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homme-par-femme

Elle aime Gripotard. Elle aime ce garçon un peu sauvage, un peu fébrile, au visage maigre, aux yeux brillants, aux pensées drues, naïves et violentes. Ce qu’il y a de force en lui plaît à la femme qui est en elle, et ce qu’il y a de faiblesse plaît à la mère qui est aussi en elle. Elle veut le protéger, le craindre, le rassurer, avoir confiance en lui, l’apprivoiser, le rendre fort, joyeux. Elle voudrait aussi éteindre au fond de son regard cette lueur un peu folle qui l’attire et l’inquiète.

Auteur: Gripari Pierre

Info: Dans "La vie, la mort et la résurrection de Socrate-Marie-Gripotard", éditions de la Table Ronde, 1968, page 60

[ amoureuse ] [ ambivalence ] [ imagination ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson

rapports humains

Ce besoin d’attention que nous manifestons tous au quotidien est évidemment beaucoup plus intense quand nous nous sentons menacés ou en danger. Si quelqu’un tombait d’un quai dans l’eau et se mettait à appeler au secours, il ne viendrait à l’idée de personne de passer devant lui en disant calmement : "Il fait juste ça pour attirer l’attention". Bien sûr qu’il cherche à l’attirer ! Il est en danger de mort, incapable de se tirer d’affaire, son unique espoir de préserver son intégrité physique et de continuer à vivre est d’attirer l’attention de ceux qui peuvent le secourir.

Auteur: Lauveng Arnhild

Info: Demain j'étais folle : Un voyage en schizophrénie

[ soif ] [ solidarité ] [ psychose ]

 

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parents-enfants

[Un enfant de 5 ans a compris le désaccord qui règne entre son père et sa mère et, quand il voit sa mère pleurer et lui demande quelle en est la raison, celle-ci lui répond que c’est parce que ses enfants lui font de la peine. Le garçon se met alors à pleurer, la mère l’attire à elle et le couvre de larmes et de caresses]

Au fond, l’enfant ne se laissait pas égarer quant à la situation réelle et ces scènes étaient pour lui l’expression d’un accord secret avec sa mère, au terme duquel il devrait faire semblant de croire que le motif donné par sa mère pour sa tristesse était exact, cependant qu’il prenait la tendresse de sa mère pour la récompense de sa "discrétion".

[Comportement qui aboutit à un effondrement de l’amour-propre, à un échec mis au compte de la méchanceté, donc à un sentiment de culpabilité, d'auto-accusation. ]

Auteur: Tausk Victor

Info: Oeuvres psychanalytiques

[ famille ] [ dispute ] [ tensions ] [ psychologie ]

 

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protestantisme

En mai 1521 un disciple de Luther, le Bernhardi des thèses de 1518, donne l’exemple, étant prêtre et curé de Kempen, de contracter un mariage régulier. Le célibat des prêtres n’étant pas d’institution divine, Luther n’y trouve rien à redire, doctrinalement parlant. Pratiquement ? il est plutôt embarrassé, mécontent, un peu narquois. Cependant un vent de révolte souffle sur les couvents. Partout des religieux, des Augustins surtout, rompent la clôture et se muent en laïcs. Les voilà qui réclament le droit au mariage. Eux qui librement ont fait vœu de chasteté, peuvent-ils rompre ce vœu ? le peuvent-ils sans commettre ce que Luther en 1518 nommait le plus grave des sacrilèges ?

Il se trouve précisément quelqu’un pour dire oui, quelqu’un que connaît bien Luther : Carlstadt, l’ex-champion de Leipzig, depuis longtemps chanoine à Wittemberg, professeur à l’Université et archidiacre de la cathédrale. Nominalement désigné comme hérétique par la bulle Exsurge, cet homme opiniâtre, passionné et brouillon était parti, en mai 1521, au Danemark où le roi Christian II songeait à une réforme. Vite congédié, il revient à Wittemberg en juin et se jette en pleine mêlée. Tout de suite, la question du célibat l’attire. En attendant de la trancher pratiquement pour son compte — il célébrera son mariage le 26 décembre 1521 — il prétend la trancher doctrinalement pour les autres. A grands renforts de textes et de citations scripturaires, il établit sa thèse, claironne ses avis — et le retentissement de sa parole est grand.

Que dit cependant Luther ? Rien de curieux comme son attitude. D’abord il hésite. Il louvoie. Le mariage des religieux ? mais s’ils ont prononcé le vœu de chasteté, c’est de leur plein gré, librement, par choix. Comment pourraient-ils dès lors se délier ? La difficulté paraît insurmontable. Cependant Carlstadt continue sa campagne et Luther ses méditations. Et il hésite toujours. Il a des scrupules. Le 6 août 1521, il écrit encore à Spalatin ces mots amusants : "Par Dieu, nos Wittembergeois donneront femmes même aux moines ! A moi du moins, jamais !" Cependant il réfléchit. Il porte l’idée en lui. Elle l’habite, elle le travaille. Et brusquement, le 9 septembre 1521, une lettre part à l’adresse de Mélanchton. Luther a trouvé. Les arguments de Carlstadt ? défectueux. Son point de vue ? mal choisi. Le vrai, c’est que les vœux sont faits dans un esprit d’orgueil. C’est que les moines, quand ils les prononcent, les considèrent comme autant de bonnes œuvres, comptent sur eux pour s’acquérir la sainteté et, par-delà, l’éternelle béatitude. De tels vœux sont viciés. Ils sont mauvais. Ils sont nuls de plein droit.

Hésitation d’abord et recul instinctif devant la nouveauté révolutionnaire des solutions proposées, à l’école de la vie, par un Carlstadt. Puis, lent travail d’accommodation et de réflexion. D’une idée étrangère à Luther faire une idée luthérienne, qui puisse vraiment jaillir de la conscience profonde du réformateur : quand l’œuvre est accomplie ; quand Luther a pris possession réellement des pensées qui lui ont été comme tendues par autrui ; quand il les a rendues siennes, dans toute la force du terme : alors, une explosion soudaine, un de ces sauts brusques dont nous parlions plus haut. Et voilà l’hésitant du début, l’indécis, l’inquiet qui devance en pleine audace ceux qui l’ont mis en branle. Et voilà tout Luther, à cette date.

Auteur: Febvre Lucien

Info: Un destin : Martin Luther, PUF, 1968, pages 138-139

[ assimilation personnelle ] [ hérésie ] [ légitimation ]

 

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Ajouté à la BD par Coli Masson