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hommes-animal

Les originaux qui élèvent des cochons chez eux et qui s'émerveillent de leur sociabilité sont donc souvent considérés, ainsi que nous l'avons été avec Kamala, comme des fous. En revanche, les éleveurs hors-sol qui sanglent les truies, qui meulent leur dents et qui ne leur fournissent pas de litière paraissent des gens respectables, même s'ils provoquent des stéréotypies chez cette espèce beaucoup plus intelligente, propre et sociable qu'on ne le croyait. Or ces élevages représentent 90 % des porcheries de notre pays, troisième producteur européen avec un millions de truies.

Auteur: Jouventin Pierre

Info: Kamala, une louve dans ma famille

[ végétarien ] [ torture ]

 

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acteur

Je repense à [Louis] Jouvet qui n’aimait pas beaucoup jouer dans des films parce que ça consistait, disait-il, à faire des "singeries devant un œil de verre". Jouvet prenait tout de très haut, ses tirades comme ses films. C’est pour ça qu’il reste le seul comédien encore regardable à mon goût. Les dialoguistes n’ont jamais pu lui mettre en bouche que ses propres répliques. J’ai tous ses films en cassette, je ne me lasse pas de sa voix qui fend les phrases, ni de sa silhouette de brochet draculesque, ni de ses prunelles rondes d’envoûteur à écailles.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Exorcismes spirituels, tome 3", Les Belles Lettres, Paris, 2002, pages 309-310

[ cinéma ] [ éloge ] [ portrait ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

nation

Un peuple étant un complexe de rapports, d’attitudes, il y a une autre menace qui pèse sur lui, autre que la destruction physique, autre que la perte d’indépendance : c’est celle de la dissolution si les hommes ne se sentent plus membres d’un même corps, si le climat de confiance qui unit ces citoyens disparaît, si les symboles qu’ils ont en commun n’ont plus le même sens pour les uns et pour les autres, en un mot si l’existence morale du peuple disparaît. Et cette perte de l’existence morale n’est pas due à des causes extérieures et soudaines : elle est due à des phénomènes intérieurs et dissociateurs, qui sont des sous-produits du progrès.

Auteur: Jouvenel Bertrand de

Info: Du Principat et autres réflexions politiques, 1958, éditions Hachette, 1972

[ patrie ] [ entité ] [ friable ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

écologie

A l'Ouest comme à l'Est, c'est la même marche, le même système visant à l'augmentation des "moyens de faire" où l'on voit se réaliser la vocation de l'homme. Ce phénomène a l'ampleur d'une loi de la nature. L'amplification des moyens de faire est la passion dominante de notre société à laquelle toute sensibilité ainsi que l'environnement sont sacrifiés. Notre société est comme une immense machine dont le tableau de bord est trop pauvre en indicateurs et dont l'épiderme bétonné est insensible aux réactions individuelles. Une machine si occupée à construire, à produire, qu'elle est aveugle à ce qu'elle détruit et myope à l'égard du monde qu'elle risque de faire.

Auteur: Jouvenel Bertrand de

Info: 1972

[ efficacité ] [ technologies ]

 

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homme-animal

Nul n’a encore pu enregistrer avec certitude un état similaire au sommeil paradoxal chez les poissons, les amphibiens, les reptiles. […] Qu’est-ce qui fait donc que les poissons n’ont pas eu besoin d’inventer le sommeil paradoxal ? […] Je pense que [l’énigme] se situe au niveau de la neurogenèse : chez les animaux à sang froid, les cellules nerveuses vont se diviser pendant toute la vie. Prenez une carpe de soixante ans, son cerveau se divise encore ! Chez les homéothermes, au contraire, passé le 21e jour pour le raton et le chaton [….] et le 3e mois pour l’homme, toutes les cellules cessent de se diviser et n’ont plus qu’un seul avenir : mourir.

Auteur: Jouvet Michel

Info: Le sommeil et le rêve

[ mammifères rêveurs ] [ physiologie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

lire

Quand on lit, on tue le temps. Pas dans le sens "passer le temps", ça c'est quand on lit en bâillant pour vaguement occuper un après-midi à la campagne, non, mais quand on fait une lecture sérieuse, une lecture où on est absorbé par le livre. Elle donne l'impression que le temps n'existe plus. [...] et voilà pourquoi les grands lecteurs ont le sentiment d'être toujours jeunes. Ils n'ont pas été usés de la même façon par un emploi du temps, c'est-à-dire un temps employé à autre chose qu'à obéir au sens commun. [...] Chaque nouvelle lecture a été une plongée dans un bain frais, un moment où on a, pas tout à fait illusoirement, vaincu le temps.

Auteur: Dantzig Charles

Info: Pourquoi lire ?

[ fuite ] [ jouvence ]

 

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déclaration d'amour

Quand je considère que tout ce qui croît ne reste dans sa perfection qu’un court moment, et que cet état suprême ne présente que des apparences soumises aux influences mystérieuses des astres,

Quand je m'imagine que les hommes croissent comme les plantes, réjouis et abattus par le même ciel ; qu’ils s’épanouissent dans leur jeune séve, décroissent dès la maturité, et usent leur force vive jusqu’à l’oubli,

Alors la pensée de cette condition inconstante reporte mes yeux sur vous, si riche en jeunesse, et je vois le temps ravageur se liguer avec la ruine pour changer en une nuit hideuse le jour de votre jeunesse.

Alors, pour l’amour de vous, je fais au temps la guerre à outrance, et, à mesure qu’il vous entame, vous greffe une vie nouvelle.

Auteur: Shakespeare William

Info: Sonnets, 15, Trad. François-Victor Hugo (et - un peu - Mg)

[ poème ] [ jouvence tentative ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

jouvence

Parce que les enfants ont une vitalité abondante, parce qu'ils sont féroces et libres en esprit, ils veulent que les choses se répètent et demeurent inchangées. Ils disent toujours: "Fais-le encore". Alors l'adulte le répète jusqu'à être presque mort. Chez les adultes, les individus ne sont pas assez forts pour s'amuser avec la monotonie. Mais peut-être que Dieu en est capable. Il est possible que Dieu dise chaque matin: "Refais-le" au soleil. Et tous les soirs, "Refais-le" à la lune. Ce pourrait ne pas être une nécessité automatique que de rendre toutes les marguerites semblables. Il se peut que Dieu fasse séparément chaque marguerite sans s'être jamais lassé de les fabriquer. Il se peut qu'il ait cet appétit éternel de l'enfance. Ce serait parce que nous avons péché, et donc vieilli, que notre Père serait resté plus jeune que nous.

Auteur: Chesterton Gilbert Keith

Info:

[ jeunesse ] [ enthousiasme ] [ spéculation ] [ Créateur ] [ christianisme ]

 

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mère-fils

Fanny Felicitas montrait à Catherine un album en cuir de Cordoue où se trouvaient soigneusement collées des photographies de même format : on voyait Guido de trois mois en trois mois depuis ses premiers jours. Dans tous les costumes, tenu le plus souvent par sa mère, à l'occasion de toutes les fêtes, de tous les voyages, dans ses bras, debout, couché, assez souvent nu ; il y avait une centaine de clichés différents. Sous les clichés des réflexions comme ceci : "Guido contemplant le ciel pendant la nuit du 22 février, dit : "Mon Dieu, je t'en prie, fais tomber quelques étoiles pour Guido !" - "Guido dit à cinq ans : maman m'a dit que quand je suis né je n'avais pas de tête, pas de bras, pas de jambes, rien. " - "Guido dit : si les petits vers de terre étaient heureux comme moi, ils seraient tous des vers luisants."

Auteur: Jouve Pierre Jean

Info: In "Hécate", éd. Folio-Gallimard, p. 76

[ enfance ] [ légende ] [ texte-image ] [ souvenirs ]

 

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jeu d'acteur

Il sort de ce corps de reptile du Quaternaire une parole qui est la moins innocente, la moins spontanée, la moins animale qui soit. Jamais il ne s’est abaissé à faire semblant de parler naturellement, ni d’imiter le bafouillis de la "vraie vie" toujours à la recherche de ce qui pourrait être dit et de la façon dont on pourrait le dire en le surchargeant de recherche.

[…]

Tous les dialoguistes se sont rués pour lui mettre des phrases dans la bouche, et les voir retranscrites par fragments et débris dans le marbre noir et net de son articulation prétaillée. Ils se sont bousculés pour lui donner des répliques à casser. A tronçonner. A hémisticher. A retransformer en morceaux choisis et de bravoure.

Mais ils n’ont pu lui confier que ses phrases à lui. Tous les dialogues de Jouvet sont signés Jouvet. Personne, à part lui, n’aurait jamais pu dire, dans Entrée des artistes, de cet air de brochet déterré : "Au théâtre, le public paye pour avoir l’illusion qu’il est au théâtre." Il est l’anti-accord parfait personnifié, l’homme qui joue par lui-même comme on pense par soi-même. L’agnosticisme de cet animal froid est stupéfiant.

Auteur: Muray Philippe

Info: A propos de Louis Jouvet, dans "Exorcismes spirituels, tome 3", Les Belles Lettres, Paris, 2002, page 330

[ description ] [ éloge ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson