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parapsychologie

Je ne connais aucun rituel magique parce que je n’y crois pas. Donc pour moi, je ne vous recommanderais pas l’exorcisme ou autres rituels. Ces moyens ne fonctionnent que si tous ceux qui sont en présence y croient, alors ce serait légitime. Je connais le cas d’une étable qui était hantée, quelque chose d’assez fréquent, ici, en Suisse. Alors, on faisait appel à un père franciscain pour qu’il vienne purifier spirituellement l’étable au moyen d’un savoir particulier auquel il avait été formé. C’est un véritable "medicine-man" sachant s’y prendre avec les esprits malins et les fantômes, en utilisant la magie de son Eglise, l’exorcisme. Autre exemple, parmi les animaux du petit cirque "Knie" un éléphanteau souffrait de diarrhée. Tous les vétérinaires des environs avaient prodigué leurs meilleurs soins, mais rien n’y faisait et l’éléphant ne guérissait pas. Alors, on fit venir le "medecine-man", ce père franciscain du monastère. Il parla à l’éléphant pendant trois demi-heures, il lui massa le dos, le regarda longuement dans les yeux et lui dit qu’il devait arrêter d’être malade, se soumettre, et être gentil. Et tout à coup, tout en le regardant toujours intensément dans les yeux, il dit : "A présent, il veut bien être guéri. Demain, il sera sur pied. Ne faites plus rien, il s’est soumis". Et le lendemain il était debout, sur pied. Voilà de la médecine primitive authentique, c’est ce que fait le "medecine-man", il fait pénétrer quelque chose dans les têtes. Ce petit éléphant à juste réagit comme n’importe quel être humain sensible, ou n’importe quel enfant. Nous autres ne pourrions pas pratiquer de pareille magie, car nous avons du mal à y croire. Si nous étions capables d’y croire, nous serions redescendus à un autre niveau et à ce niveau, notre conscience serait encore tellement circonscrite, avec une portée tellement limitée, que nombre de ses contenus psychiques ne seraient pas conscients, mais extériorisés.

Auteur: Jung Carl Gustav

Info: Dans "L'analyse des visions"

[ pouvoirs ] [ chamane ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

philosophe des lumières

Je n'entends point d'ailleurs contester son mérite dramatique, je m'en liens à ma première observation : dès que Voltaire parle en son nom, il n'est que joli, rien ne peut l'échauffer, pas même la bataille de Fontenoi. Il est charmant, dit-on : je le dis aussi, mais j'entends que ce mot soit une critique. Du reste je ne puis souffrir l'exagération qui le nomme universel. Certes je vois de belles exceptions à cette universalité. Il est nul dans l'ode : et qui pourroit s'en étonner ? l'impiété réfléchie avoit tué chez lui la flamme divine de l'enthousiasme ; il est encore nul et même jusqu'au ridicule dans le drame lyrique, son oreille ayant été absolument fermée aux beautés harmoniques comme ses yeux l'étoient à celles de l'art. Dans les genres qui paraissent les plus analogues à son talent naturel, il se traîne : ainsi il est médiocre, froid, et souvent (qui le croiroit ?) lourd et grossier dans la comédie ; car le méchant n'est jamais comique. Par la même raison, il n'a pas su faire une épigramme, la moindre gorgée de son fiel ne pouvant couvrir moins de cent vers. S'il essaie la satire, il glisse dans le libelle; il est insupportable dans l'histoire, en dépit de son art, de son élégance et des grâces de son style ; aucune qualité ne pouvant remplacer celles qui lui manquent et qui sont la vie de l'histoire, la gravité, la bonne foi et la dignité. Quant à son poëme épique, je n'ai pas droit d'en parler : car pour juger un livre, il faut l'avoir lu, et pour le lire il faut être éveillé. Une monotonie assoupissante plane sur la plupart de ses écrits, qui n'ont que deux sujets, la bible et ses ennemis : il blasphème ou il insulte. Sa plaisanterie si vantée est cependant loin d'être irréprochable : le rire qu'elle excite n'est pas légitime ; c'est une grimace. 

