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écrivain-sur-écrivain

Il est assez connu des gens du boulevard, ce grand bossu à la tête rentrée dans les épaules [Albert Wolff], comme une tumeur entre deux excroissances ; au déhanchement de balourd allemand, qu’aucune fréquentation parisienne n’a pu dégrossir depuis vingt-cinq ans, — dégaine goujate qui semble appeler les coups de souliers plus impérieusement que l’abîme n’invoque l’abîme !

Quand il daigne parler à quelque voisin, l’oscillation dextrale de son horrible chef ouvre un angle pénible de quarante-cinq degrés sur la vertèbre et force l’épaule à remonter un peu plus, ce qui donne l’impression quasi fantastique d’une gueule de raie émergeant derrière un écueil.

Alors, on croirait que toute la carcasse va se désassembler comme un mauvais meuble vendu à crédit par la maison Crépin, et la douce crainte devient une espérance, quand le monstre est secoué de cette hystérique combinaison du hennissement et du gloussement qui remplace pour lui la virilité du franc rire.

Planté sur d’immenses jambes qu’on dirait avoir appartenu à un autre personnage et qui ont l’air de vouloir se débarrasser à chaque pas de la dégoûtante boîte à ordures qu’elles ne supportent qu’à regret, maintenu en équilibre par de simiesques appendices latéraux qui semblent implorer la terre du Seigneur, — on s’interroge sur son passage pour arriver à comprendre le sot amour-propre qui l’empêche encore, à son âge, de se mettre franchement à quatre pattes sur le macadam !

Quant au visage, ou, du moins, ce qui en tient lieu, je ne sais quelles épithètes pourraient en exprimer la paradoxale, la ravageante dégoûtation !

[…]

En réalité, ce vomitif gredin est surtout lépreux. Il porte sur sa figure, — où tant de claques retentirent ! — la purulence infinie d’une âme récoltée pour lui dans l’égout, et il tient beaucoup plus de la charogne que du monstre.

Wolff est le monstre pur, le monstre essentiel, et il n’a besoin d’aucune sanie pour inspirer l’horreur. Il lui pousserait des champignons bleus sur le visage que cela ne le rendrait pas plus épouvantable. Peut-être même qu’il y gagnerait !…

L’aspect général rappelle immédiatement, mais d’une manière invincible, le fameux homme à la tête de veau, qu’on exhiba l’an passé, et dont l’affreuse image a souillé si longtemps nos murs.

Auteur: Bloy Léon

Info: Dans "Le Désespéré", Livre de poche, 1962, pages 403-404

[ vacheries ] [ portrait ] [ métaphores ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

handicap

Un enfant qui n’a qu’un bras peut, avec ce bras, arriver à la manipulation des objets qui lui sont nécessaire. Ce qui rend l’enfant mal socialisé, voire caractériel, avec une image du corps malsaine, non castrable au moment du sevrage oral, puis de la castration anale (agir autonome) par rapport à sa mère et qui le laisse en dépendance par rapport à elle, en fixation philique ou phobique, c’est que sa mère n’ait jamais voulu lui parler de son infirmité, alors qu’il observe la différence entre son corps et celui des autres enfants.

L’évolution saine de ce sujet, symbolisée par une image du corps non infirme, dépend donc de la relation émotionnelle de ses parents à sa personne : de ce que des informations véridiques, en paroles, lui sont délivrées très précocement, concernant son état physique d’infirme. Ces échanges humanisants – ou au contraire, leur absence, déshumanisante – proviennent de ce que les parents ont – ou non – accepté l’infirmité du corps de leur enfant. Sont-ils culpabilisés dans leur génitalité ? Sont-ils angoissés ? Cet enfant se trouve-t-il narcissisé d’être aimé tel qu’il est, ou, au contraire, dénarcissisé dans sa valeur d’interlocuteur qui, en tant qu’infirme, n’est pas aimé, dont l’infirmité n’est pas reconnue ni parlée ? [...] S’il est reconnu comme sujet de ses désirs, symbole de la parole conjointement accordée de deux humains tutélaires, qui sont responsables de sa naissance et qui l’aiment dans cette réalité sienne, qu’ils ne cherchent pas à lui faire oublier, ses parents (puis ses éducateurs) pourront donner à ses questions, par des médiations de langage et de façon pour eux inconsciente, la structure d’une image du corps saine. "Si tu étais un oiseau, tu pourrais voler..." "Si tu avais des pieds, des mains, tu pourrais faire comme ce petit garçon... tu es aussi malin que lui."

Et l’on voit ces enfants, sans bras ni jambes, arriver à peindre avec la bouche aussi bien que ceux qui ont des mains : et ceux qui n’ont que des pieds arriver à être aussi adroits avec leurs pieds que d’autres le sont avec des mains. Mais cela ne peut se faire que s’ils sont aimés et soutenus dans les moyens qui leur restent pour devenir créateurs, et qui sont représentants de leurs pulsions dans les échanges avec autrui.

Auteur: Dolto Françoise

Info: "L'image inconsciente du corps", éditions du Seuil, 1983, page 20

[ psychanalyse ] [ parents-enfant ] [ éducation ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

humour

L'enfant précoce
Le petit Thomas demande à sa maîtresse s'il peut lui parler après le cours. Elle accepte
- Alors, que veux-tu me dire Thomas ?
- Je pense être trop intelligent pour rester dans cette classe, je m'embête ! Je voudrais passer directement au Lycée.
Sur ce, le directeur informé, demande à Thomas s'il veut bien passer des tests, Thomas accepte sans hésiter. Le directeur, décidé à faire fort pour clore l'entretien rapidement, commence le test.
- Voyons voir Thomas : 36 x 49 ?
- 1764 !...
- Et 363 x 363 ?
- 131769, M. le directeur...
- Capitale du Liechtenstein ?
- Vaduz !
Le test continue pendant une demi-heure, Thomas ne fait aucune erreur. A la fin du test, le directeur est satisfait mais la prof demande si elle peut à son tour lui poser des questions.
Tous les deux acceptent, la prof commence.
- Bon, ... Thomas, ... la vache elle en a 4 et moi j'en ai 2, qu'est-ce que c'est ?
- Les jambes, Madame !
- Correct. Qu'est-ce qu'on trouve dans tes pantalons et pas dans les miens ?
Le directeur s'étonne de la question...
- Des poches, Madame !
- Où est-ce que les femmes ont les poils les plus frisés ?
Le directeur se prépare à intervenir lorsque Thomas répond :
- En Afrique, Madame !
- Qu'est-ce qui est mou mais qui, avec les mains d'une femme, devient dur ?
Le directeur ouvre grands les yeux, mais avant qu'il ait eu le temps de parler Thomas répond :
- Le vernis à ongles, Madame !
- Qu'est-ce que les hommes et nous avons au milieu des jambes ?
- Les genoux, Madame !
- Bien, et qu'est-ce qu'une femme mariée a de plus large qu'une femme célibataire ?
Le directeur n'en croit pas ses oreilles.
- Le lit, Madame !
- Qu'elle est la partie de mon corps qui est souvent la plus humide ?
- Votre langue, Madame !
- Quel mot commençant par la lettre C... désigne quelque chose qui peut être humide ou sec et que les hommes aiment regarder ?
- Le ciel, affirme Thomas.
Le directeur soufflant, transpirant comme un sauvage, décide d'arrêter le test et s'exclame :
- Ce n'est pas au lycée que je vais t'envoyer mais directement à l'Université ! Même moi j'aurais tout raté à ce test...

Auteur: Internet

Info: Morale de l'histoire : c'est avec l'âge que l'on devient pervers...

[ jeu de mots ] [ sexe ] [ école ]

 

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reines de beauté

[Un samedi soir, le comité syndical organise pour les jeunes travailleurs une soirée ayant pour thème l'élection de "Miss Usine". Mais pour les vigilants activistes, aucun divertissement ne peut avoir lieu sans une finalité éducative, voire idéologique.]

Devant les trognes de tartuffe d'un jury pesamment sérieux, rafraîchi par quelques jeunes qui, au milieu de petites vieilles et de vieux gâteux, avaient l'impression de se trouver comme des gamins au premier jour de maternelle, se succédèrent, à tour de rôle, lentement, avec une certaine grâce, d'authentiques beautés, des jambes sculpturales et les seins d'albâtre, des rousses minces, frêles, aux regards innocents comme ceux des veaux nouveau-nées, des hanches solides, prolétaires, et des jambes charnues, des regards simulant le désarroi ou l'innocence et des salopes à l'air monacal, accompagnées d'un délire d'applaudissements, sifflées et encouragées par leurs connaissances, venues nombreuses, des blondes évaporées et des brunes pécheresses, toutes invitées en chœur à venir dans divers bistrots à la réputation douteuse : "la rousse numéro dix à La Grenouille verte ! ; la rouquine numéro cinq à La Mégère magnifique ! ; la deux au Canonnier ! ; la trois au Porte-Jarretelle rouge ! ; nous fournissons la bière, toi, viens avec ce que tu as de mieux !", ce qui énervait de plus en plus le jury. À la fin, sur le grand nombre de candidates, quatre remportèrent à peu près autant de points. Le jury s'était retiré dans une pièce attenante pour formuler des questions de manière à les départager, les goûts étant tellement divers, la simple beauté n'était pas suffisante pour devenir Miss. Et tandis que Jomo incontournable et insouciant comme toujours installait sa chaise au milieu de la scène, pour pleurer de nouveaux avec son chant et sa guitare les chevaux innocents en si grand nombre sacrifiés en l'honneur de l'apparition des tracteurs, les candidates passaient au second plan, se tenaient grelottantes et malheureuses derrière lui, abandonnées provisoirement même de leurs admirateurs ; la voix de Jomo, claire, puissante dominait la salle, réveillant dans le public des souffrances sans nom, une étrange envie de pleurer, à telle enseigne que la réapparition du jury fut accueillie par des sifflets et des huées ; c'est Jomo qu'ils voulaient, mais celui-ci quitta la scène l'air soumis et absent, laissant aux belles, tirées brusquement de leur torpeur, les applaudissements qui n'en finissaient plus.

Auteur: Buzura Augustin

Info: Vocile nopții, traduit du roumain par Guy Hoedts

[ prolétaires ] [ défilé ] [ spectacles mélangés ] [ malentendu ] [ musique ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

combat

Furieuse, la bête se cabra et a tortilla ses intégrales itérées sous les coups polynomiaux du roi, s'écroula en une série infinie de termes indéterminés, puis se releva, montant à la puissance n, mais le roi l'avait tellement abreuvée de différentielles et de dérivées partielles que ses coefficients de Fourier s'annulèrent tous (voir le lemme de Riemann), et dans la confusion qui s'en suivit, les constructeurs perdirent complètement de vue tant le roi que la bête. Ils firent donc une pause, se dégourdirent les jambes, burent une gorgée de la cruche de Leyde pour reprendre des forces, puis se remirent au travail et recommencèrent depuis le début, en déployant cette fois tout leur arsenal de matrices tensorielles et de grands ensembles canoniques, attaquant le problème avec une telle ferveur que le papier même se mit à fumer. Le roi, s'étant précipité avec toutes ses coordonnées cruelles et ses valeurs moyennes, trébucha dans une sombre forêt de racines et de logarithmes, et dut faire marche arrière, puis il rencontra la bête sur un champ de nombres irrationnels (F1) et la frappa si durement qu'elle perdit deux décimales et un epsilon, mais la bête avait glissé autour d'une asymptote pour se cacher dans un espace de phase orthogonal à n dimensions, puis, ayant subi une expansion elle en ressortit, fumante de manière factorielle, et elle tomba sur le roi pour le blesser de manière passagère. Mais le roi, sans se décourager, revêtit sa cotte de mailles de Markov et tous ses paramètres imperméables, puis porta son incrément Δk à l'infini et asséna à la bête un véritable uppercut booléen, la faisant tituber à travers un axe des x et plusieurs parenthèses - mais la bête, préparée à cela, a abaissé ses cornes et... VLAN ! - Les crayons s'éparpillèrent comme des fous à travers les fonctions transcendantes et les doubles transformations, et lorsque la bête se rapprocha enfin alors que le roi était mis à terre pour le compte, les constructeurs se levèrent d'un bond, dansèrent une gigue, en riant et chantant, déchirant tous leurs papiers en lambeaux, à la grande surprise des espions juchés dans le lustre - perchés là en vain, car ils n'étaient pas initiés aux subtilités des mathématiques supérieures et n'avaient donc aucune idée de la raison pour laquelle Trurl et Klapaucius criaient maintenant, encore et encore, "Hourra ! Victoire !!!"

Auteur: Lem Stanislaw

Info: The Cyberiad

[ monde mathématique ] [ humour ] [ complexité ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

après coup

J'ai manqué les deux dernière semaines parce que j'ai été enlevé par un groupe d'écureuils complètement cinglés qui m'ont kidnappé avant de m'enfermer dans une pièce sombre et froide. Heureusement il y a eu un tremblement de terre et j'ai pu m'échapper et courir vers une cabine téléphonique pour vous appeler. Mais par dommage, pile au même moment, il y eut une éclipse de soleil, et l'obscurité m'a fait me perdre de sorte que je suis tombé dans une grande caisse en bois qui a été mise immédiatement dans un bateau en partance pour les USA. Là-bas j'ai été arrêté comme illégal et mis en prison pour deux jours avant d'être extradé vers la France. J'allais arriver chez moi quand un camion fou m'a renversé, et j'ai eu les 2 jambes abîmées. L'ambulance qui me conduisait à l'hôpital a alors percuté un van et le choc m'a éjecté et propulsé dans la mer. La, heureusement, un groupe de dauphins a pu me sauver la vie et m'a ramené en Angleterre. Mais du coup je n'avais plus mes papiers. J'ai essayé de l'expliquer mais mon anglais est tellement mauvais qu'ils ont compris que je préparai une mission secrète pour déstabiliser leur gouvernement. Donc je me suis à nouveau retrouvé en prison. Heureusement j'y ai trouvé une cuillère en acier qui m'a permis de creuser un trou pour m'échapper. Après quatre jours de planque à Brighton, j'ai réussi à trouver un bateau et à me cacher dedans. Manque de pot, ce bateau a heurté un rocher et a coulé à mi-chemin dans la manche, ainsi ai-je du m'accrocher à un morceau de bois et attendre et me laisser dériver jusqu'au Havre. Deux jours ont passé et finalement j'ai vu la terre. Sur le rivage, j'étais sans connaissance. Je ne savais plus trop ou j'en étais. Un pêcheur m'a porté dans sa petite maison où, avec son épouse, ils m'ont nourri et redonné la santé. Je souffrais aussi d'un peu d'amnésie. Alors, après trois jours, ils m'ont amené à la police qui m'a arrêté - vous n'allez pas me croire - parce que je ressemble à un gangster célèbre. Bref il a fallu les convaincre que je n'étais pas la bonne personne. Ils m'ont laissé partir et j'ai pu rentrer à la maison. Mais, à cause de tous ces malheurs j'avais perdu mes clefs. Alors j'ai dû escalader le mur pour atteindre une fenêtre ouverte et suis tombé, me cassant un bras. Donc, si tout va bien, je serai là la semaine prochaine.

Auteur: Internet

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[ enfumage ] [ provocation ]

 

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auto-analyse littéraire

Je ne parle jamais de l'Homo festivus mais d'Homo festivus parce que j'en ai fait un personnage conceptuel, quelque chose d'intermédiaire entre le concept et l'être romanesque, ce qui me permet sans cesse de l'aborder par deux côtés, par les idées et par la vie, par la pensée comme par les événements concrets, par l'entendement comme par le mouvement.

Philosophe ou sociologue, je parlerais en effet de l'Homo festivus, mais c'est bien ce dont je me garde comme de la peste car alors il me serait impossible de faire ce que j'ai entrepris, et qui seul compte à mes yeux, à savoir le portrait du temps, la recréation de l'époque ; ce qui ne se peut envisager qu'à partir des méthodes et avec les instruments variés (du sérieux à la farce) de l'art. Maintenant, pour en revenir à cette solitude sexuelle d'Homo festivus, qui contient tous les autres traits que vous énumérez, elle ne peut être comprise que comme l'aboutissement de la prétendue libération sexuelle d'il y a trente ans, laquelle n'a servi qu'à faire monter en puissance le pouvoir féminin et à révéler ce que personne au fond n'ignorait (notamment grâce aux romans du passé), à savoir que les femmes ne voulaient pas du sexuel, n'en avaient jamais voulu, mais qu'elles en voulaient dès lors que le sexuel devenait objet d'exhibition, donc de social, donc d'anti-sexuel. Nous en sommes à ce stade. Dans une société maternifiée à mort (et où, pour être bien vu, il faut toujours continuer à radoter que le féminin n'a pas sa place, est persécuté, écrasé, etc.), l'exhibitionnisme, où triomphent les jouissances prégénitales, devient l'arme fatale employée contre le sexuel, je veux dire le sexuel en tant que division ou différence des sexes (qualifiée de source d'inégalités ou d'asymétries), et en tant que vie privée. L'exhibitionnisme est la forme sexuelle que prend aujourd'hui l'approbation des conditions actuelles d'existence.

C'est pour cela que je peux diagnostiquer, à partir des avalanches de parties de jambes en l'air qu'on nous montre ou qu'on nous raconte dans des livres, à la fois un désir forcené d'intégration sociale (par l'exhibition que réclame et même qu'exige cette société-ci) et une volonté plus forcenée encore de mort du sexuel adulte. Il n'y a aucune contradiction entre la pornographie de caserne qui s'étale partout et l'étranglement des dernières libertés par des "lois antisexistes" ou réprimant l'"homophobie"comme il nous en pend au nez et qui seront, lorsqu'elles seront promulguées, de brillantes victoires de la Police moderne de la Pensée. 

Auteur: Muray Philippe

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Ajouté à la BD par miguel

traquenard

Des fourmis qui construisent un piège
Les fourmis divisent le travail selon l'âge, utilisant les individus les plus vieux comme constructeurs de piège. Une espèce de fourmis féroces amazoniennes a été observé en train de construire un piège raffiné dans lequel la proie malchanceuse est étirée comme une victime de torture médiévale, avant d'être lentement coupée en morceaux.
Avec adresse et patience, la fourmi ouvrière Allomerus decemarticulatus coupe les poils de la tige de la plante qu'elle habite, et emploie de minuscules fibres pour construire un piège spongieux, rapporte le magazine Nature. Cet exploit technologique ingénieux n’a été observé que chez une autre espèce de fourmi selon les chercheurs français.
Les fourmis enlèvent donc des poils pour dégager un chemin sous la tige de la plante, tout en laissant quelques poils en forme de "piliers" sur lesquels la plate-forme mortelle reposera. Utilisant les poils de la plante qu'ils ont moissonnée, les fourmis construisent alors la plate-forme elle-même, en la liant et la renforçant avec un mycète spécial. Quand elles ont terminé la plateforme elles perforent des trous le long de sa surface, chacun juste assez grand pour pouvoir y passer la tête. Puis des centaines de fourmis ouvrières montent dans la chambre et attendent, cachées à l'intérieur de la plate-forme mâchoire inférieure juste à l'intérieur du trou, a proie à venir" raconte le co-auteur Jerome Orivel de l'université de Toulouse. Qui a les pattes assez minces pour passer dans les trous soigneusement préparés aura un destin malheureux s'il entre dans ce piège. Il n'y a aucune limite à leur ambition - elles essayent de capturer n'importe quel mammouth du monde des insectes. "Elles attraperont presque tout ce qui ira sur ce piège" poursuit le Dr Orivel " et elles le saisiront n'importe comment - par les jambes, antennes, etc."
Une fois la proie bien fixée par les mâchoires qui tiennent ses extrémités, elle est étirée au-dessus de la plate-forme, comme lors d’un antique sacrifice aux dieux. Une masse de fourmis ouvrières vient alors à l'intérieur du piège pour la piquer vigoureusement et causer sa paralysie. Une fois la créature entièrement immobilisée ou morte, les fourmis la portent à leur nid où elles la démembrent pour pouvoir la porter à l'intérieur. " Les petits insectes sont immédiatement démembrés et transporté au nid dit le Dr Orivel. Mais les plus grands peuvent rester sur le piège jusqu'à 12 heures. En résumé elles essayent d'attraper tout animal du monde des insectes - à condition qu'il ait les pattes fines…. Le succès dépendant donc des types d'insectes avec des pattes plus petites que les trous -, les chenilles, par exemple, n'ont aucune chance d’être attaquées."

Auteur: Fortean Times

Info: 29 avril 2005

[ guet-apens ] [ chasse ]

 

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cruauté

Rauching était un homme rempli de toutes les vanités, bouffi d'orgueil, insolent de ses titres, traitant ses subalternes comme s'il ignorait qu'il fût homme lui-même, dépassant toutes les bornes de la méchanceté et de la folie humaines dans ses cruautés envers les siens, et commettant des maux horribles. Si un esclave tenait devant lui, pendant son repas, comme c'était l'usage, un cierge allumé, il lui faisait mettre les jambes nues, et le forçait à y tenir le cierge serré, jusqu'à ce que la lumière s'éteignît.
Quand on l'avait rallumé, il faisait recommencer jusqu'à ce que les jambes du serviteur fussent toutes brûlées. Si celui ci voulait pousser un cri, ou quitter cette place et aller ailleurs, une épée nue le menaçait à l'instant; et quand il arrivait qu'il se mît à pleurer, son maître était dans dés transports de joie. Quelques personnes ont raconté que deux de ses serviteurs, un homme et une jeune fille, se prirent d'amour l'un pour l'autre.
Cette inclination s'étant prolongée pendant deux années ou davantage, ils s'unirent, et se réfugièrent ensemble dans l'église. Rauching l'ayant appris, va trouver le prêtre du lieu, et le prie de lui rendre sur-le-champ ses deux serviteurs, auxquels il pardonne. Alors le prêtre lui dit : " Tu sais quel respect on doit avoir pour les églises de. Dieu; tu ne pourras les ravoir que si tu jures de maintenir leur union, et que si tu t'obliges aussi à les exempter de toute peine corporelle. " Rauching, après avoir longtemps réfléchi, incertain et silencieux, se tourna enfin vers le prêtre , plaça ses mains sur l'autel, et dit en prononçant un serment : " Jamais ils ne seront séparés par moi ; au contraire, je ferai en sorte qu'ils restent toujours unis. " Le prêtre crut sans défiance à la promessede cet homme rusé, et lui rendit les serviteurs ainsi pardonnes. Il les reçut en remerciant, et retourna chez lui. Aussitôt il fait arracher un arbre, et, après en avoir séparé le tronc des racines et de la tête à coups de coin, il le fait creuser; puis ayant fait ouvrir la terre à la profondeur de trois ou quatre pieds, il ordonne qu'on dépose cette caisse dans la fosse. Il y fit arranger la jeune fille comme une morte, puis jeter l'esclave sur elle, et ayant mis un couvercle par-dessus, il remplit la fosse de terre et les ensevelit tout vifs en disant : " Je n'ai pas violé mon serment qu'ils ne seraient jamais séparés. " Quand le prêtre apprit cela, il accourut en hâte, et par ses reproches obtint, non sans peine, qu'on les déterrât. Il retira le jeune homme encore vivant, mais il trouva la jeune fille étouffée.

Auteur: Grégoire de Tours

Info: Histoire ecclésiastique de France

[ barbarie ]

 

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chiroptères

Une mutation génétique clé, nocive pour l'homme, semble avoir ouvert le ciel aux chauves-souris.

Les chauves-souris ont réalisé quelque chose qu'aucun autre mammifère n'a jamais fait : ces bêtes aux ailes de cuir ont évolué vers le vol motorisé grâce à des membranes spécialisées appelées patagia qui relient leurs membres et leurs doigts au reste de leur corps. Une nouvelle étude sur les embryons de chauve-souris publiée dans BMC Biology révèle une étape cruciale dans l'évolution de ces animaux autrefois terrestres vers le vol, qui pourrait impliquer un gène connu pour ses mutations néfastes chez l'homme.

Les paléontologues n'ont pas encore découvert de fossiles montrant une transition vers les premières chauves-souris volantes. L'aile de la chauve-souris est un amalgame fou d'éléments anatomiques dérivés et nouveaux", explique Karen Sears, biologiste à l'université de Californie à Los Angeles, auteur de l'étude. Le plagiopatagium, un patagium spécifique qui relie le côté du corps aux bras et aux jambes, en est l'un des éléments les plus importants. Ce tissu prend des formes variées selon les espèces de chauves-souris : il a tendance à être plus large chez les espèces frugivores et plus étroit chez celles qui chassent les insectes volants. Pour déterminer si ces formes proviennent d'une aile de chauve-souris ancestrale ou si elles ont évolué indépendamment, Mme Sears et ses collègues ont étudié l'embryologie de différentes espèces de chauves-souris et les gènes responsables du développement du tissu.

Les chercheurs ont constaté qu'au cours du développement, le plagiopatagium se développe sur le côté du corps du fœtus et fusionne avec ses membres. Ce schéma se retrouve chez toutes les espèces étudiées, ce qui indique l'existence d'une aile ancestrale. Une mutation dans un gène particulier appelé Ripk4 pourrait avoir permis ce changement.

L'évolution est imprévisible et le développement est souvent modifié d'une manière que nous ne pouvons pas anticiper ou que nous n'anticipons pas", explique M. Sears. Chez l'homme et la souris de laboratoire, les mutations de Ripk4 peuvent altérer la peau et créer, entre autres, des structures semblables au patagium et des fentes labiales. Environ la moitié des espèces de chauves-souris vivantes présentent des fentes palatines, une caractéristique qui pourrait être liée à l'écholocalisation des chauves-souris.

Selon Charles Feigin, biologiste à l'université de Melbourne, qui n'a pas participé à la nouvelle étude, ces résultats apportent une preuve importante de la manière dont les couches de peau fusionnent pour former la membrane de vol essentielle des chauves-souris. Cette fusion rend les ailes suffisamment résistantes pour permettre le vol motorisé, explique Feigin ; les membranes similaires, plus faibles, des autres mammifères aériens les limitent au vol plané. Une mutation fortuite pourrait avoir été la clé qui a ouvert le ciel aux chauves-souris.

Auteur: Internet

Info: https://www.scientificamerican.com, "Flight Secrets", octobre 2023, Riley Black

[ palier évolutif ] [ hasard ]

 

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Ajouté à la BD par miguel