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zoom avant

Dans l'univers, il y a un système solaire

dans ce système solaire, il y a des planètes

parmi ces planètes, il y a la terre



Sur cette terre, il y a des continents

parmi ces continents il y a l'Europe

dans l'Europe, il y a la France



Dans la France il y a des villes,

parmi ces villes, il y a Toulouse



Dans Toulouse il y a une école,

dans cette école il y a une classe,

dans cette classe il y a des casiers,

dans un casier il y a un cahier,



Dans ce cahier, il y a un exercice,

dans cet exercice il y a des fotes !


Auteur: Dupuis Putelat Elias

Info: Prix Prévert Jeunesse 2022. Dans l'univers…

[ poème ] [ humour ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

jouvence

Parce que les enfants ont une vitalité abondante, parce qu'ils sont féroces et libres en esprit, ils veulent que les choses se répètent et demeurent inchangées. Ils disent toujours: "Fais-le encore". Alors l'adulte le répète jusqu'à être presque mort. Chez les adultes, les individus ne sont pas assez forts pour s'amuser avec la monotonie. Mais peut-être que Dieu en est capable. Il est possible que Dieu dise chaque matin: "Refais-le" au soleil. Et tous les soirs, "Refais-le" à la lune. Ce pourrait ne pas être une nécessité automatique que de rendre toutes les marguerites semblables. Il se peut que Dieu fasse séparément chaque marguerite sans s'être jamais lassé de les fabriquer. Il se peut qu'il ait cet appétit éternel de l'enfance. Ce serait parce que nous avons péché, et donc vieilli, que notre Père serait resté plus jeune que nous.

Auteur: Chesterton Gilbert Keith

Info:

[ jeunesse ] [ enthousiasme ] [ spéculation ] [ Créateur ] [ christianisme ]

 

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critique

Si Sartre avait été un intellectuel critique de la trempe d’un Orwell, d’un Camus, d’un Koestler, et non pas une mouche du char parmi tant d’autres, il eût dit que tout communiste soutenant l’écrasement des ouvriers de Berlin (1953), ou de Budapest (1956), était un chien ; au lieu d’expliquer que les travailleurs hongrois n’étaient pas "mûrs" pour recevoir le "rapport Kroutchev". Il n’eût pas été coqueter avec Castro à Cuba pour en ramener des odes au communisme tropical. Il eût mis en garde l’intelligentsia et la jeunesse militante contre leur aspiration fanatique à la servitude (et au despotisme) au lieu de marivauder avec les maos, ses cadets de Normale Sup’. Lui qui n’avait pas résisté à grand-chose sous l’Occupation, il n’eût pas flatté leur goût de la violence ("révolutionnaire"). Enfin, il eût choisi sa liberté, il eût été existentialiste.

Auteur: PMO Pièces et main-d'oeuvre

Info: Dans "Alain Badiou nous attaque", page 35

[ théorie-pratique ] [ ignare ] [ idéal ] [ vacherie ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

poème

J'ai quitté Baidi ce matin dans les nuées irisées,
je serai de retour à Jiangling ce soir, à mille lieues.
D'une rive à l'autre les gibbons sans fin s'appellent
- ma barque légère a déjà passé toutes les montagnes. Li Bai.
Que le lecteur en la lisant, garde à l'esprit qu'il ne peut percevoir que l'écho affaibli et déformé d'un poème traduit par moi, Jean-François Billeter. Ce quatrain contient toute une vie.
La jeunesse se résume dans le départ au milieu des nuées irisées, dans le monde neuf qui s'offre à l'aventure, dans la course folle qui s'engage et semble ne devoir rencontrer aucun obstacle.
L'âge adulte est dans le changement de perspective, dans la patience ponctuée par l'appel nostalgique des gibbons.
La fin est dans la prise de conscience poignante que tout est consommé et qu'il ne reste plus qu'à se détacher.

Auteur: Billeter Jean-François

Info: Trois Essais Sur la Traduction

[ transposition ] [ adaptation ] [ Asie ] [ idéogramme ]

 

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enfance

Tout m'était fraternel. J'aimais les papillons amoureux empêtrés dans la trame noirâtre d'un chêne, battant désespérément des ailes en une pluie de poussière blanche, la belle araignée de velours aux pattes sèches qui déroulait dans l'air tremblé son fil argenté pour qu'il vienne s'accrocher au duvet collant d'une feuille ; elle sondait avec sa fine patte le fil avant de s'y élancer franchement pour tisser sa toile. A l'intérieur de ma main, une mouche que j'avais capturée au vol bourdonnait désespérément. Je caressais une chenille, fraîche et lisse, qui se froissait comme un petite feuille morte ; je retenais prisonnière par ses longues ailes bleutées la libellule ; je plongeais le bras dans l'eau pour en ressortir brusquement un petit crapaud au ventre jaune et noir ; l'abdomen d'une guêpe essayait de se tordre contre mon doigt et d'y accoucher de son dard...

Auteur: Scipio Slataper

Info: Années de jeunesse qui vous ouvrez tremblantes..., p 48

[ nature ] [ émerveillement ] [ insectes ] [ contemplation ]

 

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accommodements

Passé l'après-midi au bar du Lutetia avec un jeune professeur de philosophie, 27 ans, Michel Onfray, qui promène mélancoliquement avec lui un manuscrit refusé par tous les éditeurs parisiens. Il se réclame de Cioran, Matzneff, Bott et moi - et se refuse à tout compromis, ajoutant qu'il a suffisamment souffert dans son enfance des humiliations vécues par son père, simple ouvrier agricole. Comme je lui explique comment fonctionne le monde intellectuel parisien, il me demande à brûle-pourpoint comment je peux concilier tant de frivolité avec ma passion pour Louise Brooks? Les deux me sont également nécessaires et j'ai passé l'âge du "tout ou rien". Le mot qu'on exècre le plus dans sa jeunesse, celui de "compromis", est aussi celui auquel on doit de survivre encore après trente ans. Et c'est sans doute celui qui vaudra un jour sa gloire à notre jeune philosophe inconnu.

Auteur: Jaccard Roland

Info: "Le Monde d'avant", journal, 26 avril 1986. Sur le post FB de Lionel Chiuch, qui ajoute "Lacan aurait sans doute dit quelque chose sur ce "com-promis" à propos d'Onfray à l'aube de la carrière que l'on sait..."

[ concessions ] [ écrivain-sur-écrivain ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

phallus

Si l'on considère que la verge constitue le maillon critique dans la chaîne de la survie, on est étonné de constater que cet instrument rudimentaire présente plus de formes variées, de couleurs diverses, de formats nombreux, qu'aucun autre organe. Il y en avait des noires, des blanches, des rouges, des jaunes ou lavande, brunes, avec des verrues, des rides. Certaines étaient avenantes, douces, elles pouvaient représenter, comme une foule d'hommes dans une rue quand les bureaux se vident, la jeunesse, la vieillesse, le désastre, le rire et les larmes. Certains se branlaient frénétiquement, d'autres prenaient leur temps et se caressaient pendant une demi-heure, on en entendait grogner, soupirer, c'était comme une fusillade qui éclatait, la plupart tremblaient, se pliaient en deux, retenaient leur souffle, on aurait dit qu'ils sanglotaient, qu'ils souffraient, d'autres poussaient de petits cris de joie ou laissaient échapper des râles de mourant.

Auteur: Cheever John

Info: Falconer

[ masturbation ] [ pénis ]

 

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littérature

Jean Cocteau, déjà loin de ses poèmes vénitiens de 1909, risquait un saut qui, pour tout autre, eût été périlleux ; il retombait sur ses pieds, toujours. Plus applaudi que jamais, ayant renouvelé son public, s'étant fait une seconde jeunesse, il était partout à la fois ; il ne pouvait manquer le train puisqu'il courait devant la locomotive ; à la pointe de tout, du piquant des métaphores au bec de la plume, grâce à ses formules-flèches il s'installait dans l'aigu ; son menton interrogeant, son regard en tournevis, les doigts en vrille, il vivait "au bout de lui-même". Se reposer eût été s'émousser. De Cocteau-le-Pointu, l'électricité sortait par tous les angles. En redescendant l'escalier Henri III de l'immeuble de la rue d'Anjou, où il habitait chez sa mère, on se sentait imbécile, attardé, courbaturé, obtus ; lui seul pouvait dormir en dansant, sur les pointes.

Auteur: Morand Paul

Info: Venises, L'Imaginaire Gallimard, p. 93

[ anecdote ]

 

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bien-être

Chacun se voit assurer l’indépendance par rapport à de nombreuses formes de pression étatique, la majorité dispose d’un confort dont nos pères et nos grands-pères n’avaient aucune idée, on peut désormais élever la jeunesse dans l’esprit des nouveaux idéaux, en l’appelant à l’épanouissement physique et au bonheur, de l’argent, des loisirs, en l’habituant à une liberté de jouissance presque sans limites – alors dites-moi au nom de quoi, dites-moi dans quel but certains devraient s’arracher à tout cela et risquer leur précieuse vie pour la défense du bien commun, surtout dans le cas brumeux où c’est encore dans un pays éloigné qu’il faut aller combattre pour la sécurité de son peuple ? Même la biologie sait cela : il n’est pas bon d’être habitué à un trop grand bien-être. Aujourd’hui, c’est de la vie de la société occidentale que le bien-être a commencé de soulever son masque funeste. 

Auteur: Soljenitsyne Alexandre

Info: Le déclin du courage, discours à l’université de Harvard du 8 juin 1978, trad. Geneviève et José Johannet, éditions Les Belles Lettres, 2014

[ abrutissement ] [ question ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

ado

Pour que les jeunes gens se tiennent tranquilles, les hommes de quarante ans leur racontent que la jeunesse est le temps des surprises, des découvertes et des grandes rencontres, et toutes leurs histoires sur ce qu'ils feraient s'ils avaient leurs jeunes dents, leurs jeunes cheveux, avec leur fameuse expérience de pères, de citoyens et de vaincus. La jeunesse sait mieux qu'elle n'est que le temps de l'ennui, du désordre ; pas un soir à vingt ans où l'on ne s'endorme avec cette colère ambiguë qui naît du vertige des occasions manquées. Comme la conscience qu'on a de son existence est encore douteuse et qu'on fait fond sur des aventures capables de vous prouver qu'on vit, les fins de soirées ne sont pas gaies ; on n'est même pas assez fatigué pour connaître le bonheur de s'abîmer dans le sommeil : ce genre de bonheur vient plus tard.

Auteur: Nizan Paul

Info: La conspiration

[ insomnie ] [ mal-être ]

 

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