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joie

La porte se referma derrière le secrétaire. Pendant quelques secondes lourdes de sous-entendus, le prélat garda le silence et se contenta de jauger son visiteur. "Vous les avez trouvés ?" s'enquit-il enfin.
- Oui, répondit Rufo.
Un instant, il sembla que Sa Sainteté allait sauter de joie et frapper dans ses mains. Ses robes voletèrent lorsqu'il arrondit le dos comme pour se préparer à bondir. Ses mains papillonnèrent comme pour bénir la foule, se rapprochèrent l'une de l'autre : allait-il réellement applaudir ? Non, il se ressaisit. Le sautillement se transforma en double révérence, l'applaudissement en poignée de main réfléchie et pieuse. Il abaissa ses lèvres sur ses phalangines réunies.

Auteur: Norfolk Lawrence

Info: Le rhinocéros du pape, p.351

[ dissimulation ] [ contentement ] [ contenu ]

 

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dépendance

Je m'envoie une dose en présence de D. L. Je cherche la veine sous la crasse de mon pied nu. Les camés n'ont pas d'amour-propre. Ils sont indifférents à la répugnance d'autrui. Je doute que l'amour-propre puisse exister en l'absence de toute vie sexuelle. Il disparaît de l'univers du camé en même temps que le goût et la possibilité de rapports platoniques, qui ne sont eux aussi qu'affaire de libido... Le drogué considère son propre corps de façon tout impersonnelle, comme un instrument destiné à absorber l'élément dans lequel il vit, et il jauge sa chair avec les mains froides d'un maquignon. "Inutile d'essayer de piquer ici... " Des yeux de poisson mort qui glissent sur une veine ravagée...

Auteur: Burroughs William S.

Info: Le festin nu

[ drogue ] [ laisser-aller ]

 

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absurde

Il existe peu de choses aussi hilarantes que les appréciations rendues par les administrations étatiques lorsqu'il s'agit de jauger - à fin de subvention - un fait artistique. Leurs explications, à mettre en miroir avec les justifications des artistes créateurs, sont subordonnées à des règlements que des pions appliquent scrupuleusement afin de ne pas prêter le flanc au moindre risque de se faire blâmer. Et peut-être virer. Nous avons là le canevas principal des rapports humains au sein des hiérarchies de sociétés, toutes devenues de fait soviétoïdes. L'ombre portée du groupe conditionne le comportement de l'individu. Ainsi astucieusement mise en scène, toute véritable " sincérité " ou " vérité " artistique, donnera lieu à de désopilants échanges lorsqu'un fonctionnaire viendra à y être confronté. Et surtout : à en parler.

Auteur: Mg

Info: 14 juin 2014

[ beaux-arts ] [ officialité ] [ humour ] [ objectivité institutionnelle ]

 
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rapports humains

La plupart des gens, dès la première rencontre, vous jaugeaient comme au sein d'une sorte de compétition pour les ressources. Comme si tout le monde vivait dans la crainte d'un naufrage, où il n'y aurait qu'un nombre limité de personnes sur le canot de sauvetage, et qu'ils essayaient constamment de délimiter leurs biens et d'identifier les personnes susceptibles de les aider - et celles dont ils pourraient se débarrasser..... Tout le monde essaie de se rassurer : Je ne vais pas me faire virer du bateau, eux oui. Ils séparent toujours les gens en deux groupes, les alliés et les autres... Le nombre de personnes qui veulent comprendre comment vous êtes au lieu d'essayer de savoir si vous pouvez rester sur le bateau est vraiment limité.

Auteur: Batuman Elif

Info: The Idiot

[ psychologie ] [ calcul ] [ nature humaine ] [ paranoïa ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

restoroute

Je dois dire que le mélange d'odeur de café lyophilisé, d'urine et de sandwich frais des stations d'autoroute est assez déroutant. Un petit condensé d'humanité sur deux cents mètres carrés, au milieu de nulle part. La plupart des mecs commencent à se déboutonner avant même d'avoir franchi la porte des toilettes, comme s'ils cherchaient à ne pas faire baisser leur moyenne sur le trajet. Les objets de consommation sont omniprésents. Dans quel autre endroit au monde a-t-on accès simultanément rien qu'en tendant les bras à du nougat de Montélimar, une tour Eiffel en plastique, un CD de Frédéric François, un pull polaire avec le logo Ferrari, trois bouteilles d'eau et des sandwichs suédois. Les gens s'observent, tentent de mesurer leur état de fatigue respectif, se jaugent comme des pilotes de Formule 1 dans le paddock.

Auteur: Chantraine Olivier

Info: Un élément perturbateur

[ magasin ] [ bazar ] [ drugstore ]

 

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femmes-par-homme

Il a appris, durant toutes ces années d'entrainement, que jauger correctement l'autre cavalier est beaucoup plus important que l'impression qu'a pu lui donner le cheval. Mais là, les choses sont complètement différentes. Elle est rapide et manie la cravache avec une adresse remarquable, mais surtout, et c'est là sans doute le véritable avantage de cette fille puisque cela le laisse totalement démuni, il ne peut s'empêcher, même à un moment pareil, de la regarder. Comment ne pas admirer la flexion souple et facile de ses genoux, ses seins qui se soulèvent et que les trépidations de sa monture font trembler, son pantalon d'équitation suffisamment ajusté pour révéler la courbe de ses hanches et le délicat sillon qui les partage, le tout rebondissant comme une belle pêche bien ferme et tout juste mûre que le vent feraient se balancer sur sa branche?