Auteur: Maistre Joseph de

Info: Dans "Les soirées de Saint Petersbourg", Quatrième entretien, 1836, pages 189-190

[ jugement dépréciatif ] [ prosateur sarcastique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

complexe militaro-scientifique

Est-il raisonnable de croire que les aspects militaires du progrès scientifique menacent la survie de l’espèce humaine ? Ce que racontent les survivants d’Hiroshima vous concerne-t-il ? N’est-il pas évident que les scientifiques ont toujours “ détourné ” au profit de l’humanité l’argent des militaires ? Au reste, la distinction entre crédits civils et crédits militaires a-t-elle un sens ? L’inventeur des équations de Maxwell est-il responsable de la censure à l’ORTF ? Est-il légitime de penser que tout ce qui est techniquement faisable se fera, donc doit se faire, donc que j’aurais intérêt à le faire sur-le-champ pour ’battre mes petits camarades à l’arrivée ? Et ta soeur, si le cousin Jules te disait qu’il va la violer demain à cinq heures, est-ce que tu irais coucher avec elle sur-le-champ pour être certain de ne pas rester en rade ? Avez-vous entendu parler de la déontologie des ordinateurs, des écarts technologiques, et du plan Calcul ? Que savez-vous de la DGRST, de la DRME, de l’ONERA, du CNES, de l’histoire du Commissariat à l’énergie atomique, de Saclay, de Pierrelatte, de l’accélérateur, et de tout ce qui se passe dans tous les labos parisiens ? Quelles sont leurs sources de financement, comment recrutent-ils leur personnel, quelles sont leurs relations avec l’extérieur ? Connaissez-vous l’histoire de l’École polytechnique, et savez-vous ce que deviennent les polytechniciens ? Le laboratoire de Physique de l’École Normale supérieure est-il une institution purement scientifique ? Croyez-vous au scénario suivant : 10 000 chars soviétiques convergent vers l’Alsace-Lorraine, M. Debré parle de vitrifier Moscou, et les tanks russes, la queue entre les jambes, rentrent piteusement au bercail ? Qui construit la force de frappe ? Un pays comme la France peut-il, sans aide extérieure, édifier une industrie atomique rentable ? Le rôle d’une faculté des Sciences devrait-il être simplement d’indiquer aux étudiants les routes à suivre pour s’intégrer à la société, ou devrait-on aussi les aider à la comprendre ? Les étudiants savent-ils ce qu’ils font lorsqu’ils choisissent une spécialisation ou un métier ?

Auteur: Godement Roger

Info: Dans "Pourquoi faites-vous de la science ?"

[ recherche ] [ éthique ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

procréation médicalement assistée

Qu’Indy décide de recourir à la PMA parce que son mari était stérile, il pouvait bien entendu le comprendre ; qu’elle choisisse en plus de recourir à la GPA, c’était déjà plus discutable, à ses yeux tout du moins, mais il était peut-être victime de conceptions morales dépassées, la marchandisation de la grossesse était peut-être tout à fait légitime, il ne croyait pas à vrai dire, mais il évitait en général de trop penser à ces questions. Qu’elle se rende en Californie pour procéder à l’ensemble de ces opérations, parfait, c’était l’option la plus performante sur le plan technologique, c’était également la plus chère – mais elle semblait avoir les moyens, il se demandait d’ailleurs d’où pouvait venir l’argent, ce n’était certainement pas son salaire de "journaliste de société" qui lui permettait ces fantaisies, et même si elle avait été une "grande plume", comme on dit, cela serait resté hors de portée. C’étaient probablement ses parents qui avaient payé, elle-même était plutôt radine, du genre à aller en Belgique ou en Ukraine. Tout cela, bon, admettons, mais qu’est-ce qui avait bien pu lui prendre, parmi l’immense catalogue de géniteurs qui devait avoir été mis à sa disposition par la société califor-nienne de biotech dont elle avait utilisé les services, de choisir un géniteur de race noire ? Sans doute la volonté d’affirmer son indépendance d’esprit, son anticonformisme, son antiracisme par la même occasion. Elle avait utilisé son enfant comme une sorte de placard publicitaire, comme un moyen d’afficher l’image qu’elle souhaitait donner d’elle-même – chaleureuse, ouverte, citoyenne du monde – alors qu’il la connaissait comme plutôt égoïste, avare, et surtout conformiste au dernier degré.

Ou bien – et l’hypothèse était encore pire – elle avait souhaité par ce choix humilier Aurélien, faire savoir à tous dès la première seconde qu’il n’était pas, ne pouvait en aucun cas être le père véritable de l’enfant. Si telle avait été son intention, elle avait pleinement réussi.

Auteur: Houellebecq Michel

Info: Anéantir, p 205

[ . ]

 
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Ajouté à la BD par Bandini

christianisme

Le mystère de l’Incarnation fait partie des enseignements de la religion. Cet enseignement est en lui-même une grâce, qui nous dispose à croire ce qui nous est révélé – qui nous y oblige aussi. Mais ici, que veut dire "croire" ? ce n’est pas nécessairement avoir l’esprit tout empli de ce qui est cru. Ce croire est à titre essentiel un vouloir-croire et un penser-croire, un tenir-pour-vrai (Fürwahrhalten), mais jamais, sauf sans doute grâce particulière, une persuasion aussi absolue que celle qui procède directement de la lumière naturelle. 

[…] Faut-il tenir ce mode du croire pour définitivement inauthentique, moyennant quoi l’on devrait conclure que Descartes, quoique s’étant déclaré chrétien, n’a proprement rien cru de la matière de la révélation ?

Ce serait aller trop vite. Il existe une modalité faible et traditionnelle du croire, qui n’est pas rien. […]

1) Une fois tracées, comme Descartes s’y est efforcé, des limites précises entre le domaine de la raison et celui de la foi, ce qui est de la foi pourra toujours paraître incroyable à la raison, ou même ne pourra manquer de paraître tel ; mais ce ne sera pas une raison pour que la raison ne se soumette pas.

2) La croyance au sens faible coïncide avec une soumission pratique – celle de la parole et de l’action à une certaine règle. C’est […] une attitude propositionnelle, ou la décision de respecter cette règle ou proposition par toutes les voies observables.

3) Dans aucun de ses écrits, Descartes ne juge de la religion : il ne juge que de la théologie. Sur la religion du peuple, il n’a pas un mot […]. La superstition n’est pas son objet. Quant à la théologie ordinaire, elle est mauvaise parce qu’elle transgresse incessamment les limites de l’usage légitime de la raison ou de l’autorité, ce que ne font ni la bonne et orthodoxe théologie (par exemple celle d’Arnauld), ni la bonne et vraie philosophie, qui s’attache au contraire tout entière à ces démarcations.

Auteur: Kambouchner Denis

Info: La question Descartes, éditions Gallimard, 2023, pages 251 à 253

[ lien ] [ doute ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

intraduisible

Sinologues et philologues ont longuement débattu de la signification du terme Tcheng Ming, que l'on trouve dans Confucius.

Ce terme est étrange, en effet : comme le constate un spécialiste cité par Etiemble, "il fait de la correction de l'écriture le premier principe d'un gouvernement, et voir dans les caractère fautifs l'origine des plus grâces désordres de l'Etat." Il s'agit bel et bien de calligraphier correctement, il s'agit de la "juste écriture" que nous appelons, en grec, "orthographe".

Mais dans ses "Entretien" (XIII), 3, le maître précise que si il était nommé ministre par l'empereur, il commencerait par "corriger les dénominations". Et ceci est encore le Tcheng Ming. "Quand les noms ne sont pas corrects, dit-il, le langage est sans objet. Quand le langage est sans objet, les affaires ne peuvent être menées à bien."

Enfin, Etiemble, après d'autres, rapporte cette notion au comportement même des personnes. On dit que la princesse Nan Tseu commettait l'inceste. Sa faute n'était pas celle-là, cependant, non plus que la luxure ou l'adultère : sa faute était de donner au fils la fonction du père, donc d'enfreindre les dénominations. "Que le souverain soit un souverain ; le sujet, un sujet ; le père, un père ; le fils, un fils."

Le Tcheng Ming ne fait donc qu'une seule et même chose de l'art de tracer correctement les signes écrits, de choisir la juste dénomination et d'occuper sa place légitime dans l'harmonie de l'univers. Le mot qui me manque, quoi que d'ampleur plus modeste, n'est pas étranger au Tcheng Ming. Il désignerai très précisément la superposition qui s'établit quelque fois entre le bon choix des mots, la réussite d'une phrase, d'un paragraphe, d'une page, avec l'intuition que cette mystérieuse réussite, qui marie indissolublement le fond et la forme, la rythmique et l'expression, la résonance et la pensée, y quelque chose à voir avec le vrai.

Il me semble que certains de nos classiques abondent en grâces de genre.

Auteur: Taillandier François

Info: Dictionnaire des mots manquant, page 179.

