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protection magique

Un après-midi de janvier 1988 à Frémont en pleine coeur de la Silicon Valley, je venais de terminer la visite de l'usine d'assemblage des ordinateurs portables Grid. Avec mon amie, nous reprîmes notre voiture de location et après avoir cherché pendant dix minutes, finîmes par trouver le chemin de la highway 101 qui nous ramenait à San Francisco. Sur l'autoroute, tout paraissait normal, calme. La journée était ensoleillée et, ne conduisant pas, je regardais les gros camions bien américains, étincelants de tous leurs chromes, que nous doublions, lorsque soudain, sans même réfléchir, je me jetai sur ma gauche. Dans la seconde qui suivait, une balle traversait le pare-brise, exactement en face de la place passager.

Auteur: Jovanovic Pierre

Info: Enquête sur l'existence des anges gardiens

[ mystère ] [ coïncidence ] [ corps causal ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

avant-guerre

Ce qui pesait sur nous - je le sens aujourd'hui - c'était la fatalité de la guerre proche. Les être d'une sensibilité frémissante savent tout d'avance. Cette ombre immense montait dans le ciel. Encore invisible, elle jetait sur nous tous, et particulièrement sur ceux qu'elle avait marqués, son filet d'angoisse. Comment n'eussions-nous pas été tristes ? Tout conspirait contre nos élans naturels. En ces années 1908-1914, que certains dépeignent aujourd'hui comme un âge d'or, les circonstances ne nous inclinaient qu'au découragement et à l'inquiétude. Aucun de ceux qui m'entouraient, s'il m'en souvient bien, n'attendait rien de bon de la vie. Si forte était notre conviction que la réalité nous meurtrirait que nous ne cherchions que des évasions !

Auteur: Balde Jean Jeanne Marie Bernarde Alleman

Info: La maison au bord du fleuve

[ menace ]

 

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pénombre

Toutes les nuits, une fois le travail aux cuisines terminé, John se glissait dans les corridors, une bougie de fortune à la main, en direction des appartements du Maître Cuisinier. Mais au croisement des couloirs, il déviait de son chemin. Il poussait la porte tout au bout, traversait la cuisine déserte et grimpait l'étroit escalier qui conduisait à la Galerie Solaire. La lune y répandait une lumière spectrale. Elle courait dans le ciel au-dessus des pelouses et des chemins tapissés de neige et jetait sa lueur blafarde à travers les hautes fenêtres à battants. Mais quand elle se couchait, la galerie était plongée dans l'obscurité. Sous la porte de la Chambre tout au fond brillait un rai de lumière. Lucretia l'attendait.

Auteur: Norfolk Lawrence

Info: Le Festin de JohnSaturnal

[ obscurité ] [ rendez-vous ]

 

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deuil

C'était ma mère qui aimait les camélias. Le rouge des camélias est aussi vif que le vert des feuilles. Les fleurs tombent à la fin de la saison, une à une, sans perdre leur forme : corolle, étamines et pistil restent toujours ensemble. Ma mère ramassait les fleurs par terre, encore fraîches, et les jetait dans le bassin. Les fleurs rouges au coeur jaune flottaient sur l'eau pendant quelques jours. Un matin, elle dit à mon fils : "J'aimerais mourir comme tsubaki. Tsubaki, c'est le nom du camélia en japonais." Maintenant, comme elle le voulait, ses cendres sont répandues sur la terre autour des camélias alors que sa pierre tombale est à côté de celle de mon père au cimetière.

Auteur: Shimazaki Aki

Info: Le poids des secrets, Tome 1 : Tsubaki

[ incinération ] [ nature ]

 

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visage

Les yeux profonds, trop profonds, avaient un regard à la fois trouble et fixe de somnambule. Ils me rappelaient un puits dont j'avais lu l'histoire. Ce puits se trouvait dans un vieux château et avait près de mille ans. On y jetait un caillou et on attendait. Au bout d'un certain temps, las d'attendre, on y renonçait en riant et juste comme on s'apprêtait à partir, un léger floc vous parvenait du fond du puits, si ténu, si lointain qu'on n'aurait jamais pu croire la chose possible.
Ses yeux avaient cette profondeur-là et, de plus, ils étaient sans expression, sans âme... des yeux capables de regarder sans ciller un empalé hurler sous le soleil brûlant tandis que le bourreau lui arrache les paupières.

Auteur: Chandler Raymond

Info: Adieu, ma jolie, Folio policier p.156-157

[ littérature ] [ oeil ] [ profondeur ] [ abysse ]

 

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pensée-d’homme

Oui, pensais-je, cette femme était la mort, la mort des danses macabres représentées en fresques dans les églises, mais elle était aussi le néant autour duquel je tournais, depuis si longtemps, et qui finalement se présentait à moi sous sa véritable apparence.
Je grimpai donc sur le lit et me jetai sur ces os avec une relative ardeur.
Au fond, réfléchissais-je tandis qu'elle se pressait contre moi, enserrant mes flancs de ses cuisses, poussant contre mon ventre les os de son bassin, c'était là une sensation neuve et étrange de posséder un squelette en pénétrant dans son sexe tendre et vivant qui y demeurait encastré un peu comme un chaud nid d'oiseau reste pris entre les branches sèches et froides d'un arbre pétrifié par l'hiver.

Auteur: Moravia Alberto

Info: L'attention

[ baisant ] [ forniquant ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

femmes-hommes

Devant le site de Jublains, l’après-midi, un car à deux étages (immatriculé en Allemagne) attendait le retour des touristes éparpillés dans l’enceinte romaine. Cette présence attestait de la dignité de l’endroit. Claire en fut ravie ; elle se pencha sur les pièces en bronze et en or (dûment étiquetées et classifiées) avec le sentiment de remplir une mission civilisatrice. Par à-coups, elle jetait un œil sur les touristes allemands, sans doute des retraités qui, comme les enfants, écoutaient la guide développer une façon de cours sur la numismatique. Les femmes approuvaient d’un mouvement de tête, de bas en haut et de haut en bas, les yeux plissés, pleines d’intérêt pour ce qu’on leur apprenait ; les hommes, dans l’ensemble, avaient plutôt l’air de se faire chier.

Auteur: Patrice Jean

Info: l’homme surnuméraire

[ au musée ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

génocide

M.N.K., un jeune étudiant en droit :
"J'ai vu les cadavres après les massacres de Tuol-Rominh, village de Russey (district de Kompong-Trâbèk) : les "Yothea" fusillaient les hommes et les femmes dont ils abandonnaient les corps qui encombraient la plaine et qui, quelques jours après, lorsque les eaux des crues arrivèrent, flottaient serrés les uns contre les autres. Quant aux petits enfants, les Khmers Rouges les saisissaient par les pieds, les cognaient bien fort contre le tronc d'un banian et les jetaient enfin dans un grand bassin qui fut bientôt rempli de petits corps jusqu'au bord. Leur sang se coagulait, adhérait à l'écorce de l'arbre et se voyait longtemps après le massacre. Je peux estimer à environ deux mille les hommes, les femmes et les enfants tués à Tuol-Rominh".

Auteur: Khum K

Info: De la dictature des Khmers rouges à l'occupation vietnamienne

[ Asie ]

 

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illusion

Je fréquentais, pendant mon enfance, chez une humble boutiquière à cheveux blancs. Elle végétait dans une échoppe ténébreuse et demeurait assise derrière sa vitrine où la poussière régnait sur de menus colifichets. Ses affaires étaient fort misérables ; mais elle aimait à dire, le soir : "Aujourd'hui, les passants ont beaucoup regardé la vitrine."
J'observai, en fait, que presque tous les passants jetaient vers la boutique un regard lent, comme rêveur, alourdi d'un intérêt singulier et qui les faisait parfois suspendre leur course.
En passant moi-même, un jour, devant le pauvre étalage, je compris soudain ce que les passants regardaient avec tant de bienveillance : c'était leur propre visage, reflété dans la vitre noire.
J'étais encore bien jeune, mais j'entrevis vaguement qu'il ne faudrait jamais m'ouvrir à ma vieille amie de cette désastreuse découverte.

Auteur: Duhamel Georges

Info: La Possession du Monde, Mercure de France, 1919

[ littérature ]

 

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barbarie

Le problème, ce n'est pas non plus que ça soit une religieuse. Aprés tout, religieuse, c'est un boulot comme un autre. Comme le mien, dans un autre style. Et puis je n'ai aucune sympathie pour quelque religion que ce soit. Si Dieu existe, il ne nous fait pas de cadeaux. S'il n'existe pas, alors c'est la plus mauvaise idée de tous les temps. Si on faisait le compte de tous ceux qui sont morts à cause de lui, il arriverait loin devant la peste, le choléra, la variole, la syphilis et le sida réunis. D'ailleurs, ceux qui tuent en son nom n'hésitent en général pas à massacrer les enfant innocents... ...les arabes jetaient les bébés chrétiens sous les sabots des chevaux pendant les croisades. Les chrétiens brûlaient les enfants Aztèques. Les allemands gazaient les enfants juifs par millions. Aujourd'hui, au Darfour, le Janjaweeds tuent les enfants à la machette.

Auteur: Matz Alexis Nolent

Info: Le Tueur, Tome 6 : Modus Vivendi

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