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deuxième guerre mondiale

Il s’installe alors dans une grande brasserie de l’Alexanderplatz, y boit un verre et obtient de manger sans timbres de ravitaillement. Cela se passe en 1940 ; le pillage des peuples vaincus a commencé, le peuple allemand n’a pas à supporter de grandes privations. En fait, on peut encore avoir presque tout, et à des prix qui ne sont pas encore exorbitants. Et quant à la guerre elle-même, elle se fait à l’étranger, loin de Berlin. Bien sûr, des avions anglais survolent la ville de temps à autre et lâchent quelques bombes. Le lendemain, la population fait de longues promenades pour aller voir les destructions. La plupart rient et disent :

- S’ils veulent en finir comme ça avec nous, il leur faudra cent ans. Auparavant, nous aurons rayé leurs villes de la surface de la terre.

Ainsi raisonne la foule ; et, à présent que la France a demandé l’armistice, le nombre de ceux qui tiennent ce langage a considérablement augmenté. La plupart des gens courent après le succès. Un homme comme Otto Quangel, qui se décide à quitter les rangs au moment où tout va bien, est une exception.

Auteur: Fallada Hans

Info: Dans "Seul dans Berlin", traduit de l’allemand par A. Virelle et A. Vandevoorde, éditions Denoël, 2002, pages 126-127

[ révolte intérieure ] [ insouciance ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

monothéïsme

Il faudra attendre encore trois ou quatre siècles pour que ce messianisme se transforme en un explosif puissant, capable un jour d’être adopté par des non-Juifs, des Arabes qui sauront s’en servir.

Au 2e siècle avant J.C., le danger pour les Juifs ne venait plus de Babylone, mais des descendants d’Alexandre qui contrôlaient la Judée où leurs mœurs s’imposaient de plus en plus. Les Juifs ne risquaient plus cette fois d’être exilés à l’étranger, mais de disparaître sans avoir quitté leur terre, avalés et digérés par un vigoureux mouvement de mondialisation culturelle : l’hellénisme.

Devenir grecs, c’était pour ces Juifs subir l’exil d’eux-mêmes, à l’intérieur d’eux-mêmes.

En 175 avant J.C. Jérusalem fut transformée en ville grecque, ce qui déclencha une guerre civile atroce entre Juifs attachés aux traditions, et Juifs hellénisés favorables au mélange des cultures. À cette occasion, et pour la première fois, le martyre pour Dieu fut proposé aux Juifs comme un idéal – idéal qu’on retrouvera dans le Coran, appliqué aux Moudjahidin. Cette guerre ruina le pays, jusqu’à ce que Pompée s’empare de Jérusalem en 63 avant J.C. : la Judée perdit alors pour toujours son indépendance et passa sous administration étrangère.

Auteur: Michel Benoît

Info: Naissance du Coran: Aux origines de la violence

[ historique ] [ Islam ] [ fanatisme ] [ sacrifice ]

 

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écrivain

Si mes écritures ne me paraissent pas de nouveau trop insuffisantes, je sais que je les publierai un jour. Mais cela aussi, cela surtout, je le voudrais oublier. Songer au lecteur entraîne à trop de ruses inconscientes, et à des timidités qui affaiblissent, et à des hardiesses qui dévoient. Cela incite à telles séductions persuasives qui ne vont pas, peut-être, sans dangereuses concessions. Cela soulève d’autoritaires démonstrations qui vous troublent vous-même et vous en imposent. Il y a des vérités que je connais par intuition. Je n’ai aucun moyen de conduire un autre homme au lieu d’où se voit leur resplendissement. Si je songe à cet autre, je cacherai, lâche, le trésor dont l’étranger ne pourra soupçonner le prix. Ou bien, pour empêcher qu’on rie de mes richesses, pour les rendre remarquables et acceptables, je les disposerai dans le mensonge d’un ordre logique et superficiel ; je les inonderai de fausses lueurs qui éteindront les véritables lumières. Le lecteur est trop exigeant. Il y a des choses que j’ignore ou qui ne m’intéressent point ; mais lui entend que je les connaisse et que je les dise. Ses réclamations créent en moi un intérêt artificiel ou une fausse science.

Auteur: Ryner Han

Info: La Sagesse qui rit . Paris, Éd. du monde moderne, 1928 . Chapitre premier : "L’Art de Vivre et la Science de la Vie."

[ contrainte aliénante ] [ liberté ] [ sans interlocuteur ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

vulgarisateur

À la fin des années 1930, la physique théorique apparaissait de plus en plus comme une construction formelle surplombant le langage, en principe impossible à transmettre hors du petit cercle des initiés. Pourtant, un jeune physicien du nom de George Gamow (prononcer Gam-off) entreprit de présenter au public les acquis révolutionnaires de la physique quantique et de la relativité, sans jamais laisser le lyrisme déborder sur les terres de la raison. Non, voulut-il démontrer, toute bardée de mathématiques qu’elle est, la physique ne vise pas l’éradication des mots. Comme toutes les entreprises humaines, elle exige une narration passant par la langue de tous les jours, un processus de diffusion qui la transporte par-delà son cercle d’origine. Il y a même urgence à réveiller la Belle au bois dormant. Mais comment procéder ? En trouvant des astuces, des détours, des analogies permettant de verbaliser – de baliser par le verbe – l’étrangeté de ses concepts. Il ne s’agit pas de photographier la physique, mais de la traduire, de la re-transcrire. Le "truc" de Gamow ? Mettre en scène les concepts, jouer avec, les sortir de leur contexte, les faire évoluer à l’air libre, dans la vie de tous les jours, plutôt qu’essayer de les expliquer d’une façon lourdement, tristement didactique.

Auteur: Klein Étienne

Info: Il était sept fois la révolution. Albert Einstein et les autres…

[ maths verbalisées ] [ double codage ]

 
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ragots

[Bobard] C'est le terme venu des armées qui sert aujourd'hui dans la société parisienne – celle de Paris comme celle des provinces – pour désigner des nouvelles à sensation. Inutile d'ajouter, que ces nouvelles ne s’appuient d'aucune garantie officielle. Leur prix et leur saveur consistent, au contraire, dans leur caractère confidentiel et privé. Pourtant, il ne faudrait pas confondre le bobard avec les ersatz de vérité qui l'ont précédé : le racontar, le tuyau, le canard. Le racontar pâtissait toujours de l'humilité, de ses origines, qu'il avait le tort d'avouer. Issu de chez l'épicier ou de chez la crémière, il était généralement rejeté avec méfiance et dérision par les gens de bonne compagnie. Le tuyau présentait la faiblesse opposée. Comme il s'autorisait de documents censément puisés en haut lieu ou fournis par une personnalité en vue, on n'avait qu'à remonter jusqu'à sa source pour le voir crever incontinent. Quant au canard, troublé dans son vol par les hammerless de la censure, s'il parvenait cependant à gagner une gazette, l’étrangeté et l'extravagance de son plumage ne tardaient pas à le dénoncer. Parmi les communiqués et les nouvelles des agences, il détonnait comme le mensonge dans la réalité. Le contraste entraînait aussitôt sa ruine que consacrait dès le lendemain, un démenti du journal même qui lui avait fait accueil…

Auteur: Vanderem Fernand

Info:

[ nuances ] [ champ lexical ] [ historique ] [ potins ] [ salades ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

arrivée

Nul ne le vit débarquer dans la nuit unanime, nul ne vit le canot de bambou s’enfoncer dans la fange sacrée, mais, quelques jours plus tard, nul n’ignorait que l’homme taciturne venait du Sud et qu’il avait pour patrie un des villages infinis qui sont en amont, sur le flanc violent de la montagne, où la langue zende n’est pas contaminée par le grec et où la lèpre est rare. Ce qu’il y a de certain c’est que l’homme gris baisa la fange, monta sur la rive sans écarter (probablement sans sentir) les roseaux qui lui lacéraient la peau et se traîna, étourdi et ensanglanté, jusqu’à l’enceinte circulaire surmontée d’un tigre ou d’un cheval de pierre, autrefois couleur de feu et maintenant couleur de cendre. Cette enceinte est un temple dévoré par les incendies anciens et profané par la forêt paludéenne, dont le dieu ne reçoit pas les honneurs des hommes. L’étranger s’allongea contre le piédestal. Le soleil haut l’éveilla. Il constata sans étonnement que ses blessures s’étaient cicatrisées ; il ferma ses yeux pâles et s’endormit, non par faiblesse de la chair mais par décision de la volonté. Il savait que ce temple était le lieu requis pour son invincible dessein ; il savait que les arbres incessants n’avaient pas réussi à étrangler, en aval, les ruines d’un autre temple propice, aux dieux incendiés et morts également ; il savait que son devoir immédiat était de dormir. Vers minuit, il fut réveillé par le cri inconsolable d’un oiseau. Des traces de pieds nus, des figues et une cruche l’avertirent que les hommes de la région avaient épié respectueusement son sommeil et sollicitaient sa protection ou craignaient sa magie. Il sentit le froid de la peur et chercha dans la muraille dilapidée une niche sépulcrale et se couvrit de feuilles inconnues.



 

Auteur: Borges Jorge Luis

Info: Les ruines circulaires, in Fictions

[ incipit ]

 

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Ajouté à la BD par Le sous-projectionniste

mise en scène marchande

La vraie imposture, ce ne sont même pas les émissions "culturelles", mais les "menaces" qui pèsent sur elles à intervalles réguliers et qui donnent aux sbires de Télérama l’occasion de livrer de bons combats ("Protégeons cette espèce en voie de disparition !"). Pivot jubile peut-être de se voir assimilé au léopard des neiges ou au rhinocéros de Java, mais il faudrait qu’on explique un jour pourquoi les Etats-Unis, par exemple, qui n’ont jamais eu d’ "animateurs culturels", ont encore de grands romanciers, alors que la France l’a, lui ; et a en même temps Pennac, Bobin, Picouly, Alexandre Jardin. La pivotisation de la littérature française n’a jamais été étudiée comme il le faudrait. J’attends toujours une analyse exhaustive sur ce sujet : Introduction à la vie pivote, par exemple. Avant la fin de l’Histoire, avant l’utopie réalisée de la démocratie terminale, un livre était un secret, un livre était une conspiration. Les émissions dites "culturelles" ont consisté à livrer les secrets des livres aux profanes au nom de la lutte contre l’élitisme et dans l’optique d’une indifférenciation chaque jour envenimée. Cette opération hebdomadaire d’exotérisme militant avait son symptôme dans l’étrange rituel de distribution gratuite de bouquins qui couronnait l’émission. Intéressante cérémonie sacrificielle et néo-christique. C’était la Cène rejouée, chaque vendredi soir, dans une baraque à frites. "Prenez et lisez", soufflait à ses invités le marchand de merguez. Par ailleurs, avec le recul des années, on peut dire que si les éditeurs et les journalistes ont tant aimé cette émission, c’est parce que sa base était sacrificielle et persécutrice. Bien sûr, il s’agissait de vendre des livres, mais par-dessus tout, bien plus encore que cela, irrésistiblement, il s’agissait de voir ravalés les écrivains, de les voir maltraités puisque égalisés, niés dans leur individualité, condamnés à se battre entre eux comme des catcheuses nues dans la boue. 

Auteur: Muray Philippe

Info: A propos de Bernard Pivot et de son émission "Apostrophe", dans "Exorcismes spirituels, tome 2 : Mutins de Panurge", éd. Les Belles lettres, Paris, 1998, pages 46-47

[ critique ] [ ironie ] [ abaissement ]

 

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médias français

Peyrefitte, je vous supplie de ne pas traiter les journalistes avec trop de considération. Quand une difficulté surgit, il faut absolument que cette faune prenne le parti de l’étranger, contre le parti de la nation dont ils se prétendent pourtant les porte-parole.

Impossible d'imaginer une pareille bassesse — et en même temps, une pareille inconscience de la bassesse. Vos journalistes ont en commun avec la bourgeoisie française d’avoir perdu tout sentiment de fierté nationale. Pour pouvoir continuer à diner en ville, la bourgeoisie accepterait n'importe quel abaissement de la nation.

Déjà en 40, elle était derrière Pétain, car il lui permettait de continuer à diner en ville malgré le désastre national. Quel émerveillement ! Pétain était un grand homme. Pas besoin d’austérité ni d'effort ! Pétain avait trouvé l’arrangement. Tout allait se combiner à merveille avec les Allemands. Les bonnes affaires allaient reprendre.

Bien entendu, cela représente 5% de la nation, mais 5% qui, jusqu'à moi, ont dominé. La Révolution française n’a pas appelé au pouvoir le peuple français, mais cette classe artificielle qu’est la bourgeoisie. Cette classe qui s'est de plus en plus abâtardie, jusqu’à devenir traitresse à son propre pays.

Bien entendu, le populo ne partage pas du tout ce sentiment. Le populo a des réflexes sains. Le populo sent où est l'intérêt du pays. Il ne s’y trompe pas souvent.

En réalité, il y a deux bourgeoisies. La bourgeoisie d’argent, celle qui lit Le Figaro, et la bourgeoisie intellectuelle, qui lit Le Monde. Les deux font la paire. Elles s'entendent pour se partager le pouvoir.

Cela m'est complètement égal que vos journalistes soient contre moi, ça m'ennuierait même qu’ils ne le soient pas. J'en serais navré, vous m’entendez ! Le jour où Le Figaro et ‘L'Immonde’ [sic] me soutiendraient, je considérerais que c’est une catastrophe nationale !

Auteur: Gaulle Charles de

Info: In, "c’était de Gaulle" édition Gallimard, d'Alain Peyerefitte, 16 janvier 1963

[ Gaule ]

 

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exploitation

Qui a dit que le capitalisme de plateforme ne créait pas de travail ? Il en crée… à la pelle même. Ou plutôt, il externalise des travailleurs : il les recrute, fixe les prix, les déconnecte quand il n’en veut plus. Car, bien sûr, les petites mains de l’ubérisation et des plateformes n’ont pas de statut salarié, elles sont autoentrepreneuses… Et leur patron, c’est une application sur leur smartphone. On avait déjà des chauffeurs Uber et des livreurs à vélo. À ce jeu-là, un nouveau job est apparu : il a l’étrange nom de "juicer" (juice en argot anglais signifie électricité). Entre eux, ils s’appellent aussi "chargeurs" ou "hunters" (pour chasseurs) de trottinettes électriques. Depuis un an, ces véhicules en libre-service ont débarqué dans les villes françaises. Souvent, négligemment abandonnés sur un bout de trottoir.

Les chargeurs sortent à la tombée de la nuit récupérer les engins dont l’emplacement est indiqué sur leur smartphone, les ramènent chez eux pour recharger les batteries et les replacent à l’aube, entre 5 et 7 heures du matin, bien alignés. À Paris, ils sont neuf opérateurs : Lime, Bird, VOI, Bolt, Wind… L’entreprise californienne Lime revendique 30 000 locations par jour. On ne sait pas exactement combien sont les juicers, les plateformes sont moins bavardes sur cet aspect du business.

Quand on en parle avec Pierre, on sent que c’est un convaincu. "On n’a rien sans rien, il faut travailler dur", répète-t-il. Il a 21 ans et a créé sa microentreprise en janvier. Il est boulanger à Lyon à plein temps pour 1 600 euros brut. "En étant juicer, je me fais 600 euros supplémentaires par mois. Ça me paie des loisirs, un week-end, un resto." Il a beau dire, "ça ne me prend pas beaucoup de temps", quand on fait le décompte, ça commence à chiffrer… "Je me fixe l’objectif de 5 trottinettes par sortie." Chacune est payée 5 à 6 euros selon l’opérateur. "J’y passe une à deux heures, le soir, après le boulot, et un peu plus le week-end", plus une heure le matin pour redéposer son butin à 5 h 30. Au total donc, un deuxième travail à près de 20 heures par semaine, payés 7 euros de l’heure quand le Smic est à 10,03… Et tout ça, sans mutuelle, chômage ni congés payés, indemnités en cas de maladie ou d’accident du travail . "Mais je suis libre, je m’organise comme je veux."

Auteur: Internet

Info: L'Humanité, https://www.humanite.fr/les-jobs-pourris-du-nouveau-monde-670705?

[ surmenage ] [ autoentrepreneur-salarié ] [ esclavage moderne ] [ loi de la jungle ] [ Jobs à la con ] [ illusion ]

 
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anti-thérapie

La psychanalyse est-elle un vouloir-guérir ? C’est en tout cas la question qui n’a cessé d’assiéger Freud ou Lacan. Une thérapeutique ? Une science ? Une espérance ? Prouvez-vous donc que ça soulage. Donnez-nous des exemples concrets, une liste de réussites incontestables. Non ? Alors nous inventerons autre chose. En gardant ce qu’il y a de bon dans la psychanalyse, bien sûr, nous n’allons pas retourner aux ténèbres. Mais enfin les malades, n’est-ce pas, on n’a pas le droit de les oublier.
A voir les différentes thérapeutiques qui tentent aujourd’hui peu à peu de succéder à la psychanalyse, on devine très bien les raisons pour lesquelles celle-ci reste si suspecte à tout le monde. Au point qu’il faut absolument la faire passer pour incomplète, passée de mode, inefficace, parfois même catastrophique pour les sujets. En réalité, la psychanalyse a trahi. Elle a raté sa vocation. Tout le monde l’attendait comme occulte savant. Science interne de l’homme en lutte pour sa dignité sociale. elle avait tout pour cela au départ. Les sources occultises de Freud mériteraient d’être dégagées. Ce qu’il doit aux tables tournantes. Avant l’écoute des hystériques, des psychotiques, des névrosés. Son adhésion en 1911 à l’étrange Société de recherches psychiques de Londres (où l’on étudiait les phénomènes paranormaux) comme membre correspondant puis comme membre honoraire. Sa passion des sociétés clandestines. Sa création d’un "comité secret" de six membres auxquels il donne comme signe de reconnaissance des intailles montées sur des anneaux d’or. Son penchant chronique pour les phénomènes "psi", les radotages spirites, télépathiques, les pratiques nécromantes… Et en même temps l’énigme qu’avec tout cela, ce soit tout de même une rationalité anti-occultiste qui se dégage de son œuvre. Comme, d’un autre côté, un antiprogressisme radical qui a désolé des générations. Avant que l’hostilité et l’indifférence finalement ne l’emportent. […] En réalité, Freud se sera battu toute sa vie avec des embryons d’occulte en se demandant s’il s’agissait d’inconscient ou pas. Tout sa vie, et c’est une des mille choses émouvantes de sa vie, il se sera demandé au fond s’il fallait qu’il aille jusqu’au bout en se mettant à fouiller pour de bon dans la fourmilière de l’occulte qu’on essayait de lui faire prendre pour une des provinces vraies du refoulement. Finalement il est resté sur cette valse-hésitation. S’il avait pris une décision, la psychanalyse serait peut-être vraiment devenue cette thérapeutique qu’on veut qu’elle soit pour qu’elle de désespérer tout le monde.

Auteur: Muray Philippe

Info: Dans "Le 19e siècle à travers les âges", pages 90-92

[ tentation spirituelle ] [ vérité inacceptable ] [ belle époque ]

 

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