[ exactitude ] [ ordre intriqué ] [ citation s'appliquant à ce logiciel ] [ style ] [ précision terminologique ] [ sagesse ]

 

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destin social

[…] la caste, entendue dans son vrai sens traditionnel, n’est pas autre chose que la nature individuelle elle-même, avec tout l’ensemble des aptitudes spéciales qu’elle comporte et qui prédisposent chaque homme à l’accomplissement de telle ou telle fonction déterminée. Dès lors que l’accession à des fonctions quelconques n’est plus soumise à aucune règle légitime, il en résulte inévitablement que chacun se trouvera amené à faire n’importe quoi, et souvent ce pour quoi il est le moins qualifié ; le rôle qu’il jouera dans la société sera déterminé, non pas par le hasard, qui n’existe pas en réalité, mais par ce qui peut donner l’illusion du hasard, c’est-à-dire par l’enchevêtrement de toutes sortes de circonstances accidentelles ; ce qui y interviendra le moins, ce sera précisément le seul facteur qui devrait compter en pareil cas, nous voulons dire les différences de nature qui existent entre les hommes. La cause de tout ce désordre, c’est la négation de ces différences elles-mêmes, entraînant celle de toute hiérarchie sociale ; et cette négation, d’abord peut-être à peine consciente et plus pratique que théorique, car la confusion des castes a précédé leur suppression complète, ou, en d’autres termes, on s’est mépris sur la nature des individus avant d’arriver à n’en plus tenir aucun compte, cette négation, disons-nous, a été ensuite érigée par les modernes en pseudo-principe sous le nom d’"égalité". Il serait trop facile de montrer que l’égalité ne peut exister nulle part, pour la simple raison qu’il ne saurait y avoir deux êtres qui soient à la fois réellement distincts et entièrement semblables entre eux sous tous les rapports ; et il ne serait pas moins facile de faire ressortir toutes les conséquences absurdes qui découlent de cette idée chimérique, au nom de laquelle on prétend imposer partout une uniformité complète, par exemple en distribuant à tous un enseignement identique, comme si tous étaient pareillement aptes à comprendre les mêmes choses, et comme si, pour les leur faire comprendre, les mêmes méthodes convenaient à tous indistinctement.

Auteur: Guénon René

Info: Dans "La crise du monde moderne" pages 124-125

[ définie ] [ mission terrestre ]

 

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vérité principielle

[…] le secret initiatique est tel parce qu’il ne peut pas ne pas l’être, puisqu’il consiste exclusivement dans l’"inexprimable", lequel, par suite, est nécessairement aussi l’"incommunicable" ; et ainsi, si les organisations initiatiques sont secrètes, ce caractère n’a ici plus rien d’artificiel et ne résulte d’aucune décision plus ou moins arbitraire de la part de qui que ce soit. […]

La première de ces conséquences, que d’ailleurs nous avons déjà indiquée précédemment, c’est que, alors que tout secret d’ordre extérieur peut toujours être trahi, le secret initiatique seul ne peut jamais l’être en aucune façon, puisque, en lui-même et en quelque sorte par définition, il est inaccessible et insaisissable aux profanes et ne saurait être pénétré par eux, sa connaissance ne pouvant être que la conséquence de l’initiation elle-même. En effet, ce secret est de nature telle que les mots ne peuvent l’exprimer ; c’est pourquoi, comme nous aurons à l’expliquer plus complètement par la suite, l’enseignement initiatique ne peut faire usage que de rites et de symboles, qui suggèrent plutôt qu’ils n’expriment au sens ordinaire de ce mot. À proprement parler, ce qui est transmis par l’initiation n’est pas le secret lui-même, puisqu’il est incommunicable, mais l’influence spirituelle qui a les rites pour véhicule, et qui rend possible le travail intérieur au moyen duquel, en prenant les symboles comme base et comme support, chacun atteindra ce secret et le pénétrera plus ou moins complètement, plus ou moins profondément, selon la mesure de ses propres possibilités de compréhension et de réalisation.

Quoi qu’on puisse penser des autres organisations secrètes, on ne peut donc, en tout cas, faire un reproche aux organisations initiatiques d’avoir ce caractère, puisque leur secret n’est pas quelque chose qu’elles cachent volontairement pour des raisons quelconques, légitimes ou non, et toujours plus ou moins sujettes à discussion et à appréciation comme tout ce qui procède du point de vue profane, mais quelque chose qu’il n’est au pouvoir de personne, quand bien même il le voudrait, de dévoiler et de communiquer à autrui.

Auteur: Guénon René

Info: Dans "Aperçus sur l'initiation", Éditions Traditionnelles, 1964, page 90

[ réceptivité ] [ caractéristique ] [ indicible ]

 

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manipulation

Combien il est louable à un prince de respecter ses promesses et de vivre avec intégrité, non dans les fourberies, chacun le conçoit clairement. Cependant, l'histoire de notre temps enseigne que seuls ont accompli de grandes choses les princes qui ont fait peu de cas de leur parole et su adroitement endormir la cervelle des gens ; en fin de compte ils ont triomphé des honnêtes et des loyaux. Sachez donc qu'il existe deux manières de combattre : l'une par les lois, l'autre par la force. L'une est propre aux hommes, l'autre appartient aux bêtes ; mais comme très souvent la première ne suffit point, il faut recourir à la seconde. C'est pourquoi il importe qu'un prince sache user adroitement de l'homme et de la bête. [...]
Si donc tu dois bien employer la bête, il te faut choisir le renard et le lion ; car le lion ne sait se défendre des lacets, ni le renard des loups. Tu seras renard pour connaître les pièges, et lion pour effrayer les loups. Ceux qui se bornent à vouloir être lions n'y entendent rien. C'est pourquoi un seigneur avisé ne peut, ne doit respecter sa parole si ce respect se retourne contre lui et que les motifs de sa promesse soient éteints. Si les hommes étaient tous gens de bien, mon précepte serait condamnable ; mais comme ce sont tous de tristes sires et qu'ils n'observeraient par leurs propres promesses, tu n'as pas non plus à observer les tiennes. Et jamais un prince n'a manqué de raisons légitimes pour colorer son manque de foi. On pourrait alléguer des exemples innombrables dans le temps présent, montrer combien de traités, combien d'engagements sont partis en fumée par la déloyauté des princes ; et celui qui a su le mieux user du renard en a tiré les plus grands avantages. Toutefois, il est bon de déguiser adroitement ce caractère, d'être parfait simulateur et dissimulateur. Et les hommes ont tant de simplesse, ils se plient si servilement aux nécessités du moment que le trompeur trouvera toujours quelqu'un qui se laisse tromper.

Auteur: Machiavel Nicolas

Info: Le Prince p.91-93

[ pouvoir ]

 

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Etat religieux

Israël est l’essence de la spiritualité proprement judaïque et le patriarche éponyme du peuple juif. Etymologiquement, ce Nom est lié a une idée de puissance et de victoire, car il signifie : "que Dieu règne ! Qu’Il se montre fort !". Et c’est ce Nom sacré qui va être porté par un Etat moderne, subversif dans sa constitution même puisqu’il prétend mettre fin par des moyens profanes à une sanction divine ! Il faut toute l’indifférence et l’inconscience du monde occidental pour ne pas réaliser l’énormité d’une telle usurpation. Imagine-t-on une "République d’Allah", un "Royaume du Christ-Roi" ou "du Voyage Nocturne" s’installant en Palestine ? En l’occurrence, l’acte profanateur est d’autant plus dangereux qu’il comporte une astuce tactique. La préoccupation majeure d’un Etat illégitime, pour ne pas dire sa hantise, est naturellement d’être reconnu. Or, dans le cas présent cette reconnaissance ne porte pas seulement sur l’existence de cet Etat, mais aussi sur le droit à porter le nom qu’il s’est attribué. Reconnaître l’ "Etat d’Israël" implique que l’on valide la profanation dont il s’est rendu coupable, que l’on devienne son complice, et surtout qu’on le déclare, à tort, favorisé par une bénédiction divine et investi de la charge d’instaurer le règne de Dieu et d’assurer Sa puissance. Combattre un tel Etat, c’est le renforcer ; le reconnaître, c’est le renforcer davantage : tel est le dilemme infernal. Pour tout esprit traditionnel, la seule attitude légitime, fondée a la fois sur la vérité et le droit, est de refuser cette reconnaissance, quel que soit le prix à payer pour ce déni. Le premier devoir d’un juif orthodoxe, d’un chrétien ou d’un musulman est de ne pas reconnaître l’Etat juif. Ceci dit, il va de soi que la duplicité et la faiblesse des hommes n’ont pas le pouvoir de modifier le Droit divin ou de le rendre caduc. En vertu de sa mission propre et grâce à sa position cyclique, l’islam est mieux à même que toute autre religion de veiller au respect de ce Droit et au maintien de l’orthodoxie traditionnelle. On peut tenir pour assuré qu’il n’acceptera jamais le fait accompli.

Auteur: Gilis Charles-André

Info: La Profanation d'Israël selon le Droit sacré

[ monothéisme ]

 
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Ajouté à la BD par miguel