Citation
Catégorie
Tag – étiquette
Auteur
Info



nb max de mots
nb min de mots
trier par
Dictionnaire analogique intriqué pour extraits. Recherche mots ou phrases tous azimuts. Aussi outil de précision sémantique et de réflexion communautaire. Voir la rubrique mode d'emploi. Jetez un oeil à la colonne "chaînes". ATTENTION, faire une REINITIALISATION après  une recherche complexe. Et utilisez le nuage de corrélats !!!!..... Lire la suite >>
Résultat(s): 1549
Temps de recherche: 0.0485s

fuite

Dans la vraie vie, on ne dit pas J’ai besoin d’une pause, ça ne se fait pas, ce n’est pas inscrit dans les codes sociaux. Lorsqu’on est invité à un repas, par exemple, on ne se lève pas soudain en disant J’ai besoin d’une pause, on ne prend pas son imper dans le vestibule et on ne claque pas la porte sans autre explication et justification que J’ai besoin d’une pause. On dit par exemple je suis désolé, ma mère a fait un AVC, je suis très inquiet, je dois vous quitter, ou bien je suis désolé, je suis vegan, je ne supporte pas la vue de ce gigot et de manière générale tout ce qui rappelle la souffrance animale, ce n’est pas contre vous, je suis hypersensible, excusez-moi, on ne dit pas J’ai besoin d’une pause sans rien derrière, sans rien autour.

Auteur: Fabcaro Fabrice Caro

Info: Le discours

[ conventions sociales ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

être humain

La plupart des horreurs commises à mon époque (voilà que je tournais au philosophe) n'étaient pas l'oeuvre d'hommes mauvais déterminés à commettre des actes mauvais. C'étaient plutôt les actes d'hommes comme moi. Des hommes avec des critères moraux et esthétiques d'un ordre supérieur- quand cela les prenait. Des hommes qui savaient distinguer le bien du mal et qui agissaient pour le bien, quand ils étaient dans cet état d'esprit. Mais des hommes qui n'avaient pas d'amarres pour maintenir ces convictions et ces critères en place. Des hommes sujets aux humeurs et aux vents changeants, condamnés à se retourner complètement quand une autre humeur, contradictoire, leur tombait dessus. Ils trouveraient toujours, ces hommes lunatiques, une façon de justifier leurs actions et d'en assumer les conséquences. La terminologie qu'ils utilisaient pour justifier leurs crimes était, pour une large part, le fondement de ce que nous appelons l'Histoire.

Auteur: Tesich Steve

Info: Karoo

[ instable ] [ justification ]

 

Commentaires: 0

imprévisibilité

Une théorie aussi puissante que celle de Darwin ne pouvait guère échapper à un usage abusif. Non seulement l'idée d'adaptation permettait d'expliquer n'importe quel détail de structure trouvé à n'importe quel organisme ; mais devant le succès rencontré par l'idée de sélection naturelle pour rendre compte de l'évolution du monde vivant, il devenait tentant de généraliser l'argument, de le retailler, d'en faire le modèle universel pour expliquer tout changement survenant dans le monde. C'est ainsi qu'on a invoqué des systèmes de sélection semblables pour décrire n'importe quel type d'évolution : cosmique, chimique, culturelle, idéologique, sociale, etc. Mais de telles tentatives sont condamnées au départ. La sélection naturelle représente le résultat de contraintes spécifiques imposées à chaque être vivant. C'est donc un mécanisme ajusté à un niveau particulier de complexité. À chaque niveau, les règles du jeu sont différentes. À chaque niveau, il faut donc trouver de nouveaux principes.

Auteur: Jacob François

Info: Le jeu des possibles, Fayard 1981 p.49-50

[ fausses justifications ]

 

Commentaires: 0

justification

On m'a demandé ce soir pourquoi je refuse d'avoir affaire avec des intellectuels après mes heures de travail. C'est sûr que je ne veux pas. 1. Je ne suis pas un intellectuel. Deux minutes de discussion avec Aldous Huxley, William Glock ou n'importe lequel de ces gars de la politique me démasquerait immédiatement. 2. Je suis trop fatigué après mon travail pour me farcir quelque chose de compliqué. 3. Personnellement, quand mon travail est fini, j'ai envie de manger, de boire, de fumer, et me détendre. 4. Je ne sais pas grand chose, mais ce que je sais que je le sais mieux que quiconque et je ne vais pas argumenter à ce sujet. Je sais ce que je pense d'un acteur ou d'une actrice, et ne suis pas intéressé à ce que quiconque d'autre en pense. Mon esprit n'est pas un lit à faire et à refaire.

Auteur: Agate James Evershed

Info:

[ repos ]

 

Commentaires: 0

enfumage

Pour être précis, le mot "abus" désigne une ou plusieurs des caractéristiques suivants. 1) Parler abondamment des théories scientifiques dont on n'a, au mieux, qu'une très vague idée. Dans la plupart des cas, ces auteurs ne font qu'utiliser une terminologie scientifique (ou apparemment scientifique) sans trop se soucier de ce qu'elle signifie. 2) Importer des notions de sciences exactes dans les sciences humaines sans donner la moindre justification empirique ou conceptuelle à cette démarche. [...] 3) Exhiber une érudition superficielle en jetant sans vergogne des mots savants à la tête du lecteur, dans un contexte où ils n'ont aucune pertinence. Le but est sans doute d'impressionner et surtout d'intimider le lecteur non scientifique. [...] 4) Manipuler des phrases dénuées de sens et se livrer à des jeux de langage. Il s'agit là d'une véritable intoxication par les mots, combinée à une superbe indifférence pour leur signification.

Auteur: Sokal Alan D.

Info: Impostures intellectuelles

[ langage ] [ désinformation ] [ méthode ]

 

Commentaires: 0

politiquement correct

Dans une société démocratique où plein de connivences sont en conflit, la plus facile à laquelle se convertir, celle qui attire instinctivement les esprits, est l’humanisme. L’humanisme est une connivence comme les autres, pas une théorie scientifique avec obligation de résultat. Son envie de dominer, l’humaniste la fait passer pour un combat juste, dans des scénographies manichéennes. L’humanisme ne s’embarrasse pas de justification intellectuelle, ne fait pas d’hypothèse, il a toujours raison.

Les connivences qui ont des conflits d’opinions avec l’humanisme sont souvent obligées de se tortiller dans des justifications louches que l’humanisme aime à réprimander de ses yeux ronds indignés. Il vaut mieux être celui qui se scandalise que celui qui s’énerve. En démocratie, la politique ayant horreur du vide et comme il n’y a pas de dictateur, c’est l’humanisme qui prend le pouvoir. Il y a des gens qui utilisent l’humanisme avec une grande méchanceté.

Auteur: Goossens Daniel

Info: Dans "La porte de l'univers", 2022

[ tyrannique ]

 
Commentaires: 1
Ajouté à la BD par Coli Masson

évolution individuelle

La pluralité des existences peut seule expliquer la diversité des caractères, la variété des aptitudes, la disproportion des qualités morales, en un mot toutes les inégalités qui frappent nos regards. En dehors de cette loi, on se demanderait en vain pourquoi certains hommes possèdent le talent, de nobles sentiments, des aspirations élevées, alors que tant d’autres n’ont en partage que sottise, passions viles et instincts grossiers. Que penser d’un Dieu qui, en nous assignant une seule vie corporelle, nous aurait fait des parts aussi inégales et, du sauvage au civilisé, aurait réservé aux hommes des biens si peu assortis et un niveau moral si différent ? Sans la loi des réincarnations, c’est l’iniquité qui gouverne le monde… Toutes ces obscurités se dissipent devant la doctrine des existences multiples. Les êtres qui se distinguent par leur puissance intellectuelle ou leurs vertus ont plus vécu, travaillé davantage, acquis une expérience et des aptitudes plus étendues.

Auteur: Denis Léon

Info: Après la mort, pages 164-166

[ justification ]

 
Commentaires: 2
Ajouté à la BD par Coli Masson

abrutissement

Ça me fascine... que le succès des émissions de merde tient juste au fait que les gens disent "non mais moi je regarde juste pour voir combien ce truc est nul..." Mais heu.. vous êtes nombreux à faire ça ? Parce que c'est un problème ça, le calcul de l'audience ne prend pas en compte le recul avec lequel on regarde... Ou alors la merde t'intéresse vraiment. T'es merdologue, c'est ça ? Quand tu vas au restau tu demandes ce qu'il y a de plus dégueulasse, pour voir, parce que ça t'intéresse ! Tu te lèches les babines en regardant le menu tout en disant "Qu'est-ce que je vais chier demain" ? C'est fascinant quand même cette arnaque qu'on se fait au cerveau pour regarder la télé.
Avec la TV le problème c'est qu'on s'aperçoit pas qu'on devient con. C'est la tragédie de l'existence. J'ai plein de copains qui sont devenus cons sans s'en apercevoir.

Auteur: Gardin Blanche

Info: Devenir con, sur youtube

[ justification ] [ télévision ]

 

Commentaires: 0

égalité

Le prêtre lui aussi sembla un peu embarrassé, comme s'il n'arrivait pas à débrouiller ses propres pensées. Il réfléchit un instant, les sourcils froncés et reprit brusquement.

— Il est si facile d'être compris de travers. Tous les hommes ont de l'importance ; vous, moi, tous. C'est le fait théologique le plus dur à avaler.

L'inspecteur ébahi le regarda sans comprendre, mais le Père Brown poursuivit :

— Nous sommes tous chers à Dieu. Dieu seul sait pourquoi. Mais c'est la seule justification possible de l'existence des policiers.

L'inspecteur ne parut pas frappé par cette justification cosmique de sa propre existence.

— Ne voyez-vous pas que la loi à sa manière a raison ? Si tous les hommes ont leur importance, tous les assassinats ont la leur. L'oeuvre si mystérieuse créée par Dieu, nous ne pouvons pas permettre qu'elle soit mystérieusement détruite.


Auteur: Chesterton Gilbert Keith

Info: Le scandale du Père Brown

[ singularités ] [ humanisme ] [ christianisme ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par miguel

manipulation

Souvent, elles [les tendances sadiques] sont complètement dissimulées sous des réactions composées de bienveillance et de sympathie débordante envers les autres. Voici quelques-unes des rationalisations que l’on retrouve le plus fréquemment : "Je te gouverne car je sais ce qui est le mieux pour toi et, dans ton propre intérêt, tu dois me suivre sans réticence" ; "Je suis si merveilleux et unique que j’ai le droit d’attendre que d’autres dépendent de moi". Une autre rationalisation qui masque souvent les tendances à exploiter peut-être : "J’ai tellement fait pour toi que maintenant j’ai le droit de te prendre ce que je veux". Le genre le plus agressif des impulsions sadiques trouve sa plus fréquente rationalisation sous deux formes : "J’ai été blessé par d’autres et mon désir de les blesser n’est rien d’autre que de la vengeance", ou encore "en frappant le premier, je me défends, ou je défends mes amis, contre le danger d’être blessé".

Auteur: Fromm Erich

Info: Dans "La peur de la liberté", page 140

[ sadisme ] [ domination psychologique ] [ justifications ]

 

Commentaires: 0

Ajouté à la BD par Coli Masson