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ressources humaines

L'économie du marché du travail intervient ici de manière particulièrement destructrice. Un patron pourrait choisir soit de recycler un homme de cinquante ans pour qu'il se mettent à jour, soit de recruter un brillant jeune de vingt-cinq ans déjà prêt à foncer. Il est beaucoup moins cher de recruter le brillant jeune homme : moins cher parce que l'employé plus âgé aura une base salariale plus élevée et parce que les programmes de recyclage du personnel sont eux-mêmes des opérations coûteuses.

Ce processus de remplacement comporte un aspect social. Les employés plus âgés sont généralement plus autonomes et critiques à l'égard de leurs patrons que les plus jeunes. Dans les programmes de recyclage, les employés plus âgés se conduisent comme d'autres étudiants mûrs, jugeant la valeur de la compétence proposée et la façon dont elle est enseignée à la lumière de ce qu'ils ont eux-mêmes vécu. Le travailleur expérimenté complique le sens de ce qu'il apprend en jugeant sa valeur en fonction de son passé. Le jeune Turc, en revanche, est un stéréotype que viennent démentir maintes études de jeunes travailleurs eux-mêmes : manquant d'expérience et de statut dans une entreprise, ils ont tendance à se conduire prudemment, et s'ils n'aiment pas les conditions qui leur sont faites sur leur lieu de travail, ils sont enclins à partir plutôt qu'à résister. Cette porte leur reste ouverte parce que, étant jeunes, leur bagage familial et social est moins encombrant. Dans les entreprises, l'âge fait donc une différence importante entre ce que l'économiste Albert Hirschman appelle la "défection" (exit) et la "prise de parole" (voice). Quand ils sont mécontents, les jeunes travailleurs, plus souples, privilégient la défection ; plus critiques, les plus âgés expriment leurs insatisfactions.

Auteur: Sennett Richard

Info: La culture du nouveau capitalisme, p 83

[ travailleurs seniors ] [ employés juniors ]

 
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notion psychanalytique

La névrose n’est pas identique à un objet, ce n’est pas une sorte de parasite, étranger à la personnalité du sujet, c’est une structure analytique qui est dans ses actes et sa conduite. Le progrès de notre conception de la névrose nous a montré qu’elle n’est pas seulement faite de symptômes décomposables dans leurs éléments signifiants et dans les effets de signifié de ces signifiants [...] mais que toute la personnalité du sujet porte la marque de ces rapports structuraux. Tel qu’il est employé ici, le mot de personnalité va bien au-delà de son acception première avec ce qu’elle comporte de statique, et qui conflue avec ce que l’on appelle le caractère. Ce n’est pas cela, c’est la personnalité au sens où elle dessine dans les comportements, dans les rapports à l’Autre et aux autres, un certain mouvement qui se retrouve toujours le même, une scansion, un certain mode de passage de l’autre à l’Autre, et encore à un Autre qui se retrouve toujours et sans cesse, qui forme la modulation même de l’action obsessionnelle. [...]

En fin de compte, c’est une parole, si vous voulez. La somme du comportement du névrosé se présente comme une parole, et même comme une parole pleine, au sens où nous en avons vu le mode primitif dans l’engagement sous la forme d’un discours. C’est une parole pleine, mais entièrement cryptographique, inconnue du sujet quant au sens, encore qu’il la prononce par tout son être, par tout ce qu’il manifeste, par tout ce qu’il évoque et a réalisé inéluctablement dans une certaine voie d’achèvement et d’inachèvement, si rien n’y intervient qui soit de cet ordre d’oscillation qui s’appelle l’analyse. C’est une parole prononcée par le sujet barré, barré à lui-même, que nous appelons l’inconscient.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre V", "Les formations de l'inconscient (1957-1958)", éditions du Seuil, 1998, pages 474-475

[ définie ]

 

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spiritisme

En fait, la plupart de ceux qui croient ainsi "faire de la magie" ne font en réalité rien de plus ni d’autre que de s’autosuggestionner purement et simplement ; ce qu’il y a de plus curieux ici, c’est que les cérémonies arrivent à en imposer, non pas seulement aux spectateurs, s’il y en a, mais à ceux mêmes qui les accomplissent, et, quand ils sont sincères (nous n’avons à nous occuper que de ce cas, et non de celui ou le charlatanisme intervient), sont véritablement, à la façon des enfants, dupes de leur propre jeu. Ceux-là n’obtiennent donc et ne peuvent obtenir que des effets d’ordre exclusivement psychologique, c’est-à-dire de même nature que ceux que produisent les cérémonies en général, et qui sont du reste, au fond, toute la raison d’être de celles-ci ; mais, même s’ils sont restés assez conscients de ce qui se passe en eux et autour deux pour se rendre compte que tout se réduit à cela, ils sont bien loin de se douter que, s’il en est ainsi, ce n’est que du fait de leur incapacité et de leur ignorance. Alors, ils s’ingénient à bâtir des théories, en accord avec les conceptions les plus modernes, et rejoignant directement par là, bon gré mal gré, celles de la "science officielle" elle-même, pour expliquer que la magie et ses effets relèvent entièrement du domaine psychologique, comme d’autres le font aussi pour les rites en général ; le malheur est que ce dont ils parlent n’est point la magie, au point de vue de laquelle de pareils effets sont parfaitement nuls et inexistants, et que, confondant les rites avec les cérémonies, ils confondent aussi la réalité avec ce qui n’en est qu’une caricature ou une parodie ; si les "magistes" eux-mêmes en sont là, comment s’étonner que de semblables confusions aient cours parmi le "grand public" ?

Auteur: Guénon René

Info: Aperçus sur l'initiation, chapitre XX

[ critique ] [ crédulité ] [ rationalisation inappropriée ]

 

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injonction contradictoire

C’est donc la logique de la communication qui met le schizophrène en danger. [...]

Bateson traduit sa formule [double bind] par "approche et rejet" provoqués par l’angoisse de la mère ; mais je pense que la seule logique d’un processus d’approche et de rejet n’aboutira pas inévitablement à une schizophrénie. C’est cette logique de "double bind" traduite dans une dialectique du corps vécu, c’est-à-dire c’est la "logique" de la spatialité, qui aboutit à une schizophrénie. Si l’approche et le rejet sont compris comme un mouvement entre parties et totalité du corps, ce monde clos du "double bind" ne permet plus aucune autre issue que la destruction. On ne peut être partie du corps de la mère et, subitement, exister seul dans un monde fragmentaire.

Le drame dans la famille d’un schizophrène consiste en ce que les parents – et surtout la mère – ont besoin du corps de leur enfant pour se sécuriser dans leur peau. Cette participation au corps de l’enfant se traduit dans le langage. [...] tant que l’enfant est vécu comme partie du corps de sa mère, et par ce fait soumis au désir et à la parole de la mère, celle-ci est gentille et contente. Malgré cela, elle repousse l’enfant pour ne pas montrer qu’elle a besoin de cette symbiose. Si, à la suite de ce rejet, l’enfant essaie de se libérer, pour mener seul, dans ses limites à lui, une existence avec une identité à lui, la mère intervient pour récupérer "cette partie d’elle-même" qu’elle est en train de perdre. Tant que l’enfant aide la mère à se sécuriser, tout va bien. Si l’enfant cherche à devenir objet du désir de sa mère – ou d’une autre personne – tout se gâte ; car la mère n’a pas tout à fait acquis son identité et, par ce fait, comble les limites de son corps par son enfant : elle est incapable de développer un désir libre.

Auteur: Pankow Gisela

Info: "Structure familiale et psychose", éditions Flammarion, 2004, pages 79-80

[ description ] [ logique ]

 

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stade du miroir

C’est pour autant que le tiers, le grand Autre, intervient dans le rapport du moi au petit autre, que quelque chose peut fonctionner, qui entraîne la fécondité du rapport narcissique lui-même.

Exemplifions-le dans un geste de l’enfant devant le miroir, geste qui est bien connu, et qui n’est pas difficile à observer. L’enfant qui est dans les bras de l’adulte est confronté exprès à son image. L’adulte, qu’il comprenne ou pas, ça l’amuse. Il faut donner alors toute son importance à ce geste de la tête de l’enfant qui, même après avoir été captivé par les premières ébauches de jeu qu’il fait devant sa propre image, se retourne vers l’adulte qui le porte, sans que l’on puisse dire sans doute ce qu’il en attend, si c’est de l’ordre d’un accord ou d’un témoignage, mais la référence à l’Autre vient jouer là une fonction essentielle. Ce n’est pas forcer cette fonction que de l’articuler de cette façon, et de mettre ainsi en place ce qui s’attachera respectivement au moi idéal et à l’idéal du moi dans la suite du développement du sujet.

De cet Autre, pour autant que l’enfant devant le miroir se retourne vers lui, que peut-il venir ? Nous disons qu’il n’en peut venir que le signe image de a, cette image spéculaire, désirable et destructrice à la fois, effectivement désirée ou non. Voilà ce qui vient de celui vers lequel le sujet se retourne, à la place même où il s’identifie à ce moment, en tant qu’il soutient son identification à l’image spéculaire.

Dès ce moment originel, nous est sensible le caractère que j’appellerai antagoniste, du moi idéal. A savoir que, déjà dans cette situation spéculaire, se dédouble, et cette fois au niveau de l’Autre, pour l’Autre et par l’Autre, le moi désiré, j’entends désiré par lui, et le moi authentique […] – à ceci près que dans cette situation originelle, c’est l’idéal qui est là, je parle du moi idéal et non pas de l’idéal du moi, et que l’authentique moi est, lui, à venir.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, livre VIII - Le transfert" pages 411-412

[ déchirement ] [ intériorisation ] [ trait unaire ]

 

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végétaux

Stéphane Perraud : Dans quel état se trouvent les forêts primaires aujourd'hui ?

Francis Hallé : Il n'y en a quasiment plus ! Les forêts sont dites primaires quand elles n'ont jamais subi la moindre destruction humaine. Il y a quarante ans on en trouvait encore beaucoup à la surface du globe. Aujourd'hui, il n'en subsiste que des lambeaux, dans la boucle du fleuve Congo, en Australie, dans le Grand Nord canadien, en Sibérie... Seuls le climat très difficile ou l'absence totale d'accès les protègent encore de la folie destructrice des hommes. En Amazonie, c'est trop tard. On rase les arbres pour les remplacer par du soja transgénique et de l'élevage.

- Pourquoi est-ce si inquiétant ?

- La forêt joue un rôle déterminant pour la survie de l'humanité. Les arbres purifient l'atmosphère en absorbant du gaz carbonique et en rejetant de l'oxygène . Couper un arbre revient à détruire une usine d'épuration naturelle. Les arbres attirent la pluie. Leur feuillage et leur système racinaire filtrent l'eau. Ils jouent également un rôle de stabilisateurs pour les sols. Et bien sûr, ils abritent une flore et une faune exceptionnelle. Ce sont nos alliés, nos protecteurs. La disparition des forêts primaires n'est pas irréversible, mais pour passer d'une forêt secondaire (qui a repoussé après exploitation) à une forêt primaire, il faudrait la laisser tranquille pendant sept siècles !

- On entend souvent qu'une forêt a besoin d'être entretenue pour rester en bonne santé...

- C'est une hérésie ! Les forêts existent depuis plus de 350 millions d'années, elles se portaient très bien avant l'arrivée de l'homme. Elles ont su se reconstituer après chaque évolution climatique majeure. Plus on intervient dans une forêt, plus on la fragilise. Il faut au contraire laisser faire la nature. Le bois mort au sol par exemple préserve les micro-organismes. Une forêt détruite par un incendie repoussera mieux si on n'intervient pas. Sa capacité de régénération est incroyable. Saviez-vous que lorsqu'on coupe une branche, on favorise l'arrivée des maladies ? Au Jardin des Plantes à Paris, on trouve des arbres tricentenaires qui n'ont jamais été taillés. Ils se portent très bien et ne sont pas dangereux pour les visiteurs.

Beauté... Mesurable ? Il serait temps que tu comprennes que vous n'êtes que des principes d'action programmés pour survivre dans un milieu hostile, non prévu. Pour tenter de durer. Par conséquent la notion de beauté est tout à fait relative. Il y a éventuellement accoutumance à quelque chose de rassurant mais "Beauté mesurable", c'est comme si tu disais "vie passive".

