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animal

Bizarrement, le garçon-rat me fait penser à l'ours que j'avais vu un jour avec le père Timothy sur Connaught Place. Il portait un collier serré autour du cou et un masque noir sur le museau. Son propriétaire le poussait avec une canne pointue, et il se levait sur les pattes arrière pour saluer le public massé autour de lui. Les gens lui jetaient alors des pièces. Le propriétaire ramassait l'argent et l'entraînait avec lui pour un nouveau spectacle. J'avais été frappé par le regard de l'ours ; il semblait si triste que j'avais demandé au père Timothy :
- Est-ce que les ours pleurent ?

Auteur: Swarup Vikas

Info: Les fabuleuses aventures d'un Indien malchanceux qui devint milliardaire, Belfond, p.112

[ torture ]

 

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surmédiatisation

Dès 1819, Lamennais, dans ses Mélanges religieux et philosophiques, jetait un cri d'alarme : "On ne lit plus, on n'a plus le temps. L'esprit est appelé à la fois de trop de côtés ; il faut lui parler vite où il passe. Mais il y a des choses qui ne peuvent être dites, ni comprises si vite, et ce sont les plus importants pour l'homme. Cette accélération de mouvement qui ne permet de rien enchaîner, de rien méditer, suffirait seule pour affaiblir et, à la longue, pour détruire entièrement la raison humaine". 1819 ! La phrase resta inaperçue. Elle s'éclaire maintenant d'un jour brutal...

Auteur: Huyghe René

Info: Dialogue avec le visible

[ art pictural ] [ décadence ] [ texte-image ]

 

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gel

Quand Gerda eut huit ans, elle fut chargée de réchauffer le moteur du camion à la place de sa mère. Elle se réveillait à trois heures du matin, jetait son manteau sur ses épaules sans même se débarbouiller et sortait dans le froid glacial de l'hiver, à l'heure la plus noire. Le sommeil interrompu était encore plus douloureux que la morsure du froid sur son visage somnolent. La nuit, le camion de son père était garé devant la porte de la maison, et le matin, pour arriver à mettre en marche le moteur, il fallait d'abord dégager de la glace la manivelle qui était à l'avant.

Auteur: Melandri Francesca

Info: Eva dort

[ nuit ] [ aube ]

 

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rumination

Je lisais hier un article sur une espèce de fous à opinions, qui, à force de voir les choses toujours sous le même angle, finissent par se croire persécutés, et sont bientôt dangereux et bons à enfermer. Cette lecture, qui me jetait dans de tristes pensées (quoi de plus triste à considérer qu'un fou ?), me rappela pourtant une bonne réponse que j'avais entendue. Comme on parlait, en présence d'un sage, d'un demi fou à persécutions, qui, par surcroît, avait toujours froid aux pieds, ce sage dit : "Défaut de circulation, dans le sang, et de circulation dans les idées." Le mot est bon à méditer.

Auteur: Alain

Info: Propos II, la Pléiade, nrf Gallimard 1970 <9 octobre 1909 p.145>

[ fanatisme ] [ borné ]

 

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crépuscule

Le boulevard, ce fleuve de vie, grouillait dans la poudre d'or du soleil couchant. Tout le ciel était rouge, aveuglant ; et une immense nuée flamboyante jetait dans toute la longue avenue une oblique averse de feu, vibrante comme une vapeur de brasier. La foule gaie, palpitante, allait sous cette brume enflammée et semblait dans une apothéose. Les visages étaient dorés ; les chapeaux noirs et les habits avaient des reflets de pourpre ; le vernis des chaussures jetait des flammes sur l'asphalte des trottoirs. Devant les cafés, un peuple d'hommes buvait des boissons brillantes et colorées qu'on aurait prises pour des pierres précieuses fondues dans le cristal.

Auteur: Maupassant Guy de

Info: Contes du jour et de la nuit

[ bouillonnement ] [ ville ]

 

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bains publics

Dante et Lang, culs nus mais pas décoiffés de leur casque, avaient l'air comblé, ils suaient, se baignaient aux bassins de pierre, se livrant ensuite aux filets glacés suintant de ces moignons violets qui furent des pommes de douche, jetaient de temps en temps un coup d'oeil aux micros qu'ils avaient installés sur de mini-trépieds parmi le hamam, puis venaient se brancher sur un de leurs enregistreurs fourrés pour l'occasion dans des sacs plastiques, et alors transpirant les narines en alerte et la mine concentrée, les yeux mi-clos, ils souriaient enclins à tout, aux basses du dôme qu'ils buvaient insatiables, autant qu'aux plus infectieux frottis qu'offrait son service standard.

Auteur: Montavon Stéphane

Info:

[ preneurs de son ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

femmes-hommes

Dans les Mémoires de Bachaumont, à la date du 30 mars 1778, on peut lire : L'autre jour, Mme de la Villemenue, vieille coquette qui désire encore plaire, a voulu essayer ses charmes surannés sur Monsieur de Voltaire le philosophe ; elle s'est présentée à lui dans tout son étalage et, prenant occasion de quelque phrase galante qu'il lui disait et de quelques regards qu'il jetait en même temps sur sa gorge fort découverte :
- Comment, s'écria-t-elle, Monsieur de Voltaire, est-ce que vous songeriez encore à ces petits coquins-là ?
- Petits coquins, reprend avec vivacité le malin vieillard, petits coquins, Madame ! ce sont bien de grands pendards !

Auteur: Larchey Lorédan

Info: L'Esprit de tout le monde/Berger-Levrault 1892

[ réparties ]

 

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renaissance amoureuse

Tout en lui l’irritait maintenant, sa figure, son costume, ce qu’il ne disait pas, sa personne entière, son existence enfin. Elle se repentait, comme d’un crime, de sa vertu passée, et ce qui en restait encore s’écroulait sous les coups furieux de son orgueil. Elle se délectait dans toutes les ironies mauvaises de l’adultère triomphant. Le souvenir de son amant revenait à elle avec des attractions vertigineuses ; elle y jetait son âme, emportée vers cette image par un enthousiasme nouveau ; et Charles lui semblait aussi détaché de sa vie, aussi absent pour toujours, aussi impossible et anéanti, que s’il allait mourir et qu’il eût agonisé sous ses yeux.

Auteur: Flaubert Gustave

Info: Madame Bovary

[ conjoint démystifié ] [ cocufiage ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

Usa

Coney Island, il n'y avait rien de beau. La foule y était souveraine et le travail harassant. La nuit, je me jetai sur mon lit trempé de sueur, malade, fatigué, fatigué d'être fatigué, un misérable, pauvre hère égaré dans la crasse et la misère d'un travail infect. Je dormais trop peu et trop mal, pourtant chaque matin, j'arrivais à me baigner dans la mer. Tel fut mon grand mariage avec la misère et le résultat de cet accouplement fut la faim. C'était une lutte maudite, une lutte désespérée pour garder en vie mon corps qui ne valait sûrement pas un tel combat. J'étais le capitaine du navire de la Misère Américaine.

Auteur: Carnevali Emanuel

Info: Le premier dieu

[ immigration ] [ pauvreté ] [ famine ]

 

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province

Chanfier roulait depuis six heures quand il traversa par l'inévitable rue principale ce bled froid et triste. L'artère étroite n'en finissait pas et les maisons basses qui la bordaient se suivaient, toutes pareilles, sous un ciel aux nuages gris que le vent de l'océan tout proche jetait dans une course rapide. C'était une petite ville, ni plus ni moins sinistre que celles qu'il avait rencontrées tout au long de sa route, sur des nationales, à travers les provinces.
Il était un peu plus de quinze heures, on était en semaine, il n'y avait pas un trainard sur les trottoirs. Le genre de patelin où l'on peut compter les oisifs sur les dents d'un râteau.

Auteur: Siniac Pierre

Info: Femmes blafardes

[ décor ]

 

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