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acceptation

L'horizon vers lequel se dirige cette sagesse me paraît être un renoncement aux désirs mêmes dont la blessure engendre la plainte: renoncement d'abord au désir d'être récompensé pour ses vertus, renoncement au désir d'être épargné par la souffrance, renoncement à la composante infantile du désir d'immortalité ... Pareille sagesse est peut-être esquissés à la fin du livre de Job, quand il est dit que Job est arrivé à aimer Dieu pour rien ... Aimer Dieu pour rien, c'est sortir complètement du cycle de la rétribution ... Peut-être cet horizon de sagesse , dans l'Occident judéo-chrétien, recoupe-t-il celui de la sagesse bouddhique.

... la lutte éthique et politique contre le mal qui peut rassembler tous les hommes de bonne volonté ... anticipations sous forme de paraboles d'une condition humaine où, la violence étant supprimée, l'énigme de la vraie souffrance, de l'irréductible souffrance, serait mise à nu.

Auteur: Ricoeur Paul

Info: Le mal : Un défi à la philosophie et à la théologie, pp 64-65

[ sobriété ] [ croyance ] [ dualisme ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

indéterminisme

Chaque fois que les scientifiques essayent d'observer le monde quantique, ils le dérèglent. Et parce qu'au moins un quantum d'énergie doit toujours être impliqué, il n'y a aucun moyen de réduire la taille de cette perturbation.
Nos actes d'observation de l'univers, nos tentatives de rassembler les connaissances, ne sont plus strictement objective parce qu'en cherchant à connaître l'univers dans lequel nous agissons cela le trouble. La science se targue d'objectivité, mais maintenant la nature nous dit que nous ne voyons jamais un monde quantique pur, vierge et objectif. Dans chaque acte d'observation, le sujet observant entre dans le cosmos et le perturbe d'une manière irréductible.
La science c'est comme photographier une série de gros plans dos au soleil. Quelle que soit la façon dont vous bougez, votre ombre est toujours quelque part sur la photo. Peu importe ce que vous faites, vous ne pouvez jamais vous effacer de la scène photographiée.

Auteur: Peat F. David

Info: De Certitude à l'incertitude: L'histoire des sciences et des idées au XXe siècle

[ limitation ]

 

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double codage

Mais le rapport du langage à la peinture est un rapport infini […] Ils sont irréductibles l'un à l'autre : on a beau dire ce qu'on voit, ce qu'on voit ne loge jamais dans ce qu'on dit, et on a beau faire voir, par des images, des métaphores, des comparaisons, ce qu'on est en train de dire, le lieu où elles resplendissent n'est pas celui que déploient les yeux, mais celui que définissent les successions de la syntaxe. Or le nom propre, dans ce jeu, n'est qu'un artifice : il permet de montrer du doigt, c'est-à-dire de passer subrepticement de l'espace où l'on parle à l'espace où l'on regarde, c'est-à-dire de les refermer commodément l'un sur l'autre comme s'ils étaient adéquats […] Peut-être y a-t-il, dans ce tableau de Velázquez, comme la représentation de la représentation classique, et la définition de l'espace qu'elle ouvre.

Auteur: Foucault Michel

Info: Les mots et les choses, introduction

[ philosophie ] [ écriture ] [ peinture ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

fanatisme

Ce jeune musulman, élève de Massignon, qui vint un matin me parler et que j'envoyai à Marcel de Coppet : avec des larmes, des sanglots dans la voix, il racontait sa conviction profonde : l'Islam seul était en possession de la vérité qui pouvait apporter la paix au monde, résoudre les problèmes sociaux, concilier les plus irréductibles antagonismes des nations... Berdiaev réserve ce rôle à l'orthodoxie grecque. De même le catholique ou le juif, chacun à sa religion propre. C'est au nom de Dieu qu'on se battra. Et comment en serait-il autrement, du moment que chaque religion prétend au monopole de la vérité révélée ? Car il ne s'agit plus ici de morale ; mais bien de révélation. C'est ainsi que les religions, chacune prétendant unir tous les hommes, les divisent. Chacune prétend être la seule à posséder la Vérité. La raison est commune à tous les hommes, et s'oppose à la religion, aux religions.

Auteur: Gide André

Info: 14 avril 1933, p.1169

[ terrorisme ]

 

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condamné à mort

Werner comprenait que le supplice n'était pas simplement la mort, mais encore quelque chose de plus. En tout cas, il résolut de l'accueillir avec calme, comme quelque chose de secondaire et il décida de vivre jusqu'à la fin comme si rien ne s'était passé et ne se passerait. C'était de cette manière seulement qu'il pouvait exprimer le plus profond mépris pour le supplice et conserver sa dernière et irréductible liberté, sa liberté d'esprit. Au tribunal - ses camarades, qui connaissaient bien cependant son intrépidité altière et froide, ne l'auraient peut-être pas cru eux-mêmes - il ne pensa ni à la vie, ni à la mort : il jouait mentalement une difficile partie d'échecs, avec l'attention la plus profonde et la plus tranquille. Excellent joueur, il avait commencé cette partie le jour même de son emprisonnement et la continuait sans relâche. Et le verdict qui le condamnait à la potence ne déplaça aucune pièce sur l'échiquier invisible.

Auteur: Leonid Nikolaïevitch Andreïev

Info: Les Sept Pendus

[ détermination ]

 

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isolement

Cette histoire mouvementée de la solitude a laissé de nombreuses traces, littéraires surtout: les solitaires sont souvent très bavards par écrits. Ils ont laissé des confidences, des plaidoyers, des journaux intimes, des poésies, des lettres. La solitude a donné lieu à bien des débats philosophiques, religieux, littéraires, car elle n'a jamais laissé indifférent: elle fascine, intrigue, étonne, attire et scandalise, on l'admire ou on s'en moque, on en fait une vertu ou un vice, un refuge ou un enfer, mais à toutes les époques on en parle avec passion. Depuis le XIXe siècle, les sciences humaines se penchent sur ce phénomène: sociologues, psychologues, psychanalystes, médecins, philosophes lui consacrent d'innombrables travaux. Et elle continue à diviser, suivant qu'on l'envisage comme fléau social, comme composante irréductible de la condition humaine, comme anomalie ou comme plénitude de l'individu, comme détresse ou comme salut.
La solitude ne laisse ni neutre ni indifférent. Elle engage toute notre conception de la condition humaine.

Auteur: Minois Georges

Info: Histoire de la solitude et des solitaires, p. 11

[ outil ] [ mémoires ] [ journal ]

 

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limitation

...chaque fois que les scientifiques tentent d'observer le monde quantique, ils le perturbent. Et parce qu''il faut toujours qu'au moins un quantum d'énergie soit impliqué, il est impossible de réduire la taille de cette perturbation.

Nos actes d'observation de l'univers, nos tentatives de collecte de connaissances, ne sont plus strictement objectifs, car en cherchant à connaître l'univers, nous agissons en le perturbant. La science s'enorgueillit de son objectivité, mais la nature nous dit maintenant que nous ne voyons jamais un monde quantique pur, immaculé et objectif. A chaque acte d'observation, le sujet observateur pénètre dans le cosmos et le perturbe de manière irréductible.

La science, c'est comme photographier une série de gros plans en tournant le dos au soleil. Quelle que soit la direction dans laquelle vous vous déplacez, votre ombre tombe toujours sur la scène que vous photographiez. Quoi que vous fassiez, vous ne pourrez jamais vous effacer de la scène photographiée.

Auteur: Peat F. David

Info: From Certainty to Uncertainty: The Story of Science and Ideas in the Twentieth Century

 
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Ajouté à la BD par miguel

christianisme

La religion chrétienne, qui n’a jamais vécu que l’irreprésentabilité de ce vide [du tombeau], s’en est d’autant plus fortifiée qu’elle a encouragé la prolifération, autour de ce vide, d’images inspirées des épisodes évangéliques, d’autant plus denses, d’autant plus admirables et multiples, qu’elles ne tirent leur légitimité que de ce vide irreprésentable et central, de ce gouffre hors-jeu, inintégrable, irréductible à la raison, et qui est aussi un trou dans l’Histoire. Le tombeau vide, parce qu’il interdit les rites funéraires et le culte des morts, ouvre l’histoire des arts, qui est l’histoire des vivants dans leur réalité concrète et leur volonté de jouir de cette réalité. Sans ce trou, sans ce puits à images où résident toutes les promesses de la vie éternelle, la progression du réalisme à travers l’art n’aurait jamais eu lieu, puisque c’est l’irreprésentable de la résurrection qui aura toujours été le garant, la garantie, la caution a contrario des avancées successives du représenté et du représentable.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 4", Les Belles Lettres, Paris, 2010, pages 1489-1490

[ mystère ] [ imaginaire ] [ saturation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

refoulement

[…] Freud était un homme qui, quand il avait une fois vu quelque chose – et il savait voir, et le premier – n’en lâchait pas le tranchant. Et c’est ce qui fait la valeur prodigieuse de son œuvre. Bien entendu, dès qu’il avait fait une découverte, immédiatement s’exerçait sur elle ce travail de rongeur qui se produit toujours autour de toute espèce de nouveauté spéculative, et tend à tout faire rentrer dans la routine. Voyez la première grande notion originale qu’il a apportée sur le plan purement théorique, la libido, et le relief, le caractère irréductible qu’il lui donne en disant – la libido est sexuelle. Pour bien nous faire entendre de nos jours, il faudrait dire que ce que Freud a apporté, c’est que le moteur essentiel du progrès humain, le moteur du pathétique, du conflictuel, du fécond, du créateur dans la vie humaine, c’est la luxure. Et déjà au bout de dix ans, il y avait Jung pour expliquer que la libido, c’était les intérêts psychiques. Non, la libido, c’est la libido sexuelle.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Dans le "Séminaire, Livre II", page 84

[ banalisation conceptuelle ] [ psychanalyse ] [ éloge ] [ historique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

humanisme

A force de vivre ainsi en clandestin, sans aucune preuve officielle de sa propre identité, on finit par ne plus croire en sa propre existence, par douter d'être un être humain, un être vivant. On passe comme une ombre, on n'a le droit à rien, on n'a même pas le droit de dire qui on est, comment on s'appelle, puisque l'autorité, celle qui délivre les tampons officiels, les certificats, les attestations, vous dénie le droit de le dire. On est assigné à la non-résidence en soi-même, à la non-existence. Ou alors il faut avoir une confiance en soi qui défie l'autorité et les tampons officiels, une certitude d'être soi, d'avoir une identité propre, irréductible, indestructible, quand tout, partout, veut vous persuader que vous n'êtes rien, un chien qui court le long des murs pour se faire oublier. J'ai un tel respect pour ces hommes-là, pour ces femmes-là, qui se tiennent debout malgré tout, contre tout. Qui n'ont pas de papiers pour prouver leur identité, mais qui, jour après jour, apprennent à d'autres qui en ont ce que c'est d'être un homme, d'être une femme, envers et contre tout.

Auteur: Rémond Alain

Info: Tout ce qui reste de nos vies

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Ajouté à la BD par miguel