Auteur: Hallé Francis

Info: 26 juin 2014

[ arbre ] [ nature ] [ équilibre ] [ écologie. éco-anxiété ]

 

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homme-machine

Les conférences Macy élaborent ainsi le projet d’une collaboration interdisciplinaire de diverses expertises, mathématiques, anthropologie, psychologie, psychanalyse non freudiennne, économie, logique…, en vue d’édifier une "science générale du fonctionnement de l’esprit". Les mathématiques et la logique sont bien entendu les références majeures de ces conférences. On y retrouve l’ancêtre auto-régulateur à boules de James Watt dans le concept principal qui nourrit leurs réflexions, et qui reste la part privilégiée de Wiener : "Feedback Mechanisms and Circular Causal Systems in Biological and Social Systems". La causalité circulaire, appréhendée dans le phénomène de feedback ou "rétroaction", est définie comme "processus dans lequel un effet intervient aussi comme agent causal sur sa propre origine, la séquence des expressions de la cause principale et des effets successifs formant une boucle dite boucle de rétroaction". Une autre formulation, par Heinz von Foerster à partir des années cinquante, est celle de "mécanismes qui produisent eux-mêmes leur unité (self-integrating mechanisms)". C’est là, pendant ces conférences Macy que se formalise et se conceptualise l’idée littéralement folle d’un auto-entrepreneuriat de l’homme par l’homme.

La 5e conférence, en 1948, qui porte le même intitulé que la 1re et la 4e : Circular Causal and Feedback Mechanisms in Biological and Social Systems, est consacrée à la structure du langageRoman Jakobson y participe. C’est la même année que McCulloch déclare que "du point de vue de l’analyse qu’on peut en faire, ‘‘il n’y a pas de différence entre le système nerveux et une machine informatique’’".

À partir de 1949, le terme "Cybernétique" est officiellement appliqué à la série des conférences, comme condensé de l’intitulé initial : Cybernetics : Circular Causal and Feedback Mechanisms in Biological and Social Systems. Comme d’habitude, le style de ces grands délirants les trahit d’avantage que toutes leurs équations. Deux participants à la 7e conférence en 1950, Pitts et Stroud, évoquent "l’immense perte d’information" entre les organes des sens et notre "computer" mental. C’est la dernière conférence à laquelle assistent Wiener et Von Neumann, qui passent la main au mathématicien Claude Shannon, père de la "théorie de l’information". Psychiatres et psychologues, spécialistes de l’hypnose et Gestalt thérapistes accompagnent depuis le début cette aventure qui ressemble à s’y méprendre à l’Académie d’exaltés dingos de Lagado décrite par Swift dans ses Voyages de Gulliver.

Voici par exemple comment Willard Rappleye, le président de la fondation Macy, résume en 1955 leurs découvertes : "Les conflits sociaux sont en réalité les symptômes de causes sous-jacentes : la psychiatrie nous enseigne la nature de ces causes. Par conséquent, les Insights et les méthodes de la psychiatrie, de la psychologie et de l’anthropologie culturelle élucident les perturbations émotionnelles du monde."

Une société qui va mal n’est donc pas une société où le riche exploite le pauvre, comme on l’imagine depuis la plus haute Antiquité jusqu’aux Gilets Jaunes. C’est une société "émotionnellement perturbée" dont la Psychiatrie est à même de résoudre tous les symptômes.

Freud y est banni d’emblée. Lors de la conférence de 1946, toujours sous l’égide du même intitulé : "Mécanismes de rétroaction et Systèmes causaux circulaires dans les Systèmes biologiques et sociaux", Norbert Wiener remet en cause le concept freudien de Libido, sous prétexte que "l’information est un concept de base plus approprié pour décrire des évènements psychologiques.".

Pourquoi ? Comment ? Bien malin qui le dira.

Auteur: Zagdanski Stéphane

Info: https://lundi.am/La-Cybernetique-a-l-assaut-de-l-Homme?

[ historique ] [ dépolitisation ] [ révisionnisme freudien ] [ critique ]

 

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humaine syntonisation

À la suite de Bernard d’Espagnat qui a proposé une interprétation permettant de résoudre les problèmes soulevés par la théorie des états relatifs d’Everett, j’ai développé une position, le solipsisme convivial, qui s’intègre dans le cadre de la théorie de la décohérence. Cette position suppose qu’on refuse de se placer dans le cadre du réalisme empirique pragmatique. Bien que défendant par ailleurs une position différente qu’il serait trop long de détailler ici, je me placerai ici dans le cadre du réalisme métaphysique.

La décohérence est alors le mécanisme qui explique l’apparence classique pour nous d’une réalité qui demeure essentiellement quantique, c’est-à-dire enchevêtrée. Le solipsisme convivial fait entrer l’observateur lui-même dans le grand système. Le raisonnement que nous avons décrit conduit alors à considérer que l’observateur est aussi dans un état enchevêtré avec le système, l’appareil et l’environnement. Du point de vue de la réalité profonde (et non de l’apparence de cette réalité pour nous), seule une fonction d’ondes globale superposée "existe". Dans cette fonction d’ondes, les différents résultats possibles de mesure sont présents et sont corrélés ainsi que tous les états correspondants de l’observateur. La décohérence intervient et permet de régler un certain nombre de problèmes que nous n’avons pas eu la possibilité d'évoquer : quelle est la grandeur mesurée par exemple, ce qui a pour effet de résoudre la difficulté que nous avons signalée à propos de l’interprétation d’Everett. Le solipsisme convivial consiste alors à considérer que la conscience de l’observateur est "accrochée" à l’une des branches de la fonction d’ondes ne lui permettant d’observer que la partie classique correspondante. La conscience joue en quelque sorte le rôle d’un filtre ne permettant de voir qu’une partie de la fonction d’ondes globale.

Une définition précise de ce processus permet de montrer que les prédictions habituelles de la mécanique quantique sont respectées malgré le fait que la fonction d’ondes n’est jamais rigoureusement réduite. Le point surprenant est alors que rien n’oblige deux observateurs différents à être accrochés à la même branche. Pour une mesure donnée, un observateur peut être accroché à la branche donnant le résultat A alors qu’un autre le sera à la branche donnant le résultat B. Comment peut-il en être ainsi alors qu’on sait que deux observateurs de la même expérience sont ”en général” d’accord sur le résultat ? La raison en est que la communication entre observateurs est elle-même un processus de mesure et que le mécanisme d’accrochage garantit la cohérence des observations pour un observateur.

Supposons qu’André a observé le résultat A et Bernard le résultat B. Les deux observations ne sont que l’accrochage de la conscience d’André et de Bernard à leur branche propre de la fonction d’ondes globale qui contient les deux possibilités. Si André demande à Bernard ce qu’il a vu, l’interaction entre André et Bernard qui en résulte contient la totalité des possibilités, donc à la fois une branche où Bernard répond A et une branche où Bernard répond B. La fonction d’ondes d’André sera après l’interaction avec Bernard dans un état enchevêtré contenant les deux réponses mais la conscience d’André s’accrochera à la branche correspondant à la réponse cohérente avec son observation précédente, il entendra donc Bernard répondre A conformément à son attente. C’est la raison pour laquelle cette interprétation porte le nom de solipsisme convivial : chaque observateur vit dans son monde qui peut être totalement différent de celui des autres, mais il n’existe aucun moyen de se rendre compte des désaccords et les observateurs sont en parfait accord. Ceci fournit une nouvelle explication de l’intersubjectivité : il n’y a aucun moyen de constater un désaccord.

Signalons pour terminer une conséquence étrange sur l’indéterminisme de la mécanique quantique. La fonction d’ondes de l’Univers évolue de manière parfaitement déterministe par l'équation de Schrödinger, seul le mécanisme d’accrochage tire au sort la branche à laquelle chaque observateur s’accroche. Ce n’est donc plus Dieu qui joue aux dés, c’est l’homme, mais avec le constat étrange que deux joueurs peuvent voir le même dé tomber sur une face différente. 

Auteur: Zwirn Hervé

Info: Mécanique quantique et connaissance du réel.

[ prospective scientifique ]

 

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pouvoir

Cela porte un nom: ploutocratie
L'interventionnisme sert à enrichir les riches et appauvrir les pauvres; le non-interventionnisme sert à enrichir les riches et appauvrir les pauvres.
Face à l'interventionnisme sans précédent des Etats pour sauver un secteur financier en échec depuis 2008, d'aucuns ont cédé à la tentation facile d'une critique libérale qui a identifié son unique coupable: l'Etat. Ainsi, l'étatisme serait le responsable de tous les maux actuels. Mais ces penseurs, hors de la réalité, ne voient que la partie du problème qui les arrange. Car la critique libérale de l'interventionnisme échoue totalement à expliquer le non-interventionnisme obstiné par lequel, l'autre moitié du temps, ce même Etat faillit entièrement dans la régulation et l'imposition de sanctions un tant soit peu opérantes contre les abus du système financier.
J'ai écrit ici en août dernier que le capitalisme de marché n'a jamais existé, car il n'existe qu'à temps partiel: uniquement quand ses promoteurs, l'élite de la finance, en retirent d'énormes profits. Et qu'il cesse d'exister quand ces derniers en retirent des pertes. Le capitalisme libéral s'avère donc aussi utopique que le communisme sous l'URSS.
Un "libre marché" subventionné
Aux Etats-Unis, lorsque la période est à l'euphorie boursière, le système se fait ultra-libéral et dérégulateur pour permettre aux acteurs des marchés de maximiser leurs gains, libres de toute contrainte réglementaire. L'Etat et les autorités de surveillance démissionnent, les standards de l'éthique s'effondrent, comme ce fut le cas aux Etats-Unis avant 2000 (crise des valeurs technologiques), avant 2002 (scandales comptables) et avant 2008 (crise des subprimes). Aux Etats-Unis, quelque 250 lois et réglementations fédérales et étatiques favorisant la protection de l'épargne ont ainsi été démantelées depuis les années 1980 à la demande des banques, ouvrant l'ère du crédit prédateur qui a mené à la crise des subprimes.
Mais lorsque la période est au krach boursier, la finance sollicite l'interventionnisme maximal de l'Etat et des banques centrales, sommés de subventionner les chantres du non-interventionnisme. Le système se fait étatiste au plus haut degré pour protéger les acteurs du "libre marché" de toute perte ou sanction, alors qu'ils ont échoué. Ainsi, quand l'Etat intervient, c'est pour enrichir les riches, et quand il s'abstient d'intervenir, c'est aussi pour enrichir les riches. Le système s'autorise à être ultra libéral à la hausse et hyper interventionniste à la baisse, opérant dans les deux cas une redistribution dans un seul sens: de la base vers le haut. Il ne s'agit donc pas d'être pour ou contre l'interventionnisme étatique, mais contre le mélange prédateur des deux, savamment organisé pour n'agir que dans l'intérêt du secteur financier. Un interventionnisme qui agirait pour sauver à la fois les banques et les plus démunis de la société serait plus défendable que le présent système. Un non-interventionnisme qui laisserait les banques faillir, et priverait aussi de protection les moins favorisés, serait plus défendable que le présent système.
Mais le système actuel, où l'élite gagne à tous les coups, porte un nom. Et ce n'est pas l'étatisme. C'est la ploutocratie (gouvernement par la classe des riches). Les Etats-Unis, modèle dominant de notre ère, ne sont pas une démocratie, mais une ploutocratie. Nous vivons en ploutocratie. Francis Fukuyama, auteur de La fin de l'histoire, a récemment écrit plusieurs essais sur la ploutocratie américaine. D'après le magazine The American Interest, les Etats-Unis, qui étaient une ploutocratie industrielle en 1890-1920, sont devenus une ploutocratie financière dès les années 1990. L'élite de la finance, lobby désormais plus puissant que celui de la défense, sponsorise aujourd'hui l'Etat afin qu'il serve ses intérêts. C'est ainsi qu'aucun dirigeant financier n'a eu à répondre des abus sans précédent de la spéculation sur les subprimes, alors que 50 millions d'Américains sont à la soupe populaire. Les amendes payées par Wall Street représentent moins de 5% des profits engrangés durant la bulle. Et des scandales outranciers comme les manipulations du taux LIBOR resteront probablement impunis. A chaque euphorie, le non-interventionnisme de l'Etat aboutit à sur enrichir les élites financières (25 gérants de hedge funds ont gagné, sur la seule année 2006, autant que le PIB de l'Islande), et à chaque crise l'interventionnisme appauvrit les pauvres: entre 1970 et 2008, le revenu de 0,1% des plus riches a progressé de 385%, tandis que le revenu de 90% de la population n'a pas bougé. L'impunité fait partie de la ploutocratie, tout comme le non-interventionnisme, dans la mesure où c'est un non-interventionnisme acheté.

Auteur: Zaki Myret

Info: 28 octobre 2012

[ fric ] [ injustice ] [ avidité ] [ société ] [ USA ]

 

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savoir

"Nous savons combien d'erreurs nous avons faites" dit le Dr. Weinberg qui est irrité par ces affirmations que les gens sans foi religieuse sont sans boussole morale. Quoi qu'il arrive, ajoute-t-il "l'expérience d'être scientifique fait apparaître la religion comme peu pertinente... la plupart des scientifiques que je connais ne pensent simplement pas beaucoup à cela. Ils ne pensent pas assez à la religion pour qu'on puisse les qualifier d'athées pratiquants." La plupart des scientifiques qu'il connaît et qui croient en Dieu, ajoute-t-il, croient en un "Dieu qui est derrière les lois de la nature mais qui n'intervient pas." Kenneth R. Miller, professeur de biologie à Brown, indique que ses étudiants sont souvent étonnés de constater qu'il est religieux, particulièrement quand ils se rendent compte que sa foi n'est pas une sorte de vague théisme mais un catholicisme romain véritable. Le Dr. Miller dont le livre "trouver le Dieu de Darwin" explique sa réconciliation de la théorie d'évolution avec sa foi religieuse, dit qu'il fut habituellement défié dans ses classes de biologie par des étudiants dont les religions n'acceptent pas l'évolution, ils demandèrent quelle serait l'importance de cette la théorie dans le cours. "Ce qu'ils me demandaient vraiment c'était " dois-je croire dans cette histoire pour avoir un A ?... Lui leur disait que la croyance n'est jamais utile en science. Je ne m'inquiète pas si tu crois aux cycles de Krebs" dit-il, parlant du processus par lequel l'énergie est utilisée dans la cellule "je veux juste que tu saches ce que c'est et comment ça fonctionne. Mon sentiment au sujet de l'évolution est identique." Pour le Dr. Miller et d'autres scientifiques, la recherche n'est pas faite de croyance. La "foi est une chose que tu crois dans ton coeur" dit Joseph E. Murray, prix Nobel de médecine en 1990 pour son travail sur les transplantations d'organes. Mais dans la recherche scientifique dit-il "ce sont les résultats qui comptent." Le DR. Murray se décrit comme "catholique dès le berceau" qui a rarement manqué la messe hebdomadaire et qui prie chaque matin, il dit que quand il se préparait à la première greffe humaine d'organe, un rein qu'un jeune homme avait donné à son jumeau identique, lui et ses collègues consultèrent un certain nombre de chefs religieux pour savoir s'ils faisaient la bonne chose. " C'était normal" dit-il. Utiliser chaque outil "Quand tu cherches la vérité tu devrais employer chaque chemin, y compris la révélation," dit le Dr. Murray, qui est membre de l'académie pontificale qui conseille le Vatican sur les questions scientifiques, et qui a décrit l'influence de sa foi sur son travail dans son mémoire "Chirurgie de l'âme" (Science History Publications, 2002). Lors de sa participation au jury d'une université il fut consterné par la réception très tiède sur ses remarques quant à l'incompatibilité de la bonne science et de la croyance religieuse. Le Dr. Hauptman dit qu'il a discuté de ceci avec ses collègues à Buffalo où il est président de l'institut de recherche Hauptman-Woodward. "je pense que presque sans exception les scientifiques à qui j'ai parlé croient en l'existence d'un être suprême" dit-dit. "Si on me demandes de l'expliquer - je ne le peux pas." Mais Richard Dawkins, théoricien évolutionniste à Oxford, dit que même les scientifiques qui sont croyants ne réclament pas avoir de preuves pour cette croyance. " Le plus qu'ils diront est qu'il n'y a aucune preuve contre... Ce qui est pathétiquement faible. Cependant il n'y a aucune preuves contre toutes sortes de choses mais nous ne perdons pas notre temps à croire en elles." Le DR. Collins indique qu'il croit que les scientifiques sont peu disposés à professer leur foi en public "parce que la prétention du scientifique est qu'on y a pas besoin d'une action surnaturelle" ou peut-être en raison de cette fierté qu'il y a dans l'idée que la science est la source ultime pour toute signification intellectuelle. Mais il dit croire que les scientifiques sont souvent simplement peu disposés à affronter les grandes questions auxquelles les religions ont essayé de répondre. " On ne comprendra jamais ce que signifie être un être humain par l'observation naturaliste.... on ne comprendra pas pourquoi on est ici et quelle en est la signification. La science n'a aucun pouvoir vis-à-vis de ces questions. Et sont-elles les questions les plus importantes que nous ayons à nous poser ?

Auteur: Dean Cornelia

Info: 23 Août 2005

[ religion ]

 

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