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littérature

Il s'est fait un grand, un total silence. Celui qu'on appelle un silence de mort. De tous les sons il est seulement resté le murmure des écaillures qui se détachaient du ciel de la salle... Un peu plus tôt, sous un certain angle, on pouvait voir dans le faisceau lumineux du projecteur tomber d'en haut, du Soleil et de la Lune stylisés, des planètes et des constellations, une impalpable poussière laiteuse, plus blanches et plus légère que la plus fine poudre de riz... Cette bruine devait certainement continuer de tomber, persistante, fantomatique, même une fois la projection interrompue... Comme si elle cherchait à tout couvrir, à dissimuler toute trace, à adoucir les rides autour des yeux et des lèvres, à gommer nos visages.

Auteur: Petrovic Goran

Info: Sous un ciel qui s'écaille

[ onirisme ]

 

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tâtonnement

Combien d'ébauches manquées dans l'histoire humaine, d'essais interrompus, de séries coupées, auprès de celles qui ont réussi ! Combien d'ébauches dans le monde animal, de types arrêtés, d'espèces qui ont reculé ou se sont éteintes ! Il m'a toujours paru impossible de ne pas accorder au hasard, à la rencontre de conditions infiniment diverses et mêlées, une part considérable dans l'avènement et le succès des formes vivantes. S'il n'est point de plan tracé d'avance dans la nature, et si l'évolution progressive n'est qu'un jeu des organismes vivants, encore serait-il loisible au métaphysicien impénitent d'accepter que l'Être se donne à soi-même le spectacle de ce jeu, et, pour singulière que soit une pareille conception, elle s'apparente à celles qui nous montrent la Vie s'élançant à la conquête de l'Intelligence et de l'Instinct.

Auteur: Arréat Lucien

Info: Réflexions et maximes, p.124, Alcan, 1911

[ évolution ] [ à l'aveuglette ]

 

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humour

- Citoyen!
Papillon, contrarié d'être sans cesse interrompu, me demanda sèchement:
- Et bien?
- Je voulais vous dire, citoyen officier, qu'il existe un moyen de réveiller vos hommes d'une léthargie désormais dangereuse.
- Le ciel le veuille, citoyen. Moi, comme vous voyez, je brûle du désir d'agir. Et quel serait votre système?
- Les puces, citoyen officier.
- Je regrette de vous décevoir, citoyen. L'armée républicaine n'a pas de puces. Elles sont toutes mortes de famine, par suite du blocus et du renchérissement de la vie.
- Je puis vous en fournir, citoyen officier.
- Je ne sais si vous parlez sérieusement ou par plaisanterie. Quoi qu'il en soit, je vais faire un rapport à l'État major; il avisera. Citoyen, je vous remercie de ce que vous faites pour la cause républicaine! Ô Gloire! Ô Rouen! Ô puces! Ô lune!

Auteur: Calvino Italo

Info: Le baron perché

[ sédition ] [ hiérarchie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

dynastie

Suis-moi donc au vieux château de la Pétardière, longtemps habité par une race de preux dont le plus anciennement connu mourut de peur du bruit qu'il fit lui-même, en s'asseyant, à Roncevaux, sur le cor de Roland ; dont le plus célèbre perdit glorieusement à Pavie, en prenant le premier la poudre d'escampette, ce que François Ier y avait gardé (*) ; sans omettre le fameux Gontran Pétaud de la Pétardière, grand oyseleur de Louis XI, spécialement préposé à la cage du cardinal La Balue (**), et Bernard Leloup de la Pétardière, nourrice sèche des petits chiens de Charles IX, et Guy Lechat de la Pétardière, qui rapporta de Palestine une gale dont trois femmes, les siennes, moururent successivement en se gratant. Cette suite non interrompue de héros avait porté très haut, dans les fastes nobiliaires, le nom des Pétaud de la Pétardière.

Auteur: Silvestre Armand

Info: "Histoire incongrue", dans "Histoires réjouissantes", éd. "A la librairie illustrée", p.244 - (*) François Ier, après avoir perdu la bataille de Pavie, écrivit : "Tout est perdu, fors l'honneur" (**) Jean de La Balue (1421-1491) : accusé de trahison, et emprisonné pendant 11 ans

[ généalogie ] [ hauts faits ] [ dérision ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama

diversion

Il y avait des récalcitrants, par exemple l'excellent Lemoine, mathématicien et organisateur des soirées musicales qui portent son nom. C'était un petit vieillard sautillant et instruit, rempli de calembours et de coq-à-l'âne. Ayant apprivoisé une chouette, il répétait volontiers : "rien n'est chouette comme l'idem." Cela n'était rien, mais ne s'était-il pas mis en tête de nous faire connaître son "point de Lemoine" qui se trouve, parait-il, dans le triangle ? A peine avait-il commencé, pour la dixième fois, sa démonstration, que Hecq s'écriait : "Allons bon, il y a un fou grimpé sur le toit de l'hôtel." Tous les yeux se dirigeaient de ce côté et le théorème était interrompu. Ou bien : "Avez-vous senti cette odeur de brûlé ? faisait Hecq, la mine inquiète. Il y a certainement le feu quelque part." Tout le monde cherchait aussitôt l'origine de cette problématique incendie. Jamais le bon Lemoine ne put parvenir à nous expliquer son point.

Auteur: Daudet Léon

Info: Souvenirs, Robert Laffont, Bouquins 1992 <p.252>

[ digressions ]

 

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canicule

L'odeur du macadam chaud me piquait le nez. Je remuais les jambes, gênée par les briques brûlantes. Impossible d'échapper à la chaleur. Elle nous attendait tous les matins au réveil, persistante et continue, suspendue en l'ait comme une dispute interrompue. Elle faisait fondre nos journées sur le trottoir et dans les cours, si bien que, incapables de rester cloîtrés entre des murs de brique et de béton, nous nous déversions à l'extérieur en emmenant nos vies avec nous. Les repas, les conversations, les débats - tout commençait dehors, puis se libérait, se répandait. Même l'avenue avait changé. D'immenses fissures s'étaient creusées dans les pelouses jaunies, et les chemins se faisaient mous et instables. Ce qui avait été solide et fiable devenait flexible, incertain. Plus rien ne paraissait sûr. Mon père disait que la température distendait les liens, mais ça me semblait plus sinistre encore. J'avais l'impression que l'avenue tout entière se mouvait et s'étirait, tentant de s'échapper d'elle-même.

Auteur: Cannon Joanna

Info: Mrs Creasy a disparu

 

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Ajouté à la BD par miguel

littérature

Vous allez dire que je m'écarte du sujet, que je ferais mieux de ne pas faire de digression. Justement, cela me rappelle un truc à la Sorbonne. Il y avait Aragon qui faisait une conférence sur Pétrarque. J'ouvre une parenthèse. Aragon tout le monde le méprise, mais moi je l'aime, et je ferme la parenthèse. En Sorbonne, donc, Louis Aragon fait une conférence sur Pétrarque. Il commence par se lancer dans une éloge de Matisse. ça dure au moins trois quart d'heure, et finalement un étudiant lui crie du fond de la salle : "Au sujet !" Et Aragon, magnifique, fait simplement remarquer en terminant la phrase interrompue par l'étudiant que "toute l'originalité de Pétrarque consiste précisément dans l'art de la digression". Moi, c'est idem, je ne m'écarte pas de mon propos. Ou alors, c'est mon sujet profond. Exactement comme une auto que les inondations écartent de son trajet normal et forcent à rouler à travers champs pour gagner la grande route de Paris.

Auteur: Baecque Antoine de

Info: Godard

[ cinéma ] [ modèle ] [ digression ]

 

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scène bucolique

Le silence majestueux qui régnait dans ce bocage, oublié peut-être sur les rôles du percepteur, fut interrompu tout à coup par les aboiements de deux chiens. Les vaches tournèrent la tête vers l’entrée du vallon, montrèrent à Raphaël leurs mufles humides, et se remirent à brouter après l’avoir stupidement contemplé. Suspendus dans les rochers comme par magie, une chèvre et son chevreau cabriolèrent et vinrent se poser sur une table de granit près de Raphaël, en paraissant l’interroger.

Enfin, les jappements des chiens attirèrent au dehors un gros enfant qui resta béant, puis vint un vieillard en cheveux blancs et de moyenne taille. Ces deux êtres étaient en rapport avec le paysage, avec l’air, les fleurs et la maison. La santé débordait dans cette nature plantureuse, la vieillesse et l’enfance y étaient belles ; enfin il y avait dans tous ces types d’existence un laisser-aller primordial, une routine de bonheur qui donnait un démenti à nos capucinades philosophiques, et guérissait le cœur de ses passions boursouflées.

Auteur: Balzac Honoré de

Info: Dans "La peau de chagrin", Librairie générale française, 1984, page 340

[ simplicité ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

cadavre

La cloison bâbord était bosselée là où avaient ricoché sur elle des fragments de la cloison tribord ; on distinguait toutefois difficilement ces marques en raison des taches de sang qui les recouvraient. On aurait dit qu'un malade mental armé d'un pulvérisateur chargé de sang avait été interrompu alors qu'il n'avait repeint le couloir qu'à moitié, en se servant de lambeaux de chair humaine et d'éclats d'os pour donner de la texture à son travail. Des membres tranchés, des torses fracassés, des doigts, des morceaux d'uniformes, une botte intacte renfermant encore le pied de son propriétaire, une tête humaine appuyé contre l'issue de secours à l'instar d'un ballon de basket oublié.... Et, pis que tout, le cadavre tordu d'un homme à l'évidence grièvement blessé mais pas tué net quand ses deux jambes s'étaient trouvées pulvérisées. Un homme dont les poumons perforés lui avaient fait vomir du sang par la bouche et le nez, et dont les doigts avaient griffé le pont tandis que la coursive se dépressurisait autour de lui.

Auteur: Weber David Mark

Info: L'Univers d'Honor Harrington, L'Ombre de Saganami 1

[ gore ]

 

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lois universelles

Il y a dans la philosophie générale deux espèces de principes. Les uns ne sont que des idées générales mais vagues, plus propres à satisfaire l'esprit qu'à le conduire dans la recherche de la vérité, et qu'on croit le plus souvent plutôt parce qu'ils présentent un résultat piquant que parce qu'ils sont prouvés. Tels sont les principes que dans les individus d'une même espèce il n'y en a pas deux d'absolument semblables, qu'il n'y a point de saut dans la nature et que les êtres forment entre eux une chaîne non interrompue, que tout se produit dans la nature par une même force, ou vient d'un même principe, que partout elle agit en suivant un certain plan, et qu'elle suit toujours les voies les plus simples. Ces principes inféconds sont d'une haute antiquité, par ce qu'ils se présentent naturellement à l'esprit du philosophe qui jette un coup d'oeil sur ce qui l'environne et que par cela même qu'ils sont plus généraux et plus vagues, ils se peuvent découvrir sans qu'on ait eu besoin d'approfondir la nature.

Auteur: Condorcet Jean Antoine Nicolas de Caritat

Info: in "Tableau historique des progrès de l'esprit humain - Projets, esquisse, fragments et notes", A l'Institut National d'études démographiques, p. 143

[ sciences ] [ imprécision ] [ progrès ] [ poncifs ]

 

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Ajouté à la BD par Benslama