par exemple n’est pas donnée à une réflexion sur les conditions de la sauvegarde de la nature, mais à la manifestation rhétorique* préconisant cette sauvegarde.

Auteur: Freund Julien

Info: Politique et impolitique, page 11

[ popularisation ] [ erreur catégorielle ] [ amateurisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson