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apprentissage numérique

En France, a été ouverte, en 2013, l'École 42. Ses salles ne sont garnies que de rangées répétées de longues tables, sur lesquelles les étudiants, installées les uns à côté des autres, "tapent du code" jour et nuit face à leurs écrans de façon quasi autiste. Apprentissage de la programmation façon Les Temps Modernes. Ici nul professeur, seulement un "encadrement pédagogique" , nul livre, ni bibliothèque, seules prévalent l'illumination des pixels et l’"idée" de chacun que "l’école" va permettre de développer. Modèle éducatif qui, selon son fondateur, Xavier Niel, procède d'une "rupture" et vise tout autant à favoriser la "rupture" : "Que sortent de l'École 42 dix ou vingt king coders qui vont cracker le système". Telle est l'ambition ouvertement déclarée, d'esprit anarcho-capitaliste donc, entendant "former" de jeunes individus affranchis de toute limite : "42, c'est no-limit!" On mesure l'écart abyssal avec l'Université humaniste qui, elle, ne cherchait pas à "cracker" quoi que ce soit, mais à ériger patiemment, par la réflexion, l'échange, les livres, le savoir et la culture, une civilisation fondée sur la responsabilité, la politique et le droit.

Auteur: Sadin Éric

Info: La silicolonisation du monde. Pub de l'école : "Sa pédagogie, c'est le peer-to-peer learning : un fonctionnement participatif qui permet aux étudiants de libérer toute leur créativité grâce à l'apprentissage par projets".

[ cadre innovant ] [ humanisme autistique ]

 

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Ajouté à la BD par miguel

philosophie antique

On englobe parfois Platon dans le rationalisme, ce qui est abusif, malgré l’allure en fait trop rationalisante de sa dialectique, ou sa manière de penser trop géométrique : mais ce qui chez Platon s’oppose de la façon la plus patente au rationalisme proprement dit, c’est sa doctrine de l’œil de l’âme. Cet œil, enseigne-t-il, est enseveli dans un marais, il doit donc en sortir et s’élever à la vision des choses réelles, à savoir les archétypes ; Platon sous-entend sans doute une régénération initiatique, car, dit-il, les yeux de l’âme ne sont pas assez forts chez l’homme ordinaire pour supporter la vision du divin ; c’est du reste cet arrière-plan mystérique qui peut fournir une explication du caractère quelque peu enjoué des dialogues platoniciens, car il semble bien s’agir là d’un exotérisme dialectique intentionnel destiné à adapter des connaissances sacrales à une publication devenue souhaitable à cette époque. Quoi qu’il en fût, toutes les spéculations de Platon ou de Socrate convergent sur une vision qui transcende la perception des apparences et qui s’ouvre sur l’essence des choses ; et celle-ci est l’"Idée", elle confère aux choses toute leur perfection, laquelle coïncide avec la beauté.

Auteur: Schuon Frithjof

Info: Dans "Logique et transcendance", éditions Sulliver, 2007, page 49

[ ésotérisme ] [ surplomb métaphysique ]

 
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Ajouté à la BD par Coli Masson

dénombrable

Il est intéressant de remarquer, d’autre part, que la "forme" des scolastiques est ce qu’Aristote appelle εἶδος, et que ce dernier mot est employé également pour désigner l’"espèce", laquelle est proprement une nature ou une essence commune à une multitude indéfinie d’individus ; or cette nature est d’ordre purement qualitatif, car elle est véritablement "innombrable", au sens strict de ce mot, c’est-à-dire indépendante de la quantité, étant indivisible et tout entière en chacun des individus qui appartiennent à cette espèce, de telle sorte qu’elle n’est aucunement affectée ou modifiée par le nombre de ceux-ci, et qu’elle n’est pas susceptible de "plus" ou de "moins". De plus, εἶδος est étymologiquement l’"idée", non pas au sens psychologique des modernes, mais en un sens ontologique plus proche de celui de Platon qu’on ne le pense d’ordinaire, car, quelles que soient les différences qui existent réellement à cet égard entre la conception de Platon et celle d’Aristote, ces différences, comme il arrive souvent, ont été grandement exagérées par leurs disciples et leurs commentateurs. Les idées platoniciennes sont aussi des essences ; Platon en montre surtout l’aspect transcendant et Aristote l’aspect immanent, ce qui ne s’exclut pas forcément, quoi qu’en puissent dire les esprits "systématiques", mais se rapporte seulement à des niveaux différents ; en tout cas, il s’agit toujours là des "archétypes" ou des principes essentiels des choses, qui représentent ce qu’on pourrait appeler le côté qualitatif de la manifestation. En outre, ces mêmes idées platoniciennes sont, sous un autre nom, et par une filiation directe, la même chose que les nombres pythagoriciens ; et cela montre bien que ces mêmes nombres pythagoriciens, ainsi que nous l’avons déjà indiqué précédemment, bien qu’appelés nombres analogiquement, ne sont nullement les nombres au sens quantitatif et ordinaire de ce mot, mais qu’ils sont au contraire purement qualitatifs, correspondant inversement, du côté de l’essence, à ce que sont les nombres quantitatifs du côté de la substance.

Auteur: Guénon René

Info: Dans "Le règne de la quantité" pages 19-20

[ matière ] [ nuances ] [ eidos ] [ filiation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

anthropocentrisme

Les évolutionnistes, qui n’ont aucune idée de l’éternité, non plus que de tout ce qui est de l’ordre métaphysique, appellent volontiers de ce nom une durée indéfinie, c’est-à-dire la perpétuité, alors que l’éternité est essentiellement la "non-durée" ; cette erreur est du même genre que celle qui consiste à croire que l’espace est infini, et d’ailleurs l’une ne va guère sans l’autre ; la cause en est toujours dans la confusion du concevable et de l’imaginable. En réalité, l’espace est indéfini, mais, comme toute autre possibilité particulière, il est absolument nul par rapport à l’Infini ; de même, la durée, même perpétuelle, n’est rien au regard de l’éternité. Mais le plus singulier, c’est ceci : pour ceux qui, étant évolutionnistes d’une façon ou d’une autre, placent toute réalité dans le devenir, la soi-disant éternité temporelle, qui se compose de durées successives, et qui est donc divisible, semble se partager en deux moitiés, l’une passée et l’autre future. […]. Le mot d’"évolution" n’est pas dans le passage que nous venons de citer, mais c’est évidemment cette conception, exclusivement basée sur l’"idée de succession", qui doit remplacer "l’ancienne théorie d’une création faite une fois pour toutes", déclarée impossible en vertu d’une simple "croyance" (le mot y est). Du reste, pour l’auteur, Dieu lui-même est soumis à la succession ou au temps ; la création est un acte temporel : "aussitôt que Dieu existe, il crée" ; c’est donc qu’il a un commencement, et probablement doit-il aussi être situé dans l’espace, prétendu infini. Dire que "l’idée de Dieu est synonyme de l’idée de Créateur", c’est émettre une affirmation plus que contestable : osera-t-on soutenir que tous les peuples qui n’ont pas l’idée de création, c’est-à-dire en somme tous ceux dont les conceptions ne sont point de source judaïque, n’ont par là même aucune idée qui corresponde à celle de la Divinité ? C’est manifestement absurde ; et que l’on remarque bien que, quand il s’agit ici de création, ce qui est ainsi désigné n’est jamais que le monde corporel, c’est-à-dire le contenu de l’espace que l’astronome a la possibilité d’explorer avec son télescope ; l’Univers est vraiment bien petit pour ces gens qui mettent l’infini et l’éternité partout où il ne saurait en être question ! S’il a fallu toute l’"éternité passée" pour arriver à produire le monde corporel tel que nous le voyons aujourd’hui, avec des êtres comme les individus humains pour représenter la plus haute expression de la "vie universelle et éternelle", il faut convenir que c’est là un piteux résultat ; et, assurément, ce ne sera pas trop de toute l’"éternité future" pour parvenir à la "perfection", si relative pourtant, dont rêvent nos évolutionnistes. Cela nous rappelle la bizarre théorie de nous ne savons plus trop quel philosophe contemporain (si nos souvenirs sont exacts, ce doit être Guyau), qui se représentait la seconde "moitié de l’éternité" comme devant se passer à réparer les erreurs accumulées pendant la première moitié ; et voilà les "penseurs" qui se croient "éclairés", et qui se permettent de tourner en dérision les conceptions religieuses !

Auteur: Guénon René

Info: L'Erreur spirite, deuxième partie, ch. IX, pp. 294 à 298, éd. Éditions Traditionnelles, 1977

[ contradictions ] [ évolution spirituelle ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson