Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 98
Temps de recherche: 0.0668s

foyer

Oui, c'était bien là ma mère. Tout se déroulait comme si rien ne s'était passé, comme si je ne rentrais pas tout juste de la guerre, comme si le monde n'était pas en ruine, la monarchie détruite, comme si notre vieille patrie continuait d'exister avec ses lois multiples incompréhensibles, mais immuables, ses us et coutumes, ses tendances, ses habitudes, ses vertus et ses vices. Dans la maison maternelle, on se levait à sept heures même après quatre nuits blanches. J'étais arrivé aux environs de minuit, la pendule de la cheminée, avec son visage de jeune fille las et délicat, frappa trois coups. Trois heures de tendre épanchements suffisaient à ma mère. Lui suffisaient-elles ? En tout cas, elle ne s'accorda pas un quart d'heure de plus. Elle avait raison. Je m'endormis bientôt, dans la pensée consolante de me trouver chez nous. Au milieu d'une patrie détruite, je m'endormais dans une forteresse inexpugnable. De sa vieille canne noire, ma veille maman écartait de moi tout ce qui aurait pu me troubler.

Auteur: Roth Joseph

Info: La crypte des Capucins

[ refuge ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

espérance

- En ce sens, l’auteur de science-fiction a-t-il un rôle social à jouer ?

- Si tu ne le penses pas, c’est vraiment que tu fais la politique de l’autruche. Un auteur de science-fiction aujourd’hui qui dit : "Non je n’ai pas une responsabilité politique ou sociologique dans ce que j’écris", il n’a pas compris ce qu’est la science-fiction ou il n’en fait pas. L’auteur de SF a toujours eu un rôle d’alerte, d’anticipation. Mais cette mission est moins importante, pour moi, que celle de proposer des alternatives. On doit présenter d’autres mondes, d’autres visions, d’autres pratiques. Montrer comment échapper à la dystopie ultralibérale ou transhumaniste qui arrive. Il faut qu’on arrête de faire juste de la dystopie, de jouer sur la peur des gens, sur les affects apocalyptiques. Le post-apocalyptique a été fait quinze mille fois, il est temps d’essayer de faire mieux. Les milieux politiques et militants en ont besoin, ils se battent, ils ont le nez contre les réformes, peu ont une capacité créative, donc on doit leur proposer des alternatives.

Auteur: Damasio Alain

Info: Interview du 19 avril sur https://www.ernestmag.fr/

[ créativité ] [ inventivité ] [ positiver ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

rapports humains

Le portier répond en écartant les bras juste ce qu’il faut pour indiquer la résignation. Mais il sait bien que, pour ces nouvelles générations, la résignation n’existe pas. Ou vainqueurs immédiats du trophée, ou abjects perdants. Ou le ricanement arrogant du triomphe, ou les pleurnicheries rageuses de la déception.

C’est à lui, Oreste Nava, qu’il incomberait d’expliquer que la résignation n’est pas une vieillerie à l’usage des curés et des bonnes femmes, mais l’art infiniment délicat de se mouvoir entre les rudes extrêmes du tout et du rien, le seul yoga capable de développer l’intelligence, le seul karaté permettant de mûrir, et donc de poursuivre au milieu des coups de bâton qui de toute façon vous pleuvront sur le dos le long du chemin. Et en outre de regarder le moment venu la mort, sans vraiment, de terreur, faire dans son pantalon.

Mais ce sont là des concepts complexes, ramifiés, qui, traduits en mots par Oreste Nava, auraient à ses propres oreilles un son bien peu persuasif : celui d’un sermon confus de vieux gâteux.

Auteur: Fruttero Carlo

Info: L'amant sans domicile fixe

[ décalage ] [ renoncement ] [ abnégation ] [ limitation sémantique ] [ jeune-vieux ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

égoïsme

Je me suis toujours demandé comment on se sent lorsqu’on joue un rôle dans l’histoire d’un autre.

Etre celui qui est de garde au Palais quand l’Empereur passe, et qui présente les armes ; être la sentinelle anonyme que le Héros égorge au passage, dans sa course victorieuse pour délivrer l’Héroïne captive.

Tous ces figurants sont comme des kleenex que l’on jette après usage.

Dans les histoires, il ne leur arrive jamais de lâcher leur arme ou de quitter leur poste pour dire : "Je laisse tomber. J’en ai marre de n’être qu’un faire-valoir".

Mais ils sont là, comme accessoires, soit pour meubler le décor, soit pour servir d’obstacles à franchir dans l’ascension irrésistible du Héros.

Ainsi, chacun de nous est pour soi-même le héros de sa propre histoire.

Chacun de nous considère ceux qui l’entourent, même les êtres plus chers, comme des seconds rôles témoins de sa propre aventure, seule véritablement digne d'être vécue, et narrée.

Personne n’accepte de n’être qu’une sentinelle tout juste bonne à être égorgée au passage.

Personne n’aime être utilisé, puis jeté comme un kleenex.

Et personne n’imagine un instant pouvoir être effacé subitement au beau milieu d’une histoire.

Auteur: Panshin Alexei

Info: Rite de passage

[ égocentrisme ]

 

Commentaires: 0

équilibre

L'eutrapélie désigne la vertu qui consiste à s'accorder une légitime détente. L'eutrapélie est une vertu, c'est-à-dire une capacité à bien agir. Pour Thomas [d'Aquin], une vertu est toujours un moyen terme entre ces deux extrêmes que sont d'une part une exagération et d'autre part un manque (de là vient la locution latine in medio stat virtus, "la vertu se tient au milieu"). Ce moyen terme ne signifie pas une moyenne statistique ou un compromis médiocre, mais un optimum, la meilleure façon d'exercer nos capacités : par exemple, la vertu de courage est le juste milieu entre deux "vices", la couardise et la témérité ; la vertu de générosité est le juste milieu entre avarice et prodigalité ; etc. L'eutrapélie constitue quant à elle un cas particulier de cette grande vertu "cardinale" qu'est la tempérance, conçue comme la capacité à être modéré, à user sur le mode du ni trop ni trop peu des bonnes choses de la vie (la boisson, la nourriture, le sexe, le rire, etc.). C'est le juste milieu entre la paresse et l'agitation permanente, et elle consiste donc à accorder à l'esprit crispé, fatigué par le travail, la détente qui lui permet de ne pas se briser sous la tension accumulée.

Auteur: Moreau Denis

Info: Comment peut-on être catholique ?

[ pondération ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

moi

Cependant, lorsqu’on parle de conscience, chacun sait immédiatement, par expérience, de quoi il s’agit. Bien des gens, appartenant ou non aux milieux scientifiques, se contentent de croire que le conscient constitue à lui seul tout le psychisme et, dans ce cas, la psychologie n’a plus d’autre tâche que de distinguer, au sein de la phénoménologie psychique, les perceptions, les sentiments, les processus intellectuels et les actes. Et pourtant tout le monde s’accorde à penser que ces processus conscients ne forment pas des séries fermées sur elles-mêmes et sans lacunes, de sorte qu’il faudrait bien admettre l’existence de processus psychiques, et plus complets que les séries de ces derniers puisque certains comportent des processus conscients parallèles et d’autres non. Il semble alors naturel de mettre l’accent, en psychologie, sur ces processus somatiques, de voir en eux ce qui est proprement psychique et d’essayer de juger autrement les processus conscients. La plupart des philosophes et bien d’autres avec eux s’insurgent contre cette idée et déclarent que postuler l’existence d’un psychisme inconscient est une absurdité.

Et c’est pourtant là ce que doit faire la psychanalyse et c’est cela qui constitue sa seconde hypothèse fondamentale. Elle soutient que les processus accompagnateurs d’ordre soi-disant somatique constituent justement le psychisme et ne se préoccupe pas tout d’abord de la qualité de conscience.

Auteur: Freud Sigmund

Info: Dans "Abrégé de psychanalyse", trad. Anne Berman, Presses Universitaires de France, 1949, pages 18-19

[ énigme ] [ arrière-plan ] [ définie ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

juste milieu

Helvétius a dit, avec raison, que le bonheur d’un opulent était une machine où il y avait toujours à refaire. Cela me semble bien plus vrai de nos sociétés. Je ne pense pas, comme Rousseau, qu’il fallût les détruire, quand on le pourrait ; mais je suis convaincu que l’industrie de l’homme est allée beaucoup trop loin, et que si elle se fût arrêtée beaucoup plus tôt et qu’il fût possible de simplifier son ouvrage, nous n’en serions pas plus mal. (…) je crois qu’il y a un terme dans la civilisation, un terme plus conforme à la félicité de l’homme en général, et bien moins éloigné de la condition sauvage qu’on ne l’imagine ; mais comment y revenir, quand on s’en est écarté, comment y rester, quand on y serait ? Je l’ignore. Hélas ! l’état social s’est peut-être acheminé à cette perfection funeste dont nous jouissons, presque aussi nécessairement que les cheveux blancs nous couronnent dans la vieillesse.

Les législateurs anciens n’ont connu que l’état sauvage. Un législateur moderne plus éclairé qu’eux, qui fonderait une colonie dans quelque recoin ignoré de la terre, trouverait peut-être entre l’état sauvage et notre merveilleux état policé un milieu qui retarderait les progrès de l’enfant de Prométhée, qui le garantirait du vautour, et qui fixerait l’homme civilisé entre l’enfance du sauvage et notre décrépitude

Auteur: Diderot Denis

Info: Réfutation suivie de l’ouvrage d’Helvétius intitulé L’Homme, Œuvres, Robert Laffont, Paris, 1994, tome I

[ contentement ] [ savoir s'arrêter ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson

hommage

Camus paie pour sa rectitude, sa droiture, la justesse de ses combats, il paie pour son honnêteté, sa passion pour la vérité, il paie pour avoir été résistant à l'heure où beaucoup résistaient si peu, il paie pour ses succès, ses formidables ventes de livres, il paie pour son talent, il paie pour son Nobel, bien sûr, il paie pour n'être pas corruptible, il paie pour n'avoir pas eu besoin de mentir en traçant son chemin droit, il paie pour sa jeunesse, sa beauté, son succès auprès des femmes, il paie parce que sa vie philosophique était un reproche à l'existence de tant de faussaires, il paie la fidélité à son enfance, au milieu des petites gens dont il vient, il paie de n'avoir rien trahi ni vendu, il paie d'être un fils de pauvre entré par effraction dans le monde germanopratin des gens bien nés, il paie d'avoir choisi la justice, la liberté et le peuple dans un univers d'intellectuels fascinés par la violence, la brutalité et les idées, il paie d'être un autodidacte ayant réussi, il paie parce qu'enfant d'une mère illettrée, il n'aurait jamais dû écrire les livres que se réservaient les élus bien nés, il paie parce que le ressentiment, l'envie, la haine, la jalousie font la loi-à Paris plus qu'ailleurs puisque le pouvoir s'y trouve et que les Rastignac s'y donnent rendez-vous.

Auteur: Onfray Michel

Info: L'ordre libertaire

[ littérature ]

 

Commentaires: 0

emmerdeurs

" [...] Vous êtes allés voir le nouveau film de Woody Allen ou pas ?"
JE TROUVE QUE C'EST UN SIGNE DE FAIBLESSE quand la conversation porte trop vite sur les films. Au fond, les films sont plutôt un sujet pour la fin de soirée, quand on n'a vraiment plus rien à dire. Je ne sais pas pourquoi, mais je ressens toujours un creux dans l'estomac quand les gens se mettent à parler de films : c'est comme s'il recommençait à faire nuit dehors alors qu'on vient de se lever.
Le pire, ce sont ceux qui racontent les films du début jusqu'à la fin ; ils prennent tout leur temps, ils s’étendent pendant un quart d'heure : un quart d'heure par film, j'entends. Peu leur importe au fond que vous ayez l'intention d'aller voir le film en question ou que vous l'ayez vu depuis longtemps, ils ne tiennent aucun compte de ce genre d'information, ils sont déjà en plein milieu de la scène d'ouverture. Par politesse, vous faites mine au début de vous intéresser, mais vous renoncez vite à toute forme de politesse, vous bâillez ouvertement, regardez le plafond et changez sans cesse de position sur votre chaise, Vous ne ménagez pas votre peine pour faire taire le conteur, mais rien n'y fait, il est déjà allé trop loin pour percevoir ces signaux à leur juste valeur, il est surtout esclave de lui-même et des âneries qu'il débite.

Auteur: Koch Herman

Info: Le dîner

[ emmerdeurs ] [ bavards ]

 

Commentaires: 0

être

La matière est juste un espace d'apprentissage.

Nous sommes avant tout des êtres célestes venus faire une expérience terrestre. [...]

Je propose un parallèle avec la thermodynamique. On parle de trois états dans cette discipline : l'état gazeux, l'état liquide et l'état solide.

Ce parallèle repose sur l'idée que l'âme, ou l'être dans son essence, se trouve à l'état gazeux. C'est un gaz, donc évanescent, et on ne le voit pas. Pourtant il est là. Mais invisible.

Lorsque l'être va descendre dans le ventre de la maman, le gaz passe tout doucement à l'état liquide. Dans le ventre de la mère, le milieu est liquide jusque dans la structure de l'être : même les os ressemblent plus à de la gelée qu'à autre chose. Cet état liquide va progressivement se solidifier dans le fœtus, puis continuer après la naissance et ce jusqu'à l'âge de vingt et un ans. En effet, ce n'est qu'à vingt et un ans que l'on achève la solidification des tout petits os des mains et des pieds.

Nous voilà à l'âge adulte et finalement à l'état solide. État que nous conservons plusieurs décennies suivant notre santé. Puis autour de soixante, soixante-dix ans, selon les personnes, avec le début de la vieillesse, on repart vers un état liquide. On a des problèmes de circulation, on fait de la rétention d'eau, progressivement le corps se liquéfie pour revenir à l'état gazeux, à la mort physique. 


Auteur: Miège Loan

Info: In : Le test : Une expérience inouïe, la preuve de l'après-vie ? de Stéphane Allix, p 228

[ incarnation initiatique ] [ gnose ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel