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temps

La vie s'écrit au présent avec l'encre que nous lègue le passé. La mort aussi.

Auteur: Zimler Richard

Info: Les sortilèges de Minuit

 

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héritage

Je lègue tous mes biens à mon épouse, à condition qu'elle se remarie. Ainsi, il y aura tout de même un homme qui regrettera ma mort.

Auteur: Scarron Paul

Info:

[ humour ] [ veuve ] [ testament ]

 

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disparaître

Aucune étoile ne restera dans la nuit.
Ni la nuit ne restera.
Je mourrai et avec moi mourra la somme de l'intolérable univers.
J'effacerai les pyramides, les médailles, les continents, les visages.
J'effacerai l'accumulation du passé.
Je réduirai en poussière l'histoire, en poussière la poussière.
Je regarde le dernier coucher de soleil.
J'entends le dernier oiseau.
Je lègue le néant à personne.

Auteur: Borges Jorge Luis

Info: le suicidaire trad. Roger Caillois, éd. fata morgana

[ vacuité ] [ poème ]

 

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motivation

Katsuhito Ishii choisit dans son film The Taste of Tea (Le goût du thé) un grand-père veuf : il semble fantasque, mais en réalité son diapason est simplement là pour lui permettre de ne jamais être faux. Il lègue à chacun des siens un livre "parfait", le mouvement du statique comme une image synthétique et symbolique, essence de ce pour quoi il les aime.

Quelle morte pourrait bien incarner pour moi cette impossible rédemption ? Ainsi donc ma nouvelle est rédemption. Désormais je traduis.

Auteur: Danoux Gabrielle

Info: Le Chemin du fort

[ modèle castrateur ] [ perfection ]

 

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dernières paroles

Sur cet échafaud élevé par des mains anglaises je déclare que je meurs avec la conviction d'avoir rempli mon devoir. La sentence qui m'a condamné est injuste, mais je pardonne volontiers à ceux qui l'ont rendue. La cause pour laquelle je meurs est noble et grande; j'en suis fier et ne crains pas de mourir. Le sang versé pour elle sera racheté par le sang. Puissent les coupables en porter la responsabilité! Canadiens, en vous disant adieu, je vous lègue la devise de la France : Vive la liberté.

Auteur: Hindelang Charles

Info:

[ exécution ]

 

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écrivain-sur-écrivain

Paul Valéry nous lègue, en mourant, le symbole d'un homme infiniment sensible à tout fait et pour qui tout fait est le stimulant possible d'une série infinie de pensées. D'un homme qui dépasse les traits instinctifs d'un moi et de qui nous pouvons dire, comme William Hazlitt sur Shakespeare, He is nothing by himself. D'un homme dont les textes admirables n'épuisent pas, ne définissent même pas les possibilités de toute nature qui sont en lui. D'un homme qui, dans un siècle où l'on adore toutes les idoles du sang, de la terre et de la passion, a toujours préféré les plaisirs lucides de la pensée et les secrètes aventures de l'ordre.

Auteur: Borges Jorge Luis

Info: Valéry comme symbole, in Enquêtes, p 107

[ . ]

 
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Ajouté à la BD par miguel

racines

Personne n’est la patrie. Même pas le haut cavalier

qui dans l’aube d’une place déserte

régit un coursier de bronze le long du temps

(…)

Personne n’est la patrie. Même pas les symboles.

Personne n’est la patrie. Même pas le temps

chargé de batailles, d’épées et d’exodes

et du lent peuplement de ces régions

(…)

La patrie, mes amis, c’est un acte perpétuel

comme le perpétuel univers (si l’Eternel

Spectateur cessait de nous rêver

un seul instant, nous serions foudroyés

par le blanc et soudain éclair de son oubli)



Personne n’est la patrie, mais nous devons tous être dignes

de ces anciens gentilhommes qui jurèrent

qu’ils seraient ce qu’ils ignoraient, des Argentins,

(…)

Nous sommes l’avenir

De ces vaillants, la justification

de ces morts. Sauvons-les, assumons cette charge

de gloire que lèguent ces ombres à notre ombre.



Personne n’est la patrie, mais nous le sommes tous.

Que dans mon cœur et dans le vôtre, incessamment

brûle la limpide flamme mystérieuse.


 

 

Auteur: Borges Jorge Luis

Info: Oda escrita, 1966, extraits. In "L’autre, le même". Pour célébrer le cent-cinquantenaire de l’indépendance de l’Argentine, traduction Ibarra

[ poème ] [ nation ] [ continuité ]

 

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dernières paroles

Chers amis : en raison de la précarité de ma santé et de la terrible dépression sentimentale dont je souffre, ne pouvant plus continuer à écrire et à lutter pour la liberté de Cuba, je mets fin à mes jours. Ces dernières années, bien que me sentant très malade, j'ai pu terminer mon oeuvre littéraire à laquelle j'avais travaillé durant près de trente ans. Je vous lègue donc en héritage toutes mes terreurs, mais aussi l'espoir que bientôt Cuba sera libre. Je me sens satisfait d'avoir pu contribuer, même modestement, au triomphe de cette liberté. Je mets fin à mes jours volontairement, car je ne peux continuer à travailler. Aucune des personnes qui m'entourent n'est impliquée dans cette décision. Il y a un seul responsable : Fidel Castro. La souffrance de l'exil, la douleur de l'expatriation, la solitude et les maladies que j'ai pu contracter en exil, je ne les aurais certainement pas subies si j'avais pu vivre en liberté dans mon pays. J'exhorte le peuple cubain de l'exil comme de l'île à continuer à lutter pour la liberté. Mon message n'est pas un message de défaite, mais de lutte et d'espérance. Cuba sera libre. Moi je le suis déjà.

Auteur: Arenas Reinaldo

Info:

[ note de suicide ] [ excipit ]

 

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anarchie

Le dixième siècle est probablement le plus atroce de notre histoire. Avec la décadence de l’autorité carolingienne, les calamités recommençaient : au Sud, les Sarrasins avaient reparu, et un autre fléau était venu : les Normands s’enhardissaient et dévastaient le pays.

L’impuissance des Carolingiens à repousser ces envahisseurs hâta la dissolution générale. Désormais, le peuple cessa de compter sur le roi. Le pouvoir royal devint fictif. L’État est en faillite. Personne ne lui obéit plus. On cherche protection où l’on peut. L’autorité publique s’est évanouie : c’est le chaos social et politique. Plus de Francie ni de France. Cent, mille autorités locales, au hasard des circonstances, prennent le pouvoir. Le gouverneur de province, le gouverneur de canton, le duc, le comte, de moindres personnages, s’établissent dans leurs charges, les lèguent à leurs enfants, se comportent en vrais souverains.

Ce serait une erreur de croire que les populations eussent été hostiles à ce morcellement de la souveraineté. Tout ce qu’elles demandaient, c’étaient des défenseurs. La féodalité naissait de l’anarchie et du besoin d’un gouvernement, comme aux temps de l’humanité primitive. Représentons-nous des hommes dont la vie était menacée tous les jours, qui fuyaient les bandits de toute espèce, dont les maisons étaient brûlées et les terres ravagées. Dès qu’un individu puissant et vigoureux s’offrait pour protéger les personnes et les biens, on était trop heureux de se livrer à lui, jusqu’au servage, préférable à une existence de bête traquée.

De quel prix était la liberté quand la ruine et la mort menaçaient à toute heure et partout ? Ainsi naquit une multitude de monarchies locales fondées sur un consentement donné par la détresse. 

Auteur: Bainville Jacques

Info: Histoire de France, 1924

[ millénarisme ] [ haut moyen-âge ] [ historique ] [ désordres ]

 

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dernières paroles

Ma Chère Mélinée, ma petite orpheline bien-aimée,
Dans quelques heures, je ne serai plus de ce monde. Nous allons être fusillés cet après-midi à 15 heures. Cela m'arrive comme un accident dans ma vie, je n'y crois pas mais pourtant je sais que je ne te verrai plus jamais. Que puis-je t'écrire ? Tout est confus en moi et bien clair en même temps.
Je m'étais engagé dans l'Armée de Libération en soldat volontaire et je meurs à deux doigts de la Victoire et du but. Bonheur à ceux qui vont nous survivre et goûter la douceur de la Liberté et de la Paix de demain. Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la Liberté sauront honorer notre mémoire dignement. Au moment de mourir, je proclame que je n'ai aucune haine contre le peuple allemand et contre qui que ce soit, chacun aura ce qu'il méritera comme châtiment et comme récompense. Le peuple allemand et tous les autres peuples vivront en paix et en fraternité après la guerre qui ne durera plus longtemps. Bonheur à tous... J'ai un regret profond de ne t'avoir pas rendue heureuse, j'aurais bien voulu avoir un enfant de toi, comme tu le voulais toujours. Je te prie donc de te marier après la guerre, sans faute, et d'avoir un enfant pour mon bonheur, et pour accomplir ma dernière volonté, marie-toi avec quelqu'un qui puisse te rendre heureuse. Tous mes biens et toutes mes affaires je les lègue à toi à ta soeur et à mes neveux. Après la guerre tu pourras faire valoir ton droit de pension de guerre en tant que ma femme, car je meurs en soldat régulier de l'armée française de la libération.
Avec l'aide des amis qui voudront bien m'honorer, tu feras éditer mes poèmes et mes écrits qui valent d'être lus. Tu apporteras mes souvenirs si possible à mes parents en Arménie. Je mourrai avec mes 23 camarades tout à l'heure avec le courage et la sérénité d'un homme qui a la conscience bien tranquille, car personnellement, je n'ai fait de mal à personne et si je l'ai fait, je l'ai fait sans haine. Aujourd'hui, il y a du soleil. C'est en regardant le soleil et la belle nature que j'ai tant aimée que je dirai adieu à la vie et à vous tous, ma bien chère femme et mes bien chers amis. Je pardonne à tous ceux qui m'ont fait du mal ou qui ont voulu me faire du mal sauf à celui qui nous a trahis pour racheter sa peau et ceux qui nous ont vendus. Je t'embrasse bien fort ainsi que ta soeur et tous les amis qui me connaissent de loin ou de près, je vous serre tous sur mon coeur.
Adieu. Ton ami, ton camarade, ton mari. Manouchian Michel
P.S. J'ai quinze mille francs dans la valise de la rue de Plaisance. Si tu peux les prendre, rends mes dettes et donne le reste à Armène. M. M.

Auteur: Manouchian Missak

Info: Mont-Valérien, 19 février 1944

[ exécution ]

 

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