Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 23
Temps de recherche: 0.0367s

réconfort

L'adoration d'une vérité se double ainsi toujours d'une indifférence à l'égard du contenu de cette vérité même. Il arrive même parfois à de tels fanatiques, lorsqu'ils en viennent à douter de leur idole ou de leurs idoles successives, de ne trouver d'apaisement que dans une dévotion envers une cause humble mais indiscutable, par exemple la vérité arithmétique. Celui qui a cru en tout mais aussi douté de tout peut très bien faire, en fin de carrière, un excellent expert-comptable : l'établissement d'additions justes et de comptes exacts lui offrant enfin l'occasion d'une indubitable et interminable jouissance du vrai. Ainsi Bouvard et Pécuchet, après avoir tâté de tout, devaient-ils en revenir, selon le projet de Flaubert, à leur projet initial de copistes scrupuleux et irréprochables.

Auteur: Rosset Clément

Info: Le principe de cruauté, P. 46

[ refuge ] [ maniaco-dépressif ]

 
Commentaires: 2

adolescence

Je sens brûler en moi un désir sauvage d'éprouver des sentiments intenses, des sensations ; une rage contre cette existence en demi-teinte, plate, uniforme et stérile ; une envie furieuse de détruire quelque chose, un grand magasin, par exemple, une cathédrale, ou moi-même ; une envie de commettre des actes absurdes et téméraires, d'arracher leur perruque à quelques idoles vénérées, de munir deux ou trois écoliers rebelles du billet tellement désiré qui leur permettrait de partir pour Hambourg, de séduire une petite jeune fille ou de tordre le cou à quelques représentants de l'ordre bourgeois. Car rien ne m'inspire un sentiment plus vif de haine, d'horreur et d'exécration que ce contentement, cette bonne santé, ce bien-être, cet optimisme irréprochable du bourgeois, cette volonté de faire prospérer généreusement le médiocre, le normal, le passable.

Auteur: Hesse Hermann

Info: Le Loup des steppes

[ exister ] [ pulsion ] [ révolte ]

 

Commentaires: 0

lassitude

Vers la mi-octobre je commençai à me lasser des émissions culinaires, irréprochables pourtant, et ce fut le vrai début de ma descente. Je tentai de m'intéresser aux débats de société, mais cette période fut décevante et brève : l'extrême conformisme des intervenants, la navrante uniformité de leurs indignations et de leurs enthousiasmes étaient devenus tels que je pouvais à présent prévoir leurs interventions non seulement dans leurs grandes lignes mais même dans le détail, en réalité au mot près, les éditorialistes et les grands témoins défilaient comme d'inutiles marionnettes européennes, les crétins succédaient aux crétins, se congratulant de la pertinence et de la moralités de leurs vues, j'aurais pu écrire leurs dialogues à leur place et je finis par éteindre définitivement mon téléviseur, tout cela n'aurait fait que m'attrister davantage, si j'avais eu la force de continuer.

Auteur: Houellebecq Michel

Info: Sérotonine, P. 333

[ critique ] [ constat ] [ ennui ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Bandini

lectures

Ils offraient matière à s’émerveiller, ces romans, car ils possédaient aucune espèce de saveur distinctive. Henry les assimilait dans son esprit à des tasses de thé versé d'une théière où l'on avait par inadvertance omis de mettre des feuilles de thé, et servies à des personnes qui étaient trop polies pour se permettre une remarque, ou en réalité qui n'aimaient pas le thé. La théière et les tasses étaient d'un modèle irréprochable, l'eau avait la température parfaite, et coulait librement du bec de la théière, mais le breuvage était absolument incolore et insipide. C'étaient des romans faits pour ceux qui aimaient en avoir toujours un sous la main, mais n'avaient guère le goût de la lecture en soi. On pouvait les refermer aussi facilement qu'on les ouvrait, et cinq minutes après en avoir fini un, on ne se souvenait pas d'un traitre mot. Bien entendu il n'avait jamais communiqué cette opinion à Norris.

Auteur: Lodge David

Info: L'Auteur ! L'Auteur !  p 406

[ fades ] [ ternes ] [ clichés ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

portrait de Napoléon

Son cou était un peu court, ses épaules larges, et le développement de sa poitrine annonçait une constitution robuste, moins forte cependant que son moral. Il avait les bras bien attachés, la jambe bien faite et le pied petit. Sa main, dont il tirait un peu de vanité, était ferme et potelée, avec des doigts effilés. Il avait le front haut et large, les yeux gris et investigateurs, le nez droit et bien conformé, d'assez belles dents, l'arc de la bouche parfaitement dessiné et le menton légèrement proéminent. Son teint était sans couleur, mais d'une pâleur transparente, sous laquelle on voyait circuler la vie. Ses cheveux châtains, très fins, qu'il avait porté longs et recouvrant ses oreilles jusqu'à l'époque de son expédition en Egypte, étaient alors coupés court et laissaient à découvert son front, siège de hautes pensées. Le galbe de son visage et l'ensemble de ses traits étaient d'une régularité irréprochable.


Auteur: Méneval Claude François de

Info:

[ description ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

nature

Je respecte le sapin rouge comme l’habitant d’un pays sombre. Il vit sur les versants humides et dans les vallées de l’ombre. Avec l’humidité, il pousse comme une flèche : c’est un bois léger, spongieux, idéal pour protéger les maisons contre le froid. C’est un respect purement formel que le mien, envers un arbre que je ne comprendrai jamais vraiment. Son indifférence aux saisons me laisse perplexe, parce qu’une plante toujours verte est comme un visage impassible. Je me méfie de sa forme irréprochable, qui le rend pareil à tous les autres. Les grandes étendues de sapins rouges me rappellent les forêts nordiques, les lacs et les fjords, la neige. Mais un jour de juillet, j’ai escaladé un rocher et ai vu quelque chose que je ne suis pas près d’oublier : la cime d’un sapin – rien d’autre que les derniers rameaux au soleil – couverte de fleurs bleues, un spectacle que seuls les oiseaux pouvaient admirer.

Auteur: Cognetti Paolo

Info: Le garçon sauvage : Carnet de montagne

[ émerveillement ] [ résineux ] [ conifère ] [ arbre ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

admiration

Je respecte le sapin rouge comme l’habitant d’un pays sombre. Il vit sur les versants humides et dans les vallées de l’ombre. Avec l’humidité, il pousse comme une flèche : c’est un bois léger, spongieux, idéal pour protéger les maisons contre le froid. C’est un respect purement formel que le mien, envers un arbre que je ne comprendrai jamais vraiment. Son indifférence aux saisons me laisse perplexe, parce qu’une plante toujours verte est comme un visage impassible. Je me méfie de sa forme irréprochable, qui le rend pareil à tous les autres. Les grandes étendues de sapins rouges me rappellent les forêts nordiques, les lacs et les fjords, la neige. Mais un jour de juillet, j’ai escaladé un rocher et ai vu quelque chose que je ne suis pas près d’oublier : la cime d’un sapin – rien d’autre que les derniers rameaux au soleil – couverte de fleurs bleues, un spectacle que seuls les oiseaux pouvaient admirer.

Auteur: Cognetti Paolo

Info: Dans "Le garçon sauvage", pages 117-118

[ description ] [ surprise ] [ vivant ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

femmes-hommes

L'oppression originelle de la femme est basée sur le dénigrement brut. Elle a causé la chute de l'Homme, ainsi est-elle devenue bouc émissaire. Mais pas le bouc émissaire irréprochable mais plutôt ce coupable qui mérite cent fois toute la souffrance que l'Homme a reporté sur elle. C'est la Femme du Livre de la Genèse. Ici, nos ancêtres, sans le bénéfice d'avoir connu l'Ancien Testament, ont bati la même histoire, celle-ci ne différant que par sa couleur locale. Au début le Ciel était tout proche de la Terre. Mais chaque soir la Femme coupait un morceau du ciel pour le mettre dans sa marmite de soupe, ou dans une autre version, elle frappait le Ciel de manière répétée et négligente avec le haut de son pilon alors qu'elle broyait le millet. Il y a aussi cette variable - tant est prodigieux l'esprit d'invention de l'Homme. Elle essuyait ses mains de cuisinière sur le visage céleste. Bref, quel que soit le détail de sa provocation, le Ciel s'est éloigné, en colère, de la terre, et Dieu avec.

Auteur: Chinua Achebe

Info: les Fourmilières de la Savane

[ religions ] [ christianisme ] [ pouvoir ]

 

Commentaires: 0

réseaux sociaux

Et bien, il y a deux semaines, je me suis présenté à un entretien d'embauche, et ils ont tourné un ordinateur vers moi en me demandant : "C'est vous?". Et là, je vois ces trucs que j'avais postés il y a des années, des photos de moi ivre mort, des coups de gueule d'ados sur des conneries, tu sais....
Alors inutile de te dire que j'ai pas eu le poste.
Du coup, avant ce nouvel entretien, j'efface tout : Facebook, Twitter, tout ce que je peux trouver. J'arrive et la première question qu'ils me posent, c'est : "Est ce que vous avez Facebook?" Je réponds non. Alors ils me demandent si je suis inscrit à un blog d'anciens élèves, ou sur LinkledIn. Je réponds non. Ils se regardent et ils me disent que leur société n'emploie que des gens au passé irréprochable, et que le problème, c'est que, dans mon cas, ils n'ont aucun moyen de vérifier. Non pas qu'ils m'accusent de quoi que ce soit mais quelqu'un qui n'a pas Facebook, c'est quelqu'un qui a l'air d'avoir des choses à cacher.
Sérieusement y a pas moyen de gagner.

Auteur: Barry Max

Info: Lexicon

[ big brother ]

 

Commentaires: 0

inventions

Ce matin, je crois bien avoir découvert la trace d'un nouveau pudendum, d'un nouveau motif de honte encore inconnu dans le passé. Pour le moment, je l'appelle "la honte prométhéenne", et j'entends par là "la honte qui s'empare de l'homme devant l'humiliante qualité des choses qu'il a lui-même fabriquées".

J’ai visité avec T. une exposition technique que l’on venait d’inaugurer dans le coin. T. s’est comporté d’une façon des plus étranges, si étrange que j’ai fini par l’observer, lui, plutôt que les machines exposées. Dès que l’une des machines les plus complexes de l’exposition a commencé à fonctionner, il a baissé les yeux et s’est tu. J’ai été encore plus frappé quand il a caché ses mains derrière son dos, comme s’il avait honte d’avoir introduit ses propres instruments balourds, grossiers et obsolètes dans une haute société composée d’appareils fonctionnant avec une telle précision et un tel raffinement. [...]

Si j’essaie d’approfondir cette "honte prométhéenne", il me semble que son objet fondamental, l’ "opprobre fondamental" qui donne à l’homme honte de lui-même, c’est son origine. T. a honte d’être devenu plutôt que d’avoir été fabriqué. Il a honte de devoir son existence – à la différence des produits qui, eux, sont irréprochables parce qu’ils ont été calculés dans les moindres détails – au processus aveugle, non calculé et ancestral de la procréation et de la naissance.

Auteur: Anders Günther Stern

Info: Dans "L'obsolescence de l'homme", trad. de l'allemand par Christophe David, éditions Ivrea, Paris, 2002, pages 37-38

[ rabaissement ] [ définie ] [ haine du hasard ] [ transhumanisme ] [ hommes-machines ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par Coli Masson