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terroir

La veillée de Noël était particulière. On avait mis de côté depuis l'été, une bûche de taille respectable, mal dégrossie, de foyard (hêtre) appelée keuche ou queuche. Après le souper, on plaçait la bûche dans la cheminée et on la laissait se consumer le plus longtemps possible : on veillait la keuche. On la recouvrait de cendres lorsqu'on partait à la messe de minuit pour ralentir sa combustion. On ne travaillait pas cette soirée-là car "les souris mangeaient le travail fait cette nuit-là". On conservait un charbon de la queuche pour protéger la maison contre un incendie, souvenir d'un certain paganisme des premiers chrétiens.

Auteur: Forgeot Jacqueline

Info: Guyonelle, Histoire et anecdotes d'un petit village de Haute-Marne

[ christianisme ] [ superstition ] [ bûche ] [ traditions ]

 

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sociologie

Il existe — et c’est éclairant — une thèse opposée, que j’appellerai la thèse du complot, selon laquelle il suffirait, pour expliquer un phénomène social, de découvrir ceux qui ont intérêt à ce qu’il se produise. Elle part de l’idée erronée que tout ce qui se passe dans une société, guerre, chômage, pénurie, pauvreté, etc., résulte directement des desseins d’individus ou de groupes puissants. Idée très répandue et fort ancienne, dont découle l’historicisme ; c’est, sous sa forme moderne, la sécularisation des superstitions religieuses. Les dieux d’Homère, dont les complots expliquent la guerre de Troie, y sont remplacés par les monopoles, les capitalistes ou les impérialistes.

Auteur: Popper Karl

Info: La Société ouverte et ses ennemis (1945), trad. Jacqueline Bernard et Philippe Monod, éd. Seuil, 1979

[ coupables ] [ historique ] [ complotisme ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

sciences

"Un homme peut à la mesure de son cerveau", a dit Spinoza. Il se trouve que nos grands penseurs en biologie, et plus particulièrement en neuro-biologie, se trouvent être des hommes qui ne croient qu'au corps physique; hors de lui pas de conscience, pas de pensée. Leur logique réductrice leur fait étudier des téléviseurs (les corps) et non les programmes ! Il est bien entendu qu'en l'absence de téléviseurs, il n'y a plus de télévision et que le téléviseur ne sécrète pas les programmes. Cependant, ces derniers sont les plus importants, car ils circulent partout, attendant d'être captés, et le téléviseur tout comme le corps n'est jamais qu'un support d'information.

Auteur: Bousquet Jacqueline

Info: Science dans la lumière

[ biophysique ] [ projectionniste ] [ chair-esprit ]

 

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vocabulaire

Dans une récente chronique, je donnais le mot "amant" comme exemple d'un terme dont le sens avait évolué et n'était pas le même dans la langue classique et et dans la langue moderne. Une lettre de protestation émanant d'un lecteur m'invite à préciser un peu les choses. Le changement de sens est indiscutable et signalé dans tous les dictionnaires importants. Dans la langue du XVIIe siècle, il désignait le plus souvent un amoureux, un soupirant et n'impliquait pas de relation sexuelle. Cela se vérifie dans des expressions comme les vers de Corneille, qui écrit :

"Tant qu'ils ne sont qu'amants, nous sommes souveraines,

Et jusqu'à la conquête ils nous traitent de reines."

Auteur: Romilly Jacqueline de

Info: Dans le jardin des mots

[ relatif ] [ diachronie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

détestation

Je ne puis m'approcher d'une ruche sans éprouver un sentiment de mépris, de dégoût et d'horreur.
Pourquoi ?
Parce que les abeilles ne font pas l'amour, seul "un bref clystère suivi d'une longue diarrhée" (la ponte) pour la reine seule, parce que les faux-bourdons (les mâles) sont exterminés et parce que la reine est condamnée à pondre toute sa vie dans le noir.
Ainsi, la ruche ou la fourmilière m'apparaissent comme des ruines vivantes, mais irréparables, et leur existence, si lugubre, si effrayante, devrait être pour les hommes un avertissement, et une éternelle leçon.
J'y voit le danger de l'uniformisation des individus dans le but de l'optimisation du rendement, qui fait disparaître la poésie et la beauté.

Auteur: Pagnol Marcel

Info: Inédits, textes réunis par Jacqueline et Frédéric Pagnol, éditions, Vertiges du Nord / Carrere, 1986

[ apiculture ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

adieu

Je ne vais pas, je ne peux pas, parler de la mort de Jeanne. C'est affaire entre elle et moi. Il y a pourtant deux moments dont il faut bien fixer le souvenir, parce qu'ils sont comme le sceau de tout ce qui précéda et que leur noblesse donne son sens à l'ensemble. C'est d'abord ce regard que nous avons échangé le dernier soir. Un regard d'une tendresse si parfaite et si pure qu'elle était déjà presque désincarnée - un regard que l'intensité rendait poignant, mais où ne se sentait aucune anxiété. Et il y eut en dernier ce sourire plein de jubilation - comme si lui était apparue, à peine croyable, la récompense de tant de peines. Le sens de ce sourire ? Je ne sais pas. Je l'ai vu ; et, depuis, je vis de ce souvenir.

Auteur: Romilly Jacqueline de

Info: Jeanne, qui était sa mère

[ maman ] [ mort ] [ libération ] [ mère-fille ]

 

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indépendance

A vivre seul, au moins quelques années, on apprend à passer du besoin qui ligote au désir et au rêve qui ouvrent grand l'espace en soi et autour de soi. A vivre seul, on apprend à choisir ses relations au lieu de les supporter, de s'en accommoder. Sauvage et sociable tout à la fois, l'individu solitaire ne se croit pas obligé d'aller à des repas de famille, de participer à des fêtes dont les convives l'ennuient. Et de cela il ne se sent nullement culpabilisé parce qu'il est en accord avec ce qu'il fait. Se tenir en solitude, c'est chérir une situation propice à inattendu, à l'incroyable dont les tableaux de Van Eyck et de Brueghel esquissent l'apparition. C'est se vouloir disponible, absolument; et non disponible pour quelque chose, en attente de quelqu'un. Se tenir dans la fraîcheur du commencement. C'est donc un état émerveillé.

Auteur: Kelen Jacqueline

Info: L'esprit de solitude

[ égoïsme ] [ liberté ] [ art pictural ] [ plaisir ] [ ouverture ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

culture

Mais la connaissance du passé rendu vivant et présent, où la trouve-t-on ? Eh bien, avant tout, dans la littérature ! Et là est à mes yeux la merveille. On la trouve dans les textes français et étrangers, modernes et anciens. Aussi cela me paraît-il une erreur très grave que de représenter l'enseignement de la littérature comme une espèce d'élégance superflue et gratuite. En fait, c'est grâce à la littérature que se forme presque toute notre idée de la vie ; le détour par les textes conduit directement à la formation de l'homme. Ils nous apportent les analyses et les idées, mais aussi les images, les personnages, les mythes, et les rêves qui se sont succédé dans l'esprit des hommes ; ils nous ont un jour émus parce qu'ils étaient exprimés ou décrits avec force ; et c'est de cette expérience que se nourrit la nôtre.

Auteur: Romilly Jacqueline de

Info:

[ mémoire ] [ écriture ]

 

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anima

Déjà il jouissait seul de sa pensée
ce miroir heureux, et moi je goûtais
la mienne, en mêlant la douceur à l’amertume ;

et la dame qui m’amenait à Dieu
dit : “Change de pensée ; pense que je suis
auprès de Celui qui allège tous les torts.”

Je me tournai vers le son amoureux
de mon réconfort : et l’amour que je vis
alors dans les yeux saints, je renonce à le dire ;

non que je me défie de ma parole,
mais parce que la mémoire ne peut se retourner
aussi loin sur elle-même, si autrui ne la guide.

De cet instant je peux seulement redire
que, la contemplant, mon affection
fut libérée de tout autre désir,

tant que le plaisir éternel, qui rayonnait
directement en Béatrice, me contentait
par le reflet venu du beau visage.

En me vainquant par la lumière d’un sourire,
elle me dit : “Tourne-toi et écoute ;
le paradis n’est pas tout dans mes yeux.”

Auteur: Dante Alighieri

Info: La Divine Comédie, "Paradis", chant XVIII (trad. Jacqueline Risset)

[ absoluité ] [ couple ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

isolement

La solitude est parfois dure à supporter ; elle comporte des coups de cafard, à l'heure où le soleil se couche et où commence une soirée vide. Mais elle dispense tant de joies ! Se lever très tôt à l'aurore et s'en aller, à son gré, à son heure, c'est déjà une joie. Sentir avec intensité tout ce que l'on ressent, parce que l'on s'y donne en entier, c'est une richesse de plus. Poursuivre un même problème, âprement, de toute son attention, et déjeuner à trois heures s'il le faut, c'est une force. Aussi ai-je parfois tendance à penser que - sauf exceptions, naturellement - dans nos vies d'ici-bas, tous les lots sont équivalents. Je veux dire par là qu'un mari, un amant, des enfants sont des sources de hautes joies, mais entraînent aussi des soucis, des inquiétudes pour eux ou à cause d'eux, des espoirs parfois trompés, des déceptions, des absences. Celui qui n'a pas les joies n'a pas non plus les soucis. et, libres d'eux, il peut découvrir, s'il sait y parvenir, d'autres plaisirs sans prix, qui n'appartiennent qu'à lui. La solitude, on peut aussi l'appeler liberté : il faut seulement, comme pour la liberté en général, savoir la vivre et en vivre.

Auteur: Romilly Jacqueline de

Info: Sur les chemins de Sainte-Victoire

[ outil ]

 

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