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chantiers

- LES GARS !! L'Inspection du Travail va DÉBARQUER !! FAUT TOUT M'SÉCURISER ! ALLEZ ! DÉPÊCHEZ ! METTEZ DES GARDE-CORPS PARTOUT ! SÉCURISEZ LES ÉCHELLES ET LES BANCHES ! METTEZ DES HARNAIS !
[précipitation générale]
- HOLA ! T'APPUIE PAS LÀ-DESSUS ! C'EST PAS SOLIDE !
- Bah quoi ? C'est pas un garde-corps de sécurité ?
- C'est un "trompe-inspecteur" ! C'est des garde-corps qu'on met juste pour les inspecteurs, pour "faire" sécurisé... Mais en vérité, c'est pas solide. Nous on le sait et on fait attention, on sait où faut marcher.
[...]
- S'il y a des inspecteurs qui passent, ils [les chefs] donnent tout ce qu'il faut. Les lunettes, le masque... Mais les autres jours, on n'a rien ! On a seulement la brouette et la pelle ! C'est tout !

Auteur: Nicolas Jounin

Info: Chantier interdit au public, pp 39-40

[ réglementation ] [ magouilles ]

 

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vieillir

Ces deux mois ont été très longs. Elle était beaucoup plus jeune, il y a deux mois. Elle avait traversé la soixantaine et dépassé les soixante-dix-ans en marchant, régulièrement sur un plateau des années durant, mais, maintenant, elle a brusquement descendu une marche. Voilà ce qui se passe. Elle sait tout là-dessus. Elle a été avertie plusieurs fois de l'existence de cette marche vers le bas, de cet étage inférieur. Ce n'est pas une falaise de la chute, mais une descente vers un nouveau genre de plateau, vers un niveau inférieur. On espère rester sur ce terrain plat encore quelques années, mais on peut ne pas avoir cette chance.
Durant les décennies de l'âge moyen, on est sur des montagnes russes. En haut, en bas, parfois sans être prévenu. Quand on est septuagénaire, ce n'est plus vraiment exact.

Auteur: Drabble Margaret

Info: Quand monte le flot sombre, p.444

[ sénescence ]

 

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langage

En maori, les particules a et o peuvent relier deux noms unis par une relation de possession à l'image de la préposition "de". Mais, alors que ni l'anglais ni le français ne font le distinguo entre les types de possession - "de" peut s'utiliser pour les voitures, les livres, les vêtements, les maris -, dans certaines langues comme le lao, les possessions aliénables (mes chaussures) et inaliénables (mon âme) font appel à deux constructions grammaticales séparées. Et le maori porte là-dessus un regard encore plus subtil; ce n'est pas la permanence qui est l'enjeu du débat, mais le contrôle. La particule a sert à décrire une relation dans vous êtes le maître comme celle que vous entretenez avec vos animaux domestiques. Alors que la particule o s'applique à une relation qui vous dépasse - avec vos parents par exemple.

Auteur: Little Elizabeth

Info: Confessions d'une fanatique des langues

[ précision ]

 

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exactitude

D'après quoi voulez-vous que l'on écrive l'histoire ? Sinon d'après des documents qui, s'ils sont faux, fausseront à leur tour toute la machine et les déductions, conclusions, etc., qui dépendront de cela. La vérité (historique) ne s'impose jamais d'elle-même. Elle est au contraire désavantagée par ceci que les âmes "croyantes" s'imaginent qu'elle finira toujours par triompher et parce qu'elles se reposent là-dessus ; cependant que les faussaires travaillent à faire triompher le mensonge. C'est peut-être ce qui explique un peu que le mensonge ait partout la partie si belle et triomphe si communément. C'est aussi parce que le mensonge est avantageux, flatteur, plaisant (tout au moins pour le plus grand nombre), tandis que la vérité gêne et blesse toujours quelques-uns par quelques côtés. Elle a du mal à se faire entendre parce qu'elle fait mal à entendre. Son bienfait n'est connaissable, ou reconnaissable, qu'après.

Auteur: Gide André

Info: Journal

[ douteuse ]

 

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administration

L'"acquis communautaire", monstrueux recueil de normes que jamais personne n'a lu. En l'an 2004, il comptait déjà 85000 pages ; aujourd'hui il doit dépasser les 150 000. Dès l'année 2005, le Journal officiel de l'Union européenne pesait au total plus d'une tonne, autant qu'un jeune rhinocéros. (...) On estime que 85% des lois n'émanent plus des Parlements, mais de Bruxelles. (...) Il [toutes les règles édictées par l'UE] s'agit d'un recueil d'environ 1 400 000 documents. S'il faut parler du coût de cet appareil réglementaire, les traitements et pensions si volontiers critiqués par les médias sont ce qui pèse le moins lourd. Là-dessus, il y a déjà un certain temps, un commissaire nommé Verheugen avait vendu la mèche. Il avait convenu que les règlements de l'UE pour l'économie européenne coûtaient quelque 600 milliards par an. Ce qui équivaut au PIB des Pays-Bas.

Auteur: Enzensberger Hans Magnus

Info: Le doux monstre de Bruxelles ou L'Europe sous tutelle, P63

[ hypertrophie ] [ gouvernance ] [ politique ]

 

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éducation

Vers ma cinquième année, mon père se trouvait dans un cellier où l’on avait coulé la lessive. Il jouait de la viole et chantait, seul, auprès d’un bon feu de bois de chêne, car il faisait très froid. En regardant les tisons, il vit, par hasard, un petit animal semblable à un lézard, qui se livrait à de joyeux ébats au milieu des flammes les plus ardentes. Mon père, ayant reconnu tout de suite ce que c’était, appela ma sœur et moi, nous montra l’animal et m’appliqua un rude soufflet qui me fit verser un déluge de larmes. Il les essuya doucement et me dit : "Cher petit enfant, je ne te frappe point pour te punir, mais seulement pour que tu te souviennes que ce lézard que tu aperçois dans le feu est une salamandre, animal qu’aucune personne connue n’a jamais vu." Là-dessus, il m’embrassa et me donna quelques quattrini.

Auteur: Cellini Benvenuto

Info: La vie de Benvenuto Cellini écrite par lui-même, trad. Léopold Leclanché, Paris, 1881

[ souvenir d'enfance ] [ amplification ] [ dragon ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

nourriture

Un jour il a eu le malheur, dans un moment de laisser-aller, un moment où il se tenait détendu, content, de lui lancer cela négligemment, cette confidence, cette révélation, et telle une graine tombée sur une terre fertile cela a germé et cela pousse maintenant : quelque chose d’énorme, une énorme plante grasse au feuillage luisant : Vous aimez les carottes râpées, Alain.
Alain m’a dit qu’il aimait les carottes râpées. Elle est à l’affût. Toujours prête à bondir. Elle a sauté là-dessus, elle tient cela entre ses dents serrées. Elle l’a accroché. Elle le tire… Le ravier en main, elle le fixe d’un œil luisant. Mais d’un geste il s’est dégagé — un bref geste souple de sa main levée, un mouvement de la tête… "Non, merci…" Il est parti, il n’y a plus personne, c’est une enveloppe vide, le vieux vêtement qu’il a abandonné dont elle serre un morceau entre ses dents.

Auteur: Sarraute Nathalie

Info: Le Planétarium

[ appât ] [ femmes-hommes ]

 

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paresse

Je ne sais pas d'où ils sont venus et quelle est leur propre nature, bien que je me sois battu là-dessus pendant des années. Peut-être sont-ils des étrangers d'autres espaces, et peut-être notre propre moisissure. Je ne suis sûr que d'une chose : c'est une civilisation de parasites... si on peut les qualifier de civilisation... Ce sont des cafards et des punaises. Voyez vous-mêmes. Combien d'efforts faut-il fournir pour élever des abeilles ou, disons, des bombyx. Alors que les punaises s'introduisent d'elles-mêmes par toutes les fentes, les propriétaires n'ont qu'à bailler aux corneilles ou à fainéanter... Dans la vie humaine c'est pareil : quand les gens deviennent insensibles, paresseux ou trop rassasiés, quand ils se moquent de leur planète, surgissent ceux qui ordonnent.. Et il y a des gens qui ne sont pas contre : c'est d'autant plus pratique et plus simple... Iar ! Dans l'histoire de votre Terre, n'est-il rien arrivé de pareil ?

Auteur: Krapivin Vladislav Petrovic

Info: Le garçon et le lézard

[ décadence ]

 

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koan

Il y avait jadis une vieille femme qui tenait une maison de thé au pied du mont Tai-chan, où se trouvait un monastère Zen célèbre dans tout l’Empire. A chaque moine voyageur qui lui en demandait le chemin, elle répondait : "Allez tout droit." Si le moine prenait la direction indiquée, elle commentait : "Encore un qui prend la même voie !" Les moines Zen ne savaient trop comment prendre cette remarque.
L’histoire parvint à Joshu qui dit : "Très bien, j’irai voir le genre de femme que c’est." Joshu, arrivé à la maison de thé, demanda à la vieille femme la route du Tai-chan. Elle fit la réponse attendue, et Joshu fit ce que les autres moines avaient fait. Là-dessus, la femme commenta : "Quel excellent moine ! Il prend exactement la même route que les autres." Joshu, revenu dans sa communauté, déclara : "Aujourd’hui je l’ai percée à jour et de fond en comble."

Auteur: Suzuki Daisetz Téitaro

Info: Dans "Bouddhisme Zen et psychanalyse", page 82

[ anecdote ] [ deux poids deux mesures ] [ attitude ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

homosexualité

Devant les urinoirs, un couple d'hommes, dans la pénombre, faisait l'amour debout, en silence. Ils n'avaient même pas pris la peine de se déshabiller complètement, ils s'étaient contentés de laisser glisser leur pantalon sur leurs cuisses et je fixais stupidement ces fesses blanchâtres qui s'agitaient mécaniquement, sans la moindre frénésie, sans la moindre joie apparente, et qui s'agiteraient encore des heures et des heures, et pourquoi pas, jusqu'à la fin des temps peut-être. [...] Je ne m'étais jamais aussi bien rendu compte que ce soir à quel point les gestes de l'amour, sous toutes leurs formes, me faisaient horreur. Ces gesticulations de suppliciés, ces soubresauts de corps tétanisés. Vraiment. Notre misère, notre solitude. La dernière fête des condamnés à mort. Mais qui donc nous viendra en aide ? Ils appellent ça le plaisir. Il y en a qui écrivent des livres entiers là-dessus. Mais qui donc nous viendra en aide ? Qui donc aura pitié de nous ?

Auteur: Martinet Jean-Pierre

Info: Jérôme : L'enfance de Jérôme Bauche

[ désespoir ]

 

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