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Il y a cette grande fatigue de vivre comme résultat de la course au progrès. On attend de la psychanalyse qu’elle découvre jusqu’où on peut aller en traînant cette fatigue, ce malaise de la vie.

Auteur: Lacan Jacques

Info: Entretien avec Emilia Granzotto pour le journal Panorama (en italien), à Rome, le 21 novembre 1974

[ objectif ] [ but ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

aventure

Les âmes propres à l’amour demandent une vie d’action qui éclate en événements nouveaux. Comme le dedans est mouvement, il faut aussi que le dehors le soit, et cette manière de vivre est un merveilleux acheminement à la passion. […] Dans l’amour, on n’ose hasarder, parce que l’on craint de tout perdre : il faut pourtant avancer ; mais qui peut dire jusqu’où ? L’on tremble toujours jusqu’à ce que l’on ait trouvé ce point. La prudence ne fait rien pour s’y maintenir quand on l’a trouvé.

Auteur: Pascal Blaise

Info: Dans "Écrits sur la grâce", page 200

[ type psychologique ] [ rencontre ] [ danger ] [ exaltation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

question

La modification de la conscience commence chez l’individu, et c’est une affaire séculaire qui dépend essentiellement de la question de savoir jusqu’où s’étend la capacité de développement de la psyché. Aujourd’hui nous savons seulement que, pour l’instant, il n’y a que des individus isolés qui soient capables de développement. Quel en est le nombre total, cela nous échappe, de même que nous ignorons quelle peut être la force de suggestion d’un élargissement de la conscience, c’est-à-dire quelle influence celui-ci a sur l’entourage. […] l’époque est-elle ou n’est-elle pas prête pour une transformation ?

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Dans "Les racines de la conscience", trad. Yves Le Lay, éd. Buchet-Chastel, Paris, 1971, page 550

[ développement personnel-collectif ] [ projet social ] [ progrès psychologique ] [ évolution ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

bisous

Il ne faut pas non plus se jeter sur l’enfant pour l’embrasser. Les parents ne le savent pas, mais avant trois ans, l’enfant ne ressent pas ces embrassades comme quelque chose de bon, en ce sens qu’il ne sait pas jusqu’où on va aller. (D’autant plus qu’il aime très fort, et qu’aimer lorsqu’on est petit se manifeste par mettre ce qu’on aime en bouche. La dévoration, signe d’amour, est bien près du cannibalisme auquel un tabou fait place avec le sevrage.) Les parents croient qu’en l’embrassant, ils prouvent leur amour et que l’enfant, en les embrassant, leur prouve le sien. Ce n’est pas vrai ou plutôt, c’est un rituel qu’on lui impose, qu’il subit, qui ne prouve rien.

Auteur: Dolto Françoise

Info: Dans "Lorsque l'enfant paraît", tome 1, éditions du Seuil, 1977, pages 34-35

[ baisers ] [ agression sensuelle ] [ signification ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

esprit slave

Le Russe est le produit de la soupe qu’il mange. Vous la connaissez, la soupe nationale, vous vous la rappelez avec horreur ; on y trouve de tout, du poisson, des légumes, des herbes, de la bière, de la crème aigre, de la glace, de la moutarde, que sais-je encore ? Des choses excellentes et des choses exécrables, on ne devine jamais ce qu’un coup de sonde va ramener de là. Ainsi de l’âme russe : c’est une chaudière où fermentent des ingrédients confus tristesse, folie, héroïsme, faiblesse, mysticisme et sens pratique vous en retirerez de tout au petit bonheur, et vous en retirerez toujours ce que vous attendiez le moins. Si vous saviez jusqu’où cette âme peut descendre ! Si vous saviez jusqu’où elle peut monter ! Et de quels bonds désordonnés !

Auteur: Eugène Marie Melchior de Vogüé

Info: Cœurs russes, Paris, A. Colin, 1893.

[ définition ] [ analogie ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

lecture

"Si ma vie avait dû s’arrêter à cet instant, je serais mort avec joie", s’exclama Dostoïevski.
Ainsi, ces mots ont fait leur lit dans mon cœur alors que j’avais à peine quinze ans. Ils ont épousé mon âme, ils l’ont entourée de milles attentions. Alors, dans des rendez-vous amoureux et passionnés, j’ai retrouvé Dostoïevski pendant des nuits entières, cachée sous mes draps avec pour seule lumière une lampe de poche. Dans ses romans que j’effeuillais selon l’ordre des pages et le désordre des passages, grâce à ses mots, guidée par son art si particulier de l’ellipse et de la parabole, je vérifiais que la douleur n’est pas le lieu de notre désir mais de notre certitude. Dostoïevski, à force d’exposer les cœurs désespérés d’éternité, me montrait jusqu’où peut aller l’amour de la vie dans les êtres profonds, nés pour la souffrance ; cet amour-là porte à tous les excès, que l’on appelle ailleurs des crimes selon le droit.

Auteur: Grimaud Hélène

Info: Variations sauvages

[ guide ] [ éloge ]

 

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dépossédé

Qu'est-ce qu'un obsessionnel ? C'est en somme un acteur qui joue son rôle et assure un certain nombre d'actes comme s'il était mort. Le jeu auquel il se livre est une façon de se mettre à l'abri de la mort. C’est un jeu vivant qui consiste à montrer qu'il est invulnérable. A cette fin, il s'exerce à un domptage qui conditionne toutes ses approches à autrui. On le voit dans une sorte d'exhibition où il s’agit pour lui de montrer jusqu'où il peut aller dans l'exercice, qui a tous les caractères d'un jeu, y compris ses caractères illusoires – c’est-à-dire jusqu’où peut aller autrui, le petit autre, qui n’est que son alter ego, le double de lui-même. Le jeu se déroule devant un Autre qui assiste au spectacle. Lui-même n’y est que spectateur, la possibilité même du jeu et le plaisir qu’il y prend résident là. Par contre, il ne sait pas quelle place il occupe, et c'est ce qu'il y a d'inconscient chez lui. Ce qu'il fait il le fait à des fins d’alibi. Cela, il peut l’entrevoir. Il se rend bien compte que le jeu ne se joue pas là où il est, et c’est pour cela que presque rien de ce qui se passe n’a pour lui de véritable importance, mais cela ne veut pas dire qu’il sache d’où il voit tout cela.

[...] Il est clair que, dans cette situation complexe, la notion de l’objet n’est pas donnée immédiatement, puisqu’il participe à un jeu illusoire, un jeu de rétorsion agressive, un jeu de triche, qui consiste à aller aussi près que possible de la mort tout en étant hors de la portée de tous les coups, parce que le sujet a, en quelque sorte, tué à l’avance le désir chez lui-même, qu’il l’a, si l’on peut dire, mortifié.

Auteur: Lacan Jacques

Info: dans le "Séminaire, Livre IV", "La relation d'objet", éditions du Seuil, 1994, pages 34-35

[ défini ] [ sacrifié ] [ psychanalyse ] [ insaisissabilité source ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

sociologie du sexe

C’est justement ça qui est étonnant chez toi : tu aimes faire plaisir. Offrir son corps comme un objet agréable, donner gratuitement du plaisir : voilà ce que les Occidentaux ne savent plus faire. Ils ont complètement perdu le sens du don. Ils ont beau s’acharner, ils ne parviennent plus à ressentir le sexe comme naturel. Non seulement ils ont honte de leur propre corps, qui n’est pas à la hauteur des standards du porno, mais, pour les mêmes raisons, ils n’éprouvent plus aucune attirance pour le corps de l’autre. Il est impossible de faire l’amour sans un certain abandon, sans l’acceptation au moins temporaire d’un certain état de dépendance et de faiblesse. L’exaltation sentimentale et l’obsession sexuelle ont la même origine, toutes deux procèdent d’un oubli partiel de soi ; ce n’est pas un domaine dans lequel on puisse se réaliser sans se perdre. Nous sommes devenus froids, rationnels, extrêmement conscients de notre existence individuelle et de nos droits ; nous souhaitons avant tout éviter l’aliénation et la dépendance ; en outre, nous sommes obsédés par la santé et par l’hygiène : ce ne sont vraiment pas les conditions idéales pour faire l’amour. Au point où nous en sommes, la professionnalisation de la sexualité en Occident est devenue inéluctable. Évidemment, il y a aussi le SM. C’est un univers purement cérébral, avec des règles précises, un accord préétabli. Les masochistes ne s’intéressent qu’à leurs propres sensations, ils essaient de voir jusqu’où ils pourront aller dans la douleur, un peu comme les sportifs de l’extrême. Les sadiques c’est autre chose, ils vont de toute façon aussi loin que possible, ils ont le désir de détruire : s’ils pouvaient mutiler ou tuer, ils le feraient. — Je n’ai même pas envie d’y repenser, dit-elle en frissonnant ; ça me dégoûte vraiment. — C’est parce que tu es restée sexuelle, animale. Tu es normale en fait, tu ne ressembles pas vraiment aux Occidentales. Le SM organisé, avec des règles, ne peut concerner que des gens cultivés, cérébraux, qui ont perdu toute attirance pour le sexe. Pour tous les autres, il n’y a plus qu’une solution : les produits porno, avec des professionnelles ; et, si on veut du sexe réel, les pays du tiers-monde.

Auteur: Houellebecq Michel

Info: Plateforme

[ indifférenciation ]

 
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Ajouté à la BD par Bandini

société de surveillance

Nous nous habituons maintenant à ces dispositifs de contrôle, mais je vous demande : jusqu’où sommes-nous prêts à accepter que ce contrôle aille ?

Est-il possible que les citoyens d’une société prétendument démocratique soient dans une situation pire que les citoyens de l’Union soviétique sous Staline ?

Vous savez peut-être que les citoyens soviétiques étaient obligés de présenter une propiska, un laissez-passer pour tout déplacement d’un endroit à un autre.

Mais on est aussi obligé de montrer un passe sanitaire pour aller au restaurant, voire même pour aller au musée ou au cinéma.

Et maintenant —ce qui est encore plus grave avec le décret que vous devez transformer en loi— même à chaque fois que vous allez travailler.

Et aussi comment accepter que, pour la première fois dans l’histoire de l’Italie après les lois fascistes de 1938 sur les non-aryens, se créent des citoyens de seconde zone soumis à des restrictions qui, d’un point de vue strictement juridique, alors que les deux phénomènes n’ont rien à voir, (je ne parle que d’analogie juridique) subissent des restrictions identiques à celles subies par les non-aryens.

Ce qui, comme vous le savez, concernait principalement la possibilité de se marier...

Tout porte à croire que les décrets qui se succèdent, comme s’ils émanaient d’une seule personne, doivent s’inscrire dans un processus de transformation des institutions et des paradigmes de gouvernance des sociétés dans lesquelles nous nous trouvons.

Une transformation d’autant plus insidieuse que, comme cela s’était produit avec le fascisme, elle se déroule sans changement dans le texte de la Constitution... subrepticement.

Le modèle ainsi érodé et annulé est celui des démocraties parlementaires avec leurs droits, leurs garanties constitutionnelles.

Et à leur place prend le relais un paradigme de gouvernement dans lequel, au nom de la biosécurité et du contrôle, les libertés individuelles sont vouées à subir des limitations croissantes.

La concentration exclusive de l’attention sur les infections et la santé, en effet, me semble nous empêcher de percevoir quel est le sens de cette grande transformation qui s’opère dans la sphère politique.

Et cela nous empêche de réaliser que, comme les gouvernements eux-mêmes ne se lassent pas de nous le rappeler, la sécurité et l’urgence ne sont pas des phénomènes transitoires, mais constituent la nouvelle forme de gouvernementalité.

Auteur: Agamben Giorgio

Info: https://www.voltairenet.org/article214353.html

[ covid-19 ] [ prétexte ] [ justification ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

inconnaissance

J’ai lu l’écriture de l’homme. J’ai vagabondé à travers ses pages, j’ai feuilleté ses idées. Je sais jusqu’où allèrent les peuples et combien les mena loin la tentation de l’esprit. Certains souffrirent pour inventer des formules, d’autres pour engendrer des héros ou pour figer l’ennui dans la foi. Tous dépensèrent leurs richesses parce qu’ils redoutaient le spectre du vide. Et quand ils ne crurent plus à rien, quand la vitalité ne soutint plus la flammèche des tromperies fécondes, ils se livrèrent aux délices du déclin, aux langueurs d’un esprit épuisé.

Ce qu’ils m’ont enseigné – une curiosité dévorante m’entraînait dans les méandres du devenir – n’est qu’eau morte où se reflètent les charognes de la pensée. Tout ce que je sais, je le dois aux fureurs de l’ignorance. Lorsque tout ce que j’ai appris disparaît, alors, nu, le monde nu devant moi, je commence à tout comprendre.

Je fus le compagnon des sceptiques d’Athènes, des écervelés de Rome, des saints de l’Espagne, des penseurs nordiques et des poètes britanniques aux ferveurs brumeuses – le débauché des passions inutiles, le zélateur vicieux et délaissé de toutes les inspirations.

… Et puis, revenu de tout cela, ce fut moi que je retrouvai. Je me remis en route sans eux, explorateur de mon ignorance. Quiconque fait le tour de l’histoire retombe durement en lui-même. Lorsque s’achève le labeur de ses pensées, l’homme, plus seul qu’auparavant, sourit innocemment à la virtualité.

Ce ne sont pas les exploits temporels qui te mettront sur le chemin de ton accomplissement. Affronte l’instant, ne redoute pas la fatigue, ce ne sont pas les hommes qui t’initieront aux mystères gisant dans ton ignorance. Le monde se tapit en elle. Écoute-la sans parler, tu y entendras tout. Il n’existe ni vérité ni erreur, ni objet ni fantasme. Prête l’oreille au monde qui couve quelque part en toi et qui est, sans avoir besoin de se montrer. Tout réside en toi, la place y est vaste pour les continents de la pensée.

Rien ne nous précède, rien ne nous côtoie, rien ne nous succède. L’isolement d’une créature est l’isolement de toutes. L’être est un jamais absolu.

Qui pourrait être dénué de fierté au point de tolérer quoi que ce soit en dehors de lui ? Avant toi retentirent des chants, après toi continuera la poésie des nuits – cela, as-tu la force de le supporter ?

Si, dans la débâcle du temps, dans le miracle d’une présence, je ne vois pas se faire et se défaire le monde vivant, alors ce que je fus et que je suis n’approche même pas le frisson d’une ombre d’étonnement.

Auteur: Cioran Emil Michel

Info: Bréviaire des vaincus (17)

[ monadisme ]

 
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Ajouté à la BD par Bandini