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abandon de soi

Ne ressentir jamais aucun trouble, n’éprouver aucune peine dans son cœur, aucune souffrance dans son corps, tout cela n’appartient pas à la vie présente : c’est l’état du repos éternel.

Ne t’imagine donc pas avoir trouvé la véritable paix lorsque tu ne rencontres aucune contrariété ou lorsque tu ne te heurtes à aucune opposition, ni avoir atteint à la perfection lorsque tout se réalise selon tes désirs.

Ne te crois pas non plus devenu l’objet d’un amour spécial quand tu éprouves la douceur d’une vive dévotion, car ce n’est pas par là que l’on reconnaît l’homme véritablement épris de verti, ni en cela que consiste le progrès de l’âme.

En quoi donc consiste-t-il, Seigneur ?

A te livrer de tout ton cœur à la volonté divine, sans te poser de questions d’aucune sorte, à aucun moment, de sorte que tu embrasses d’un même regard les biens et les maux et que tu m’en rendes grâce indistinctement.

Si tu demeures si ferme, si constant dans l’espérance que, privé intérieurement de tout réconfort, tu prépares ton cœur à résister à des épreuves plus dures encore, si tu ne cherches jamais à te justifier comme si tu ne méritais pas de tant souffrir, mais si tu reconnais au contraire ma justice et si tu loues ma sainteté dans tout ce que j’ordonne, alors tu es dans la bonne voie, la véritable voie de la paix, et tu peux avec assurance revoir mon visage dans l’allégresse i(Jb 33, 26).

Et si tu parviens à un parfait renoncement à toi-même, sache que tu jouiras alors d’une paix aussi complète qu’il est possible sur cette terre d’exil.

Auteur: Hemerken Thomas a Kempis

Info: Dans "L'imitation du christ", traduction du latin de Dominique Ravinaud SSP revue et mise à jour par Marcel Driot osb, Médiaspaul éditions, Paris, 2012, pages 162-163

[ délaissement de l'ego ] [ acceptation ]

 

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délaissement égotique

Refusant l’obéissance à la règle et aux lois de Dieu et de l’Église, ils [les Frères du Libre Esprit] trahissent la mission la plus élevée de l’existence humaine, celle-là même pour laquelle Dieu l’a créée : ils refusent à Dieu la possibilité d’expérimenter la finitude et la relativité, et ce refus est véritablement satanique : ils rejettent la finitude et la limite que Dieu a voulues comme l’ordre même de l’existence créée. Ils croient ainsi les dépasser : illusion et tromperie qui se trompe elle-même [...]. Concluons donc que le seul dépassement possible de la finitude, pour l’être créé, c’est son acceptation. 

[...]

La solution libertaire est une impasse, puisqu’elle soumet la créature à la dictature de ses désirs, et une contradiction puisqu’elle nie la réalité relative de cette créature. Au contraire, la désappropriation de la volonté [...] réalise la liberté de la volonté et accomplit la raison d’être de l’état de créature, la justifie d’être ce qu’elle est, puisqu’elle devient alors le lieu sans lequel Dieu ne peut opérer. [...]

Ainsi, tout véritable ami de Dieu est appelé, à l’imitation de Jésus-Christ, à offrir son humanité pour qu’elle devienne le lieu de l’opération divine. C’est là le secret de l’homme déifié et l’enseignement le plus profond de la Theologia teutsch

[...]

Voilà ce que l’Anonyme Francfortois entend nous rappeler. Il nous enseigne que le oui est plus profondément libérateur que le non, que le consentement à la limite est plus grand et vient de plus haut que la révolte contre la règle et le refus de la finitude. Car d’où peut surgir, en effet, la puissance de ce consentement, sinon de l’Infini ? Seul le Plus "peut" le moins. Briser les formes, c’est perdre l’essence ; s’y soumettre est œuvre d’amour.

Auteur: Borella Jean

Info: Dans "Lumières de la théologie mystique", éditions L'Harmattan, Paris, 2015, pages 175 à 179

[ réceptivité ] [ sophisme de la liberté ] [ réfutation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

mécanisation

Sous une forme ou une autre, les mesures de distanciation sociale et physique risquent de persister après la fin de la pandémie elle-même, ce qui justifie la décision de nombreuses entreprises issues de différentes industries d'accélérer l'automatisation. Au bout d'un certain temps, les préoccupations persistantes au sujet du chômage technologique s'estomperont à mesure que les sociétés mettront l'accent sur la nécessité de restructurer le lieu de travail de manière à réduire au minimum les contacts humains rapprochés. En effet, les technologies d'automatisation sont particulièrement bien adaptées à un monde dans lequel les êtres humains ne peuvent pas être trop près les uns des autres ou sont prêts à réduire leurs interactions. Notre crainte persistante et peut-être durable d'être infecté par un virus (celui de la COVID-19 ou autre) va donc accélérer la marche implacable de l'automatisation, en particulier dans les domaines les plus sensibles à celle-ci. En 2016, deux universitaires de l'université d'Oxford sont arrivés à la conclusion que jusqu'à 86 % des emplois dans les restaurants, 75 % des emplois dans le commerce de détail et 59 % des emplois dans le secteur du divertissement pourraient être automatisés d'ici 2035. Ces trois industries sont parmi les plus durement touchées par la pandémie et c’est dans celles-ci que l'automatisation, pour des raisons d'hygiène et de propreté, sera une nécessité qui, à son tour, accélérera encore la transition vers plus de technologie et plus de numérique. Un autre phénomène est appelé à soutenir l'expansion de l'automatisation : celui où la "distanciation économique" pourrait suivre la distanciation sociale. À mesure que les pays se tournent vers l'intérieur et que les entreprises mondiales raccourcissent leurs chaînes d'approvisionnement super-efficaces mais très fragiles, l'automatisation et les robots qui permettent une production plus locale, tout en maintenant les coûts à un faible niveau, seront très demandés.

Auteur: Schwab Klaus

Info: Covid-19 la grande réinitialisation

[ crise sanitaire prétexte ] [ homme-machine ]

 
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mésinterprétation

Pour être honnête, même les nazis n’ont pas réussi à délirer autant à propos de Nietzsche que Heidegger. Lisez son cours sur Nietzsche en deux volumes : tout y est faux de bout en bout. Dès le début, Heidegger explique qu’il ne va pas parler de ce que Nietzsche a écrit, mais de ce qu’il n’a pas écrit. Voilà comment il justifie cette méthodologie pour le moins curieuse : "Si notre connaissance se limitait à ce qui fut publié par Nietzsche même, nous ne pourrions jamais apprendre ce que Nietzsche savait déjà, ce qu’il préparait et ne cessait de mûrir, mais qu’il retint." Avec ces prémisses, Heidegger explique que l’éternel retour est une découverte essentielle, majeure, montrant que Nietzsche est un penseur de l’Être, de ce qui perdure et revient au-delà du défilé des événements, et qu’il serait donc heideggérien avant la lettre. Le plus curieux, c’est que les philosophes français de l’après-guerre, Derrida et Deleuze en tête, aient pris cette lecture au sérieux. Je ne sais pourquoi, dans l’université française, s’est propagé le mythe selon lequel Heidegger serait le grand philosophe du XXe siècle. C’est d’autant plus incompréhensible que ces dithyrambes sur Heidegger ont commencé juste après l’Occupation, preuve que nous ne sommes pas trop rancuniers.

La réalité, c’est que Nietzsche est le penseur le plus anti-heideggérien qui soit : pour lui, l’éphémère est plus important que l’éternel, le devenir a plus de valeur que l’Être, la surface est la véritable profondeur. Moi, j’admire Nietzsche parce qu’il a su prendre sur ses frêles épaules deux millénaires de philosophie idéaliste, et qu’il les a renversés. Je ne m’explique toujours pas comment il a eu la force de mener à bien un tel combat, alors qu’il avait une santé fragile et une trajectoire rien de moins que précaire. Mais c’est l’exploit de Nietzsche.

Auteur: Rosset Clément

Info: Entretien

[ détournement ] [ résumé ] [ critique ] [ vacherie ] [ éloge ]

 
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écrivain-sur-écrivain

Quant à Bonaparte, il apparaîtra encore plus d'une fois dans l'univers de la littérature russe, comme l'exemple même de cet anthropocentrisme conquérant, de cet homme absolutisé, l'ego qui voudrait personnaliser l'histoire, se confondre avec la marche du monde, avec la venue de l'humanité. Tel quel, il apparaît déjà dans les Frères Karamazov et avant dans les rêves de Raskolnikov, dans Crime et Châtiment. Raskolnikov est fasciné moins par la portée historique de cet homme-dieu, que par ce privilège que la divinité confère à tout un chacun. La possibilité de tuer quelqu'un lorsque la mort de la victime est justifiée par un but supérieur, but qui dépasse l'entendement des simples mortels que nous sommes. Rodio ? conceptualise ce droit à tuer dans un article - il publie d'ailleurs cet article- il manque et manque de chance et est contraint de tuer aussi la soeur - vous vous souvenez de cette situation - et c'est cette femme simple d'esprit, on pourrait dire que c'est une enfant, enfin c'est une enfant adulte, qui par sa mort gratuite détruit la théorie napoléonienne de Raskolnikov. Le héros de Dostoïevski trouve un absolu : la vie d'une inconnue, cette soeur. L'absolue singularité de cet être est l'absolue impossibilité de justifier sa mort. Si seulement il l'avait tuée par caprice alors peut-être il aurait pu aller jusqu'au bout de sa démarche existentielle. L'assassin, Raskolnikov, se rachète dans une suite de gestes presque religieux, presque rituels : confession publique, pénitence, bagne, lecture de l'Évangile. Mais la véritable réponse viendra déjà dans les Frères Karamazov. Dostoïevski enverra le manuscrit de son roman à l'éditeur et lui écrit cette lettre : "dans le texte que je viens de vous envoyer, je ne fais que montrer le caractère de l'un des principaux personnages qui exprime ses convictions fondamentales, ce que je considère comme la synthèse de l'anarchisme russe...."

Auteur: Makine Andrei

Info: Littérature: les avatars de l'absolu, lecture délivrée a Harvard University en Avril 2000

[ - ]

 
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pensée d'homme

C'est à treize ans, et sans doute avec un certain retard sur mes congénères, que je découvris tout seul et grâce à Victor Hugo, le principe et le mécanisme de l'éjaculation. C'était un dimanche, et j'avais été consigné dans ma chambre pour lire plusieurs chapitres des Misérables afin d'en faire un résumé. Comme tous les garçons de mon âge, j'étais en permanence travaillé par un profond courant, une tension violente qui rôdait sans cesse dans mon bas-ventre. Pour calmer, ou tenter de maîtriser cette excitation chronique, j'avais pour habitude d'empoigner mon appendice qu'à la manière d'un voyageur impatient je triturais sans but. C'était à la fois agréable et terriblement frustrant. Et Hugo vint. Avec cette lecture sans fin. Ce dimanche divin. Cette fois-là, au bout de l'érection - mécanique simpliste dont je percevais parfaitement les lois -, se produisit ce phénomène brutal, archangélique et mystérieux : l'éjaculation. Avec sa fulgurante émission de liqueur et cette terrifiante et radieuse sensation de douce électrocution. Tel un pèlerin transfiguré, j'eus alors la révélation que je ne vivrais plus désormais que pour connaître encore et encore ce frisson, que c'est après lui que le monde courait, qu'il faisait tourner la Terre, qu'il engendrait des famines, suscitait des guerres, qu'il était le vrai moteur de la survie de l'espèce, que les séismes délicieux de ces glandes pendulaires pouvaient à eux seuls justifier notre existence et nous encourager à reculer sans cesse l'heure de notre mort. Donc à partir de Hugo, tel un vrai misérable au regard des lois catholiques, je me branlais comme un forcené, un évadé de cette petite France mortuaire. Je me branlais en regardant des speakerines de télévision, des catalogues de vente par correspondance, des magazines d'actualité, des publicités avec des filles assises sur des pneus, bref n'importe quelle image pourvu qu'elle me révélât une part de chair féminine.

Auteur: Dubois Jean-Paul

Info: Une vie française

[ masturbation ] [ puberté ]

 

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résumé

A la différence des philosophies traditionnelles, le spinozisme ne se consacre donc pas à la louange de Dieu (comme Pascal, Malebranche ou Leibniz), mais à la reconstruction de la vie humaine. Comme le disent aussi bien Pierre Mesnard (spécialiste du xvie siècle) que Henri Gouhier (spécialiste du xviie siècle), Spinoza est le véritable humaniste (à la différence de Pascal), et c' est lui qui prépare le xviiie siècle.

A notre sens, il ouvre aussi à toute la modernité, puisque le propos de sa philosophie est de construire une éthique, et non de justifier une religion.

C'est cette perspective éthique et humaniste qui permettra (comme Spi­noza est le premier philosophe à le faire dans les temps modernes) de libérer la connaissance réflexive de la pression des morales religieuses de l'obéissance et de l'austérité. Non seulement Spinoza libère l'éthique par rapport à la religion, à la transcendance, et aux puissances occultes, mais il libère aussi l'éthique par rapport aux morales traditionnelles qui postulent, toutes, l'existence d'un Bien absolu, qu'il conviendrait de réaliser en se soumettant à des lois et à des décrets eux-mêmes absolus, ces lois et ces décrets exigeant le sacrifice des biens, des joies et des plaisirs concrètement poursuivis par la spontanéité. Et si l'obéissance entraîne l’austérité c'est en raison du dogme du péché originel : toute passion est un mal pour la morale, parce que toute passion exprimerait la nature peccative de l'homme, et que l'exigence morale d'austérité n'est que la conséquence de l'obéissance religieuse à des dogmes et à des pouvoirs.

C'est donc le souci d'une éthique de la joie, humaniste et libre, qui commande, chez Spinoza, le libre exercice de la raison.
(...)
Ce que Descartes avait tenté de faire dans l'ordre de la seule connaissance de la nature, Spinoza va tenter de le réaliser également pour l'homme : avec Spinoza commence dans la modernité à s'élaborer une connaissance de l'homme qui fasse appel aux mêmes principes que ceux auxquels il est fait appel dans les sciences de la nature.

Auteur: Misrahi Robert

Info: Dans "Le corps et l'esprit dans la philosophie de Spinoza ", pages 36-38

[ essentiel ] [ amoralisme ] [ anthropocentrisme ] [ système ] [ historique ]

 
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religion

Un lecteur d'une première version de ce chapitre s'en est plaint, disant qu'en traitant l'éventualité de Dieu comme une hypothèse scientifique de plus, - à évaluer selon les normes de la science en particulier et de la pensée rationnelle en général, Dawkins et moi négligeons cette affirmation très répandue des croyants comme quoi leur foi est totalement au-delà de la raison, et qu'il ne s'agit donc pas d'une question à laquelle s'appliquent des méthodes de test aussi banales. Ce n'est pas seulement désobligeant, prétendait-il, mais strictement injustifié que de simplement supposer que la méthode scientifique continue à s'appliquer avec toute sa force dans ce domaine de la vérité.

Très bien, examinons l'objection. Je doute que le défenseur de la religion la trouve intéressante, une fois que nous l'aurons investiguée avec attention.

Le philosophe Ronaldo de Souza a un jour décrit de façon mémorable la théologie philosophique comme "du tennis intellectuel sans filet", et je reconnais volontiers que j'ai effectivement supposé sans commentaire ni question jusqu'à présent que le filet du jugement rationnel était bien présent. Mais nous pouvons l'enlever si vous le voulez vraiment.

A vous de servir donc. 

Quoi que vous argumentiez, supposons que je vous réplique grossièrement comme suit : "Ce que vous dites implique que Dieu est un sandwich au jambon emballé dans du papier d'aluminium. Ce n'est pas vraiment un Dieu à adorer !". Si vous rétorquez en demandant de savoir comment je peux justifier logiquement mon affirmation selon laquelle votre mise en jeu a une implication aussi absurde, je vous répondrai : "Aha, vous voulez donc enlever le filet pour mes retours, mais pas pour vos services ?

Dans les deux cas, le filet est mis ou pas. S'il est enlevé, il n'y a pas cette règle et tout le monde peut dire n'importe quoi, jeu de dupes s'il en est. Je vous donne donc le bénéfice de l'hypothèse comme quoi  vous ne perdriez pas votre temps, ou le mien, en jouant sans filet.

Auteur: Dennett Daniel C.

Info: Darwin's Dangerous Idea: Evolution and the Meanings of Life

[ débat ] [ dualité prison ] [ sacré intouchable ] [ rationalisme impuissant ]

 

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endoctrinement

Les écoles normales primaires étaient à cette époque de véritables séminaires, mais l'étude de la théologie y était remplacée par des cours d'anticléricalisme.

On laissait entendre à ces jeunes gens que l'Église n'avait jamais été rien d'autre qu'un instrument d'oppression, et que le but et la tâche des prêtres, c'était de nouer sur les yeux du peuple le noir bandeau de l'ignorance, tout en lui chantant des fables, infernales ou paradisiaques.

La mauvaise foi des "curés" était d'ailleurs prouvée par l'usage du latin, langue mystérieuse, et qui avait, pour les fidèles ignorants, la vertu perfide des formules magiques.

La Papauté était dignement représentée par les deux Borgia, et les rois n'étaient pas mieux traités que les papes : ces tyrans libidineux ne s'occupaient guère que de leurs concubines quand ils ne jouaient pas au bilboquet ; pendant ce temps, leurs "suppôts" percevaient des impôts écrasants, qui atteignaient jusqu'à dix pour cent des revenus de la nation.

C'est-à-dire que les cours d'histoire étaient élégamment truqués dans le sens de la vérité républicaine.

Je n'en fais pas grief à la République : tous les manuels d'histoire du monde n'ont jamais été que des livrets de propagande au service des gouvernements.

Les normaliens frais émoulus étaient donc persuadés que la grande Révolution avait été une époque idyllique, l'âge d'or de la générosité, et de la fraternité poussée jusqu'à la tendresse : en somme, une explosion de bonté.

Je ne sais pas comment on avait pu leur exposer — sans attirer leur attention — que ces anges laïques, après vingt mille assassinats suivis de vol, s'étaient entre-guillotinés eux-mêmes.

Il est vrai, d'autre part, que le curé de mon village, qui était fort intelligent, et d'une charité que rien ne rebutait, considérait la Sainte Inquisition comme une sorte de Conseil de famille : il disait que si les prélats avaient brûlé tant de Juifs et de savants, ils l'avaient fait les larmes aux yeux, et pour leur assurer une place au Paradis.

Telle est la faiblesse de notre raison : elle ne sert le plus souvent qu'à justifier nos croyances.

Auteur: Pagnol Marcel

Info: La gloire de mon père

[ éducation ] [ idéologie ] [ lavage de cerveaux ] [ anti-religion ]

 

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beaux-arts

Contre-Intelligence Culturelle
Les Opérations Psychologiques font désormais partie de la large gamme des activités politiques, militaires, économiques et idéologiques qui visent à sécuriser les objectifs nationaux et les intérêts privés. Les Professionnels de l'Intelligence insistent sur l'efficacité des méthodes de manipulation : " Par l'application de techniques sonores PSYOP, dans la communication directe ou dans les communications utilisant les médias, il a été démontré maintes et maintes fois que la séduction de l'intelligence, de la raison et des émotions du public-cible le conduira à penser et à agir comme désiré."
L'Intelligence est le substitut virtuel à la violence dans la Société de l'Information. La Contre-Intelligence (CI) requiert l'investigation, l'examen systématique et détaillé, et concerne l'identification et la neutralisation de manipulations de l'intelligence par des services, des organisations ou des individus. Cibler l'environnement informationnel inclut l'influence sur la culture, l'industrie cognitive et le domaine artistique, ceci afin de manipuler l'émergence de formes esthétiques et gestuelles symboliques. Dans un conflit de résistance à la culture zombie, il est compréhensible que l'art traditionnel ne puisse plus longtemps se justifier comme une activité à laquelle un individu pourrait se consacrer en solitaire de manière honorable et utile. La morbidité croissante de ce champ de bataille culturel amplifiera l'importance de la ruse, de la mobilité, de la dispersion et de la poursuite d'un tempo opérationnel plus élevé. L'artiste en tant que hacker de la réalité est un opérateur d'intelligence et de contre-intelligence culturelle pour qui devraient être plus appropriées les définitions de cultures cachées ou parallèles que les termes communs de " marginalité " ou " d'underground ". Dans un monde où la propagande proclame son existence, les méthodes d'Intelligence Culturelle contre la monopolisation de la perception et l'homogénéisation des modèles culturels ont développé une grande variété de techniques. Des éléments préexistants dans la société peuvent être utilisés pour provoquer une signification qui ne leur était pas originelle ; et leur transformation débouche sur un message entièrement nouveau qui révèle l'absurdité sous-jacente du spectacle. La pratique de la subversion, mais également le brouillage culturel, le contre-terrorisme sémiotique, les fantômes collectifs, l'invasion des médias, l'exploration spatiale indépendante, et tous les moyens d'expression artistiques connus ont besoin de converger vers un mouvement général de contre-propagande qui doit englober tous les aspects perpétuellement interagissant de la réalité sociale.

Auteur: Becker Konrad

Info:

[ contre-pouvoir ]

 

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