Auteur: Machart Bruce

Info: Le sillage de l'oubli, P115

[ émerveillement ] [ littérature ]

 

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découragement

J’avais trente ans et je me sentais à bout de forces, désemparé et abattu, comme quand une entreprise en laquelle tu as cru échoue misérablement. Un travail, une histoire d’amour, un projet à plusieurs, un livre qui a demandé des années d’efforts. À l’époque, imaginer l’avenir me semblait une idée aussi aberrante que de prendre la route un jour où tu as de la fièvre, qu’il pleut dehors et que ta jauge d’essence est dans le rouge. J’avais beaucoup donné, et où était ma récompense ? Je passais le temps entre les librairies, les magasins de bricolage, le bistrot d’en face et mon lit, d’où je contemplais le ciel laiteux de Milan à travers la lucarne. Et surtout, je n’écrivais pas, ce qui pour moi est comme ne pas dormir ou ne pas manger : c’était un vide que je n’avais jamais expérimenté.

Auteur: Cognetti Paolo

Info: Dans "Le garçon sauvage", page 19

[ fatigue ] [ capitulation ] [ sens de la vie ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

puberté

Quand elle était petite, elle ne pensait pas à son corps. Il n'existait tout simplement pas. Quand elle était petite, il était là, efficace et suffisant, huilé et confortable, et ça roulait, tout roulait, il n'y avait pas besoin d'y penser ou de réfléchir à ce que l'on portait, de se surveiller et de se regarder faire, de s'observer et de contrôler son image en permanence. Elle était un tout et non pas une dissociation, pas encore une séparation consommée de son esprit avec son corps, l'un passant son temps à scruter l'autre pour le juger. ..... Avant c'était avant. Tout à coup elle a un corps qui ne fait plus un avec ce qu'il y a dans sa tête, un corps dont elle a conscience et qui ne la représente plus, un corps encombré dont tout le monde se met à parler et que tout le monde se permet de jauger, d'évaluer, mesurer et elle ne peut rien y faire, il est là et elle doit se mouvoir avec ça, avec tout ce qu'on en dit et qui ne lui plaît pas.

Auteur: Emmanuelle Richard

Info: La légèreté

[ chair-esprit ] [ pensée-de-femme ]

 

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personnage

Bébel et Léo ont en commun la honte. Elle est tenace, constante. Elle a modifié leur corps : démarche hésitante, épaules en creux, yeux baissés, hoquet des syllabes, le pied qui râpe le sol et n’ose franchir une ligne imaginaire qui terrifie. Mais tout bringuebalant qu’il est, le fait d’être forcé de rester à la surface du sens oblige Léo à un détachement singulier qui ressemble à de la prestance. Le léger déplacement de son être dans les limbes du langage a fini par rendre magistrale sa présence aux autres. Car on le remarque toujours. Quoi qu’il dise ou taise. Ses yeux verts jaugent et jugent si bien, qu’il est difficile de soutenir son regard. Léo est un regard. Il voit avant tout le monde. Anticipe. Devine. Il décèle la beauté là où les hommes ordinaires ne la remarquent jamais. Il la voit s’allumer en néons bleus au sommet de la grande tour, dans le hall de l’immeuble dont les murs sont recouverts de moquette marron, le long de la voie de chemin de fer désaffectée, sur le parvis de l’usine où le vent fait danser des flocons de polystyrène.

Auteur: Ladjali Cécile

Info: Illettré

[ présence ] [ guetteur ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

historique

La flotte de Zheng He (1405-1433) est impressionnante par son avancée technologique - elle s'appuie sur deux inventions chinoises essentielles à la navigation, la boussole et le gouvernail d'étambot, connues depuis les Song, mais surtout par la taille de ses navires. Déjà lorsque Marco Polo avait décrit ceux qu'il avait vus, un siècle avant Zheng He, personne ne l'avait cru, car ce qu'il rapportait était inimaginable à l'époque en occident. L'armada de Zheng He compte un millier de navires, dont le coeur est constitué par une soixantaine de jonques géantes, longues de cent vingt à cent quarante mètres et larges de cinquante, jaugeant chacune environ mille cinq cents tonneaux (on connaît ces dimensions grâce à la découverte en 1962, près de Nankin où se trouvaient les anciens chantiers navals, d'un gouvernail intact qui a permis de reconstituer les navires). Gréés chacun de neuf mâts portant des voiles à lattes (ce qui évite aux marins de risquer leur vie en grimpant dans les gréements pour carguer la voilure), ces colosses embarquent un bon millier de soldats et autant de passagers officiels, invités étrangers, savants, interprètes, médecins et même jardiniers (qui cultivent des légumes à bord pour éviter le scorbut).
Par comparaison, la flotte que le roi d'Angleterre Henri V rassemble en 1415, la plus impressionnante de l'époque, est composée de... cinquante navires, dont les plus gros embarquent deux cents chevaliers et leurs équipements. On mesure à cette aune à la fois la puissance technologique chinoise de l'époque et, par ricochet, l'audace d'un Christophe Colomb qui, soixante-quinze ans plus tard, partait affronter l'inconnu avec une quarantaine de marins, dans des caravelles d'à peine trente mètres de long.

Auteur: Javary Cyrille J.-D.

Info: La souplesse du dragon : Les fondamentaux de la culture chinoise, P 78

[ marine ]

 

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