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langue de bois

La citoyenneté dépasse ainsi tous les jours la fiction. Et fait lever sur son passage un riche cortège de stéréotypes inédits. Il y a désormais des guerres citoyennes (dites encore propres, ou humanitaires). Il y a une façon citoyenne de vivre la ville (sur néo-trottinettes chromées). Une poésie citoyenne (les noms de Baudelaire et de Rimbaud servant à baptiser les routes empruntées, l’année dernière, par les soldats français lors de leur entrée au Kosovo). Des techniques citoyennes (non polluantes). Des entreprises citoyennes (avec espace massage et jardin zen pour atteindre l’objectif zéro stress). Des pères citoyens (qui donnent l’exemple en prenant un congé parental suite à la naissance de chacun de leurs enfants) et des mères citoyennes (qui portent plainte contre leur ex-mari pour pédophilie). Un enseignement de l’Histoire citoyen (avec quota de femmes emblématiques et révision de tout le reste à la lumière des nouvelles valeurs). [...] Des numéros verts citoyens (anti-discrimination) qui permettent de dénoncer son voisin tout en restant dans le sens du vent ; puis des interrogations citoyennes à propos de ces mêmes numéros verts (où finit la citoyenneté, où commence la dénonciation calomnieuse ?).

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 4", Les Belles Lettres, Paris, 2010, pages 1614-1615

[ dévoiement ] [ exemples absurdes ] [ progressisme joyeux ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

auto-description

Sais-tu ce que je répondrais à quelqu'un qui me demanderait une description de moi-même, en vitesse ? Ceci :

? ? ! !

Parce que ma vie est de fait un perpétuel point d'interrogation : ma soif de livres, mes observations des gens, tout cela tend à satisfaire un grand et immense désir de savoir, de comprendre, de trouver une réponse à un million de questions. Et peu à peu, des réponses se révèlent, beaucoup de choses sont expliquées, et surtout, beaucoup de choses sont nommées et décrites, en ce cas mon anxiété s'estompe. Je deviens alors une personne expansive, qui applaudit les innombrables surprises que le monde réserve, et qui passe d'une extase à l'autre. J'ai l'habitude d'observer, de fouiller, d'écouter et de chercher, d'être curieuse et en attente. Mais j'ai aussi comme un réflexe d'être surprise, une habitude d'émerveillement et de satisfaction chaque fois que je tombe sur quelque chose de remarquable. Ma première tendance pourrait faire de moi une philosophe, une cynique ou peut-être une humoriste. Mais la seconde en détruit toutes les fondations délicates, et je découvre chaque jour que je ne suis finalement... qu'une femme !  

Auteur: Nin Anaïs

Info: The Early Diary of Anaïs Nin, Vol. 2 : 1920-1923

[ autoportrait ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

néant

Je me suis étendu sur la couverture, le buste adossé à la tête du lit, et Irène s’est tournée vers moi, allongée sur le flanc, une main sous son visage. Je lui ai dit : "J’ai l’impression que rien n’existe, que tout n’est qu’une illusion de mon esprit." Ces mots énormes, trop grands, trop abstraits, ont à eux seuls commencé à faire dégonfler l’angoisse. Adressés à quelqu’un, ils semblaient presque grotesques. J’insistai tout de même : "Mais toi, tu es sûre qu’il y a quelque chose, tu es sûre que j’existe là, devant toi ?"

Je ne me souviens plus exactement de ce qu’après un bref instant de silence, en prenant ma main, elle a répondu à mon interrogation. Quelques mots presque maladroits mais simples, pleins – et prononcés par quelqu’un.

Et, précisément, je n’avais pas besoin d’une réponse, d’une démonstration, ni surtout d’un repli supplémentaire dans la conscience. Seule l’évidence d’une autre présence humaine était bienfaisante. Je me suis affaissé, un peu soulagé, et suis resté un moment immobile, les yeux ouverts, à écouter la respiration d’Irène qui se rendormait lentement, sentant l’épaisseur et la chaleur de sa main autour de la mienne.

Auteur: Lochmann Arthur

Info: Dans "Toucher le vertige", éditions Flammarion, 2021, pages 94-95

[ matérialité réconfortante ] [ surmentalisation ] [ parler ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

exil

Qu'on ne se contente pas trop facilement des explications les plus simples - un hasard, le mécénat, les commandes - quand il s'agit de cette question qui me paraît essentielle : pourquoi un peintre a-t-il changé de pays, laissant pour d'autres horizons, d'autres couleurs, et toujours une autre lumière, le lieu où il a vécu, où il a déjà travaillé ? Puisque sa grande page immobile peut s'ouvrir aux mouvements les plus rapides du ciel, aux indices les plus furtifs du passage de la journée ou du siècle, puisque son regard peut suivre sur un visage le cours paisible ou tragique de l'existence, puisque son rêve - si c'est cela qu'il préfère - peut s'évader de ce monde par simplement la contemplation d'un peu de pierre qui brille ou d'un bateau qui quitte le port, pourquoi fallait-il qu'il se dédidât à partir, et quelquefois pour si loin, comme s'il se lançait dans une poursuite, et cédait donc à une inquiétude ? Que peut espérer découvrir, là où il n'est pas arrivé encore, celui qui accède à tout, déjà, ou presque à tout, en chaque endroit où il passe ? Que semble promettre l'ailleurs à ceux qui savent l'ici du monde ?

Auteur: Bonnefoy Yves

Info: Début de "Le peintre dont l'ombre est le voyageur", in "Rue Traversière, et autres récits en rêve", éd. Poésie-Gallimard, p. 159-160

[ interrogation ] [ voyage ] [ quête ] [ beaux-arts ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

question

N'importe quel chercheur en robotique évolutionniste sait qu'au-delà de ses gènes un organisme se développe via une adaptation à son environnement. Ici le temps a son importance. Pensons aux millions de générations de bactéries, d'entités organiques et aux variations infinies qui se sont succédées jusqu'à arriver à nous, à moi. (Et ce n'est peut-être qu'un petit début.)

Mon organisme d'humain n'est que le résultat d'une incalculable suite de ces stimuli-réponses. Une progression qui s'est développée dans un contexte grégaire, planétaire, les dizaines de millions d'humains conservant et peaufinant leurs mutations en commun via le croisement incessant des sexes au travers du maillage des générations.

Ainsi l'humain, plus maligne des forme de vies, a su répondre à tous les environnements de la planète. Jusqu'à devenir envahissant.

Car cette race traine aussi deux défauts principaux : une capacité de nuisance terrible et une fragilité toujours plus grande devant les éléments du à sa dépendance à la technologie.

Je suis, individuellement, l'infime cellule d'un organisme collectif gigantesque qui progresse aveuglément, portant à l'intérieur de moi une énorme partie de la mémoire de ma tribu. Minuscule fragment d'une réponse commune à un environnement donné. Alors vient cette interrogation. Pourquoi ne suis-je fourmi, arbre, ou éléphant ?

Auteur: Mg

Info: 9 oct. 2015 Voir sur DeepL.com Dictionnaire

[ moi ] [ karma ] [ solipsisme ] [ miroir ] [ homme-machine ]

 

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xénophobie

L'étranger est-il, ainsi que le prétendent certains, un rêveur tiraillé entre le regret de son pays d'origine et l'avidité de découvrir de nouvelles contrées, entre la nécessité de ne faire partie d'aucune communauté et le désir de vivre en symbiose avec la tribu à laquelle il s'est incorporé ? Ou est-il, comme l'écrit Baudelaire, cet homme énigmatique qui n'a ni père, ni mère, ni sœur, ni frère, ni amis, qui ignore sous quelle latitude est situé sa patrie, qui hait l'or et n'aime que les nuages, "les nuages qui passent… là-bas… là-bas… les merveilleux nuages" ? Représente-t-il un danger, car il vient de ces rivages que nous ne connaissons pas et apporte avec lui son lot de misères ? Nous nous disons que nous en avons assez des nôtres et nous voyons d'un mauvais œil l'irruption de celui-là que nous ne comprenons pas et ne ferons jamais l'effort de comprendre. Il ne peut être notre alter ego, il peut au contraire être notre cauchemar, tant nous le tenons pour un envahisseur. Nous sommes fiers de nos œillères, parce que sans elles nous ne serions plus ni qui nous sommes, parce que nous nous définissions en nous opposant à ce quidam qui ne nous ressemble pas : nous ne voulons pas nous projeter sur lui, nous ne voulons pas de cette "autrement" qu'il nous propose.

Auteur: Lê Linda

Info: Par Ailleurs, (Exils), p 24

[ question ] [ interrogation ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

interrogation

MAMAN, EAU, ARBRE, voilà des noms-choses assez bien situé(e)s dans notre réel. Images simples. Maintenant ; quels sont, quels furent... les chemins, sémantiques ou autres, qui conduisirent vers les espérances d'autres espaces, endroits moins réels, peut-être jamais atteignables ? Planètes proches ou lointaintes, mondes parallèles, autres dimensions, univers développés dans d'autres dimensions vibratoires ? Cette autre question vient alors : depuis l'apparition du langage écrit, donc collectif, l'imagination s'est certes étoffée par les mots, mais s'est-elle améliorée ? Parce que développer des abstractions, circonscrire par la formule objets, concepts, et autres scénarii aux énonciations toujours plus complexes, où ça mène ? Cette accumulation intérieure qui se complexifie est-elle une régression ?

Platon l'énonça dans ce sens en dénigrant la "béquille" du langage écrit, qui permet de ne plus mémoriser. Le Yi King, via son fonctionnement réflexif, divinatoire, interprétatif, apporte quelques pistes. Déjà il nous sort de la volonté occidentale de lister, de rationaliser. Le Yi King nous remet les pieds sur terre en ré indiquant la voie d'un réel mouvant, subjectif, et constamment renouvelé. L'homme, s'il externalise sa mémoires et autres facultés, régresse d'une certaine manière. Mais s'il conserve avec humilité son statut de mammifère, tout en restant capable de voir ses propre outils pour ce qu'ils sont, en faisant bien attention de conserver sa capacité d'autonomie et de survie... A ces conditions peut-être conserve t'il une chance. Petite.

Auteur: Mg

Info: 31 oct 2018

[ idiomes ] [ humanité ]

 

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questions

Quelque part, entre le rationalisme indestructible de la logique mathématique et les incroyables songes que le réel présente à nos sens, (ou que nos sens font de la réalité), se situe le langage. Ce médium de communication entre humains, sur base de signes/conventions graphiques organisés... mots/idées plus ou moins reliés au réel, a fait surgir un immense et chaotique corpus abstrait, esprit collectif, culture écrite, cerveau communautaire externe... On ne sait trop comment le décrire. 

Au-delà d'aspects pratiques basiques ("attention !" "je te veux" "passe moi le sel") et d'aspects pratico-logiques, d'une continuité tortueuse à fond égoïste, avec des aboutissements trop peu souvent avouables (prise de pouvoir, bombe atomique, avoir raison), le langage a fait émerger des histoires ; la littérature, ses personnages, canevas/décors et autres blablas philosophiques. 

On en vient à se demander dans quelle mesure ce codage linguistique de notre réalité, cette cérébralisation anthropocentrée, est normale ? Ou exceptionnelle ?... Ou dangereuse - de par l'efficacité collective destructrice qu'elle a induit ? Ou pernicieuse - de par le pilotage que les religions ont imposé à notre réalité ?  Ou nécessaire - afin de conquérir les étoiles ? Ou carrément indispensable - pour tracer la voie d'une progression spirituelle qui ne peut se faire que par ces abstractions que sont les mots "quasi esprits" ?

A chacune des réponses j'aurai beaucoup de nouvelles interrogations. 

Auteur: Mg

Info: 24 sept. 2020

[ idiomes ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

philosophie

L’aliénation a une face patente, qui n’est pas que nous sommes l’Autre, ou que "les autres" comme on dit, en nous reprenant nous défigurent ou nous déforment. Le fait de l’aliénation n’est pas que nous soyons repris, refaits, représentés dans l’Autre, mais il est essentiellement fondé au contraire sur le rejet de l’Autre, pour autant que cet Autre, celui que je signale d’un grand A, est ce qui est venu à la place de cette interrogation de l’Être, autour de quoi je fais tourner aujourd’hui essentiellement la limite, le franchissement du cogito.

Plût au Ciel donc, que l’aliénation consistât en ce que nous nous trouvions, au lieu de l’Autre, à l’aise ! Pour DESCARTES, c’est assurément ce qui lui permet l’allégresse de sa démarche. Et dans les premières Regulae, qui représentent son œuvre originelle, son œuvre de jeunesse, celle dont le manuscrit, plus tard, fut retrouvé - et reste d’ailleurs toujours perdu - dans les papiers de LEIBNIZ, le "sum ergo Deus" est exactement le prolongement du "cogito ergo sum".

Bien sûr l’opération est avantageuse, qui laisse tout entière à la charge d’un Autre qui ne s’assure de rien d’autre que de l’instauration de l’être comme étant l’être du "Je" d’un Autre, que le Dieu de la tradition judéo-chrétienne facilite d’être Celui qui s’est présenté lui-même, d’être : "Je suis ce que je suis".

Auteur: Lacan Jacques

Info: 11 janvier 1967, La logique du fantasme

[ définition ] [ forclusion ] [ certitude ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

question

Jeune adulte une interrogation revenait souvent : Nous vivons dans un monde dual, femmes-hommes, blanc-noir, haut-bas, etc. Existe-t'il dès lors un monde, une planète, un univers... où ça marche sur une base différente, genre : il faut être trois pour se reproduire ?
Truisme : "deux" représentant la manière la plus simple d'être plusieurs, moins mauvaise façon d'être seul sans l'être.
Séparation duale opérée bien avant que ne se pointe le singe dépoilé et ses petites papattes à cinq doigts qui nous ont amené jusqu'ici. (Grâce aussi aux champignons hallucinogènes selon certains comme Mckenna.)
Sans oublier que nous sommes tous interconnectés avec tout, si on pense évolution : chacun constitués des mêmes particules, frères des mammifères, cousins des insectes, petits cousins des végétaux, arrière arrières petits-fils du soleil, etc.
On croit donc savoir que le la reproduction sexuée fut l'astuce que la nature développa pour améliorer le mélange des gènes, permettant ainsi une meilleure souplesse adaptative aux espèces. Ensuite la vie exploratoire améliora son tâtonnement pour porter un peu plus loin sa quête du réel via nous les hommes. La preuve nous sommes en posture de nous s'installer sur mars. Mais c'est peut être aller trop loin déjà.

Donc, lors du développement et des innombrables émergences aléatoires de son incommensurable potentiel de complexité, la vie semble faire des pauses, retournant vers le simple. Ici "à plusieurs". DEUX.
Pourquoi pas TROIS ? Ou CINQ ? Il existe certainement des écrivains de science-fiction qui on théorisé de telles espèces.

Auteur: Mg

Info: sept 2018

[ évolution ]

 

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